lundi 26 novembre 2012 - par Robert GIL

Les dépassements d’honoraires pénalisent les malades

La grève des chirurgiens et autres médecins adeptes du dépassement d’honoraires est d’une telle indécence que même eux finissent par s’en apercevoir. Ils arrêtent leur grève car cela pénalise les malades. Quelle découverte  ! Et pendant qu’ils sont dans une phase propice de prise de conscience, ils vont peut-être comprendre que les dépassements d’honoraires aussi pénalisent les malades, mais là j’ai des doutes  ! À vouloir trop tirer sur la corde, elle finit par céder. Le régime complémentaire ne peut plus suivre la course effrénée des dépassements d’honoraires, les cotisations atteignent de ce fait des niveaux qui ne sont plus accessibles pour la classe moyenne et c’est elle, la plus nombreuse, qui permet au système de trans dans education et santefonctionner. Ces médecins sont donc en train de couper la branche sur laquelle ils sont assis.

Effrayés par la crainte de ne plus pouvoir faire comme les aînés, c’est-à-dire s’installer là où ils le veulent pour y pratiquer les honoraires qu’ils désirent, les internes de spécialités se sont mis en grève. Mais très vite, ils se sont aperçus que cette position n’était pas tenable. Alors ils avancent des revendications plus corporatistes, à savoir leurs conditions de travail, notamment le non-respect du temps de repos après les gardes. Cela est juste, l’hôpital ne respecte pas le temps de travail des internes, on peut même se demander s’il respecte tout simplement l’interne… Sous le prétexte que celui-ci est en apprentissage, il devient corvéable à merci. Les syndicats d’internes protestent donc contre cette situation, mais ce n’est pas une raison pour penser que puisqu’ils sont victimes de cette injustice, il est normal qu’ils se rattrapent une fois les études finies dans un exercice de luxe payé par le malade  ! Cela fabrique un complexe de supériorité assez nauséabond. Non, l’acte d’un médecin spécialiste, d’un chirurgien, même s’il réclame une dextérité particulière, n’a pas plus de valeur que celui d’un médecin généraliste qui fait face à la complexité d’une situation de maladie chronique. Cela ne justifie en rien un dépassement d’honoraires. En plus cela ne règle en rien la question de l’adaptation du système de l’offre de soins libérale aux nouvelles réalités.

Ce système est à bout de souffle. Les valeurs sur lesquelles il s’est construit en 1928 ne sont plus adaptées aux défis de santé d’aujourd’hui. Le paiement à l’acte, l’exercice solitaire, la liberté d’installation, ne répondent plus aux besoins des populations. Quelle est la liberté de choix du patient pour le médecin quand ce choix se fait par l’argent  ? Les maladies d’aujourd’hui ne sont plus celles d’hier. Pour y faire face, il faut un autre mode d’organisation tourné vers l’organisation collective. Le médecin n’est plus le seul à agir sur le parcours d’une personne malade. C’est un ensemble d’acteurs de différents champs qui agissent  : du sanitaire, du social, de la solidarité des aidants familiaux, et bien d’autres encore qui apportent des solutions aux problèmes des malades. Le médecin libéral spécialiste revendique de conduire une micro-entreprise libérale pour exercer son métier, et les honoraires qu’il réclame sont utilisés pour faire vivre cette micro-entreprise.

A ce modèle très libéral, le Syndicat de la médecine générale oppose la construction d’un service public de santé de proximité. L’important, c’est le premier recours, celui qui permet d’entrer dans le système de santé. Il doit être organisé de manière collective dans des structures implantées sur le territoire où travaillent différents soignants en lien avec l’action sociale. Ces structures pratiquent la santé communautaire, c’est-à-dire avec et pour la population. Les modes de rémunération sont variés et adaptés à la situation du territoire. Cela peut être le salariat, la capitation, la forfaitisation… L’important est de permettre la mise en œuvre d’un projet de santé qui réponde aux besoins de la population, population qui participe à la vie de ces structures, faisant par là même vivre la démocratie sanitaire. Cela n’est pas une utopie, des lieux existent déjà en France où des soignants font vivre ces projets de santé.

Par C. BENSIMON suite à un entretien avec D. MENARD, vice président du Syndicat de la Médecine Générale (SMG)

http://2ccr.unblog.fr/2012/11/25/les-depassements-dhonoraires-penalisent-les-malades/

Sur le même sujet, lire : NUMERUS CLAUSUS ET MAUVAIS CALCUL



24 réactions


  • velosolex velosolex 26 novembre 2012 10:16

    Ce mouvement nous rappelle celui de 1789

    Je veux dire que si les état généraux se réunirent, ce ne fut pas seulement à la demande du tiers état, mais aussi de la noblesse.
    Celle ci était en effet très mécontente, ayant perdu quelques privilèges, auprès d’un roi qui se voulait réformateur, et qui n’eut par la force d’aller jusqu’au bout de ses réformes, et le paya cher.

    Il avait eu même l’idée, au travers de son conseiller Necker de réformer les contributions, et de soumettre les nobles à l’impôt.
    Choquant, non ?

    .On notera qu’il fallait tout de même que ces nobles soient totalement déconnectés de la vie sociale pour ne pas comprendre qu’ils venaient d’allumer un baril de poudre !

    L’histoire ramène finalement souvent les même histoires, en tout cas cette fronde des médecins nous montre bien combien ils sont déconnectés de la réalité sociale, jouant aux hobereaux, pourtant bénéficiaires d’un système qui leur assure, au travers des contributions de tous, un revenu, que seuls les footballeurs surpassent !
    Et ils en est même d’assez fous, pour nous le rappeler, et vouant traduire que leurs mérites sont bien faiblement rémunérés.

    Ils n’ont pourtant que la puissance qu’on leur a donné.
    Faire médecine n’est pas une sinécure, des années d’enfer qui leur permettrait d’avoir un salaire extravagant. Il suffirait que l’état fasse sauter ce misérable numérus closus, qui leur permet d’être comme des seigneurs dans leur fief, sans concurrence. Qui plus est attitrés « médecins référents » ces nouveaux maitres à qui l’on nous a attaché, comme à un banc de galère, au mépris de toute logique, et de toute économie.

    Nationalisons la santé ! Halte au lobbying, à la santé des trusts pharmaceutiques qui se font du lard sur la santé des malades.
    Cuba, qui n’est pas une référence dans bien des domaines, l’est pourtant dans deux secteurs : Celui de l’éducation, et de la médecine ( à l’instar d’ailleurs de la plupart de la politique des anciens pays socialistes, mais on évite d’en parler bien sûr tant cela est dérangeant)
    Cuba, sans avoir beaucoup d’argent, forme des légions de médecins et d’infirmiers,qui vont travailler ensuite dans toute l’Amérique du sud.

    Peut -être qu’on pourrait leur en demander quelques uns, pour s’installer en creuse, et leur demander au passage, comment ils font, non ?
    Cela serait sans doute aussi intéressant que le duel des deux débiles de l’UMP, dont on nous rabâche les aventures, à peu près à la même fréquence que les deux autres de la MATMUT


  • Alpo47 Alpo47 26 novembre 2012 10:21

    L’évolution de la médecine est tragique. Après le « primum non nocere », on est passé à « remplissons nous les poches ». Pour une partie des médecins, sans scrupules, ni culpabilité vis à vis des patients/cotisants, car ce sont bien les cotisations des mutuelles qui vont augmenter pour payer leurs honoraires .

    De même, la formation continue des médecins est quasi aux mains des « groupes pharmaceutiques » qui organisent colloques et séjours ... pour démontrer « l’efficacité » de leurs produits. Et le désengagement général de l’Etat va renforcer encore plus ce fait, peut être même pour parvenir à confier à moyen terme toute la formation médicale à l’industrie pharmaceutique..

    A ce sujet, ayant un proche hospitalisé (dans le privé) j’ai pu voir un « clone » du Dr House (rappelons que ce feuilleton est sponsorisé par l’industrie pharmaceutique et consiste, in fine, à installer l’idée que la seule solution c’est la « molécule miracle »), médecin sans aucune empathie, hurlant après une de ces patientes, se comportant comme un « cow-boy » dans les couloirs. Et c’était le chef de service.
    Hallucinant.

    Il faut bien terminer ce commentaire en rappelant qu’il reste encore partout des médecins à l’écoute, pratiquant une médecine respectueuse des patients et restant conventionnés. Merci à eux de respecter leur serment d’étudiant


  • Jimmy le Toucan 26 novembre 2012 11:06

    Grève des chirurgiens, ça veut dire moins de morts ?


  • leypanou 26 novembre 2012 11:33

    @ROBERT GIL :

    Il y a une question simple à poser pour voir la différence de points de vue : la santé est-elle un produit comme une produit ordinaire ou tout le monde doit-il pouvoir se soigner décemment indépendamment de ses moyens financiers ?

    Pour l’idéologie de droite, la réponse est oui la santé est un produit ordinaire où il ne devrait y avoir qu’un minimum de contrôle et de régulations. Et pour tous ceux qui n’ont pas les moyens de se soigner, on met en place les assistances comme aux Etats-Unis avec Medicaid ou en France avec les CMU ou autres.

    Le système de santé est à repenser de fond en comble, car trop de choses méritent d’être changées. Comment se fait-il par exemple qu’il y a des spécialistes qui sont rémunérés au tarif de la sécurité sociale alors que beaucoup d’autres pratiquent des tarifs libres ? Comment se fait il que ces tarifs n’aient pas été revalorisés depuis autant d’années ? Que font les sociétés d’assurance de ces surplus de primes qu’elles perçoivent chaque année pour des risques dont je demande à voir combien cela leur coûte vraiment ? Combien se fait qu’avec tous ces « hyper-diplômés » on n’ait pas toujours pas trouvé de solution aux dépassements de temps de travail dans les hôpitaux, dépassement dangereux aussi bien pour le patient qui risque l’erreur que le soignant ?

    En France, on a la chance que le système de formation des médecins est encore publique. Mais l’offre de soins est en train de se privatiser, suivant en cela une pratique générale de la société où « le marché doit pénétrer partout » (l’offre clinique privée est en train de se généraliser, il suffit d’ouvrir les yeux). Et cela est un véritable danger.


  • lilou 26 novembre 2012 11:39

    Les deux commentaires ont très bien souligné la réalité sur les seigneurs de la médecine.

    Seulement sachons que seuls les chirurgiens et médecins hospitaliers puissent avoir des salaires mirobolants étalés dans la presse. Les médecins libéraux, beaucoup ont été surpris de l’apprendre. Il y a quelques années, le secteur privé est créé dans les hôpitaux afin de faire payer les patients en moyenne dix fois le tarif de la sécurité sociale sous prétexte de compenser les bas salaires dans les hôpitaux et ainsi retenir les bons éléments, tout cela avec le personnel et l’équipement public.

    En réalité, beaucoup de médecins des hôpitaux sont nommés de façon très opaque. Les meilleurs (les vrais bons sont partis vers les Etats Unis pour avoir de bonnes conditions de travail, pas seulement pour le salaire car le salaire dans les hôpitaux comme montré dans la presse est maintenant équivalent des Etats Unis).

    En plus savez-vous que les professeurs et chefs de service sont nommés par les ministères, par une comité des « anciens » dans les hôpitaux. Une fois nommé, ils ne seront jamais licenciés, quoi qu’il arrive. L’exemple des fautes répétées sur plusieurs mois d’affilé à Epinal de toute une équipe d’un service de radiologie en est un exemple. Les sous chefs licenciés, jamais le patron, comme au Crédit lyonnais.

    Le numérus clausus est effectivement une aberration totale. De nombreux Français mention très bien au bac sont recalés au concours de médecine tous les ans. Tout cela pour ensuite importer des médecins formés en 6 ans au lieu de dix dans des hôpitaux moins équipés et ne maitrisent même pas la langue !

     

     

     


  • Mammon 26 novembre 2012 12:02

    @ l’auteur :
    il faudrait simplement se demander POURQUOI le phénomène des dépassements d’honoraires prend aujourd’hui une telle ampleur, et l’on découvrira que les raisons sont bien plus complexes que le simple désir des médecins de s’en mettre plein les poches...
    La médecine évolue, et il n’est plus question aujourd’hui de soigner les patients de la même façon qu’au temps de grand-papa. Ce qui veut dire investissements plus conséquents pour les structures privées, ne serait-ce que pour respecter les normes en vigueur et soigner les patients en toute sécurité, selon les données acquises de la science.
    De plus, la société évolue aussi, avec une certaine « américanisation » qui conduit de plus en plus de patients à avoir recours à la justice en cas de problèmes, d’où l’envolée des primes d’assurances pour les médecins. Demandez-donc combien paie un chirurgien, un anesthésie ou un gynécologue par MOIS pour se couvrir...
    En revanche, les prises en charge édictées par la Sécurité Sociale, elles, n’évoluent pas, ou très peu. Comme la médecine coûte de plus en plus cher et que les remboursements n’augmentent pas, c’est le patient qui paie l’addition...
    On pourrait se demander pourquoi le professionnel de santé ne ferait pas un effort sur ses propres revenus. Le problème, c’est qu’une paupérisation des médecins entraînerait inévitablement une crise des vocations car personne n’accepterait de suer sang et eau pendant 10 ans ou plus sans aucune contrepartie, ni en termes financiers ni même en terme de reconnaissance... La formation d’un médecin est longue, ardue et celui-ci doit être rémunéré à sa juste valeur, au même titre que n’importe quel professionnel hautement qualifié et à forte responsabilité.
    En revanche, je suis d’accord avec vous pour constater que le système actuel est à bout de souffle. Et contrairement à ce que vous pouvez penser, même si les professionnels de santé s’y retrouvent financièrement pour le moment, peu en sont vraiment satisfaits. Le vrai défi est de trouver un autre mode de rémunération qui leur assure un revenu à peu près équivalent - ou légèrement inférieur si en contrepartie certaines contraintes disparaissaient - tout en permettant aux patients de ne plus se heurter à une barrière financière. Mais l’Etat dispose-t-il d’assez de marges de manoeuvre (surtout financières) pour assurer une telle réforme ?


    • cassios 26 novembre 2012 12:17

      Cher Mammon.

      Il faut que vous compreniez que les patients, voyant le système à bout de souffle, militent pour avoir des médecins philantropes et bénévoles qui prendront sur eux le déraillement du système.

      Aux longues études très dures qui méritent une bonne qualité de vie, ils répondront « On en trouvera bien qui auront la vocation de nous soigner très bien sans dépassement d’honoraire » alors qu’il doit y avoir 5% d’Abbés Pierre parmi les médecins seulement...

      Sur le manque de médecins, ils répondront « Il faut supprimer le numérus clausus » en oubliant tous les hopitaux fermés qui servaient à former les étudiants en médecine.

      Sur les dépassements d’honoraires, ils répondent « Interdisons purement et simplement les dépassements d’honoraires, ça doit être le tarif sécu, point final, la santé, c’est à part » en oubliant que la sécu ne revalorise pas le montant des actes médicaux correctement depuis 30 ans.

      Bref, les besoins en santé augmentent de manière exponentielle et les patients militent pour que l’addition soit pour les médecins en prenant les 5% de médecins qui abusent pour prétexte (technique généralement utilisée sur les chomeurs feignants...).

      Accessoirement, la grève des chirurgiens a cessé car ils se sont rendus compte que les médias étaient sur leur dos et qu’ils risquaient de servir de faire valoir pour faire passer des lois.
      Les médecins ont donc unanimement décidé de ne plus faire de bruit et de faire leur sauce dans le coin discrètement.
      C’est donc mauvais signe aussi bien pour les patients que la sécu.

    • foufouille foufouille 26 novembre 2012 12:29

      sauf que certains veulent 15000
      6000 etant pas assez pour eux


    • cassios 26 novembre 2012 12:42

      6000 sur quelle base horaire ? 6000 pour 35H ou 6000 pour 60H ?


    • foufouille foufouille 26 novembre 2012 14:12

      divise par 2, ca fait 3000
      le smic est a 1100, pas 15000 ni 3000


    • cassios 26 novembre 2012 16:34
      Voyons voir.
      3000 Euros pour :
      1) Des études dures et longues
      2) Avoir la vie des gens entre les mains (stress + risques de procès à l’américaine)
      3) Gardes de nuit

      Vu le haut niveau des études, il y a bien d’autres métiers moins contraignants qui gagnent autant.
      Et si ce n’est pas le cas en France, ça l’est dans d’autres pays qui payent mieux les gens avec un haut niveau d’étude et bien formé.

      Inversement, si on prend Cuba comme référence médicale (les médecins ont la réputation d’être excellents là bas), il faut savoir qu’un médecin cubain gagne 25 euros par mois et que s’il avait la possibilité de quitter le pays pour s’installer ailleurs, le pays se viderait de ses médecins en moins de deux.
      Un touriste médecin racontait qu’il avait pris un taxi et que le chauffeur était un médecin qui faisait ce job en dehors de ses heures de boulot pour mieux gagner sa vie (il faisait la course à 10$ aux touristes étrangers).

      Bien que les rémunérations actuelles des médecins semblent trop hauts, je pense que 3000€ pour 35H est un poil trop juste pour un médecin dans le contexte actuel, surtoût pour les spécialistes.

      Et par contexte actuel, je parle des pays qui nous faucheraient nos médecins en alignant les billets.
      Ou alors, on bloque les médecins dans le pays comme Cuba.

      Bref la mondialisation complique les choses.

    • foufouille foufouille 26 novembre 2012 16:48

      sauf que des tas de gens ont pas les moyens de se faire operer
      rien qu’un mois d’hosto, c’est 600€ minimum
      donc celui qui a besoin de 15000 net ..........
      3000 net est largement suffisant
      pour les etudes, il avait qu’a bosse comme caissiere, c’est pas 3000


    • cassios 26 novembre 2012 17:00

      D’accord mais 3000 Net n’est pas forcément ce que veut l’étudiant en médecine.

      Si la France payait mal et que d’autres pays payaient mieux, on aurait un réel problème.
      Il faut que les médecins coûtent moins cher mais que le différentiel ne soit pas trop violent avec d’autres pays.
      Autant les anciennes générations de médecins brandissaient l’arme de l’exil sans y croire, autant les nouvelles générations sont bien plus mondialisées dans leur tête, ne feraient pas la menace de quitter le pays mais se feraient un plan de carrière pour savoir dans quel pays aller une fois les études finies. Même avec 5 ans où on les forcerait à aller dans le fin fond de le France, cela resterait rentable pour eux de faire leurs études en France, faire les 5 ans et ensuite d’aller gagner plus ailleurs.
      Il faut revenir complètement sur la mondialisation si on veut éviter des effets de bord de cette nature.

    • Mammon 26 novembre 2012 19:22

      sauf que des tas de gens ont pas les moyens de se faire operer
      rien qu’un mois d’hosto, c’est 600€ minimum

      C’est beaucoup mais on est en France bien mieux lotis que dans d’autres pays... Imaginez que vous soyez américain ou chinois, c’est la baraque qui passe si vous n’avez pas d’assurance (qui au demeurant, coûte les yeux de la tête)

      donc celui qui a besoin de 15000 net ..........
      3000 net est largement suffisant

      Plus personne ne bossera à ce prix-là en France... Tout gratuit mais plus de toubib...faudra prendre l’avion pour aller se faire soigner et engraisser du coup les praticiens étrangers...

      pour les etudes, il avait qu’a bosse comme caissiere, c’est pas 3000

      Renseignez-vous sur les études de médecine (surtout l’internat) et vous verrez si on peut bosser à côté comme caissière...


    • foufouille foufouille 26 novembre 2012 19:46

      zunie ou pas, tu as pas mal de gens qui ont ni baraque ni 600€

      caissiere sans etudes, pas en etudiant en meme temps
      elle touches pas 3000

      si il veut pas faire 10a pour les pauvres, il rembourses ses etudes avec les interets


    • cassios 27 novembre 2012 11:28

      Le problème c’est qu’un étudiant en médecine fait déjà mini 20H par semaine dans les hopitaux à faire des boulots de plus en plus complexes (au début, des gestes d’infirmiers, puis plus complexes). Les étudiants en médecine font pas mal tourner les hopitaux.

      Alors pour 10 ans de service national pour payer les études, il va falloir qu’on prenne en compte le temps passé à faire tourner les hopitaux (et qu’on me sorte pas que c’est de la formation, c’est du boulot à la chaine). Donc à la fin, il restera 5 ans de service à faire.
      Sans compter qu’à 3000 euros par mois, les médecins feront 35H par mois et pas une minute de plus.
      Le jeune médecin aura donc fini ses 5 ans entre 32 et 35 ans ce qui est un bon âge pour aller se faire de la thune ailleurs car il est dans un très bon rapport entre expérience professionnelle, autonomie et jeunesse.
      Bref, cela ne règlera en rien le problème. A 3000 euros par mois, le médecin dégagera entre 32 et 35 ans dès qu’il aura fini ses 5 ans. D’ailleurs beaucoup de nos hopitaux tournent avec des médecins étrangers (qu’on a donc piqués dans leur pays d’origine) avec des contrats que les médecins français refusent (ces fameux 3000 euros pour un médecin existent déjà....).

    • foufouille foufouille 27 novembre 2012 11:53

      ben sinon en zunie, c’est 150 000 minimum pour les etudes
      c’est de l’apprentissage, pas du travail car je doutes que la theorie soit suffisante pour une operation compliquee
      soit c’est reserver aux riches, soit tu rembourses la societe
      en campagne, on presque plus de medecin, peu se deplacent, 5 jours de boulot et aucune garde le week end


  • cassios 26 novembre 2012 12:03

    Dans les hôpitaux publics, ce n’est pas le meilleur médecin ou le plus humain qui a un poste de titulaire, c’est un « fils de ». Connaissant le milieu médical, on en connait des fils de grands médecins d’hopitaux qui ont eu les postes de titulaires alors qu’ils n’ont pas hérités des qualités médicales de leurs parents.

    J’ai même vu passer une « fille de » d’un niveau très bas face à 2 médecins de très haut niveau pour un poste en hopital. Ils ont annulé au dernier moment l’appel à candidature pour que les 2 médecins de haut niveau se retrouvent à la fin de leur CDD avec aucun poste derrière. Du coup, les 2 médecins plantés se sont rabattus au dernier moment sur des postes en clinique (sinon c’était le pôle emploi).
    Le champ était donc libre pour que la « Fille de » obtienne le bon poste, l’appel à candidature a été tellement rapide qu’elle a été la seule postulante....
    Le problème c’est que, quand un « fils de » ou une « fille de » devient médecin titulaire dans un hôpital alors qu’il est un mauvais médecin, on en fait des fois un chef de service (pour éviter qu’il voit des patients ou qu’il opère)......
    Résultat, les hôpitaux voient petit à petit le niveau de leurs médecins baisser. Parallèlement, celui des cliniques augments puisque les bons médecins sans carnet d’adresse finissent chez eux....

    Le pire, c’est qu’avec les hôpitaux qu’on a fermé par paquet de 12, on a donc moins de places disponibles pour former des médecins. Donc supprimer le numérus clausus ne servira à rien sans rouvrir des hôpitaux.

  • foufouille foufouille 26 novembre 2012 12:10

    un medecin comme un garagiste, pense que tout le monde peut payer
    ca lui pose donc pas de problemes


  • jef88 jef88 26 novembre 2012 16:15

    le vrai problème ?
    le NUMERUS CLAUSUS !

    combien de médecins étrangers en France ?


  • Asp Explorer Asp Explorer 26 novembre 2012 21:46

    Tiens, je vais émettre un avis absurde peut-être mais... Et si les gens PAYAIENT pour leur santé ? Je veux dire, qu’ils payaient réellement, sans sécu ni mutuelle. Bon, pas les hospitalisations, les cancers et ce genre de maladies hors de prix... mais si les gens payaient pour leurs oreillons, leurs céphalées et leurs pieds douloureux. Cela aurait un effet immédiat : les salles d’attentes se videraient de tout un tas de gens qui n’ont rien à y foutre, de petites vieilles qui viennent se faire prescrire leurs veinotoniques, de salariés vagaux atteints du Syndrome du Boulot de Merde, de maman parano et de ses lardons à la goutte au nez. Ce qui du coup permettrait aux vrais malades d’accéder à un médecin dans des conditions décentes sans avoir à prendre rendez-vous six mois à l’avance et à faire la queue deux heures à lire Femme Actuelle en compagnie de tuberculeux.

    D’où bénéfice pour la santé publique.


    • Mammon 27 novembre 2012 10:17

      Faire payer tout ce qui a trait à la « bobologie » est une idée mais le problème, c’est que certains petits bobos dégénèrent en des pathologies hautement plus graves si on ne fait rien...
      Une autre piste serait la responsabilisation du patient : on ne le rembourse que s’il adopte une attitude responsable qui lui évite de (re) tomber malade. Ainsi, les soins dentaires ne sont remboursés que s’il se brosse les dents, les pontages coronariens que s’il fait un régime et arrête de fumer, les transplantations hépatiques que s’il arrête de picoler, la trithérapie que s’il arrête de baiser à tout va sans protection etc. La 1e fois, c’est ok (tout le monde a droit à l’erreur), mais en cas de récidive et s’il n’a pas respecté les consignes, c’est tout de sa poche...
      On peut faire un tri similaire aux urgences : vraie urgence = prise en charge totale, sinon passage en caisse... comme ça, on ne soignerait aux urgences que les vrais malades...
      Bref, beaucoup de pistes à explorer...


    • cassios 27 novembre 2012 11:30

      Le problème, c’est qu’on rentre dans le domaine de l’appréciation personnelle et que la médecine est loin d’être une science exacte.

      Et comme dit au dessus, la bobologie peut dégénérer en pathologie.
      Sans compter que ne pas traiter les gens s’ils n’ont pas de moyens, c’est risquer des épidémies.

    • foufouille foufouille 27 novembre 2012 12:39

      le tabac a ete conseille par des medecins
      le mediator sur ordonnance
      un « bon » style de vie est aussi soumis aux lobbies
      avant le vin c’etait bien, etc


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