mercredi 22 août 2007 - par Sparte Furia - Cherry Etoile LRT for Luc Binsinger

Les mystères entourant l’Assomption

La célébration de l’Assomption au mois d’Août est l’occasion pour nous d’apporter un peu de lumière sur une fête populaire de par la beauté des processions mais encore mal connue du grand public.

constellation de la vierge
Avec la célébration de l’Assomption, de nombreuses villes de France, Lourdes, Paris, Lisieux, Saint-Nicolas-de-Port ont vécu cette semaine l’effervescence des grandes fêtes religieuses, cultu(r)elles et populaires.

Cette fête attire chaque année aussi bien les curieux que les croyants. Elle est souvent considérée, comme en Italie par exemple, comme la fête la plus importante après Noël. Mais en dépit d’une véritable fascination pour ses processions, elle reste mal connue du grand public. C’est l’occasion pour nous de faire la lumière sur cette fête des beaux jours.

Le 15 août : Fête nationale et saint Napoléon

L’Assomption est l’élévation miraculeuse de la Vierge au ciel après sa mort. Absent des livres de la Bible, ce dogme a été défini en 1950 par la constitution apostolique Munificentissimus Deus du pape Pie XII. Aussi, la fête de l’Assomption est d’abord une fête catholique et ce ne sont pas tous les chrétiens qui y souscrivent.

La date retenue pour l’Assomption est le 15 août, jour de notre ancienne fête nationale avant que soit adopté le 14 juillet... en 1880. C’est Louis XIII qui, consacrant la France à la « très sainte et glorieuse Sainte Vierge pour protectrice de son royaume », institue officiellement cette date en demandant qu’il soit organisé une procession en l’honneur de Marie dans toutes les paroisses de France.

La Révolution la supprime, mais le concordat signé en 1802 entre le premier consul Bonaparte et le pape Pie VII la rétablit en jour chômé. L’initiative du futur empereur ne s’arrête d’ailleurs pas là puisque, né le 15 août 1769, il souhaite que ce jour soit sien et demande à l’Eglise d’adopter la Saint-Napoléon. La première Saint-Napoléon est ainsi fêtée le 15 août 1806. Louis XVIII, ramené sur le trône de France en 1814, s’empresse de mettre un terme à cette « plaisanterie », et la Vierge Marie est déliée de cette indivision contre nature.

Paradoxalement, la loi de 1905 concernant la séparation des Eglises et de l’Etat ne remet pas en cause la fête de l’Assomption. Avec les autres fêtes dites « d’obligation » pour les catholiques, Noël, l’Ascension et la Toussaint, elle reste chômée, comme c’est également le cas en Italie, en Espagne, au Portugal, au Luxembourg et en Belgique où les catholiques sont nombreux.

Le culte marial existait déjà avant l’ère chrétienne.

Mais si cette tradition religieuse basée sur le modèle de l’Ascension du Christ n’a pas plus d’un demi-millénaire en apparence en France, il ne faut pas ignorer non plus que ses origines précèdent l’ère chrétienne.

C’est l’empereur byzantin Maurice, bien avant Louis XIII, qui fut le tout premier à faire de l’Assomption un jour de fête officiel, en 582 (jour de la Dormition plus exactement). Par la suite, l’église romaine adopta ce jour. Mais le choix du 15 août remonterait cependant à encore avant, au IVe siècle car on retrouve trace de cette date dans le Calendarium Romanae Ecclesiae et, en 431, il y est fait à nouveau référence au Concile d’Ephèse.

Quant à l’origine et la raison de cette date, plusieurs avis diffèrent selon qu’ils émanent d’ecclésiastiques, d’historiens ou de scientifiques...

Comme le suggère Mgr Michel Dubost, évêque de France, dans son livre Marie (ed. Mame, Paris 2002), “La fête de l’Assomption est née à Jérusalem, mais il est difficile de savoir à quelle époque. L’origine de la fête vient peut-être de la consécration par l’évêque Juvénal (422-458) d’une église dédiée à Marie, à Kathisma (étape supposée de la Vierge entre Nazareth et Bethléem). Elle a plus probablement pour origine la consécration d’une autre église à Gethsémani, à côté de Jérusalem, au VIe siècle”.

En revanche, selon Jeremias, l’origine est à chercher plutôt du côté des étoiles : la célébration catholique de l’Assomption le 15 août et de la Nativité le 8 septembre correspondrait au coucher et au lever héliaques de l’étoile Spica, dans la constellation de la Vierge. En fait, sous l’Antiquité, la constellation de la Vierge correspondait au solstice d’été et se situait au zénith dans la voie lactée. Donc, bien avant l’ère chrétienne, les cultes primitifs accordaient une grande importance à cette constellation qu’ils considéraient comme la “Reine du ciel ou la Mère divine”. C’est notamment pour cette raison que, fait trop exceptionnel pour être une simple coïncidence, l’on retrouve la Reine céleste dans toutes les grandes civilisations du monde de cette époque, Indiens d’Amérique, Babyloniens, Sumériens, Grecs, Egyptiens, représentée sous les traits d’une déesse à l’épi (fertilité). C’est d’ailleurs de là que vient le nom de son étoile la plus brillante Spica (l’épi en latin).

Les astronomes du XXe siècle réussirent à démontrer que comme Jeremias le supposait, le 15 août était à cette époque le jour du coucher héliaque de l’étoile Spica. Située à la gauche du Soleil, son éclat l’éclipsait entièrement, sauf au moment de son coucher où elle apparaissait un bref instant. D’où le choix de cette date pour commémorer l’Assomption, la mort de Marie dans le Soleil... et le 8 septembre pour la Nativité, qui correspondait à la date de réapparition de l’étoile, de renaissance (le lever héliaque). Le culte marial chrétien est donc fondé, du moins en partie, sur des données astronomiques.

Mais tous les mystères ne sont pas levés pour autant. Savez-vous par exemple, que neuf mois exactement après la Nativité et le passage du soleil dans la constellation de la Vierge (du 20 août au 23 septembre), c’est la constellation des Gémeaux ?! Y trouvera une symbolique qui veut, mais une chose est certaine cependant : la concordance entre les phénomènes astronomiques et le calendrier ecclésiastique est si grande, que des inspirations païennes à la religion chrétienne ne peuvent être exclues.

Quoi qu’il en soit, les célébrations n’ont cessé de se multiplier à travers le monde depuis ces temps. A Saint-Nicolas-de-Port la veillée mariale consistait à se recueillir devant six statues mises en lumière au son de l’orgue. Lourdes attendait plus de 35 000 pèlerins rien que pour la journée de mercredi ; à Paris, une procession fluviale était organisée autour des îles Saint-Louis et de la Cité, tandis qu’à Sassari en Sardaigne, c’est la célèbre et séculaire procession des “Candilieri” qui attirait des milliers de fidèles et de touristes.

Rappelons enfin que l’on recense 1,1 milliard de catholiques dans le monde, et que selon un sondage IFOP-La Croix réalisé en 2006, 65 % des Français se déclarent catholiques (6 % musulmans, 2 % protestants et 25 % sans religion).

En cette période de fête et de tradition, ces chiffres sont là pour nous montrer que religion et laïcité peuvent faire bon ménage, sans qu’il soit nécessaire de faire mourir l’une pour faire vivre l’autre.



20 réactions


  • nephilim 22 août 2007 15:15

    j’adore la chanson du curé de Camaret^^ c’est fou ce sondage cela veut dire que tout mes amis me mente quand ils disent qu’il ne sont pas croyant^^ou alors cela veut dire que je ne frequente que des sans religions^^ incroyable ca aussi imaginez les proba pour arriver a avoir une soixantaine de non croyant autour de soit^^. La Croix un journal serieux est objectif :)


  • ylemeur 22 août 2007 15:55

    Pour ce qui est des sondages, ils indiquent aussi que la moitié des personnes qui se disent catholiques ou proche du catholicisme déclarent aussi ne pas croire en Dieu (moi j’y vois une contradiction mais apparement pas eux : ils se voient comme catholiques par tradition, je suppose). On peut donc dire qu’il y a au maximum 30% de catholiques en France (et que les athées, au sens premier qui ne croient pas en dieu(x) sont désormais les plus nombreux).


  • Emile Mourey Emile Mourey 22 août 2007 17:05

    @ l’auteur

    Comme vous l’expliquez très bien en ce qui concerne le mystère de la Vierge, le christianisme s’enracine dans la pensée antique suivant une logique d’évolution que nos contemporains ne veulent plus comprendre, emportés qu’ils sont par le dénigrement de tout ce qui vient du passé.

    Et le plus étonnant est de constater que ce ciel qui nous est commun nous renvoie aujourd’hui, comme par un effet de miroir, une interprétion commune, à l’origine, des constellations célestes, mais ce qui est le plus important, une interprétation d’un monde céleste un peu à notre image mais sublimé symboliquement et spirituellement sur un plan d’ordre supérieur.


    • Aujourd’hui 26 août 2007 18:18

      Mais justement, le dogme de l’Assomption, c’est de l’histoire récente (Pie XII, 1950).

      Comme celui de l’Immaculée Conception (Pie IX, Ineffabilis Deus, 1854), même si l’Inquisition persécutait déjà ceux qui pensaient que Marie avait pu avoir d’autres enfants avec Joseph (cf. Directorium Inquisitorum de Nicolau Eimeric, annotations du Doyen « tridentin » de la Rota Francisco Peña).

      Le culte de Marie est dans doute apparu comme une sorte de contrepoids aux pouvoirs féodaux qui se disaient de droit divin. Dans la Chanson de la Croisade Albigeoise, le chroniqueur (sans doute, catholique) de la deuxième partie invoque la Vierge Marie :

      "Mas la Verges Maria lor en sira guirens,

      Que segon la dreitura repren los falhimens,

      Per que la sanc benigna no’s sia espandens,

      Car Sent Cernis los guida, que non sian temens,

      Que Dieus e dreitz e forsa e’l coms joves e sens,

      Lor defendra Tholoza ! Amen."

      (Mais la Vierge Marie saura nous protéger, Par Elle enfin la justice triomphera et le sang innocent ne sera pas versé. Toulousains, point d’effroi, Saint Sernin vous assiste et Dieu le Droit la Force, avec le jeune comte, défendent votre ville ! Amen.)

      Source :

      http://mescladis.free.fr/chanson-croisade.htm


    • Arnaud 27 décembre 2007 22:37

      Mais justement non.

      La définition dogmatique peut bien intervenir tardivement (1854 pour l’Immaculée Conception, 1950 pour l’Assomption) il ne s’agir que de définir ce qui est admis depuis longtemps. D’ailleurs on a fêté l’Assomption dès le Ve siècle, et on a prêché l’Immaculée Conception depuis au moins le XIIIe siècle (notamment les franciscains).

      Je rapelle que le dogme de l’Immaculée Conception signifie que Marie a échappé à la marque du péché originel. Rien à voir avec la virginité de la vierge (perpétuelle ou non).


  • l'Omnivore Sobriquet l’Omnivore Sobriquet 23 août 2007 00:48

    Belle conclusion dans cet article.

    Oui il ne faut pas s’étonner que la religion s’accorde aux choses de la terre et de la vie. d’ailleurs le phénomène du Christ lui-même avait déjà été, plus ou moins grossièrement, apprécié en ’préscience’ par des cultes antérieurs, dont des grecs. Et je ne parle du ’juif’ bien sûr, particulièrement précis sur cet aspect (l’avènement du Christ.) Tout celà pour dire qu’on aurait tord d’opposer radicalement les dégrossissements païens et la religion, la religion catholique.

    Celle-ci bien sûr a toujours su englober ce qui était ’vrai’ dans les cultes qui la précèdent ou la voisinent. Le cas de la Bretagne celtique est un très bon exemple. Et même l’Amérique centrale... Les fètes chrétiennes correspondent évidemment aux grands moments de l’année.

    « Y trouvera une symbolique qui veut, mais une chose est certaine cependant : la concordance entre les phénomènes astronomiques et le calendrier ecclésiastique est si grande, que des inspirations païennes à la religion chrétienne ne peuvent être exclues. »

    Dire « inspirations » est un jugement en soi, mais parler de ’données’ païennes, mal dégrossies selon moi, serait finalement plus neutre. Et il n’y a pas que l’astronomie qui horloge les choses ici-bas. (les populations vivantes, par exemple, peuvent altérer toutes ces paganeries la.)

    Pour ce qui est de la Vierge Marie, en dehors de l’assomption proprement dite, n’oubliez pas qu’elle est (devenue) la divinisation de la nature, de ’la terre’, qui est féconde tout en étant vierge, ensemencée par la vie seulement, pure.

    Les ’motivations’, c’est à dire les explications bien exposées, du pape Pie Douze en 1950 seraient certainement bien intéressantes à connaitre. J’ajoute puisque je vous tiens que les écris et déclarations de Benoît Seize depuis une paire d’années sont tout à fait lumineuses, etonnantes et évidentes, et adaptées au monde moderne, anti-chrétien lui jusqu’à la moëlle. Quel dommage que vos canaux d’informations les occultent. B16 est un pape d’écris courts et denses et beaux... entre le slogan et le 300-signes net-standart : un homme de paragraphes en sommes. Il a le don de l’évidence, en trois phrases. Des évènements qu’on vous cache.

    Bonne nuit à tous !


  • Céphale Céphale 23 août 2007 11:13

    Les grandes religions sont fondées à la fois sur des écrits (Bible, Coran...) et sur des traditions orales. C’est une simple tradition orale qui incite certains chrétiens à croire que le corps de Marie, mère de Jésus, est monté au ciel après sa mort. Croyance douteuse et sans grande importance à côté des points forts de l’Evangile

    Pour comprendre une religion, il vaut mieux s’en tenir aux écrits, et pas n’importe comment. Dans l’Antiquité, le travail d’un historien n’était pas le même qu’aujourd’hui. L’auteur du texte laissait une large part au merveilleux (par exemple le passage de la Mer Rouge par Moïse). Il est donc nécessaire d’analyser les écrits (Bible, Coran...) pour n’en retenir que ce qui a de fortes chances d’être la vérité historique, au sens moderne.

    C’est le seul moyen de séparer religion et superstition.


    • Gilles Gilles 27 août 2007 09:58

      Céphale, le problème des écrits chrétiens, si l’on parle des évangiles, canoniques ou apocryphes, c’est qu’elles même sont postérieures aux évènements qu’elles décrivent de quelques dizaines d’années à 200 ans (sauf une je crois)

      A ce moment, comment, accorder plus de crédit aux écrits qu’aux traditions orales ? Les &écrits ne sont-ils ainsi pas simplement une mise sur papier de ces traditions orales, surement biaisées ?

      Et


  • joseW 23 août 2007 11:28

    Article intéressant, surtout quand on voit le nombre exponentiel de personnes qui ignorent tout ou presque du 15 Août !


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 23 août 2007 13:05

      A l’auteur,

      A vous lire, on note que le sujet vous a vraiment passionné, même si l’immense majorité des citoyens se désintéressent de la fête citée, qui a juste le mérite, assez utile pour les salariés, d’être toujours un jour férié.

      Ceci dit, tout historien, surtout spécialisé en histoire des religions, vous confirmera bien que les fêtes chrétiennes (notamment catholiques et orthodoxes) sont très en rapport avec les anciennes (antiques si vous préférez) fêtes des religions de l’époque, dites païennes pour les gens pieux des temps modernes.

      Ainsi, Noël, qui vient du latin Natalis (dies) célèbre bien longtemps la renaissance du soleil, à savoir le solstice d’hiver, dans la version du calendrier en usage avant la réforme de ce dernier par...Jules César, solstice qui tombait donc...le 25 décembre, et non le 21 ou le 22 pour d’autres calendriers. Pour les Romains tarfifs, la fête qui marque cette date est celle de la Mithra, le dieu-soleil.

      Pâques a eu longtemps une date un peu changeante selon les époques et les calendriers utilisés, julien ou grégorien, afin de coller le plus possible à l’équinoxe du 21 mars. C’est le pape Grégoire XIII qui a (en tordant un peu les choses célestes et le calendrier au passage) mis un peu de stabilité dans la date de ladite fête.

      Pour en revenir à l’Assomption et à celle qu’une très faible minorité de nos concitoyens fêtent encore de nos jours le 15 août, le thème et la symbolique sont des résurgences de la très celtique « Grande Déesse » qui dispensait, avant cette Vierge chrétienne tardive, souveraineté et richesse.

      De la souveraineté antique, on a la preuve dans les appellations de nature « monarchique » du personnage chrétien : Reine des Cieux« . Quant à la richesse, de très matérielle chez les Celtes, elle est devenue seulement »spirituelle" sous l’emprise chrétienne.

      Bref, on a changé le nom et les fonctions de la déesse antique. Et la fête qui la célèbre s’appelle Assomption.

      Ceci dit, un peu d’histoire plus élaborée sur le sujet aurait permis au moins aux lecteurs de s’instruire sur les processus historiques de création-transformation des croyances au cours des siècles, au lieu de présenter ici un cours simpliste et quelque peu formel de calendrier chrétien, sans en comprendre le fond historique, bien plus intéressant.

      Notons encore que la virginité du personnage, dont il n’existe nulle trace historique valide de l’existence, est mise en cause par divers courants au sein du christianisme et on aura conclu le petit tour de la question, que vous avez ic traitée fort superficiellement, à mon sens.

      Bien cordialement vôtre,


  • ZEN ZEN 25 août 2007 12:47

    un aspect des dérives mariolâtres... :

    http://www.ufal29.infini.fr/article.php?id_article=326

    Voir aussi chez Prosper Alfaric :l’instrumentalisation politique d’un mythe ( comment se crée un lieu saint:Fatima -(dans « Jésus a-t-il existé ? »)


  • Bonjour Léon,

    Merci pour votre commentaire.

    Vous avez deux questions qui apportent une seule réponse. Alors oui il y a une différence effectivement entre l’Assomption, catholique (et suivie par les Protestants), et la Dormition, orthodoxe. La première différence tient à l’interprétation qui est faite de la mort de Marie. Pour les Catholiques, La Vierge Marie à sa mort, est élevée vers le ciel ; ne s’élevant pas d’elle-même, elle est « assumée », d’où l’origine du mot Assomption. Dans la religion chrétienne orthodoxe, c’est la douceur de la Mort de Marie qui est particulièrement soulignée, tel un endormissement, d’où le terme de Dormition. Comme ce sentiment peut-être aussi commun aux mortels, les Orthodoxes n’ont pas fait de la dormition, un dogme. En outre, les Orthodoxes rejettent le dogme catholique de l’Immaculée Conception sur lequel se base en partie l’Assomption, car pour eux, Marie ne l’est devenue que par sa vie et sa vocation à le devenir (et non dès sa conception).

    Il est donc normal que les deux fêtes qui consacrent le même événement mais avec une interprétation différente aient la même date : le 15 août.

    Et c’est probablement cette distinction qui amena PIE XII, un peu tardivement certes, à consacrer le dogme de l’Assomption en 1950, puisqu’en outre l’Empire byzantin, a été et est toujours, par la Grèce actuelle, de confession orthodoxe.

    J’en profite d’ailleurs pour préciser à Furtif, que le « Ciel de référence » à cette époque était celui visible depuis Constantinople

    A Emile : vous avez raison, l’obsession de la laïcité a cet effet insidieux d’amener les gens à renier, non pas seulement le religieux, mais également tout ce qui vient du passé. Or l’Avenir se construit au présent, sur les richesses et l’héritage de notre Histoire.

    Merci également à L’omnivore et à Céphale, Jean claude ainsi qu’à Philippe Vassé pour vos commentaires intéressants ; à Philippe je répondrai qu’effectivement, le sujet mériterait encore des approfondissements, mais le but n’était pas de faire une thèse sur Marie, mais juste d’apporter un peu de clarté sur une fête religieuse populaire, mais mal connue.


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 27 août 2007 06:27

      A l’auteur,

      Je conviens avec vous que votre article n’est pas une Thèse de Doctorat, d’autant que le sujet historique abordé n’aurait pas permis de recueillir beaucoup de documents probants sur les faits à l’origine de cet article.

      Pour ce qu’il est, il maîtrise bien les limites du sujet abordé et il se fonde sur une culture propre agréable.

      Comme élu de la République, si j’ai bien compris, vous critiquez la laïcité comme une « chose insidieuse » qui remettrait en cause « un héritage et une Histoire commune ».

      Pourriez-vous préciser quels sont ces héritages et cette histoire qui seraient communs et à qui ils sont donc « communs » ?

      Ce qui est aujourd’hui commun aux citoyens est la République et ses fondements ou pacte républicain de concorde civile. C’est cela notre patrimoine commun, les religions et les positions sur les faits historiques ne sont pas de la sphère publique.

      Il me semble que vous sortez là, sans le dire clairement, de votre rôle d’élu local républicain pour parler en votre nom de citoyen privé, ce qui est votre droit, à condition de changer alors clairement de casquette pour la clarté du propos et sa compréhension par les lecteurs.

      Il me semble que vous devriez être, comme élu de la République, un clair et loyal défenseur de la laïcité qui la fonde, par delà vos opinions privées qui sont tout aussi respectables que celui de tout citoyen.

      La laïcité est le principe de neutralité absolue de la sphère publique par rapport aux diverses sphères privées (religieuses et philosophiques). Elle garantit la concorde civile contre tout mélange des deux et surtout toute confusion entre les courants philosophiques et/ou religieux et la gestion dans l’intérêt collectif de la chose publique.

      Si vous voyez la laïcité comme un « danger insidieux » comme élu, les propos tenus comme élu du peuple seraient graves, d’autant qu’alors, vous feriez passer vos propres convictions privées avant l’intérêt public dont vous vvous devez d’être le garant.

      Nous tomberions alors dans une forme de théocratie « insidieuse » ( l’adjectif est ici très précis en son étymologie) qui ne dirait pas son nom, mais, insidieusement, voudrait attaquer les socles de la République, le tout avec le concours d’un élu.

      J’espère que ces propos « insidieux » contraires aux principes de la République relèvent donc du domaine privé et non de votre expression comme maire, comme vous le faites en mettant en avant votre mandat sur ce site.

      Séparer les pouvoirs, les sphères et les genres de discours, c’est justement ce qui protège la société du retour à des périodes sanglantes où cette confusion a mené aux pires excès que la laïcité instaurée et acceptée par le corps social (à quelques rares exceptions près) a enfin stoppées et remises à leur juste place dans la sphère privée pacifiée.

      Bien cordialement vôtre,


    • ZEN ZEN 27 août 2007 07:25

      Très opportun rappel, Philippe.

      Cela devrait aller de soi...


  • moebius 25 août 2007 23:20

    ...comme la féte du cochon de Cloubier sur Mure, qui gagnerait aussi a etre connu


  • Boileau419 Boileau419 26 août 2007 06:46

    Excellent article. J’ai apprécié. Revenez-nous souvent.


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