lundi 1er juin 2020 - par I.A.

Déconfinement n’est pas déconditionnement

Un consensus, toutefois : masques chirurgicaux ou FFP2 + frictions itératives aux gels hydroalcooliques + soleil + canicule – ça va faire un cocktail explosif. Parce que oui, ils sont vraiment nombreux, les adeptes du Conseil Scientifique. Il faudra quand même que quelqu’un se résigne à leur expliquer que l’alcool en frictions passe de toute façon dans le sang, jusqu’à être détectable par un éthylotest. Et que respirer son propre CO2, par 30° sous le soleil, ce n’est pas ce qui se fait de mieux, en termes de prévention des malaises...

Déconfinement n’est pas déconditionnement

Madame Penicaud exhorte les Français à dépenser l’argent économisé malgré eux pendant le confinement… C’est dire s’ils sont hors-sol, ces politiques : ils n’ont pas compris ce que ça donnait, les gestes barrières, une fois transposés dans la vraie vie. Les files d’attente pour entrer dans les boutiques, lesquelles sont parfois si petites, que seuls 2 ou 3 clients peuvent entrer en même temps. Le énième lavage obligé des mains au gel hydroalcoolique. Le port du masque de rigueur. Bien souvent, l’obligation d’essayer les vêtements chez soi, puis ramener ensuite ceux dont on ne veut pas. Pour des nu-pieds, nouvelle offense, l’obligation de se laver les pieds avec une lingette avant l’essayage. Paiement par carte bancaire uniquement. Et caetera.

Distanciation humaine, surtout. Et ça, dans le commerce, c’est pas top. Paroles étouffées, sourires absents. Tous soupçonnés d’être contaminants, de porter Covid sur la peau, de postillonner Covid, d’être Covid… Se sentir suspects, c’est pas la détente, pas la joie, pas l’humeur. Ne pas savoir si l’on pourra entrer dans nos boutiques préférées, covidemment saturées par le dixième de leur clientèle habituelle, ce n’est pas encourageant. Pas envie non plus de tomber sur un vigile qui vous barre la route d’un geste autoritaire, et/ou qui vous arrose d’un gel nettoyant sans vous demander votre avis. C’est insultant, à force. Attendez votre tour dans le carré, là, monsieur. Mettez ce gant pour taper votre commande sur l’écran. Passez par là. Faites le tour par ici. Les commerces sont vides, et pour cause.

Alors non, Madame Penicaud, nous garderons "nos milliards" pour un vrai retour à la normale, pas pour cette ruine de société que votre gouvernement nous a laissée, faite de tics et de TOC. N’avez-vous pas entendu parler de faillites, ses derniers jours ? Ah, mais non, votre espèce ne tient compte que des entreprises à participation publique ! Le menu fretin n’existe pas, c’est aux Français de remettre ces commerces-là à flots. Ceux-là mêmes qui ont perdu 20 % de leur salaire et à qui on a retiré plusieurs jours de RTT pour des vacances confinées. Ceux-là, qui ne savent pas s’ils vont conserver leur emploi ou qui l’ont déjà perdu. Cessez donc de nous dire ce que nous devons faire, vous manquez de pudeur. Vous êtes ce qu’on appelle une pauvre fille, Madame Penicaud. 

Par ailleurs, et vu la tournure de ce quinquennat, nous sommes plusieurs à avoir parié sur une grosse canicule, pour cet été. Certains se sont dit que le gouvernement anticiperait. D’autres ont affirmés que non. Un consensus, toutefois : masques chirurgicaux ou FFP2 + frictions itératives aux gels hydroalcooliques + soleil + canicule – ça va faire un cocktail explosif Parce que oui, ils sont vraiment nombreux, les adeptes du Conseil Scientifique. Il faudra quand même que quelqu’un se résigne à leur expliquer que l’alcool en frictions passe de toute façon dans le sang, jusqu’à être détectable par un éthylotest. Et que respirer son propre CO2, par 30° sous le soleil, ce n’est pas ce qui se fait de mieux, en termes de prévention des malaises.

Mesures et gestes barrières mettent à mal l’immunité en la bâillonnant. Car les "pratiquants" provoquent un dérèglement du fonctionnement de leur système immunitaire. Ils se verront donc obligés de poursuivre les fameux rituels à vie, sous peine d’une inflammation terriblement disproportionnée en cas d’affection, y compris par un virus bénin : trop d’asepsie transforme les germes habituellement bénins en germes malins. Ce n’est pas du scientisme, c’est de la logique. À peine différente de celle affirmant que trop de prise inutile d’antibiotiques entraîne une résistance des bactéries aux antibiotiques.

… Ils ont 80 ans, et pratiquent le nouveau culte céleste seuls ou par deux. Ils ont 30 ans, observent et font observer à leurs jeunes enfants le néo-hygiénisme séraphique. Ils sont adolescents et s’amusent du gel comme du masque, qu’ils trouvent plutôt tendance, voire franchement mode. Ils sont des êtres qui ont enfin vécu quelque chose d’extraordinaire dans leur vie, au point qu’ils n’arrêteront jamais d’appliquer les commandements de la Nouvelle Église Scientifique. Celle-ci serait-elle constituée de médecins, par hasard ? Non, bien plus que cela : des experts en confinement et gestes barrières. Qui soignent à distance respectable. Qui aplatissent la courbe en aplatissant le monde. Et qui s’enorgueillissent sans vergogne d’avoir fait en sorte que nos services d’urgence soufflent un peu, et que le nombre de patients en réanimation continue de baisser… Il y a quelque chose qui m’échappe, là : un hôpital public, excessivement sous-dimensionné par rapport à sa population, et dont l’engorgement chronique est le mode de fonctionnement normal, mais qui soudain parvient à souffler ? Je rêve, non ? Covid-19 est la seule affection ? C’est très, très insultant pour les personnes atteintes de pathologies graves, et très, très grossier pour les professionnels qui habituellement soignent ces patients-là… À ce propos, je dois saluer les docteurs Delépine pour leur courage ("Confinement, mesure sanitaire ou politique ?" sur Agoravox), simplement parce ce qu’il existe une authentique omerta autour de la séquence Covid. « On ne va quand même pas se tirer dans les pattes, ce n’est pas le moment ! », voilà, en gros, le mot d’ordre dans les CHU. Comme s’il n’y avait pas eu maltraitances, ni dommages collatéraux. Alors qu’en réalité, c’est là que les victimes sont déjà les plus nombreuses. Beaucoup, beaucoup plus nombreuses. Et ça la fout mal, pour des professionnels de santé.

Macron eut été bien plus avisé de s’entourer d’un concile de rebouteux, de sorciers et de marabouts. Ces derniers nous auraient enseigné des trucs kif-kif sympas, du genre « entrez à droite, arrêtez-vous à un mètre du voisin, attendez là, puis sortez à gauche », ou « frottez-vous les mains avec cette mixture magique, puis mangez votre hamburger et vos frites avec vos doigts », ou « toussez dans votre coude droit, dans votre coude gauche, puis dans votre genou droit, et enfin dans votre genou gauche », ou « marchez, marchez non stop, because que le virus ne s’attaque qu’à ceux qui s’arrêtent sur le sable (pas sur les rochers !) pour profiter du soleil ou simplement se reposer », ou « mettez ce bâillon béni par le Conseil Scientifique avant d’entrer, puis avancez, et fermez-la jusqu’à la sortie de crise »…

Mais elle est où, la sortie ?

Hein, il est où, le déconditionnement de la population ?



12 réactions


  • Clark Kent Séraphin Lampion 1er juin 2020 09:02

    La seule chose qui progresse à grande vitesse en ce moment, c’est la connerie auto-infligée !


    • I.A. 1er juin 2020 09:29

      @Séraphin Lampion

      Bonjour Séraphin Oui, et mourir de connerie, c’est pas glorieux-glorieux !


  • HELIOS HELIOS 1er juin 2020 10:16

    ... je vais être court (pour une fois) : MERCI.


  • Loatse Loatse 1er juin 2020 11:36

    Le marché : Déplacé et entouré de grillage et barrières : Une seule entrée ou les potentiels clients sont identifiés, gelhydroalcoolisés et sommés de porter un masque.. sous les 30° que nous avons eu la semaine dernière. Du coup y’a « déguin » (personne quoi)

    La place du village : Une famille nombreuse assise sur un banc, des policiers municipaux passent (la place est en vidéo surveillance)... je les vois de loin menacer le groupe en secouant un doigt à travers la portière..

    Le lendemain, toutes les assises et les dossiers de bois des bancs de la grande place ont été retirés.. reste plus que des armatures de métal vides !

    Déjà un grand panneau indiquait qu’il était interdit de la traverser en vélo, en skate, d’y jouer au ballon, de nourrir les pigeons et j’en oublie....

    Reflexe pavlovien après 2 mois ou être statique n’était pas permis, je me sens très mal à l’aise accoudée à mon pont en train de regarder les canards. Sensation pénible de n’avoir pas le droit d’y être, que je me dois encore de prouver que je me déplace « par nécessité »... mon regard scrute sans cesse les environs de peur qu’une voiture de police déboule..

    D« ailleurs la première semaine du dit déconfinement fut pénible ; Sans les petites cases à remplir et le formulaire adéquat dans mon sac, j’éprouvais la sensation d’avoir oublié quelque chose.. de ne pas être en règle.

    Ce jour ouverture des cafés enfin des terrasses ; j’imagine mal la population méditerranéenne dont j’ai adopté les us et coutumes , une population d’extravertis tactiles à forte imprégnation grégaire, boire un pot chacun seul dans son coing, sans se lever pour aller tchatcher avec un »collègue", rapprocher les chaises en rajouter d’autres....

    Faudrait pas que ca dure..


  • Francis, agnotologue JL 1er juin 2020 11:53

    La police, ne devrait pas interdire aux braves gens ce qu’elle ne peuvt pas interdire aux voyous.

     

    Ne devrait pas interdire en ville ce qu’elle ne peuvent pas interdire dans les cités.


  • Adèle Coupechoux 1er juin 2020 12:01

    Oui le cauchemar continue ou ne fait-il que commencer ?Je suis ABASOURDIE par cette hystérie collective. Et pourtant, elle se manifestait déjà régulièrement. Sauf que maintenant, je suis obligée de la subir dès que je sors de chez moi.


  • Ecureuil66 1er juin 2020 15:08

    j"adhère tout à fait à tout ce que vous avez écrit dans votre article ça me rassure je ne suis pas seul à penser des choses comme ça ....les médias continuent leur propagande débile mais attention je connais de plus en plus de gens qui ne regardent plus leur télé, en tous cas les infos....


  • alinea alinea 1er juin 2020 19:05

    Très sympa, l’auteur ; pêchu, vrai et plaisant !

    Je déteste déjà qu’on parque les bestiaux, alors je ne sors pas ni dépense rien ! Je suis sûre que tout le monde a ce qu’il lui faut dans ses armoires !! En plus il serait urgent que tous commencent à apprendre le boycott de la consommation, je veux dire, si on veut que notre espèce perdure. Et les autres par la même occasion !


  • dscheffes 2 juin 2020 07:58

    Après avoir lu et relu votre article, je suis rassuré : je me sens moins seul !


  • Laulau84 2 juin 2020 11:31

    Ce qu’ils veulent c’est continuer à nous mettre la psychose... Et le moins que l’on puisse dire c’est que c’est réussi ! Pas plus tard qu’hier je suis allée dans une célèbre eenseigne de beauté capillaires et cosmétiques dans un espace commercial... Et ce qui est clair c’est que rien ne donne envie de s’éterniser et de consommer. Attente devant le magasin jusqu’à ce qu’une vendeuse masqué et avec une visière (pourquoi pas la combinaison anti radiation) vienne nous chercher, à l’intérieur ce n’est pas plus joyeux marquage au sol, gel, et au micro toujours le même discours sur l’importance des fameux gestes barrières et de la désinfection ! Bref de la pure propagande et ce n’est pas comme ça que le commerce repartira malheureusement... Et je plains de tout mon cœur ces vendeuses qui doivent toute la journée travailler dans des conditions pareille !


  • charlyposte charlyposte 4 juin 2020 14:45

    La France a fait un rêve * la censure avec la fleur au fusil *


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