Cancer : un traitement microscopique
Les Etats-Unis inventent la nanomédecine
Les ingénieurs du MIT (Massachusetts Institute of Technology) ont
mis au point un traitement innovant contre le cancer. Testé avec succès
sur des souris atteintes de mélanome (tumeur de la peau) il s’est
révélé moins efficace sur des tumeurs pulmonaires.
Le principe de ce traitement est d’envoyer directement dans la tumeur
une petite capsule médicamenteuse qui isole la tumeur en détruisant les
vaisseaux sanguins l’irriguant puis qui délivre une substance
anticancéreuse la détruisant, sans toutefois toucher les cellules
saines. Cette petite nanobombe (de l’ordre du milliardième de mètre),
beaucoup plus petite qu’un globule rouge, est composée d’une enveloppe
dans laquelle un médicament (combrétastatine) a été dissous. Cette
enveloppe recouvre un ballon solide contenant la chimiothérapie sous
forme de nanoparticules.
Nanocellule,
ainsi nommée par ses concepteurs, une fois dans l’organisme est
préférentiellement capturé par les tumeurs. A l’intérieur de la zone
cancéreuse, l’enveloppe externe se désagrège rapidement libérant ainsi
le médicament anti-angiogénèse. Son action va entraîner la destruction
des néo vaisseaux qui irriguaient la tumeur l’isolant ainsi du reste de
la circulation générale et piégeant le ballon rempli de chimiothérapie.
Ce dernier, libèrent alors les nanoparticules qui détruisent les cellules malignes.
Administrées chez des souris atteintes de mélanome et, avec de moindres performances, sur une forme de tumeur du poumon, les Nanocellules ont permis de multiplier par deux leur espérance de vie (65 jours au lieu de 30) par rapport à un groupe témoin traité avec une chimiothérapie classique et par 3 par rapport à un groupe non traité.
Cette technique constitue l’une des rares avancées thérapeutiques en matière de lutte contre le cancer ces dernières années en franchissant un pas microscopique, mais pour le moins majeur.
Cependant, il est improbable d’assister à une transposition rapide de ces résultats en thérapie humaine. De nombreux autres tests sont encore nécessaires.