vendredi 30 mars 2012 - par Paul Barthe

La méthode Dukan, un régime jugé « inefficace sur la durée et aux conséquences sanitaires graves » selon l’ANSES

 Le docteur Pierre Dukan, qui est à l’origine du régime éponyme, est visé par deux plaintes déposées par le Conseil de l’Ordre des Médecins. La première concerne son projet d’intégrer aux épreuves du baccalauréat une option régime destinée à valoriser les élèves qui perdraient du poids durant leur scolarité, la seconde concerne les bénéfices qu’il tire de son activité lucrative. Le journal Sud Ouest a publié une estimation d’un chiffre d’affaire annuel de 100 millions d’euros. Il enfreindrait ainsi l’article 13 du code de déontologie qui stipule qu’« un médecin doit faire attention aux répercussions de ses propos auprès du public », notamment par rapport aux élèves souffrant de surpoids ou d’anorexie, et l’article 19 selon lequel « la médecine ne doit pas être pratiquée comme un commerce ».

Le fabuleux destin de Pierre Dukan

   Reconnue et lue dans le monde entier grâce à de nombreux ouvrages, la méthode Dukan n’est pas une révolution dans le milieu des régimes. Il s’agit d’une alimentation dissociée, en trois étapes, privilégiant une très forte consommation de protéines et une consommation très faible, voire nulle, en glucides et en lipides. Selon le nutritionniste Patrick Tounian, ce régime ne serait qu’une réinterprétation de celui de Montignac, avec comme élément nouveau, favorisant son succès, une médiatisation exceptionnelle.

   C’est sans nul doute ce qui l’a démarqué des autres professeurs de régimes et qui lui a donné la clef d’une success-story qui pourrait désormais être en péril. Après un lancement difficile au début des années 2000, il lui faudra attendre 2003 pour que sa méthode trouve son public. Progressivement, et grâce aux témoignages diffusés sur internet, elle connaît une popularité très importante, alimentée par des publications frénétiques de Pierre Dukan. Ces dernières années il a signé une dizaine d’ouvrages, traduits dans 23 pays, publiés notamment par Flammarion, J’ai lu ou encore le Cherche Midi. Un site internet est exclusivement dédié au régime ainsi qu’une application pour smartphones. Le docteur Dukan multiplie ses interventions médiatiques ce qui contribue à populariser ses conseils. Il s’illustre comme le combattant de l’obésité, n’hésitant pas à évoquer la dimension « humanitaire » de son projet, selon ses propres mots.

   Les effets de sa méthode sont assez spectaculaires. Des personnalités vantent ses mérites comme Sophie Favier dans un ouvrage intitulé Comment j’ai perdu 10kg en 3 mois ou encore Jean-Luc Delarue. Amazon enregistre à l’été 2010 des ventes records de livres qui placent Pierre Dukan en troisième et quatrième place des meilleures ventes. Le nutritionniste annonce fièrement, en 2011, avoir 50 millions d’adeptes de par le monde et affirme que sa méthode est efficace dans la durée pour 40 à 50% des personnes l’ayant appliquée à la lettre.

Les désillusions des adeptes

   Mais l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) publie le 25 novembre 2010 un rapport sur les pratiques de régimes amincissants. Dans cette étude la méthode Dukan est jugée « non seulement risquée mais également grandement inefficace ». En mars 2011, un sondage réalisé par Ifop sur 1500 personnes ayant suivi le régime, révèle que sur les six premiers mois le taux de réussite serait de 79%. Mais au-delà de ces six mois et jusqu’à deux ans, plus de 50% des personnes auraient repris leur poids d’origine selon une enquête menée par Santé-médecine et le Journal des femmes, et 80% dans les quatre ans selon une étude de Libération. Une part non négligeable des personnes ayant suivi cette méthode auraient également pris sur le long terme plus de poids qu’initialement, faute à un déséquilibre alimentaire qui pousse l’organisme à fabriquer et à stocker des graisses.

   De plus le rapport de l’ANSES évoque d’importantes carences alimentaires (notamment en fibres et en vitamines) associées au régime Dukan et des surconsommations par ailleurs (en protéines et en calcium) de certains nutriments qui augmenteraient les risques d’élévation de la pression artérielle, de maladies cardiovasculaires, d’effets sur les reins, de cancer colorectal et d’athéro-thrombose. Sur le sujet, Pierre Dukan a affirmé au Parisien être conscient de ces dangers, les « mettre en balance » pour en déduire que le plus gros danger était l’obésité.

   Pour contre-attaquer les études et les nutritionnistes qui mettent en évidences les risques de sa méthode, le docteur Dukan, qui n’est lui-même pas nutritionniste de formation, a décidé de faire appel à 20000 médecins généralistes français, soit un quart de l’ensemble des praticiens reconnus, pour obtenir d’eux qu’ils fassent la promotion de sa méthode et la prescrivent à leurs patients. Il cherche à obtenir ainsi une caution de la profession. Il propose également un suivi par leurs généralistes de mille patients désirant pratiquer ce régime pour en publier les résultats. Néanmoins cette étude sera sans aucune valeur scientifique, affirme l’endocrinologue et nutritionniste Michel Lecref. Pour qu’elle le soit il faudrait qu’elle cible un nombre plus important de sujets, avec une étude comparative, un suivi par un comité scientifique indépendant et une durée significative d’au moins cinq à dix ans.

Dukan est il un escroc ?

   Pour l’heure le docteur Dukan risque d’être radié de l’Ordre des Médecins pour non respect de la déontologie. Mais le docteur aux méthodes peu orthodoxes ne sera pas empêché de poursuivre la diffusion de son régime et le commerce de ses livres et produits dérivés. A 71 ans, lui qui avait été assigné en juillet 2011 au tribunal de Toulon pour avoir refusé de donner son dossier médical à une patiente atteinte d’une valvulopathie aortique sévère, suite à des prescriptions qu’il lui avait faites de médiator comme coupe faim, le docteur Pierre Dukan semble à l’abri de tous besoins.

   Il aura fallu plus de vingt ans pour mettre un terme aux activités de Jean-Claude Mas, et pour le voir inquiété par la justice au titre des préjudices subis par ses victimes. Vingt ans pour reconnaître que le rêve qu’il vendait aux femmes grâce aux prothèses PIP n’était qu’un piège probablement mortel. La méthode Dukan, elle, n’en est encore qu’à ses premiers pas. Si les adeptes de la première heure sont aujourd’hui les principaux déçus, il faudra encore des années pour mettre ce régime en relation avec des développements de problèmes de santé lourds de conséquences. Si le docteur Dukan affirme, quant à lui, servir une cause humanitaire, la seule assurance qui soit aujourd’hui de l’efficacité de cette méthode réside dans les bénéfices financiers qu’il en tire, aux dépens de la santé publique et des mises en gardes des instances sanitaires.



20 réactions


  • Al West 30 mars 2012 10:13

    Je n’aime pas Dukan car il pipolise son régime à outrance, mais vous savez, quand quelque chose améliore vraiment la santé des gens, on fait tout pour le combattre. Ainsi de la désintoxication aux métaux lourds, du régime Seignalet, du traitement Beljanski, de la vitamine D, du silicium organique, du Mineral Miracle Suppement, etc. etc. Demandez au professeur Montagnier, parti travailler en Chine parce qu’on l’a empêché de rester en France alors qu’il commençait à avouer que le SIDA c’était le plus gros enfumage de toute l’histoire de la médecine moderne.

    Alors moi, l’avis de l’Ordre des Médecins, maintenant, je me le mets là où je pense pour rester poli.


  • Paul Barthe 30 mars 2012 10:24

    Il est évident que tout ce qui est médiatisé s’expose aux foudres de tout un chacun. tout ce qui « fonctionne » l’est d’autant plus. Et ce régime en est l’exemple même. Il fonctionne, dans le sens où il permet très rapidement du perdre du poids pour ceux qui le respecte à la règle. Néanmoins, il est aujourd’hui mis en balance, non pas par l’Ordre des Médecins qui l’attaque sur d’autres sujets, mais tout d’abord par des résultats sur du long terme qui montre qu’il est inefficace et surtout par une enquête de l’ANSES qui montre très simplement qu’il impose des troubles alimentaires du fait qu’il est carencé. Sur du court terme ces carences ne sont pas trop dommageables. Mais certaines personnes qui suivent cette méthode la suivent en continu, comme le préconise d’ailleurs Dukan. Sur du long terme donc les lourdes carences du ce régime ont des conséquences graves qui elles n’étaient jusqu’en 2010 pas vraiment mises en lumière.

    La médiatisation n’a pas que du mal. Celle qui a couvert les effets du médiator ont permis à nombre de patients qui l’avaient consommé de prendre conscience et de se faire connaître auprès des organismes de soin.

    Ce qui compte pour les questions médicales c’est la pertinence des études qui visent à montrer telle ou telle tendance. Si les enquêtes des journaux ou des instituts de sondages tels qu’Ifop ne peuvent pas être considérées comme objectives, il n’en est pas de même pour le rapport de l’ANSES qui est une agence scientifiques normalement indépendante. Sa neutralité peut toujours être mise en question néanmoins son rapport apporte des clefs pour comprendre un peu mieux les risques supposés de ce régime.

    Pour cela je vous conseille la lecture de ce rapport publié en novembre 2010 : http://www.anses.fr/Documents/NUT2009sa0099Ra.pdf


    • Al West 30 mars 2012 10:37

      D’accord, je vous remercie pour ces précisions. Il est vrai que je connais beaucoup moins les résultats du régime Dukan que ce que je viens de citer au-dessus. Je vais me renseigner.

      Sinon, pour ceux que ça intéresse, je connais très bien ce qui concerne le régime Seignalet et à défaut de faire perdre du poids de façon exceptionnel, il permet en général de perdre entre 5 et 10 kilos, mais surtout de mettre en rémission un nombre incroyable de maladies dans la majorité des cas. Particulièrement efficace couplé à une désintoxication aux métaux lourds.

      Pour plus de renseignements, cherchez l’Appart des Spasmos dans Google.


    • GuyEl 1er avril 2012 04:54

      Malheureusement, vous vous trompez. Je suis scientifique et il est facile de voir que le rapport de l’Anses n’est absolument pas sérieux. Il suffit de lire qu’il dit qu’avec le regime Dukan en phase d’attaque, vous mangez 4 g de fibres et la même chose en phase de croisière où il y a les légumes à volonté. 

      Ce rapport a été fait sur la base de lectures, dirigé par le consultant de Brides-les-Bains, Le Dr Lecerf, qui dinait par ailleurs cet été à l’hotel du Golf avec la responsable nutrition de Brides, hôtel où on mettait en place en catimini un régime protéiné. Tout ce qu’il dit, d’ailleurs pour tous les régimes, a été attribué quasi exclusivement au régime Dukan. 

      D’ailleurs, le rapport de l’Anses dit tout au conditionnel, il n’a aucune preuve de ce qu’il avance et finalement, si on le lit sérieusement, il attaque bien - toujours au conditionnel - tous les régimes. Il est facile de voir que ce rapport a cherché à jeter l’opprobe sur les régimes, on préfère nous voir rester gros avec nos problèmes de santé.

      Mais la presse est aussi très responsable, la presse qui a trouvé un bon moyen de vendre en parlant de Dukan. La presse qui a fait l’emphase sur le régime Dukan par rapport à ce rapport. normal, c’est devenu plus
      Après l’avoir encensé, il le descend parce qu’ avoir Dukan en une fait toujours de l’audience.

      Pourquoi dire qu’un sondage fait par l’Ifop ne peut pas être considéré comme objectif ? Si on regarde celui sur le régime Dukan, sa méthodo est parfaite. Tout est controlé par l’Ifop et c’est déclaratif mais c’est sérieux. Il faut juste avoir maintenant les résultats avec plus de recul mais il parait que ca va arriver.

      Celui de l’Internaute par contre, qui a été largement repris par la presse, n’est absolument pas sérieux. Pas d’institut contrôlant la méthodo, ce qui permettait de répondre autant de fois qu’on voulait (facile pour les concurrents...), questions dirigées et réponses imprécises comme « avez-vous repris ? » Normalement, tout scientifique qui se respecte aurait du mettre des niveaux : reprise de 10%, de 25%, de 50%, de 100% du poids perdu ...

      Pourtant, quand on va regarder les résultats de cette pitrerie qu’est le sondage ouvert de l’Internaute, on s’aperçoit que malgré que la presse en ait fait ses choux gras, 20% des gens n’ont pas repris à 5 ans, ce qui est 4 fois mieux que les résultats des régimes basses calories prônés en France. 
      Quand on a des problèmes de poids, on le sait, ca revient, c’est chronique, le tout est d’arriver à tenir le plus longtemps possible.

      J’ai fait le régime Dukan et j’en suis personnellement très satisfait. Je l’ai fait avec mon regard de scientifique (biologiste et biochimiste). J’ai changé ma façon de manger, j’ai changé mon mode de vie. Je mange de tout aujourd’hui comme ce que j’ai appris en phase de consolidation, et après 25 ans de régime, je peux le dire, c’est ce qu’il y a de mieux et de plus intelligent pour perdre du poids et se stabiliser. C’est aussi une philosophie, un retour à une alimentation plus naturelle où il faut varier, un réequilibrage vers les protéines dans une société où l’on mange beaucoup beaucoup beaucoup trop de glucides. Aujourd’hui, j’ai baissé mon traitement pour le diabète et surtout, j’ai compris aussi que ce n’est pas parce que j’étais mieux que je devais reprendre mes mauvaises habitudes. 

      Quant à la dangerosité de manger des protéines (AJRX 3 selon l’Anses), comment ont-ils pu mesurer cela à la lecture des livres ? Comme le calcul des fibres ? La quantité est illimitée mais la réalité fait qu’en fait, on est très vite rassasié par les protéines et qu’on ne mange finalement pas vraiment plus que ce qu’on mange dans son assiette à Brides les Bains. Et puis, jamais aucune étude scientifique n’a prouvé leur nocivité sauf si on est insuffisant rénal, ce qui n’est pas la même chose pour les glucides ou les lipides.

      Moi, je dis que ce procès fait à Dukan est n’importe quoi et dirigé par tous ceux qu’il dérange, les nutritionnistes concurrents et jaloux, ceux qui ont continué à proner les basses-calories qui ne marchent pas, les psys aigris (normal, quand on voit que les livres de Zermati et Apfeldorfer se vendent à moins de 2000 exemplaires), l’industrie agro-alimentaire qu’il remet en question et l’industrie pharmaceutique. 
      Le conseil de l’ordre s’est fait porte-parole de tous les jaloux, mais je soutiens à fond Dukan, il a raison de se battre et on peut le saluer bien bas.

  • clercobscur 30 mars 2012 12:26


    A l’auteur :

    Bonjour,
    Je ne suis ni médecin, ni avocat de Dukan, mais je reste perplexe quand je lis la plupart des articles critiquant ce régime.
    Je passe sur son idée de nouvelle épreuve au bac que j’ai trouvée complètement stupide.

    Sur le régime proprement dit, et pour les personnes en bonne santé (à l’exception du surpoids...), vous reconnaissez vous-même qu’il n’y a pas de risques à court terme.

    Dans la phase de consolidation qui doit effectivement être suivie à vie, il s’agit de se nourrir de manière équilibrée avec seulement deux « contraintes » :
    - consommer chaque jour du son d’avoine (unanimement reconnu pour ses bienfaits)
    - conserver une journée protéinée par semaine
    Vous pensez vraiment que manger de la viande et du poisson un jour par semaine vous met en danger ?


    • Paul Barthe 30 mars 2012 13:30

      Bonjour. je ne suis ni médecin ni avocat des « déçus de Dukan » moi non plus. Je serai donc mal placé pour vous exposer en chiffre et vous démontrer que le suivi de la méthode Dukan dans la dernière phase, qui comprend un jour protéiné par semaine, est néfaste. Tout ce que je peux faire c’est de vous renvoyer au rapport de l’ANSES qui s’exprime là-dessus ou bien de consulter un nutritionniste pour avoir son avis sur la question.

      Toutefois il ne fait aucun doute que le régime Dukan est carencé. Il apporte au moins trois fois l’apport journalier requis en protéine, au moins deux fois celui recommandé en calcium et place la personne en carence d’un grand nombre de vitamines, de fibres (totalement absentes de phases protéinées) et de la plupart des minéraux nécessaire. Si ces carences se produisent sur une période courte il est envisageable que les effets subis s’arrêteront à de la fatigue, des migraines, des nausées, des problèmes d’estomac et dans certains cas des vertiges et une accélération du rythme cardiaque. Au long terme les effets sont bien plus dévastateurs. Reste à savoir si un jour de carence par semaine est dangereux ou non... Sur ce point je ne sais quoi vous répondre et rien ne vaut l’avis d’un nutritionniste.

      Imaginons une autre pratique mauvaise pour la santé : le tabac. J’aurais tendance à dire que fumer quelques cigarettes durant un temps réduit n’est pas irréversible quant aux effets. Alors qu’en serait il d’une personne qui fumerait un jour par semaine toute sa vie ? Serait-ce dangereux ? Inoffensif ? M’est avis qu’aucune carence n’est inoffensive.

      Tout dépends après des quantités. une cigarette un jour par semaine, ce n’est quasiment rien. Deux paquets c’est une autre affaire. Pareil pour Dukan. Dépasser son apport journalier requis (relatif à chaque personne selon son âge, son poids, etc) en protéines dans des petites proportions, est sûrement moins dangereux que d’avaler un jour par semaine 3kg de surimi, de viande de grison et de steaks hachés 5%.

      Ce qui est surprenant c’est qu’un docteur préconise un régime carencé qui est, et nous le savons depuis toujours, facteur d’un déséquilibre énergétique, quand l’ensemble de la profession assure que la base de tous régimes doit être un équilibre dans les apports requis. Ce paradoxe vient sans doute du fait que le docteur Dukan n’est pas un nutritionniste mais un neurologue.

      J’espère avoir répondu à votre questionnement.

      Paul Barthe


    • Pierre Dukan 1er avril 2012 05:01

      Je ne vous connais pas Clercobscur mais je vous remercie pour votre bon sens et votre resistance au lavage de cerveau par les tenants du principe d’autorité.
      Avant toute chose, une petite précision sur mon idée d’option au bac que vous trouvez « complètement stupide ». La connaissez-vous vraiment, l’avez-vous lue ? Je ne le pense pas car un esprit critique qui l’aurait regardé en face ne pourrait la qualifier ainsi. Me permettez-vous de vous la présenter : un jeune adolescent parvenant en classe de première avec un poids très largement normal (entre 18 et 25 d’IMC), et qui conserverait ce precieux avantage en fin de terminale se verrait récompensé d’un bonus au bac. Il s’agirait d’une option au même titre que le jazz, l’équitation ou une langue régionale. Il faut savoir que 16 % des adolescents de poids normal perdent cette normalité pour entrer dans le surpoids ou l’obésité entre le début de la première et la fin de la terminale. J’ai beau chercher et Dieu sait si je l’ai fait, je ne parviens pas à trouver ce qu’il y a de répréhensible à proposer d’en sauver quelques uns en les sensibilisant, en les responsabilisant, en les éduquant, en leur enseignant avec 6 modules de une heure, une par trimestre c.
      La seule remarque ou le seul argument opposable qui peut avoir un sens est celui qui consiste à dire que cette mesure pourrait faciliter des troubles du comportement alimentaire de type anorexie ou boulimies. Je répondrai que ceux qui avancent cet argument ne savent pas que l’anorexie par exemple n’est pas une maladie de la nutrition mais une authentique affection psychiatrique, un trouble de la personnalité lié au développement précoce de l’architecture affective. Et de toute façon ils n’ont aucun intéret à penser à ce bonus parce que par définition, une anorexique a un IMC très inférieur à 18.
      Cette mesure permettrait d’impliquer la famille qui, comme chacun le sait est très attachée à la valeur totémique de cette épreuve initiatique que représente le bac, une mère ou un père peut être tenté de cuisiner pour montrer à son enfant comment protéger son poids, l’enmener courrir ou nager avec lui.
      Vous voulez que je vous confie le fond de ma pensée, cette mesure qui n’occupait qu’une page et demie de ma Lettre ouverte au futur président n’a pas échappé à ceux à qui elle ferait le plus grand tort, les lobbies de l’agroalimentaire qui redoutent comme la peste de voir la vente de la grande majorité de leurs produits riches en sucres, lents ou rapides, et en graisse, décliner. Et plus encore aux géants de l’industrie pharmaceutiques qui redoutent la réduction des ventes de leurs antidiabétiques, antihypertenseurs, médication du cardiovasculaires dont chaque produit, block boster rapporte près d’un milliard par an. Et un troisième intervenant est l’industrie publicitaire qui sponsorise la presse.
      Ces gens intelligents et puissants ont parfaitement compris que s il’on parvenait seulement à réduire l’entrée de ces jeunes adolescents dans la spirale du surpoids, ils en seraient les grands perdants. Alors, de là a en parler à ceux qui ont la lourde responsabilité morale de faire l’opinion, aux membres de l’establishment médical qui vit pour 90 % de la manne du privé pour sa recherche, aux politiques qui sont les rouages de la société marchande, aux journalistes et tout cela finit aux oreilles du conseil de l’Ordre des médecins qui continue de promouvoir le dogme du silence dans un monde où l’interconnexion des cerveau est devenu incontournable.
      Je n’ai qu’un seul atout dans cette lutte inégale, c’est le formidable soutien de celles et ceux qui ont suivi ma méthode et qui ont maigri en apprenant à maigrir.
      Je vous écris cette réponse de ma chambre d’hôtel de Chicago ou je reviens d’une conférence au terme de laquelle j’ai signé des dédicaces de livres et j’ai perçu dans ce pays martyrisé par le surpoids et l’obésité de type morbide que l’on voit rarement en France, la proximité affective de la grande majorité d’entre eux qui me répétaient tous une phrase qui faisait chaud au coeur : « you changed my life ».
      Mis a part cette option au bac qui ne vous avait pas convaincue et pour laquelle j’ai tenté de plaider, vous avez parfaitement compris que le surpoids est une affection sévère et dont la portée est occultée et que face a quelques inconvénients mineurs du remède, le régime, il faut ne jamais perdre de vue l’importance du mal, le surpoids et l’obésité qu’il faut savoir représenter le premier facteur de risque actuel.


    • Paul Barthe 1er avril 2012 10:01

      Monsieur Dukan


      Sur un point je suis formellement de votre avis, sans équivoque, avec toutefois plus de modération. L’obésité est un danger pour l’individu. De là à dire qu’il s’agit d’une maladie, je n’en prendrai pas le risque. C’est un danger évident, comme un surpoids important. Il est donc nécessaire d’apporter des solutions à ces problèmes de santé qui sont, avec du recul, un phénomène plutôt récent dans nos sociétés. Cette importance est multipliée davantage selon qu’il s’agit d’enfants, cela va de soi.

      Mais au regard de l’histoire, on constate que l’obésité est apparue franchement dans nos sociétés occidentales en même temps qu’une détérioration des habitudes alimentaires et des modes de productions agricoles et industrielles. Je ne m’étendrai pas sur le sujet, chacun en connait des exemples, notamment au niveau de la consommation de viande qui a considérablement augmenté en trois générations, également la consommations de glucides... On voit aujourd’hui aussi de plus en plus de personnes ne pas manger à heures fixes, sauter des repas ou au contraire les multiplier. Je suis le témoin quotidien dans le cadre de mon travail, des effets de ces dérèglements sur les enfants. La plupart de mes élèves reconnaissent ne pas prendre de petit déjeuner. Une partie d’entre eux vont manger à la cantine en reculant pour n’en garder que la madeleine emballée qu’ils ont au dessert. Ces mêmes enfants mangent des bonbons durant les récréations, quant au soir, j’ignore en détail leurs pratiques. Ces élèves sont très irritables la journée, très fatigués aussi, et il est très difficile de les mettre au travail. Sur 300 élèves je n’en ai que deux qui sont en surpoid. La grande majorité donc souffre d’une très mauvaise pratique alimentaire et ça leur est préjudiciable.

      Tout cela pour en venir au point qui nous distingue considérablement. Vous combattez l’obésité (et le surpoids en général) chez les jeunes. Moi je m’insurge contre toutes les pratiques alimentaires à risque, celles qui font grossir mais aussi, au même titre, celle qui ne permettent pas à l’enfant d’être en bonne santé et dans de bonnes conditions physiques et mentales. Le problème n’est pas le poids mais la pratique alimentaire dont le poids est une conséquence. En considérant les choses sous cet angle nous pourrons être plus vigilant à tous types de problèmes et non plus seulement à ceux qui se voient.

      Ceci nous amène à ce détail de mots qui fait toute la différence. Vous évoquez défendre le « apprendre à maigrir ». Moi je défends le « apprendre à manger » et même le « réapprendre à manger ». Car ça n’est qu’avec un travail de fond qu’on permettra à celui qui connait des dérèglements majeurs de retrouver un certain équilibre. Ce travail de rééducation alimentaire est bien plus lent toutefois que votre méthode. Il est moins spectaculaire sur le court terme, raison pour laquelle trop peu de gens s’y intéressent.

      Pour ce qui est de cette option au bac, je pense en effet que l’école doit avoir un rôle à jouer dans ces problèmes alimentaires (et non pas seulement d’obésité). Mais de là à rapprocher l’alimentation à une notion de note, d’appréciation et d’examen, à un âge justement où la principale difficulté des jeunes c’est leur corps, je pense que c’est hautement préjudiciable au bon développement de l’enfant. Le principe de notation ne va malheureusement pas sans esprit de compétition, sans jugement personnel et des autres, sans associations entre résultats et compétences... Je vous laisse imaginer l’effet que produira ce principe sur des élèves qui auront de mauvaises pratiques alimentaires ? Isolement des « gros », starification des plus maigres. Ce phénomène existe déjà dans nos écoles. Je ne vois pas comment le chiffrer avec une note et l’officialiser pour un résultat d’examen scolaire permettra aux élèves en difficultés alimentaires de s’en sortir.

      Pour moi ce problème doit être géré comme celui de la sexualité, en discrétion mais avec efficacité, par un professeur ou membre éducatif référant, le médecin scolaire ou l’infirmière et dans certains cas par l’assistant social. C’est ce que nous faisons dans notre établissement, de la manière la plus active possible et la plus discrète possible aussi car les élèves ont besoin de se sentir en confiance pour, à cet âge, se confier. (je répète que dans mon établissement il n’y a que très peu d’obèses et surtout des élèves qui connaissent d’importants troubles alimentaires).

      Enfin je me permets de revenir sur ce que vous dîtes des lobbies agroalimentaires, des laboratoires pharmaceutiques et autres qui s’opposent à votre régime de peur de voir leurs chiffres d’affaire baisser. C’est un peu exagéré de la part de quelqu’un qui fait fortune en vendant tant de produits estampillés « Dukan », notamment en pharmacie... Seriez vous à même de nous révéler ici les revenus que vous tirez de le vente de vos livres et des produits « régime Dukan » ? La vérité c’est que vous êtes le plus visé et que tout ce que vous reprochez aux lobbies est exactement ce qu’on pourrait vous reprocher, de voir votre chiffre d’affaire diminuer.

      Vous tapez également sur la presse. Mais encore un paradoxe. N’est ce pas cette même presse qui vous a permis de faire connaître votre premier livre qui ne marchait pas depuis plusieurs années ?

      La critique est facile et atteint aujourd’hui, grâce à nos moyens de communication, des sommets dans l’acharnement. Tout se dit, et son contraire. Tout le monde est visé, tout est soumis à la question et parfois de manière impitoyable. Les médias dissèquent, montent, mentent, fabriquent des vérités... Je vous l’accorde et je l’accorde aussi à ceux qui s’opposent à votre médiatisation extraordinaire. Mais pourquoi dans ce cas utiliser ces outils là ? Et pourquoi dans ce cas ne pas vous plier à une étude scientifique sur du long terme pour mettre enfin en lumière les effets de votre régime sur des résultats autres que les seuls commentaires que vous nous rapportez des gens qui affirment que vous leur avez changé la vie ? A ce moment là vous aurez des arguments de réponse à tous vos détracteurs. Des arguments recevables.

    • altomezzo altomezzo 1er avril 2012 12:23

      @Monsieur Dukan : Je me permets à mon tour de réagir, car j’ai suivi votre régime pendant cinq mois et que j’ai perdu 8kg, ce qui était un exploit pour l’habituée des régimes que je suis.


      Ce que je reproche essentiellement à votre méthode, lorsque vous souffrez de « désordres » alimentaires« , comme c’est mon cas, c’est que vous n’apprenez pas à bien vous nourrir mais, au contraire, vous nous donnez la possibilité de manger en continu toute la journée, très souvent uniquement des protéines pures. Ce qui a pour conséquences immédiates : constipation, reins en souffrances, haleine » acétonée", carences en vitamines, lourde fatigue et autres effets secondaires comme le teint grisâtre et la perte de cheveux.

      J’ai suivi toutes vos étapes à la lettre, jusqu’au dernier jour de consolidation.

      Un an plus tard:j’ai repris tout le poids que j’avais perdu, j’ai des problèmes reinaux et à présent, j’ai la conviction que je ne trouverais plus jamais de solutions à mon problème.

      Alors sans vouloir rajouter une couche accablante, car je n’ai pas l’intention de vous nuire davantage que certains de vos détracteurs, j’estime que vous vendez un leurre dangereux, qui offre la possibilité de côtoyer la minceur quelques mois, en effet, mais qui, au final, peut nous coûter notre santé et notre moral.

      Dernier point : votre idée d’option au B.A.C est absolument scandaleuse. C’est une ancienne petite boulotte complexée de 18 ans qui vous le confirme. A bon entendeur...

      @L’auteur : merci pour cet article aussi bien écrit et argumenté. 


    • Pierre Dukan 1er avril 2012 18:12

      Monsieur Barthe.
      Vous convenez que l’obésité est un danger mais pas une maladie, en fait, cela vous gène un peu d’être en accord avec moi sur un point entièrement. Mais comment nommer un état qui, statistiquement vous fait mourir 9 ans avant les autres et condamne les dix dernières années de cette vie déjà raccourcie à soigner la maladie - cancer ou affection cardiovasculaire - qui vous emportera.
      Au regard de l’histoire, vous avez le regard confus. Si vous vous en tenez aux faits, l’obésité n’existait pas en groupe constitué avant les années 50, elle est apparue avec l’instauration de la croissance économique indéfinie et lui est étroitement corrélée. Les pays émergents actuels comme le Brésil ou la Chine voient leur population émerger parallèlement. Inconnu en Chine il y a à peine quinze ans, il existe aujourd’hui 320 millions de chinois en surpoids et les autorités sanitaires en attendent 500 en 2015.
      Le surpoids est un effet collatéral de ce mode de vie de production-consommation-Publicité/marketing. Nous portons une programmation qui demande à vivre une autre vie que celle qui nous est imposée et l’adaptation entre l’homme de nature et l’homme de culture ultime demande une adaptation difficile que nous ne parvenons pas tous à suivre. L’aliment de gratification, riche, sucré et gras est le dernier carré ou le naturel parvient à fournir ce Smig de plaisir en deçà duquel la vie se décolore ; une mère déprimée ou vivant une vie professionnelle ingrate bouleverse la trajectoire de celle de ses enfants, la société humaine est une et indivisible.
      Arrivons en au point d’achoppement. Je combats l’obésité et le surpoids et vous vous défendez « l’apprendre à manger ».
      Mais vous ne comprenez pas que nous ne sommes pas du tout sur le même sujet. Apparemment vous êtes un enseignant et vous ne parvenez pas à sortir de ce point de vue et vous ramenez tout à votre espace de réflexion. Un obèse est un être en passe de se noyer et on n’apprend pas à nager à qui se noie, on le retire de l’eau rapidement et une fois sur la berge et en sécurité on peut alors lui apprendre la nage.
      Vous me parlez de tout autre sujet. Face à un obèse en souffrance et en danger, il ne suffit pas de pacifier, il faut se battre, il y a un temps pour la guerre et un pour la paix. Et au cours d’une guerre, on ne peut se contenter de modération, d’équilibre, de pacifisme, il importe de gagner pour ne pas s’écrouler. C’est pour cela que j’ai instauré ce plan alimentaire à quatre phases. Deux pour maigrir, deux pour ne pas regrossir. Je vous fais remarquer que c’est la seule méthode au monde qui consacre la moitié de sa substance opérationnelle au maintien du poids obtenu.


      En ce qui concerne mon option au bac, je persiste à penser que l’incitation à seulement conserver le petit trésor qu’est devenu de nos jours un poids normal est une suggestion aussi précieuse que simple. J’ai reçu des nombreux courriers émanant de professeurs qui la jugent de premier bon sens. Je ne sais pas ce que vous enseignez mais vous notez bien vos copies, tout comme durent l’être celles de Montaigne, Descartes, Diderot ou Sartre quand ils étaient enfants. Mais je sais que comme disait Einstein, il est plus facile de désintégrer un atome que de faire changer un convaincu de son erreur. Or nous sommes tous deux des convaincus radicalement opposés et il est clair que l’un de nous deux a raison et l’autre tort. La seule différence est que moi, je ne me mêle pas de vos affaires d’enseignement mais que vous vous arrogez le droit de juger du médical et d’aller aussi loin dans cette analyse pour poser la question de savoir si « Dukan est-il un escroc ? ».
      Et puis dans votre article, vous accumulez les erreurs :

      Vous dites ainsi « le docteur Dukan, qui n’est lui-même pas nutritionniste de formation ». C’est faux, je suis probablement le nutritionniste le plus ancien et le plus aguerri de France.
      Et vous continuez avec : « une option régime destinée à valoriser les élèves qui perdraient du poids durant leur scolarité », c’est faux et prouve que vous n’avez pas même lu le texte de ma mesure. Il n’est pas question de valoriser la perte de poids mais de valoriser le simple fait de ne pas passer dans le surpoids quand on a la chance d’avoir un poids normal. C’est grave de se faire l’accusateur public de faits que l’on ne connait pas. 
      Vous continuez dans l’erreur en décrivant ma méthode : « Il s’agit d’une alimentation dissociée, en trois étapes ». Vous oubliez la plus importante, la quatrième, la stabilisation au long cours qui est une révolution dans la nutrition actuelle. :
      Vous continuez dans l’approximation de cette description : « très forte consommation de protéines et une consommation très faible, voire nulle, en glucides et en lipides ». C’est encore faux. Même dans la phase d’attaque de mon plan, les laitages autorisés à volonté et consommés très largement par mes patients et lecteurs, contiennent beaucoup de lactose qui est un authentique glucide et il en va de même des 35 grammes de son d’avoine.

      Et vous continuez sur le même chemin ainsi : Dans l’étude de l’Anses, la méthode Dukan est jugée « non seulement risquée mais également grandement inefficace ». Cest faux, l’Anses ne m’a jamais séparé des 14 autres régimes étudiés, elle a seulement dit que TOUS les régimes n’étaient pas anodins et comportaient des risques d’insuffisance variables en vitamines.

      Enfin, et montrant par là votre manque de formation en matière médicale, vous vous faites le relai d’une contre vérité d’évidence, vous mentionnez le risque accru d’élévation de pression, de risque cardiovasculaire et celui de cancer avec les quelques modifications du régime riche en protéines des 4 ou 5 jours de la phase d’attaque et vous oubliez de dire, probablement parce que vous ne le savez pas, que la perte de poids chez une personne en surpoids, réduit sa pression artérielle, son diabète et son risque cardiovasculaire de façon drastique. Je laisse à tous ceux qui ont constaté ce fait et leurs médecins vous juger sur ce fait.

      Quant à Monsieur Michel Lecerf, savez vous qu’il est consultant appointé de la station de Brides les Bains, ce qui ressemble fort à un conflit d’intérêt.
      Enfin, pour élever le débat, vous parlez des lobbies et vous me renversez l’argument en parlant de mon intérêt personnel dans la vente de produits estampillés Dukan. Mais ou avez vous vu de la publicité (payante) organisée par la société qui exploite les produits cités ? La publicité payante est là pour vendre des produits non nécessaires, inutiles, c’est le cas des lessives qui se suivent et se ressemblent, des parfums, des voitures, des cafés. Un produit qui n’a pas besoin de ce support n’est pas un produit qui se vend mais qui s’achète, une singulière différence.
      Quant à la presse, je dois vous apporter une précision qui semble vous manquer. Pour la presse je fus un illustre inconnu jusqu’à ce qu’elle se rende compte que en 2007, j’avais été l’auteur le plus vendu en France, devant Harry Potter. Ce qui signifie que j’existais avant que la presse ne me sollicite. Oui, j’ai accepté la médiatisation qu’elle me proposait car mon but est de recruter le plus possible de personnes en surpoids pour leur apporter ce que l’establishment leur refuse depuis 60 ans, une méthode qui leur permette de maigrir s’ils acceptent de la suivre.
      Enfin, je finirai sur un point sous jacent à votre discours, vous pensez que je vis et exerce pour faire de l’argent ! Mais pensez-vous qu’à mon âge et avec les moyens que j’ai, j’aurais la motivation nécessaire pour voyager autour du monde, braver les décalages horaires, les réveils de première aube, des conférences en des langues qui ne sont pas les miennes et jusqu’aux commentaires haineux qui accompagnent dans notre pays depuis les Gaulois la réussite pour seulement gagner de l’argent. Non Monsieur Barthe, que vous me croyiez ou non, je suis comme tout humain, je ne fais que ce qui me procure de la motivation à vivre, ce qui me fait secréter ma sérotonine, mon plaisir, ce qui donne du sens à ma vie. Et l’argent ne fournit pas cela, ma réussite, la reconnaissance de dizaines de millions d’humains de par le monde, cela, croyez moi, c’est pour moi infiniment plus précieux, c’est cela qui me fait courir. C’est d’ailleurs ce fait qui explique la réussite de mon action, celles et ceux qui ont eu à en tirer bénéfice l’ont perçu et relayé, tout fut issu de la base et non du sommet.Bien a vous et sans rancune

      Docteur Pierre Dukan


    • Paul Barthe 1er avril 2012 20:21

      Monsieur Dukan


      Je n’ai pas nié que l’obésité puisse être une maladie et j’ai reconnu partager avec vous cette conception d’un état de danger. Ce que je dis en revanche c’est qu’on ne soigne pas une infection à un pied en amputant toute la jambe. Ça n’est pas en déstructurant ses habitudes alimentaires, au risque d’avoir un très grand mal à retrouver un équilibre, qu’on éduque quelqu’un à bien manger. Vous prétendez que l’obésité est un mal supérieur aux risques que vos méthodes occasionnent. Et c’est là que je ne vous rejoins pas. Car c’est justement, pour une grande partie des gens qui prennent du poids, un trouble alimentaire qui est en cause. 

      Plutôt que de soigner par le mal ne serait-il pas plus logique de combattre, non pas l’obésité comme le Don Quichotte que vous vous sentez être, mais plutôt la malbouffe, le stress, les contraires professionnelles, les plats préparés industrialisés et j’en passe ? Evidemment ce combat là n’est pas lucratif...

      Vous parler d’urgence, de nécessité, de gens qui meurent, que vous auriez pu sauver... Certes. Mais que faîtes vous des gens qui ont un simple surpoids, dont je faisais parti, et qui, par curiosité ou parce qu’il vous ont un jour trouvé convaincant, décident de suivre votre régime ? Ces gens qui, comme moi et comme la personne qui a laissé un commentaire plus haut, ressortent de votre régime soit avec une grande déception soit parfois avec des problèmes de santé ? Que faîtes vous de ces gens qui ont appris grâce à vos méthodes à manger n’importe comment et à payer parfois cher pour acheter vos livres, vos produits et parfois vos consultations ? Pour ces gens là il n’y a pas danger de mort pourtant. Alors vous leur répondez j’imagine qu’il suffit de suivre le régime A VIE, grâce à votre quatrième phase que vous désignez comme « unique au monde »... Ces gens là sont nombreux, que vous mettez en danger et que vous illusionnez par vos beaux discours.

      Vous brandissez à chaque intervention le nombre hallucinant de vos adeptes, de ces millions de convaincus que vous allez chercher maintenant à l’étranger, que vous allez évangéliser... Ces gens qui vous acclament comme un sauveur. Qu’en sera t’il quand ils en seront comme vos premiers adeptes, réduits à une très grande déception ? Car les chiffres, même s’il faut bien les remettre en doute, apportent par la voix des instituts de sondages des résultats contradictoires plus spectaculaires que ceux que vous évoquez et qui ne s’appuient sur aucune étude scientifique.

      Monsieur Dukan, vous remettez en cause ma qualité de médecin par votre argumentaire détaillé en précisant que vous êtes « le nutritionniste le plus ancien et le plus aguerri de France ». Je passerai sur votre élan de mégalomanie car je crois vraiment que vous êtes convaincu de ce que vous avancez. Mais sachez qu’on attend mieux du plus ancien et du plus aguerri nutritionniste de France qu’une prescription de médiator comme coupe faim. Evidemment, vous ne saviez pas plus à l’époque qu’aujourd’hui que vos méthodes étaient dangereuses sur le long terme je suppose. Je ne suis pas médecin monsieur Dukan, ce qui peut expliquer quelques erreurs à propos de sciences. Toutefois je ne crois pas avoir déjà empoisonné quelqu’un. On attend également mieux du plus aguerri nutritionniste de France que l’encouragement, sur une chaîne de télévision très regardée et à une heure d’affluence, à sauter des repas pour maigrir. Ne serait-ce que sur ce détail, j’affirme que vous êtes un escroc et pire encore, que vous portez atteinte à la santé publique.

      Vous prétendez faire de l’humanitaire. Vendre du rêve n’a jamais été une action humanitaire. Le mensonge tel que vous le pratiquez s’oppose au bon sens. En attendant, tous ces gens parmi lesquels il en est certains qui ont des moyens modestes, vous leur soutirer quelques sous, parfois beaucoup. Ces gens qui espèrent beaucoup, qui vous font confiance et qui feraient sans doute mieux d’aller suivre des cours de cuisine pour apprendre à cuisiner des produits qu’ils auraient choisis, dépourvus de tous les poisons qu’utilisent les industries agroalimentaires. Vous salissez l’humanitaire monsieur Dukan en vous prétendant de la même catégorie que ces médecins qui parcourent le monde pour servir des causes et qui n’en font pas commerce. Vous êtes de ceux qui parcouraient les places de villages pour vendre tel et tel remède magique et qui changeaient quelques jours plus tard de village pour ne pas avoir à affronter les mécontents et pouvoir ainsi vendre d’autres potions à d’autres crédules. Votre fond de commerce c’est la détresse des gens. Est-ce cela l’humanitaire ?

      Il existe en France un grand nombre de dispositions mises en place pour combattre l’obésité. Il existe des dizaines de centres qui proposent des approches différentes. Les nutritionnistes qui y travaillent ne gagnent pas des millions. Que faîtes vous des vôtres d’ailleurs ? Bien que votre communication doive vous coûter très cher, il devrait toutefois vous rester de quoi soutenir des projets humanitaires qui eux ont fait leurs preuves.


      Vous illustrez votre succès par le nombre de vos lecteurs. Ces ventes, qui vous ont placé en tête des ventes, sont un indice du besoin, pas un gage de qualité. Nous verrons ce qu’il en sera dans quelques années. Malheureusement à ce moment là beaucoup de gens auront souffert et auront perdu toute notion de l’équilibre vital, celui qui consiste à garder conscience de l’importance de manger bien, en quantités nécessaire relatives aux besoins journaliers, à heures régulières, avec des produits et des préparations saines. Ces résultats démontrent que vous êtes un maître en marketing mais discréditent totalement votre charge de médecin.

      Et vous pouvez jouer toutes les cartes possibles pour démonter la crédibilité de l’Ordre des Médecins, il n’en demeure pas moins que vous avez très largement dépassé le code de la déontologie en faisant un tel business.



       Paul Barthe




  • clercobscur 30 mars 2012 13:54

    « quand l’ensemble de la profession assure que la base de tous régimes doit être un équilibre dans les apports requis »

    Les régimes, où l’on mange de tout en quantité raisonnable, sont sans aucun doute les meilleurs pour la santé, je suis d’accord. Mais encore faut-il pouvoir les suivre...

    J’ai bien essayé de me faire suivre par une diététicienne, et le régime en question fonctionnait. Sauf que ça devenait de plus en plus insupportable au fur et à mesure que les semaines passaient, ma compagne me voyait dépérir à vue d’oeil. 80g de viande ou de poisson par repas ! j’en fais encore des cauchemars !!!

    Me sentant bien dans ma peau, vous comprendrez aisément que je ne vais pas me lancer dans une analyse pour comprendre pourquoi mon premier régime a été un échec, je prends ce qui fonctionne et surtout ce qui me convient, et encore une fois je me porte bien, même bcp mieux avec 10kg en moins smiley


    • Paul Barthe 30 mars 2012 14:12

      Vous n’avez donc pas suivi le régime Dukan je suppose...

      Évidemment il n’est pas évident de mettre en adéquation ses habitudes et ses besoins journaliers lorsque depuis des années nous connaissons un décalage entre les deux. C’est le plus difficile mais c’est également le plus efficace. Perdre du poids, ça ne se fait pas par magie. C’est un long travail éducatif.

      Si je peux l’affirmer c’est pour en avoir essayé plusieurs, y compris Dukan que je n’ai pas su tenir sur la longueur et à l’issu duquel j’ai grossi considérablement. J’ai connu des semaines entières de viande, de surimi et compagnie. j’ai mangé du son d’avoine à ne plus en supporter l’odeur. J’ai fini par tomber malade, et par prendre beaucoup de poids. moi qui voulais essayer cette « méthode » pour perdre trois kilos, juste pour l’été, je suis entré en quelques mois dans une spirale infernale qui m’a mis en surpoids avec 13 kilos supplémentaires tout en ayant dépensé beaucoup d’argent dans ce régime qui est l’un des plus onéreux, si vous comptabilisez les produits estampillés « Dukan », les livres et autres. Et encore je n’avais pas choisi l’option du coaching en ligne à près de 100 euros.

      J’ai fini par trouver enfin un régime efficace que je suis depuis un mois. Je n’irai pas prétendre qu’il s’agit d’un régime miracle mais en un mois mon IMC est passé ces derniers jours de « surpoids » à « normal ». J’ai perdu 5 kilos et cela continue. je n’ai jamais été autant dynamique et bien dans ma peau. Mais je suis encore au delà du poids que j’avais avant d’engager le régime Dukan... j’ai bon espoir.

      Globalement je consomme entre 100 et 150 grammes de viande ou poisson par repas. Les premiers jours ont été difficiles mais à la longue on finit par comprendre que ça n’est pas notre organisme qui souffre mais seulement notre mental qui s’est habitué à « manger à volonté », comme le préconise Dukan.

      En définitive, le plus important c’est la rééducation alimentaire. Une fois que cela se fait, il y a un espoir de vivre sans souffrir en harmonie avec ses besoins journalier et éviter ainsi les régimes « yoyo ». La rééducation alimentaire, c’est comme toutes les rééducations : difficile, long, douloureux, désespérant, mais nécessaire pour ne pas se sentir irréversiblement handicapé.

      Bon courage à tous ceux qui engagent cette « méthode », redoutablement efficace sur le long terme.


    • clercobscur 30 mars 2012 14:49

      Je n’ai fait que deux régimes :

      - le premier, comme je l’ai déjà dit, en étant suivi par une diététicienne. Régime hypochalorique à 1800kcal par jour.
      J’ai tenu trois mois sérieusement, deux mois de plus mais avec des écarts de plus en plus fréquents, et j’ai tout repris en moins de temps encore.

      - le second : régime Dukan. 3 mois de régime proprement dit (sans compter la consolidation). J’ai juste acheter le livre de poche à quelques euros. J’ai perdu le poids que je souhaitais, et avec beaucoup moins de frustrations que lors de mon premier régime, faut dire que j’ai toujours été un grand amateur de viande/poisson/oeuf/fruits de mer, ceci explique cela, et puis bon, on a aussi droit aux légumes un jour sur deux, les féculents je m’en passe plus facilement. je ne dis pas que ça a été facile, juste que c’était supportable.


    • Paul Barthe 30 mars 2012 15:03

      Je pense qu’il est important, dans tous les cas, lorsqu’on veut entreprendre un régime de « nécessité » (pardonnez moi le terme mais je veux dissocier les régimes de confort, pour perdre deux kilos avant d’aller sur les plages et les régimes nécessaires à une bonne santé pour ceux qui souffrent de surpoids) c’est de consulter un nutritionniste (le nutritionniste n’est pas un spécialiste techniquement. C’est un généraliste qui a une spécialité. La nuance se voit concrètement sur les remboursements des consultations. Certains nutritionnistes profitent de leur statut pour faire des dépassements d’honoraires... pas bien...).


    • GuyEl 1er avril 2012 04:55

      Oui mais avec 300 nutritionnistes en France et 20 millions de personnes en surpoids et obèses, on n’est pas sorti de l’auberge !


    • Paul Barthe 1er avril 2012 20:29

      Augmenter les effectifs dans le domaine de la santé publique, voila sans doute un premier pas vers une amélioration.


  • Pelmato 30 mars 2012 15:34

    Mais lisez plutôt « maigrir sans régime » du docteur Zermati… Son bouquin est bien plus intéressant et bien plus sur et moins dangereux concernant les résultats sur le long terme.


  • MoiMeme 31 mars 2012 13:55

    Encore une faute de Francais : éponyme signifie « qui a donné son nom à ». C’est Dukan l’éponyme du régime, pas le contraire


    • Paul Barthe 31 mars 2012 14:07

      Pourquoi « encore » ?


      Je vous engage à consulter l’étymologie d’éponyme, du grec epi (sur) et nyme pour nom. Littéralement il s’agit donc d’un surnom ou d’un nom ajouté. S’il est convenu généralement que l’éponyme est celui qui donne son nom, comme vous le soulignez, il est aussi admis que l’éponyme peut être ce ou celui qui reçoit le nom, comme l’atteste par exemple le Larousse.

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