mardi 27 mai 2008 - par jack mandon

Le rêve, un espace de liberté et d’interrogation

Les anciens le considéraient comme un message divin, toujours digne d’attention. La physiologie moderne en fait un dérèglement des fonctions psychiques, la tradition populaire a toujours affirmé que les rêves ont un sens.

Depuis l’Antiquité, il est accordé une grande importance au rêve, l’interprétation varie selon les cultures et interférences religieuses ou philosophiques.

Pendant longtemps, le rêve s’est imposé aux doctes esprits comme une activité désordonnée du psychisme pendant le sommeil. Les interprétations physiologiques n’y voyaient qu’une simple perturbation inexpliquée.

Avec l’avènement de la psychanalyse, il est devenu un canal qui conduit à l’inconscient.

Dans L’Interprétation des rêves, Freud rappelle les différentes théories proposées pour rendre compte des rêves. Il affirme que le rêve, loin d’être un phénomène absurde et sans importance, a un sens.

Cependant, en bon scientifique, il affirme que le rêve informe sur la réalisation symbolique de désirs refoulés dans l’inconscient.

Ce sens ne saurait être découvert, comme l’entend la sagesse populaire, par la seule interprétation des symboles. Il a raison et tort à la fois, on ne peut lui reprocher de protéger son travail.

Les raisons objectives qui méritent d’être soulignées sont la nécessité de faire la distinction entre le contenu latent et le contenu manifeste. Le contenu manifeste désigne le scénario du rêve, tel que le raconte le sujet au réveil, avec ses contradictions et ses lacunes. Le contenu latent désigne au contraire le désir lui-même qui est parvenu à s’exprimer symboliquement dans les images du rêve.

Si vous ne suivez pas, ce n’est pas grave, comme disait Coluche, il n’y en a qu’un qui suit, c’est Freud lui-même, on y reviendra. Coluche disait aussi dans un moment d’inspiration qu’il avait tout lu Freud, qu’un jour il avait consulté pour des raisons d’énurésie qui le culpabilisait. Avant le traitement, il avait la somme de 2 000 F, il était triste. Après le traitement, il pissait toujours au lit, il était fauché, mais il était fier de lui et content.

Ceci n’engage que Coluche, je l’adore et ne l’oublierai jamais. Je ne remets pas en cause le travail de Freud qui a le mérite d’avoir affronté comme un seul homme tous ses confrères à l’unanimité, et d’avoir été sali, agressé et discrédité par l’obscurantisme moral et religieux qui sévissait en cette fin de XIXe siècle, et au-delà. Pour revenir à nos moutons afin de les compter minutieusement pour retrouver le sommeil... et pour rêver, je m’égare.

Le travail du rêve désigne les différents mécanismes mis en œuvre par la censure pour rendre méconnaissable le désir refoulé. Parmi ces mécanismes, on distingue : la symbolisation, le retournement en son contraire, le déplacement, le refoulement et la condensation.

L’interaction de tous ces facteurs explique la réticence freudienne. Néanmoins, plus tard, il apparaissait au brave médecin que les symboles n’étaient pas individuels, mais constituaient une langue commune à toute l’humanité. L’étude des rêves prenait alors une grande importance dans la pratique analytique. Les rêves sont une des clés pour dévoiler les conflits inconscients et permettent d’en retrouver l’origine infantile.

Les plus grandes découvertes dans le domaine de la psychanalyse viennent de l’auto-analyse freudienne portant sur ses propres rêves.

Pourquoi pas moi, s’écriait Mitterrand dans le chambardement de Mai-68 en pensant à l’investiture suprême... Pourquoi pas vous, à l’écoute de vos propres rêves sans aucune intervention fusse-t-elle savante ?

Les rêves sont d’autant plus intéressants qu’ils appartiennent au processus de la création. Ils jouent un rôle majeur dans l’évolution de l’homme. Ils nous renseignent sur nos besoins profonds. Ainsi donc, l’acte de rêver implique que l’attention du rêveur soit dirigée sur tout ce qu’il rejette ou ignore à l’état de veille. Le rêve devient un guide vigilant.

On a pu reprocher à Freud de se focaliser sur la sexualité, c’était précisément le problème de son époque, ceci explique cela.

C’est l’élève qui dépasse le maître, c’est précisément Jung qui établit cette relation avec les préoccupations sexuelles de ce siècle mourant.

Un excellent film de Visconti, Mort à Venise à travers Thomas Mann, traduit merveilleusement avec l’appui de Gustave Mahler pour la musique, L’Adagietto le refoulement, la misère psychologique et la mort qui rôde dans ce monde finissant. L’ambiguïté de l’Europe de la belle époque. L’absence du rêve est générateur d’involution, voire de mort.

En laboratoire, des tests prouvent que des patients réveillés au moment du rêve, période du sommeil paradoxal, connaissent une dégradation de leur état de santé au bout de quelques jours. Le rêve est indispensable à notre équilibre, c’est une soupape de sécurité. Les attitudes les plus intellectuelles, les plus spirituelles, nuisent à cette intégrité lorsque, trop exclusives, elles n’accordent point, aux émotions et à la chair, la part qui leur est due. Le rêve semble rétablir l’équilibre entre les différents plans de la personnalité, afin qu’ils se complètent plutôt que de s’entre-détruire.

C’est à travers le rêve que l’on peut entrer en contact avec les racines de son être et ses véritables besoins. C’est au cours d’une crise, lorsque notre vie est particulièrement menacée par les circonstances extérieures ou notre désarroi intérieur, que l’on fait les rêves les plus nets, les plus révélateurs. Leur efficacité dépendra de notre attention et de l’effort d’en tenir compte.

Quelques principes essentiels de l’interprétation du rêve.

Noter le rêve. Ne pas s’éveiller trop brusquement, demeurer un instant dans un état de passivité, les images peuvent remonter naturellement sans contrôle. Noter soigneusement sans omission ni rajout. Pas d’interprétation arbitraire, s’appuyer sur le rêve brut, dans toute son obscurité.

Des idées et souvenirs surgissent spontanément autour de chaque image dans le rêve.

Le rêveur lui-même est la seule personne capable de donner un sens à ses rêves. Leur interprétation doit se passer de l’implication d’un intrus fusse-t-il un spécialiste. Pour ce dernier, l’espace de liberté n’est pas une vue de l’esprit, mais une réalité qui doit être sauvegardée. Il importe en premier lieu d’être ouvert à un large éventail de significations.

L’affectivité et surtout l’intuition sont plus efficaces que la raison et la volonté pour nous conduire au dénouement.

Constitué d’une profusion d’images, ce langage universel est le seul où, par exemple, une maison ne représente pas uniquement une maison en soi, mais tout ce qui y est associé dans l’esprit humain.

C’est avec une longue pratique et beaucoup d’attention, que la structure onirique et son véritable rapport à l’existence émergent clairement dans la vie d’un être humain.

Il importe de se familiariser avec l’imagerie et la symbolique des rêves. Envisager le rêve comme un creuset d’inspiration. Il éclaire la poésie, la peinture, le conte de fées. Les artistes exploitent cette richesse.

Par la sophrologie, qui est une forme domestiquée et concentrée de l’utilisation de l’espace onirique, il est donné de vivre mieux, sur le plan physique et mental, mais aussi sur le plan social, relationnel et professionnel.

Dans cet espace de liberté et d’interrogation, il n’est pas toujours aisé et confortable, sous l’emprise d’un rêve, d’accepter que nous sommes toujours le metteur en scène, l’acteur et le spectateur dans un seul personnage, le rêveur.



32 réactions


  • biztoback 27 mai 2008 12:15

    Bonjour,

    Un ami m’a parlé d’une théorie sur les rêves comme quoi une fraction de seconde avant de se reveiller,

    notre cerveau créait des connections hazardeuse entre différents souvenirs/emotions/etc... qui construisent nos rêves au final.

     

    J’avoue ne pas aimer cette théorie, en avez vous déja entendue parler ?

     

     


    • TiBo 27 mai 2008 13:47

      Personnellement, je n’ai jamais entendu parler de cette théorie, et si je peux vous rassurer, elle est totalement absurde. Je m’explique : il y a beaucoup de théories sur les rêves, leur symbolique, leur "pourquoi" etc. Toutes ces théories ne restent que des théories, et ne seront donc jamais complètes (le monde n’est pas concept, il est.). Pour autant, plus une théorie explique d’évennements (ici, d’évennements oniriques), plus on peut la considérer comme vraie.

       

      Et c’est là que cette théorie ne tiens pas debout : si j’ai bien compris, selon cette théorie, le rêve n’aurait jamais eu lieu, mais serait un "faux souvenir". Seulement, il est évident par certaines expérimentations que le rêve a lieu, bien que son souvenir soit souvent incomplet (et peut être plus ou moins reconstruit au réveil, je l’admet).

      Un exemple d’expérimentation, du professeur Stephen Laberge, spécialisé dans les rêves lucides (rêves où l’on sait qu’on rêve. Si vous avez des doutes sur la possibilité d’un tel phénomène, qui va contre beaucoup de théories, je vous invite à lire des témoignages et expériences sur : www.ld4all.com/fr/forum/, ou à lire l’exelent article de la Wikipédia : fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%AAve_lucide) : www.lucidity.com/slbbs/index.html. Pour résumer, afin de vérifier la concordance temps rêvé/temps réel, Laberge a demandé à des rêveurs lucides d’effectuer certains mouvements d’yeux lorsqu’ils se rendaient compte qu’ils rêvaient, puis toutes les 10s (le sommeil paradoxal étant caractérisé par les "Rapid Eyes Movements", correspondant vraissemblablement aux mouvements de la vue rêvée). Le résultat est que non seulement les mouvements occulaires prédéfinis ont étés réalisés, mais en plus avec l’intervalle prévu. A mon avis, cela suffit à infirmer cette théorie selon laquelle les rêves n’auraient pas lieu réellement...

       

       

      Pour ce qui est de l’article, étant moi même passionné par les rêves, et pensant que le fait de se couper de ses rêves (et de tout ce qui est mythique et irrationnel) participe au mal-être actuel, je vous en remercie. Je voudrait cependant faire une remarque : vous nous exposez ici une théorie particulière, comme si cela marchait de cette manière. Mais cela reste une théorie, sûrement très utile, mais aussi sûrement incomplète. Et merci de rappeler que l’interprétation appartient au rêveur et non aux "dictionnaires de rêves" et autres escroqueries ;) !


    • biztoback 27 mai 2008 16:11

      Oui c’est théorie ne fait pas vraiment rêver

      Merci pour cette réponse et les différents liens, je ne croyais pas trop à cette theorie, etant donné que je fais assez souvent des rêves lucides (LD), et subit l’expérience désagréable d’être reveillé en plein rêve.


    • jack mandon jack mandon 27 mai 2008 17:07

      @ Biztoback

       

      Les scientifiques ou assimilés font pleuvoir des théories, en matière d’onirisme, l’expérience fait la différence.

      La sophrologie ouvre des portes très intéressantes sur les divers états de conscience, pathologiques, ordinaires et sophroniques.

      Regardez du côté de Caycedo, le neuropsychiatre, c’est passionnant.

      Merci et bien à vous

      Jack

       


    • jack mandon jack mandon 27 mai 2008 17:09

       

      @ Biztoback

      Les scientifiques ou assimilés font pleuvoir des théories, en matière d’onirisme, l’expérience fait la différence.

      La sophrologie ouvre des portes très intéressantes sur les divers états de conscience, pathologiques, ordinaires et sophroniques.

      Regardez du côté de Caycedo, le neuropsychiatre, c’est passionnant.

      Merci, bien à vous

      Jack

       


    • jack mandon jack mandon 27 mai 2008 17:53

      @ Blondinette

      Toi psychopathe ? si ton ramage se rapporte à ton plumage, tu es une petite merveille coquine

      Tout à ton charme juvénile

      Jack


    • jack mandon jack mandon 27 mai 2008 18:27

      @ TiBo

      Très intéressant tout ce que vous dites, expérience personnelle, sensibilité particulière, bien ancré dans l’espace créatif du rêve.

      Regardez du côté de Caycedo, son expérience de neuropsychiatre élargit le champs d’expérimentation du rêve créatif et permet l’accés à divers champs de conscience qui aident à cadrer l’information.

      Cultivez votre planète

      Amicalement

      Jack


  • Henri François 27 mai 2008 13:26

    Pas mal Jack Mandon encore que - à mon très humble avis avancé sur la pointe des pieds - je pense plutôt que le rêve, ou le cauchemar, est suscité par notre ordinateur central, installé dans notre cerveau, qui profite du sommeil pour "s’auto-nettoyer" en bousculant la mémoire en une danse désordonnée, allant même, quelquefois, jusqu’à sérieusement perturber respiration et système nerveux.

    "L’espace de liberté et d’interrogation", est fréquenté selon vous, à la lumière de certains chercheurs, les yeux fermés, dans le sommeil. Pour moi cet espace du rêve est accessible les yeux... grands ouverts.

    Amitiés

    PS. Je n’ai pas lu Freud et je pense que je ne le lirai jamais.


    • jack mandon jack mandon 27 mai 2008 17:25

      @ Bonjour Henri François

      En fait, vous allez me comprendre, les théories sont surtout faites pour ceux qui se prennent la tête, en matière de rêve, depuis les découvertes de Freud, on apprend beaucoup avec les travaux de Caycedo, qui, par la sophrologie nous aide à mieux cadrer les divers états de conscience.

      Nous avons tous d’immenses ressources, les rêves de toutes sortes, éveillés, endormis, en relaxation ou tout autres états de conscience sont très enrichissants.

      De toute façon, vous vous en fichez, Henri, puisque, quand vous étiez petit, vous êtes tombé dans la marmitte.

      Non vous n’avez plus droit à la potion !

      Amicalement

      Jack


  • Sandro Ferretti SANDRO 27 mai 2008 13:38

    Merci, Jack, d’avoir introduit un peu d’onirisme dans ce monde de brutes.

    Quant à en interpréter la signification, ne... révons pas.

    "Méme pas en réve", comme on dit aujourd’hui.

    Un réve, ça doit rester "just a dream".

     


    • jack mandon jack mandon 27 mai 2008 17:34

      @ Sandro

      Voici le brillant latin, philosophe et poète,

      En matière de rêve, toi aussi tu es tombé dans la marmitte quand tu étais petit...tu n’as plus accés à la potion !

      Au plaisir, merci de ta visite

      Jack


    • Deneb Deneb 28 mai 2008 10:18

      Just a dream, certes, mais comme disait Carl Sandburg "nothing happens unless first a dream".


    • dom y loulou dom 3 juin 2008 12:11

      "what once only was imagined is proved today"

       William Blake


    • jack mandon jack mandon 27 mai 2008 18:12

      @ Shawford

      Oui, le rêve n’est pas uniquement une fuite ou un refuge, c’est la genèse d’une réflexion intense et créative où les scientifiques, les artistes, les croyants et les athées se retrouvent dans la paix.

      Amicalement

      Jack


  • Armelle Barguillet Hauteloire Armelle Barguillet Hauteloire 27 mai 2008 17:06

    Bonjour Jack et merci pour cet excellent article. Je crois comme vous que le rêve semble bien rétablir l’équilibre entre les différents plans de notre personnalité. De même que nos rêves contribuent efficacement au processus de la création. A ce propos, j’aimerais vous citer quelques phrases de Gaston Bachelard qui a beaucoup écrit sur le rêve et la rêverie. Non seulement sur le rêve subi dans le sommeil, mais sur le rêve exalté et entretenu durant l’éveil.

    La rêverie nous met en état d’âme naissante.
    Les mots rêvent.
    La rêverie poétique ranime le monde des premières paroles.
    Il y a une eau dormante au fond de toute mémoire.
    La main aussi a ses rêves.
    Le rêve est une force de la nature.
    L’homme est une création du désir, non pas une création du besoin.
    La lampe met en attente les songes qui vont nous envahir.Pour entrer dans les temps fabuleux, il faut être sérieux comme un enfanrt rêveur.
    Le rêve peut avoir de la suite dans les idées.
    Le monde est beau avant d’être vrai.
    Toutes les nuits, le rêveur recommence le monde.

    Ainsi Bachelard nous offre-t-il une séquence d’abandon fertile dont la rêverie est le fondement, l’heureuse origine. Le philosophe se méfiait de l’objectivité, lui préférant une démarche interne d’adhésion, où le subjectif, le passionnel, l’imaginaire recouvraient tous leurs droits. Ce rêveur des mots fut un rêveur heureux. Nombreux furent les confrères qui lui reprochèrent cette phénoménologie qui situe son champ d’action dans une étrange intemporalité. Alors qu’elle semble, au contraire, magnifier un présent perpétuel sans déperdition, ni usure. Permanence plus que durée, Bachelard l’appréhendait par le biais d’une mémoire endormie dans les objets familiers, toujours active dans une enfance redevenue présente. On sait également l’usage que Proust sut en faire, tant il est vrai qu’en chaque homme perdure une sorte de sanctuaire où l’esprit et les sens peuvent se recueillir, ou mieux - comme le disait Bachelard - se reposer.

     


    • jack mandon jack mandon 27 mai 2008 18:06

      @ Armelle

      OUI, OUI, OUI !

      Gaston Bachelard, mêlange de philosophie, d’humanisme poétique et prophétique, un personnage d’une autre planète à mon avis bien mal connu...faire l’harmonie entre des niveaux de conscience aussi distants tient à l’intuition scientifique et artistique, à l’heureuse humanité, au bonheur d’être un homme.

      Merci ARMELLE

      Bien à vous

      Jack


  • 5A3N5D 27 mai 2008 20:24

    Les plus grandes découvertes dans le domaine de la psychanalyse viennent de l’auto-analyse freudienne portant sur ses propres rêves.(...)

     Et c’est bien le problème majeur de la psychanalyse : comment peut-on être certain que ses propres rêves peuvent tendre à l’universalité ? Curieuse science qu’on s’invente soi-même, à partir de ce qu’on croit un modèle d’équilibre !

    Lacan méprisait copieusement Freud. Françoise Dolto avouait carrément qu’elle ne comprenait rien à son discours.

    Je ne pense pas que nous soyons libres de nos rêves (sauf dans le "rêve éveillé", bien à part.) On ne cherche pas à comprendre la nature d’une courbature le lendemain d’un effort physique inhabituel : nos muscles sont "intoxiqués" à l’acide lactique. La situation reviendra à la normale après un repos.

    Nos neurones ne "carburent" pas avec rien : les neurotransmetteurs produisent des métabolites qui doivent être éliminés (la sérotonine par exemple est dégradée en éléments très toxiques, tels la bufoténine.) Peut-on imaginer un cerveau ne contenant plus que ces toxines et des neurones dont la paroi serait dépolarisée ? A mon avis, non. Il est possible que le rêve ne soit ni plus ni moins que la résultante d’une détoxification de nos neurones, effectivement indispensable pour notre survie. Il n’y aurait alors pas plus matière à interpréter un rêve qu’à "analyser" une courbature ou une belle crampe.

    Le rêveur lui-même est la seule personne capable de donner un sens à ses rêves.

    L’activité onirique est indispensable, et même vitale : un humain privé de sommeil pendant 72 heures est en danger. Mais de là à interpréter un rêve, il y a une marge. Cela reviendrait à analyser les visions d’un individu ayant avalé des champignons hallucinogènes ou celles d’un chamane en transe : nos interprétations seraient faussées.

    Je ne vous rejoindrai donc que sur un seul point : la sophrologie (ou le training autogène de Schultz) peut aider l’individu à entrer dans un état proche de l’hypnose, à se débarrasser de ses tensions physiques ou mentales, à retrouver énergie et entrain. Mais, décidément, tenter de donner un sens à ses propres rêves, même en brisant toute "résistance" (ce qui me paraît difficile) me semble bien inutile, voire dangereux. Aussi dangereux qu’une auto-médication quelconque. 

    Désolé si j’ai brisé votre rêve.


    • TiBo 27 mai 2008 21:15

      Joli commentaire, qui prouve que vous avez réfléchit sur le sujet. Même si je n’aime pas non plus la théorie psychoanalytique, je n’aime pas non plus la théorie "mécaniciste" qui tend à nous réduire à un ensemble de procesus chimiques...

      "Cela reviendrait à analyser les visions d’un individu ayant avalé des champignons hallucinogènes ou celles d’un chamane en transe : nos interprétations seraient faussées."

      Nous ne pouvons effectivement pas analyser les expériences vécues par les autres, mais ce n’est pas pour cela que ces expériences n’ont pas de sens. Ce sens, peut, pourquoi pas, être analysé par le rêveur (ou, ici, le consommateur de la substance), si il trouve ce rêve cohérent. Je ne sais pas si ça vous est déjà arrivé par exemple de faire en rêve quelque chose que vous trouvez immoral à l’état de veille, mais pour moi ce type de rêve peut être très simplement interprété comme le rejet (je fait exprès de ne pas dire refoulement) d’un comportement que l’on a "en nous" (je reste au niveau manifeste, je l’admet).

      Il y a aussi certains récits de personnes étant devenues lucides en cauchemard (c’est à dire : s’étant rendu compte qu’elles rêvaient), et en ayant profité pour se réconcilier avec leurs "monstres", et en ayant ressenti les effets en veille. Certaines personnes auraient aussi demandé "qui es tu" à leur agresseur, qui auraient répondu "ta peur de l’inconnu" ou autre... Bref, si l’interprétation du rêve me semble un exercice périlleux, je pense qu’il y en a une, et que sinon les rêves peuvent de toute façon avoir un rôle curatif important. Et ces expériences me semblent donner du crédit à la théorie selon laquelle les personnages de rêves (ou du moins certains) seraient des aspects de notre personnalité, des entités symboliques, appelez cela comme vous voulez.

       

      PS : pour plus d’infos sur l’interaction lucide avec les personnages de cauchemards, je vous conseille de lire Paul Tholey : traumring.info/tholey2.html (malheureusement, la majorité de ses livres et articles ne sont pas traduits de l’allemand...). Bonne lecture.


    • jack mandon jack mandon 28 mai 2008 17:05

       

      @ TiBo

      Le travail de thérapeute est celui d’un passeur qui chemine avec le client, jusqu’au moment ou celui ci reconstitué nous laisse sur le côté de la route et poursuit son chemin d’une manière autonome.

      Pour le travail sur le rêve d’un autre, on propose quelques pistes, mais c’est la personne qui choisit ce qui lui parle mieux. Nous suggérons discrètement.

      Dans le rêve, il n’existe pas d’interdit, c’est le contrepoids de l’état de veille où tout est réglementé.

      C’est important de bien comprendre que le rêveur est à la fois le metteur en scène, l’acteur et le spectateur.

      Si vous utilisez par exemple la présence d’un animal bien déterminé dans votre rêve, vous êtes à l’intérieur, il est votre apparence, votre masque pour un instant mais aussi votre animation. Imaginez qu’il s’agisse d’un animal domestique attachant...mais ce peut être aussi un monstre sanguinaire et tueur...

      Vous mesurez la différence comportementale qui existe entre les deux animaux.

      Merci pour l’information que vous me fournissez

      Jack

       

       

       


    • jack mandon jack mandon 28 mai 2008 17:36

      @ 5A3N5D

      Vous faites dans les codes....

      Je ne vois pas de différence de vue, quant au fond, c’est la manière de mettre en mot qui fait la différence.

      Sur la sophrologie, c’est vrai qu’il s’agit d’un excellent moyen de mesurer et sentir.

      Bien comprendre et sentir les divers états de conscience, pathologique, ordinaire, sophronique,

      Le grand avantage de cette méthode, elle permet d’atteindre l’état sophroliminal en restant relié é la conscience, maîtrisant donc avec en plus la sérénité.

      Bien à vous

      Jack


    • jack mandon jack mandon 28 mai 2008 16:12

      @ Le Furtif

      Je ne pensais pas à ce "nanard", comme vous dites, sombre et tragique d’yves Ciampi, qui d’ailleurs me plonge dans des souvenirs de près de 60 ans, mais à une comédie, avec pour acteur central, Galabru, qui est évidemment plus joyeuse,"Papy fait de la résistance"

       


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 27 mai 2008 23:39

    Mince , c ’est que maintenant que je vois cet article de Jack,

     

    Super bien vu comme sujet , le rêve , une force de la nature , un genre de matrice de notre personnalité ,

     

    Merci Jack .


    • jack mandon jack mandon 28 mai 2008 16:27

      @ rocla

      C’est tout à fait ça, une matrice universelle mais aussi, un immense grenier d’autrefois, où l’on peut trouver des choses merveilleuses, d’une grande valeur, mais aussi des vieilles choses sans importance, et tout et mêlangé, c’est bien là le problème...il faut faire un travail de chercheur, d’antiquaire, patiemment décoder, analyser respectueusement...et, tout à coup, derrière un vieux bahut, un tableau de Rembrand, un chef d’oeuvre inestimable.

      Salut et merci de ta visite.

      Jack


  • maxim maxim 28 mai 2008 00:13

    tiens il n’y a pas longtemps ,ma femme m’a dit " j’ai rêvé que tu m’avais donné un billet de 100 € ....."

    je lui ai répondu " tu peux le garder ,tu pourras t’offrir quelque chose qui te fait plaisir !"


  • maxim maxim 28 mai 2008 01:03

    toi aussi tu veux 100 € ?


  • Deneb Deneb 28 mai 2008 10:09

    "Nous sommes de l’etoffe dont les rêves sont fabriqués, et notre petite vie est entouré de sommeil." Cette frase, que Shakespeare a mis dans la bouche de Prospero dans sa Tempete, contient plus de sagesse que toutes les livres sacrés du monde.


    • jack mandon jack mandon 28 mai 2008 15:57

       

      @ Deneb

      Votre pseudo est le nom d’une étoile, parmi les plus brillantes, elle se situe dans la constellation du Cygne, en l’an 10000, elle sera la nouvelle étoile polaire.

      En effet, compte tenu du mouvement de précession des équinoxes, l’axe de la terre oscille sur lui même comme une toupie décrivant tous les 25800 ans un cercle dans l’espace.

      Je voulais vous remercier pour avoir eu la bonne idée de mettre en évidence l’observation de Shakespeare, qui comme tous les artistes et en particulier les écrivains et hommes de théâtre, ont des éclairs d’inspiration et d’intuition qui participent à l’évolution des sciences humaines, dans un registre subtile est intelligent, qui devance quelquefois le travail scientifique de laboratoire.

      Merci

      Jack Mandon


    • jack mandon jack mandon 28 mai 2008 15:58

       

      @ Deneb

      Votre pseudo est le nom d’une étoile, parmi les plus brillantes, elle se situe dans la constellation du Cygne, en l’an 10000, elle sera la nouvelle étoile polaire.

      En effet, compte tenu du mouvement de précession des équinoxes, l’axe de la terre oscille sur lui même comme une toupie décrivant tous les 25800 ans un cercle dans l’espace.

      Je voulais vous remercier pour avoir eu la bonne idée de mettre en évidence l’observation de Shakespeare, qui comme tous les artistes et en particulier les écrivains et hommes de théâtre, ont des éclairs d’inspiration et d’intuition qui participent à l’évolution des sciences humaines, dans un registre subtile est intelligent, qui devance quelquefois le travail scientifique de laboratoire.

      Merci

      Jack Mandon


  • maxim maxim 28 mai 2008 10:44

    qu’est ce que le rêve ?

    tout simplement la clé pour sortir de moi même .

    c’est aussi ce qui me permet de me voir ,ou pirate ,ou séducteur ,ou virtuose ,capable de prendre mon vol comme un oiseau ,osant aborder les belles créatures insaisissables ,être riche et beau ,ou revenir à ma jeunesse ...

    c’est aussi certains rêves licencieux qui me plongent dans l’ambiance des salons du 18eme siècle ,et où je maudis le réveil matin qui m’arrache à la volupté .

    c’est également ce qui m’entraîne également dans les situations les plus horribles ,les plus glauques ,celles où je dois être le guerrier impitoyable devant absolument vaincre pour survivre .


    • jack mandon jack mandon 28 mai 2008 17:21

      @ Maxim

      Je renouvelle une information qui est très importante, et qu’il n’est jamais facile d’appliquer, le rêveur est à la fois, l’acteur, le metteur en scène et le spectateur. Dans votre sommeil, si vous vous trouvez devant un arbre bien planté, au tronc puissant, aux branches équilibrées, portant de belles feuilles et de beaux fruits....vous pouvez dire en vous éveillant, je suis un arbre au tronc puissant...etc

      Maintenant vous vous trouvez devant un arbre désseché, brisé, à demi arraché...vous devez à la première personne faire le même exercice...dans ce cas mon ami vous n’avez pas la forme.

      Si vous voyez une jolie femme....oui c’est presque ça... cette femme est votre anima, c’est à dire votre composante féminine, votre vision intérieure de la femme, au moins en ce temps donné.

      Salut Maxim

      Jack


    • jack mandon jack mandon 28 mai 2008 17:41

      @ Blondinette

      Protège toi, prend soin de toi...dans ta vraie vie

      Bonsoir

      Jack

       


    • dom y loulou dom 3 juin 2008 12:27

      elle s’amuse bien blondinette, c’est déjà ça.


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