jeudi 24 décembre 2020 - par Bernard Dugué

Lumières

 Pour Harold Abraham Weill, le grand rabbin de Strasbourg et du Bas-Rhin, “Hanouka est une fête plus complexe et plus riche que ce que l’on peut imaginer lorsqu’on l’aborde superficiellement”. Pour lui, “au travers de ce miracle, la fête évoque la capacité à porter son regard sur les petites choses qui permettent d’avancer, de tenir” dans les moments difficiles. Un message particulièrement d’actualité “en cette période de Covid-19“. Quand les prêtres sont rentrés dans le temple de Jérusalem, il était dévasté. “Presque tout était réuni pour se dire ‘on abandonne’. Mais, ils ont malgré tout eu cette capacité à chercher ce qui pouvait alors être le vecteur d’un avenir meilleur”, analyse le grand rabbin. À savoir l’unique fiole d’huile qu’ils ont décidé d’allumer.

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 Ecrits numineux, bonnes fêtes à toutes et tous

 « Clarté splendide ! La plus belle des lumières qui aient lui sur Thèba aux sept portes, tu as enfin paru au-dessus des sources Dirkaiennes. Œil du jour d’or ! Tu as repoussé et contraint de fuir, lâchant les rênes, l’homme au bouclier blanc, sorti tout armé d’Argos, et qui, levé contre notre terre pour la cause douteuse de Polyneikès, et poussant des cris aigus, s’est abattu ici comme un aigle à l’aile de neige, avec d’innombrables armes et des casques chevelus. » (Sophocle, Antigone)

 « Voici des hommes dans une habitation souterraine en forme de grotte, qui a son entrée en longueur, ouvrant à la lumière du jour l’ensemble de la grotte ; ils y sont depuis leur enfance, les jambes et la nuque pris dans des liens qui les obligent à rester sur place et à ne regarder que vers l’avant, incapables qu’ils sont, à cause du lien, de tourner la tête ; leur parvient la lumière d’un feu qui brûle en haut et au loin, derrière eux » (Platon, La République, 514)

 « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière ; sur ceux qui habitaient dans la région de l'ombre de la mort, une lumière s'est levée » (Isaïe, 9)

 « Que celui qui marche dans les ténèbres, et qui n'a pas de lumière, espère au nom du Seigneur, et qu'il s'appuie sur son Dieu. Mais vous tous qui allumez un feu, et qui êtes environnés de flammes, marchez à la lumière de votre feu, et dans les flammes que vous avez allumées » (Isaïe, 50)

 « Si tu répands ton âme sur l'affamé, et si tu rassasies l'âme affligée, ta lumière se lèvera dans les ténèbres, et tes ténèbres seront comme le midi » (Isaïe, 58)

 « Jusqu'à ce que son Juste paraisse comme une vive lumière, et son Sauveur comme une lampe allumée » (Isaïe, 62)

 « Au commencement était le Verbe, la Parole de Dieu, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement auprès de Dieu. Par lui, tout s’est fait, et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui. En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ; la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée » (Jean, 1, 1-5)

 « Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. Et l’on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau ; on la met sur le lampadaire, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. De même, que votre lumière brille devant les hommes : alors, en voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux. » (Matthieu, 5, 14-16)

 « Lutte des fils de Lumière contre le lot des fils des Ténèbres, contre l’armée de Belial, la bande d’Edom, de Moab, contre les fils d’Ammon, l’armée des Philistins, les troupes des Kittim d’Assur et leurs alliés qui commirent des vilenies contre l’Alliance. Les fils de Levi, Juda et Benjamin, les exilés du Désert, combattront contre eux, troupe par troupe. Lorsque la diaspora des fils de Lumière reviendra du désert des nations pour camper dans le désert de Jérusalem. » (Qumram, rouleau, grotte 1)

 « Allah est la Lumière des cieux et de la terre. Sa lumière est semblable à une niche où se trouve une lampe. La lampe est dans un (récipient de) cristal et celui-ci ressemble à un astre de grand éclat ; son combustible vient d’un arbre béni : un olivier ni oriental ni occidental dont l’huile semble éclairer sans même que le feu la touche. Lumière sur lumière. Allah guide vers Sa lumière qui Il veut. Allah propose aux hommes des paraboles et Allah est Omniscient. » (Coran, 24/35)

 



4 réactions


  • Fergus Fergus 24 décembre 2020 09:35

    Bonjour, Bernard

    Hanouka est à mes yeux la plus belle fête juive par son cérémonial des lumières et en ce sens qu’elle dépasse la dimension religieuse pour être également un rendez-vous athée de joie et de partage pour les non-croyants. Même les plus mécréants des Juifs  j’en connais dans ce cas sont fidèles à cette tradition des bougies, complétée par les beignets traditionnels et le jeu de la toupie. 

    A noter qu’en Europe les plus belles fêtes des Lumières chrétiennes sont à vivre en Suède le jour de la Sainte-Lucie, là aussi y compris pour les athées qui n’a priori contre les traditions issues de la religion.


    • Fergus Fergus 24 décembre 2020 11:17

      Erratum :
      ... y compris pour les athées qui n’ont pas d’a priori contre les traditions issues de la religion


  • Clocel Clocel 24 décembre 2020 09:52

    « Outing spirituel » !? smiley

    Le jackpot pour le futur crédit social.

    On sera toujours emmerdé avec les lumières au pluriel...


  • Étirév 24 décembre 2020 10:07

    La Lumière de l’Esprit.
    Mohyiddin Ibn Arabi écrit : «  Mon cœur est devenu capable de toute forme : il est un pâturage pour les gazelles et un couvent pour les moines chrétiens, et un temple pour les idoles, et la Kaabah du pèlerin, et la table de la Thorah et le livre du Qorân. Je suis la religion de l’Amour, quelque route que prennent ses chameaux ; ma religion et ma foi sont la vraie religion. »
    La vérité se révèle plutôt au cœur de l’homme qu’à sa raison, parce que le cœur de l’homme est inspiré par l’Esprit féminin.
    La connaissance du cœur, c’est la perception directe de la Lumière intelligible, de cette Lumière du Verbe dont parle « saint Jean » au début de son Évangile, Lumière rayonnant du Soleil spirituel qui est le véritable Cœur du Monde.
    La connaissance de l’immuable est l’illumination, ne pas la connaitre c’est aller aveuglément au désastre, dit le Tao-Te-King.
    Dans son ouvrage « Dieu, l’invisible roi », H.G. Wells écrit que « La révolte qui flambe dans une grande partie de la plus belle littérature de notre temps n’est point une révolte égoïste : elle est le produit de cet esprit plus large qui conçoit l’individu comme faisant partie de l’organisme social universel, et elle n’est, par conséquent, ni égoïste, ni altruiste. Elle trouve sa sanction dans l’entendement nouveau, et son inspiration dans les plus nobles sentiments de notre génération, mais la lumière qui l’illumine est avant tout le reflet de la grande vision d’une terre plus heureuse. Elle proclame les revendications de la vérité et de la justice, elle attaque le mensonge et l’injustice, parce que tels sont les principes élémentaires de la vie sociale ; mais elle fait plus volontiers appel à la chaude sympathie qui unit les enfants disséminés de la race humaine, et elle enjoint à tous de travailler ensemble à diminuer la souffrance et à créer le bonheur. L’avant-garde du genre humain, les hommes et les femmes chez lesquels la vivacité d’esprit s’unit aux nobles sentiments, s’écrient qu’ils ont atteint les pentes du mont Nebo ; et une foule toujours plus nombreuse d’hommes et de femmes se pressent à leur suite, pour voir si la terre qu’ils sont près d’atteindre est vraiment la Terre promise. »
    Terre promise... Terre sainte, Terre de nos rêves les plus glorieux, Terre à enfanter en nous, et autour de nous. Terre de toutes les espérances et de tous les émerveillements.
    La lumière physique, origine du septénaire : les Elohim :
    Les sept fluides subtils, qui constituent les radiations des multiples soleils de l’espace, s’arrêtent à la surface des planètes et là se superposent en formant des octaves de couleurs comme les sons se superposent en formant des octaves musicaux. Cette superposition de zones colorées, mais invisibles pour nous, parce que la lumière blanche du soleil nous empêche de les voir, forme le cercle primordial qui existe autour des planètes et de leurs satellites. C’est ce que la science moderne appelle les rayons chimiques. Ils sont visibles dans les halos et dans l’arc-en-ciel.


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