mercredi 2 août 2006 - par buckshot

La Sécu augmente les médecins généralistes

A partir du 1er août 2006, les tarifs de consultation des médecins généralistes augmentent d’1 € ; ils passent à 26 € pour les enfants de moins de 2 ans, à 24 € pour les enfants de 2 à 6 ans, et à 21 € pour les patients de plus de 6 ans. Cette hausse est une étape de l’accord signé le 3 mars dernier entre le principal syndicat de médecins (CSMF), et l’Union des Caisses d’Assurance Maladie (UNCAM). L’objectif : une hausse pour une baisse de 1,4 Milliards d’Euros en 2006 et 2007.

Mesure plutôt originale, j’avoue que je rêve du jour où mon patron m’annoncera : "Bon écoutez, je vous augmente de 5% si vous me promettez de réduire votre consommation de papier pour l’imprimante..."

J’exagère ? Si peu. L’UNCAM estime cette hausse des tarifs des prescriptions des médecins généralistes à 210 millions d’euros par année pleine. En échange, les médecins généralistes, dont seul le principal syndicat de médecins (CSMF) a signé l’accord, ont pour objectif de réaliser 1,4 milliards d’économies. Mais alors, où nos médecins de famille vont-ils trouver toutes ces économies ? Grâce à la prescription de médicaments génériques et à une meilleure gestion des prescriptions d’antibiotiques, de statines (anticholestérol), de transports sanitaires et d’arrêts de travail.

Le plus gênant concerne les médicaments génériques : il me semblait qu’en 2002, pour la hausse de 17,5 € à 20 € du tarif des consultations, les médecins s’étaient déjà engagés à prescrire des médicaments génériques. Alors quel est le bilan ? Quelle est la part de médicaments génériques pour quelles économies réalisées depuis 2002 ? Y a-t-il eu une augmentation des prescriptions de médicaments génériques ? On dirait bien que non, en tout cas pas assez, puisque c’est avec ce même argument que l’on augmente à nouveau les tarifs de consultation. Alors pourquoi cette fois les médecins exauceraient-ils les vœux du ministère ? Le CSMF qui se félicite de cette augmentation de 20% du tarif des consultations depuis 2002 et conserve son objectif de l’augmenter à 23 euros dès l’année prochaine.

La volonté de chacun des acteurs de la santé semble être de réduire le déficit abyssal du régime général de la Sécurité Sociale : prévu à 10,3 milliards d’euros pour 2006, dont 6,3 milliards pour la branche maladie contre 8 milliards en 2005. Pourquoi des mesures plus radicales ne sont-elles pas mises en oeuvre ? Par exemple avec la prescription des médicaments à l’unité comme dans de nombreux pays.



102 réactions


    • (---.---.133.24) 1er octobre 2006 08:40

      Je ne sais pas si c’est moi l’aigri dont vous parlez mais travailler pour payer ses études je sais aussi ce que c’est .Mais aprés tout si les conditions actuelles vous vont bien tant mieux vous ne serez pas deçu comme ça. Aprés c’est parfaitement individuel à savoir comment on fait son travail et comment on l’estime...Si vous pensez que le vôtre en travaillant plus avec plus de responsabilités vaut autant que quelqu’un qui travaille moins avec moins de contraintes horaires dans ce cas c’est vrai ce n’est pas votre unique souci.


  • mortimer (---.---.13.59) 19 novembre 2006 23:16

    En france la médecine n’est libérale que de nom. Il n y a pas de concurrence et plutot un partage du gateau par le biais de l’ordre des médecins et du numerus clausus à l’entrée des facs de médecine qui limite le nombre d’étudiants et de futurs médecins.Les cadres supérieurs qui font pratiquement autant d’années d’études sont soumis pour la plupart dans les grandes entreprises à une concurrence internationale sur tous les marchés . Tel n est pas le cas des médecins .Le coût de la médecine est tributaire globalement de l’activité économique du pays et dépend du PIB. les cotisations sont payés par les salariés et les entreprises (simple rappel ). Quand l’activité économique se contracte et que l on demande aux salariés d’accepter une quasi stagnation de leur pouvoir d’achat il est NORMAL que les médecins modérent aussi leurs revenus .Il est vrai que les médecins constituent une partie de la base électorale de la droite ; d’ailleurs Sarkozy dans le programme de l UMP prévoit d’aligner la consultation du généraliste sur celle du spécialiste et d’instituer pour cela un nouveau forfait à la charge des patients entre 60 et 100 euros par an. On critique souvent les « privilèges » des fonctionnaires.. on entend beaucoup moins la droite ( et la gauche aussi d ’ailleurs)s’ attaquer aux privilèges exhorbitants de la corporation médicale.Récemment on vient de s’apercevoir que certains médecins refusent de plus en plus de soigner les titulaires de la CMU . SCANDALe !!


Réagir