jeudi 8 octobre 2009 - par Eleonore Bargisant

Antennes relais : les assureurs plus prudents que les tribunaux

Alors qu’une nouvelle étude vient de pointer les dangers des ondes électromagnétiques dégagées par les téléphones portables, l’application du principe de précaution dépend plus de la cartographie judiciaire que de l’évaluation objective des dangers sanitaires. Les assurances ont pourtant moins de scrupules que les tribunaux.

De nombreuses études concordantes attribuent aux antennes-relais un rôle significatif dans le développement des maux de tête, des cancers de la peau ou des tumeurs du cerveau. Une récente étude israélienne vient même de mettre en avant le danger des ondes sur la santé bucco-dentaire.
 
Tous ces travaux militent d’ailleurs pour l’application du principe de précaution. Pour autant, on observe que les tribunaux font une application encore incohérente de ce principe, même si les verdicts sont de plus en plus prononcés en défaveur des grands opérateurs. 
 
Le tournant pris par les tribunaux date du début du mois de Février 2009, lorsque Bouygues Télécom a été condamné à démonter une antenne-relais par la Cour d’Appel de Versailles (qui confirmait la décision du TGI de Nanterre). Une décision qui a ouvert la voie à de nombreuses autres déconvenues pour les opérateurs, le tribunal ayant jugé que cette antenne pouvait constituer un « risque réel pour la santé »
 
Dès lors, les verdicts défavorables à Orange, Bouygues Télécom et SFR se sont multipliés.
 
Ainsi en Août dernier, le Tribunal de Grande Instance de Créteil a interdit l’installation d’une antenne relais Orange dans le 13ème arrondissement. Motif : cette antenne se situait à moins de 15 mètres de la chambre à coucher de deux personnes âgées.
 
Pourtant, quelques semaines plus tard, en plein mois de Septembre, le Tribunal de grande instance de Lyon refusait aux plaignants le démontage d’une antenne relais au cœur de Lyon.
 
L’antenne se situait pourtant à une quinzaine de mètres de la Cour de récréation de l’école maternelle Gerson dans le Vème arrondissement.
 
Le tribunal a jugé que cette antenne ne constituait pas un trouble de voisinage anormal. 
 
Faute de volonté politique pour légiférer, on assiste donc à l’application d’un principe de précaution à géométrie variable.
 
Les grandes compagnies d’assurance elles ont moins de scrupules que le TGI de Lyon. Depuis 2003, la LLoyds, la Swiss de Ré, Allianz refusent de couvrir les opérateurs mobiles contre les risques sanitaires. En France, Axa, la géant de l’assurance a rajouté un avenant aux contrats signés avec les opérateurs mobiles : il n’assure plus aucune entreprise contre les risques électromagnétiques. Une exclusion qui figure dans les annexes aux côtés des risques liés à l’amiante et au plomb…
 


9 réactions


  • perlseb 8 octobre 2009 11:49

    Mais ce qui compte, enfin, c’est l’argent !

    De plus, les futurs malades vont faire progresser la médecine : les cancers seront une maladie bénigne. Pensez à tous les progrès, pas seulement à celui des communications.

    Non, sans plaisanter, j’ai eu un portable à un moment où j’étais en recherche d’emploi. J’avais mal à l’oreille gauche quand je le mettais à gauche et mal à l’oreille droite quand je le mettais à droite. Depuis, je m’en passe très bien.

    Le portable deviendra un peu comme la voiture et tous ses morts : indispensable, beaucoup de publicité, de modèles. Il faut vraiment être ringard comme moi pour ne pas en avoir un.

    Pour ce qui est des antennes, il est clair que diminuer la puissance dans des normes acceptables obligerait les opérateurs à investir à nouveau. Qu’on installe les antennes de forte puissance chez ceux qui disent qu’il n’y a pas de danger : ça mettra tout le monde d’accord.

    Je connais un immeuble à Villiers-le-Bel, où ils ont des antennes relais sur leur toit, le RER et l’Eurostar en façade, les avions de Roissy Charles de Gaulle (parfois 3 dans le ciel en même temps), en plus d’un rond-point très passant. Vive le progrès, surtout quand il est partagé comme cela. A-t-on les mêmes nuisances à Neuilly-sur-Seine ?

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  • Francky la Hache Francky la Hache 8 octobre 2009 13:50

    Je permet de rappeler quelques conseils pour ceux qui ne « pourraient » se passer du portable :
    - si vous « capter » mal (1 ou 2 barres), votre téléphone émettra des ondes bien plus fortes pour communiquer avec le relais, c’est pas bon pour votre tête en communication, ni pour vos organes génitaux si le portable attend dans la poche !!! Combien d’ados avec le portable dans la poche ? !!!
    - pour communiquer longtemps, il vaut mieux utiliser une oreillette, qui communique aussi par onde électromagnétique avec le portable, mais bien moins forte. Dans tous les cas, réduire le temps de communication autant que possible.
    -choisir à l’achat un portable ayant le DAS le plus faible possible.

    Une partie de ces conseils se trouvent dans la notice que personne ne lit, allez pas vous plaindre après.


    • Francky la Hache Francky la Hache 8 octobre 2009 14:03

      Dans les zones rurales ou montagneuses, les relais ont du mal à émettre, donc les portables crachent bien plus et les utilisateurs sont bien arrosés.

      J’attends avec impatience l’étude (payée depuis très longtemps) de la commission européenne, sur les dangers du portable et ses antennes relais.

      En attendant, je n’ai que ça :
      Un ami travaillait dessus et grillait des rats il y a dix ans.
      ( Le cerveau est ENTOURÉ de méninges. Dans les méninges se trouve le liquide céphalo-rachidien, qui amortit les chocs lors des mouvements, mais les méninges sont surtout une membrane qui filtre le sang entrant dans le cerveau ; seuls les globules rouges et autres PETITS trucs peuvent entrer dans ground zéro)
      Mon ami établissait que les ondes rendaient les méninges perméables, et des CHOSES qui n’ont rien à y faire entrent, ces kamikazes sont sources de problèmes.
      Salauds de kamikazes.

      Je suis impatient de découvrir la future vérité officielle.

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  • Lapa Lapa 8 octobre 2009 14:18

    Bonjour,

    les assureurs sont loin d’être cons quand il s’agit de pognon. Juste des calculs de probabilités. La le problème est simple : il a trois opérateurs. donc trois primes d’assurances. les dégâts éventuels couverts par une problématique santé, vu l’équipement de la population française (on doit bien être à 30 millions de mobiles voire plus) fait qu’un problème sanitaire affecterait des millions de personnes et donc des remboursements déments. Or il n’ya toujours en tout que 3 primes d’assurances pour empocher sur quelques années.

    le calcul est vite fait, même à supposer une probabilité d’un sur mille qu’il y ait un souci sanitaire (et là c’est une proba très forte), assurer le risque est pas rentable ; a moins d’exiger de la part des trois opérateurs des sommes colossales en prime d’assurance ; ce qu’ils ont du refuser.

    sinon je suis curieux d’avoir vos sources concernant les antennes relais qui donneraient des tumeurs au cerveau comme vous affirmez en début d’article . Parce que de telles preuves élimineraient d’office le principe de précaution ; ce dernier n’étant valable que quand on ne sait pas... j’y vois comme un paradoxe nan ?

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  • pseudo 8 octobre 2009 19:20

    Si des grands experts étatiques ont prouvé l’innocuité des ondes électromagnétique sur l’homme. De quel droit les assureurs remettent ils en cause leurs obligations professionnelles d’assurer les utilisateurs sur un danger faible voire inexistant ?

     Les multinationales de l’assurance et les opérateurs de téléphonie doivent assumer leurs responsabilités financières et morale de leurs discours. 

  • Estelle Vereeck 11 octobre 2009 09:49

    Concernant l’impact sur la santé bucco-dentaire des ondes électromagnétiques, il est à présent confirmé :


    Une étude a également montré qu’il y a interférence des ondes électromagnétiques avec les amalgames dentaires

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