La grippe aviaire est aux portes de l’Europe et la Bretagne apparaît comme une terre à risques élevés, en raison des concentrations d’élevages hors-sol de volailles et de porcs.
Les
autorités sanitaires de nombreux pays dans le monde et l’OMS s’inquiètent à
juste titre de l’inéluctable pandémie de grippe
aviaire annoncée.
La
menace actuelle concerne le virus Influenzavirus A (H5N1) qui s’avère mortel
pour toutes les volailles. Il est très contagieux, et il a une grande capacité
de mutation et de transmission aux animaux et à l’homme.
Le
dernier bilan de septembre 2005 établit que la grippe aviaire a provoqué une soixantaine
de décès humains dans le monde. Jusqu’à présent, il n’a pas été prouvé de
transmission d’homme à homme, mais cette terrible possibilité n’est pas
scientifiquement exclue.
Ce
virus aviaire est présent à nos portes, et l’Institut de veille sanitaire (IVS) souligne
que pour la France,
le nombre de malades pourrait dépasser
le chiffre de 15 millions de personnes, si les craintes sanitaires se
concrétisent.
Quels sont les risques sanitaires en
Bretagne ?
La Bretagne est un territoire doublement à risque épidémique :
-premièrement,
à cause de la concentration des élevages de volailles (500 millions de
volailles sur le territoire breton).
-deuxièmement,
par le nombre de porcs, estimé entre 12 et 14 millions de têtes. De nombreux
élevages sont atteints par un circovirus entraînant une maladie virale immunodéprimante
dénommée MAP (maladie d’amaigrissement du porcelet) entraînant une mortalité
variable de 15 à 30 %.
Notre
crainte repose sur l’avis de l’IVS qui précise que « le risque majeur représenté par
les virus aviaires A(H5N1) est leur recombinaison avec une souche virale
humaine. Cette recombinaison pourrait survenir chez un hôte intermédiaire
(porc) ou chez l’homme à l’occasion d’une co-infection. Une telle souche
recombinée pourrait acquérir une capacité de transmission inter-humaine. Le
risque de dissémination deviendrait alors important, compte tenu de l’absence
d’immunité de la population mondiale vis-à-vis de cette nouvelle souche ». Cette
probabilité est donc d’autant plus grande que les porcs sont immunodéprimés et
que la concentration de la taille des unités de production en Bretagne ne cesse
de croître.