mardi 3 février 2009 - par JL ML

Les dérives d’une médecine policière

Les pratiques médicinales traditionnelles, différentes et complémentaires ont bien du mal à s’exercer en France. Les autorités n’hésitent pas à sortir l’artillerie dès que l’une pointe son nez. Même si celle-ci a des millénaires d’expérience à l’étranger.

Ce lundi 19 janvier, le tribunal correctionnel de Paris a prononcé des peines allant jusqu’à huit mois de prison ferme à l’encontre d’herboristes chinois qui vendaient dans leurs officines des médicaments interdits en France.
Tout le monde trouve cela très bien. Aucune protestation hormis, ici, la mienne.

Le journaliste de l’AFP délivre l’information en ne citant que la source policière : « Les gérants de quatre officines, des IIIe, XIe et XXe arrondissements de Paris, ont été reconnus coupables d’"exercice illégal de la profession de pharmacien" et de "détention de marchandises importées en contrebande".

La 31e chambre les a condamnés à des amendes de 2.000 à 15.000 euros, à des amendes douanières, ainsi qu’à des peines de prison de six mois avec sursis et à huit mois ferme. Certains produits contenaient par exemple de l’éphédra, une substance végétale utilisée dans certains produits amaigrissants, mais interdite en France depuis quelques années.

Ces condamnations surviennent après la mise en cause en novembre de plusieurs personnes d’origine chinoise tenant le même genre d’échoppe dans l’est parisien. Un homme et deux femmes ont été mis en examen pour "administration de substances nuisibles ayant entraîné la mort sans intention de la donner", après le décès à Sevran (Seine-Saint-Denis) d’une femme qui avait absorbé des gélules amaigrissantes achetées chez eux ».

Alors, dormons sereinement, les autorités veillent sur notre santé !

Or, il y a de quoi s’élever contre cette brutalité française qui sévit et réprime ce qui est pour elle « sauvage ». Bien sûr, l’argument suprême est la protection de la santé des consommateurs. Un argument qui paralyse d’emblée tout effort de pensée.

Or il faut bien dire que la violence utilisée en France contre ces pratiques « différentes » est une attitude barbare, parce que cruelle et signe d’inculture.
Car les médicaments proposés par les quatre pharmacies, le journaliste heureusement le précise quand même, sont « autorisés en Chine mais interdits à la vente en France, car jugés dangereux ».

Notre pouvoir ignore délibérément que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) mène une politique très active pour promouvoir justement cette médecine traditionnelle dans les systèmes de santé.

Cette volonté d’inconnaissance est bien pratique : elle protège le système conventionnel, avec ses intérêts corporatistes et économiques.
Et puis, il y a clairement deux poids, deux mesures. Il est indéniable que la pharmacopée chinoise peut comporter des substances à risque. Mais ceci n’est-il pas vrai aussi de nos médicaments ? On oublie bien facilement, quand on met ces Chinois en prison, que les médicaments chimiques causent en France la mort de 18 000 personnes par an ! Mais, comme cela se fait en suivant l’ordonnance du praticien en blouse blanche et avec la bénédiction de la Sécurité sociale, on trouve cela parfaitement normal.

En revanche, qu’une mort ou deux puissent être attribuées à l’ingestion de substances non « validées par les connaissances scientifiques » (sous-entendu « occidentales »), alors là, branle-bas de combat, descente de police et prison !

Et ce type d’intervention n’est pas rare. Le 4 juin dernier, toute la presse avait parlé de l’opération des enquêteurs de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp), menée près de Lyon dans un laboratoire clandestin de fabrication de médicaments non autorisés. Neuf personnes, dont un couple de retraités qui dirige l’association « Choisis la vie » dans la région lyonnaise, avaient été arrêtées à Messimy (Rhône). Le laboratoire clandestin en question fabriquait des produits Solomidès, non officiellement reconnus mais connus depuis longtemps par les autorités et n’ayant pratiquement jamais d’effets nocifs.

Que les policiers fassent leur travail, on le comprend. Mais que la justice, en parfaite harmonie avec les autorités sanitaires et le pouvoir politique, s’adonne à ce type de répression aveugle, c’est inadmissible. Qu’il y ait un souci de vérifier la justification des pratiques autres, c’est indispensable. Mais alors avec méthode et rigueur, dans le dialogue, la curiosité, l’ouverture d’esprit, le respect d’autrui. Pas avec le gourdin pour seul argument…

Et que le journaliste qui diffuse les faits n’ait même pas l’idée de s’interroger sur la validité de ces opérations répressives, de solliciter d’autres sources, contradictoires, d’information, c’est le signe clair que notre presse est atteinte de cécité. La France, pays de liberté ? Pour SA vérité, oui. Pour celle des autres, c’est une autre histoire...

(Article primitivement paru sur www.jlml.fr)



24 réactions


  • L.B 3 février 2009 13:32

    Je pense que cet article ouvre un garnd débat quant à la législation française sur la pratique de la médecine traditionnelle. Il est évident qu’il devient impérieux que l’OMS puisse intrervenir dans ces genres de situations afin de promouvoir un temps soit peu sa quête de faire accepter l’usage de la médecine traditonnelle partout dans le monde. 18000 personnes meurent chaque année en France malgré l’usage de la médecine dite moderne. Cela sigifie qu’il y a beaucoup à faire pour changer la mentalité des uns et des autres. Lorsque la France veut quelque chose, elle met tout en oeuvre pour l’obtenir dans le cas contraire cela devient un tabout. Respectons les règles de chaque état mais que l’opinion internationale se met à pied d’oeuvre pour faire respecter la médecine traditionnelle et oeuvrer à son usage rationnel. Merci


  • Francis, agnotologue JL 3 février 2009 14:33

    Bonjour, merci de soulever ce débat.

    Est-ce parce qu’il y a eu de la mélanine dans certains produits d’alimentation qu’il faudrait mettre tous les revendeurs de produits importés de Chine en prison ? A commencer par les grandes enseignes ?

    Je ferais un parallèle entre cette répression que vous dénoncez et la discrimination positive. Les deux relèvent du simulacre, lequel n’a pas d’autre but que le conservatisme.


  • Francis, agnotologue JL 3 février 2009 14:58

    Bonjour, merci de soulever ce débat.

    Est-ce parce qu’on a trouvé de la mélanine dans certains produits d’alimentation qu’il faudrait mettre tous les revendeurs de produits importés de Chine en prison ? A commencer par les grandes enseignes ?

    Je ferais un parallèle entre cette répression que vous dénoncez et la discrimination positive. Les deux relèvent du simulacre qui n’a pas d’autre but que le conservatisme.

     

    Dans le même genre de protectionnisme en faveur des five bigs :

    "Les sénateurs comme les députés ont voté un amendement dit " Préparations Naturelles Peu Préoccupantes " à la loi sur l’eau en décembre 2006. Cet amendement avait pour but de corriger la LOA en prévoyant une procédure simplifiée, fixée par décret, destinée à permettre leur commercialisation et leur utilisation. .. Concrètement, avec la LOA (loi d’orientation agricole) de janvier 2006, quasiment tous les produits naturels s’étaient retrouvés exclus des produits autorisés à l’usage dans nos champs, nos jardins mais aussi nos villes, du fait des coûts exorbitants des homologations et de l’inadaptation des procédures. Pourtant, de nombreuses PNPP non homologuées en France sont autorisées et utilisées dans de nombreux pays Européens : Allemagne, Espagne, Italie, Pays Bas, Royaume Uni : Cette interdiction est un moyen subtil de laisser le monopole aux pesticides de synthèse".

    A lire là

    The five Bigs : Big Pharma, Big Chema, Big Biotechna, Big Agribiz, Big Medica


  • Redj Redj 3 février 2009 17:17

    Le marché de la santé est une énorme manne pour les labos et les médecins grâce à la vache à lait "sécurité sociale". Ils n’acceptent pas que l’on vienne marcher sur leur plates bandes c’est tout. Combien de députés medecins à l’assemblée ? Quel est le poids du lobby pharmaceutique en France ? C’est en cherchant des réponses à ces questions que l’on comprend que toutes les medecines complementaires et/ou dites douces sont très mal vues, car ne coûtent quasiment rien en médicament ni en soin et sont souvent l’objet d’une "auto médication".

    Je ne dis pas que la médecin allopathique ne sert à rien, mais je pense que les médecins devraient laisser la part belle aux médecines douces, cela ferait économiser pas mal d’argent à la sécu.

    Je n’utilise quasiment que des medecines complémentaires de mon côté, et depuis quelques hivers je passe au travers de tout : rhume, angine, grippe...


  • JL ML Jean-Luc Martin-Lagardette 3 février 2009 17:46

    Heureusement, les choses évoluent, même si ce n’est que lentement. A preuve, l’émission "Se soigner autrement", consacrée précisément aux médecines "complémentaires". Elle a eu lieu le lundi 2 février dernier sur France 3, à une heure de grande écoute. Elle peut encore être vue sur le site de la télé.

    Toutes mes félicitations aux deux animateurs de l’émission, tous deux médecins, qui ont su présenter ces pratiques avec impartialité, à la différence des habituels "Droit de savoir" et autres "Infiltrés". Ils ont montré que nombre de ces médecines sont maintenant "intégrées" dans le système officiel de santé. Et que beaucoup d’autres approches sont tolérées ou commencent à être "investiguées" par des hommes de l’art. Rappelant quelques règles de prudence à leur égard pour déjouer les charlatans, ils ont présenté un tableau assez équilibré de la situation.

    Bien sûr, on a eu droit au simpiternel conflit entre les tenants et les opposants à l’homéopathie ou à la mémoire de l’eau. Mais les débats ont été de bon niveau...

    Reste maintenant à convaincre lesautorités sanitaires que les démarches alternatives ou complémentaires peuvent apporter beaucoup et même servir à diminuer le trou de la sécurité sociale. L’hypnose, par exemple ou la méditation, peuvent énormément apporter au bien-être et à la guérison des individus.

    Il serait peut-être temps d’admettre, en France, que l’EBM (evidence based medecine, la médecine fondée sur les preuves) a ses limites. Et que de nombreuses pratiques, moins scientifiques sans doute au sens occidental du terme, peuvent fournir leur lot de bienfaits, pour peu qu’elles soient pratiquées avec rigueur et déontologie.


  • Bernard Dugué Bernard Dugué 3 février 2009 18:45

    Qui se souvient de l’affaire Beljanski

    à plus de 70 ans, kidnappé par le GIGN, menotté, emmené à Paris comme un terroriste
    alors qu’il était dans son labo financé par son argent personnel.

    Je crois que Kouchner était ministre de la santé

    et après, les procès, y compris contre son épouse et le journal Libération criant avec la meute contre ce pauvre scientifique victime du fascisme médical et bureaucratique français


    • Hieronymus Hieronymus 4 février 2009 01:19

      @ Bernard
      j’ai deja evoque le cas Beljanski sur d’autres posts, nos Diafoirus officiels ne sont pas prets a admettre d’autre verite que la leur qd il y va de leurs interets, on "redecouvrira" peut etre ses travaux ds 10 ou 20 ans ..
      le cocasse c’est qu’il semble que Mitterrand qui etait loin d’etre sot, ait lui meme survecu pres de 20 ans a son cancer grace justement aux produits Beljanski .. il semble que meme le president ne pouvait pas faire gd chose car le lobby des medecins est un des plus conservateurs et imprecateurs qui soit ..


    • brieli67 4 février 2009 12:49
       
      tout chien de 13 ans et tout homme de 73 ans ont leur prostate saturée en cellules cancéreuses ;

      Un cancer de la prostate qui "parle" _ le plus souvent infra-clinique mais avec des PSA au zénith peut vivre sous thérapies "conventionnelle" 2o-25 ans. Les cancers de la thyroÏde 4O-5o ans. 
      Certains ésprits chagrins veulent sortir ces deux cancers avec la LLC leucémie chronique de l’Adulte de la cohorte des "cancers" à l’instar de l’évolution du Sida et ..... des greffés.

      Sans les traitements du Docteur à rouflaquettes Gübler, FM sous traitements conventionnels académiques aurait perduré plus longtemps.

      Par contre castré chimiquement ou chirurgicalement, le bonshomme devait manquer en vigueur en virilité de tous les caractères masculins.... sans parler de son prostatisme qui a perturbé maints colloques et maintes réunions au sommet. FM savait admirablement jouer de ses tares...

      Beljanski et le Patriarche ..... BONJOUR
      http://charlatans.info/beljanski.php

  • plancherDesVaches 3 février 2009 20:16

    Ce qui me gène... Perso, je n’aime pas les médicaments, car si on en prend, c’est qu’on est malade.

    JE vous signale le cas, il y a 3-4 ans, d’une femme canadienne qui, voulant absolument se faire soigner par les plantes, et refusant donc tout médicament allopatique, est morte d’un cancer du sein qui aurait pu être guéri....

    Les médecines douces c’est comme toute autre bétise, y’a que la foi qui sauve.


  • docdory docdory 3 février 2009 23:04

     @ JeanLuc Martin Lagardette

    La consommation de nombres de végétaux médicinaux peut être extrêmement dangereuse , en témoigne par exemple ces cas d’insuffisance rénale terminale après consommation de plantes chinoises :
    http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=2155358
    C’est pour cela que la vente de plantes médicinales ou supposées telles , sans diplôme , est sanctionnable , à juste titre , en droit français .
    Lorsque vous dites que les " médicaments chimiques " causent la mort de 18000 personnes par an , vous accumulez les approximations scientifiques :
     1°) Vous semblez supposer qu’il y aurait plusieurs sortes de produits : ceux tirés des êtres vivants et qui seraient " bons " et ceux qui seraient produits par synthèse par les chimistes et qui seraient " mauvais " 
    Or, tous les médicaments sont " chimiques " même lorsqu’il s’agit de substances extraites de plantes : la morphine est un produit " chimique " quand bien même il est extrait du pavot , c’est de la biochimie , mais c’est de la chimie quand même.
    2°) Nombre de médicaments que vous considéreriez comme " chimiques " ne sont pas produits par synthèse , mais sont extraits d’êtres vivants , par exemple les antibiotiques sont pour la plupart des produits fabriqués par les moisissures . par conséquent , même s’il existe parfois des morts liées à l’usage d’antibiotiques , en bonne logique, si vous étiez logique avec votre bizarre raisonnement , vous devriez conclure qu’il s’agit de morts dues à des substances " naturelles " et non dues à des substances " chimiques " .
    3°) Parmi toutes ces morts liées à des " médicaments chimiques ", il ne faut pas négliger le fait que sans ces produits , certains malades iraient à une mort certaine . Oui , il arrive que des antirétroviraux , des anticancéreux , entre autres exemples , aient des effets secondaires mortels heureusement rares . Mais qu’est-ce qui est préférable , que la majorité des séropositifs arrivent à gagner une ou plusieurs dizaines d’années de vie grâce à des traitements mortels pour de rares patients , ou revenir à la situation antérieure , lorsque ils mourraient presque tous en deux ans ?.


    • Grasyop 4 février 2009 10:45

      « Parmi toutes ces morts liées à des " médicaments chimiques ", il ne faut pas négliger le fait que sans ces produits , certains malades iraient à une mort certaine . »

      Oui mais ils mourraient d’une mort naturelle, ce qui est bien sûr totalement différent !


    • foufouille foufouille 4 février 2009 11:14

      @ doc
      au lieu de faire confiance a ton vidal, tu devrait chercher sur le net aussi
      les medoc sont teste sur des gens en bonne sante, et malgre ca, la liste des effets "secondaires" est impressionnant
      le diplome d’herboriste a ete supprime par petain
      ce qui fait que je suis oblige de faire mes preparations moi meme
      le seul effet secondaire est de pisser
      les medocs utilisent une seule substance, pas les plantes


    • Grasyop 4 février 2009 11:46

      Foufouille,

      Quand vous faites pousser un plant de millepertuis ou de belladonne dans votre jardin, il ne pousse pas de notice d’utilisation vous indiquant les effets potentiellement dangereux de ces plantes. Quand vous achetez à la pharmacie un médicament contenant ces mêmes plantes, le médicament est accompagné d’une notice indiquant toutes les contre-indications connues et les effets négatifs possibles. La liste est peut-être impressionante, mais elle est là pour vous informer de dangers potentiels auxquels vous êtes tout autant exposés (*) en allant cueillir la plante correspondante dans votre jardin. Simplement, lorsque vous faites votre propre cuisine avec les plantes de votre jardin, vous en ignorez les dangers, c’est tout.

      * : voire même plus exposés, car les procédés chimiques ont entre autres pour but d’atténuer certains effets négatifs des molécules naturelles, et aussi parce que le médicament correspond à un dosage optimal du produit.


    • crapulax 4 février 2009 12:05

      Suffit d’avoir une bilbiothèque un tant soit peu sérieuse sur la médecine par les plantes pour mettre les effets secondaires en lumière. Tous ses adeptes ne sont pas forcément des gogos. La médecine officielle, ne lui en déplaise, n’a pas le monopole du bon sens. Loin s’en faut !


    • foufouille foufouille 4 février 2009 13:57

      @ grasyop
      faux
      les medocs ont un mode d’emploi tres limite
      et pour les effets secondaires, il faut fouiller sur le net
      pour les plantes c’est plus simple, il n’y a pas 50 contreindications
      en plus ca s’utilise pas a haute dose


    • foufouille foufouille 4 février 2009 14:02

      les encyclopedie en ligne, ca existe aussi pour les plantes
      celle qui sont dangereuse ne sont pas vendue
      les plantes inoffensuive sont suffisante
      en plus c’est justement ce dosage "optimal" qui pose probleme. on fait pas tous le meme poids
      impossible de doser les cachets
      par contre avec une decoction en cocotte, on peut


  • Hieronymus Hieronymus 3 février 2009 23:59

    @ l’auteur
    personnellement je m’interesse bcp a la medecine chinoise et j’ai svt de fortes reserves vis a vis du lobby pharmaceutique occidental mais ds cette affaire je pense qu’il convient de tacher d’etre rigoureux ;
    ces commercants d’origine chinoise etaient ils pharmaciens ou herboristes (ou juste commercants) ?
    au niveau juridique, la nuance est d’importance, je crois qu’il n’y a presque plus d’herboriste en France le diplome ayant ete supprime sur ordonnance de Vichy (en 1942)
    si ces "chinois" n’etaient pas diplomes pharmaciens, pas etonnant que les pouvoirs publics leur tombent dessus pour exercice illegal de la profession, il conviendrait de connaitre le cadre juridique precis de l’accusation ..


  • Grasyop 4 février 2009 10:37

    Oh les pauvres ! On ose leur chercher des poux alors même qu’ils ne tuent pratiquement jamais personne. Il faut faire quelque chose pour eux !

    Créons l’ADCO, l’Association de défense des charlatans opprimés !


  • JL ML Jean-Luc Martin-Lagardette 4 février 2009 11:04

    @ Reneve

    Votre réaction est typique d’un état d’esprit manichéen qui cherche à diaboliser ceux qu’il ne comprend pas.

    Si vous me connaissiez mieux, si vous lisiez plus attentivement mes articles, vous verriez que je ne m’oppose pas à la médecine scientifique ou occidentale, mais que je m’élève contre sa prétention à être la seule valable et à interdire, quitte à emprisonner les gens qui les prônent, les approches « différentes ». A mes yeux, celles-ci sont complémentaires. Je n’ai dit nulle part qu’elles devaient remplacer la médecine conventionnelle.

    Un peu de modestie et d’intelligence de la part de cette dernière apaiserait les tensions. En effet, on accepterait plus facilement la prétention de la médecine académique au monopole dans le système sanitaire si non seulement elle guérissait à 100 % et si en outre elle n’avait pas des effets secondaires ravageurs : morts causées par les médicaments chimiques, maladies nosocomiales, erreurs médicales, actes chirurgicaux inutiles, etc.

    En outre, si la médecine conventionnelle s’ouvrait, comme elle commence d’ailleurs à le faire timidement, aux approches traditionnelles ou différentes, elle pourrait mieux les connaître, les apprivoiser, les accompagner.

    Je fais une différence entre « science » (selon le paradigme occidental) et « sagesse » qui peut inclure des pratiques « non éprouvées scientifiquement » peut-être, mais parfois plus efficaces et plus douces que certaines autres plus violentes et mécaniques.

    Souvent, les médecines douces abordent le patient dans sa globalité (elles prennent le temps de l’écouter et de le connaître) ET dans sa singularité (il y a une réponse adaptée à chaque individu), c’est ce qui fait leur succès bien qu’elles ne soient pas remboursées (pour la plupart d’entre elles) par la sécurité sociale...

     Quant à votre ironique « Ça, c’est du journalisme. Objectif, factuel et recoupé », je l’accepterai si j’avais prétendu faire un article d’information. Or il s’agissait d’un article de « point de vue », comme la plupart des articles d’Agoravox d’ailleurs, dans lequel j’assume donc complètement le fait de prendre position.

     @ docdory

     Vous dites : « C’est pour cela que la vente de plantes médicinales ou supposées telles, sans diplôme, est sanctionnable, à juste titre, en droit français ».

     Je suis d’accord avec vous. D’accord aussi avec la remarque de Hieronymus : « Si ces « chinois » n’étaient pas diplômés pharmaciens, pas étonnant que les pouvoirs publics leur tombent dessus pour exercice illégal de la profession ». C’est le point à vérifier, ce qui pourrait faire l’objet d’une enquête ultérieure.

     Docdory, vous me reprochez d’opposer illégitimement médicaments “chimique” et “naturel”. J’admets ce reproche : sous ma plume, le terme “médicament chimique” est un raccourci pour nommer la pharmacopée “occidentale” et son utilisation de façon essentiellement “mécanique”. Le corps n’est pas qu’une machine, il faudra bien le reconnaître un jour.

     @ Grasyop.

     Vous écrivez : « On ose chercher des poux [aux charlatans] alors même qu’ils ne tuent pratiquement jamais personne ». Ironie facile.

     Un, tous les pratiquants de médecine douce ou traditionnelle ne sont pas des charlatans. Deux, je rappelle ci-dessus que notre médecine occidentale, contre laquelle je ne m’oppose pas sinon sur sa prétention à l’hégémonie, tue certainement beaucoup plus de gens, en nombre, par ses pratiques que l’ensemble des charlatans…Que les esprits scientifiques fassent vraiment le calcul de l’iatrogénèse : ils seront surpris du résultat. Nous en reparlerons après.


    • Grasyop 4 février 2009 12:12

      « Un, tous les pratiquants de médecine douce ou traditionnelle ne sont pas des charlatans. »
      Lorsqu’ils refusent d’évaluer l’efficacité de leur pratique par des tests objectifs, rigoureux (tests contre placebo, en double-aveugle... ), je crois qu’on peut dire que c’est des charlatans. Et c’est certainement le cas de l’essentiel de ce qu’on appelle « médecines douces » en France. Mais bien sûr, il existe aussi en Afrique ou en Chine des pratiques ou des produits traditionnels qu’on n’a simplement pas encore eu le temps d’évaluer scientifiquement. Loin de s’y opposer, la médecine et la pharmacie mènent des recherches pour faire le tri et déterminer ce qui est efficace.

      « Deux, je rappelle ci-dessus que notre médecine occidentale, contre laquelle je ne m’oppose pas sinon sur sa prétention à l’hégémonie, tue certainement beaucoup plus de gens, en nombre, par ses pratiques que l’ensemble des charlatans... »
      Elle en sauve beaucoup plus aussi. Ça n’a certes pas toujours été le cas, mais aujourd’hui au moins la médecine sauve bien plus de gens qu’elle n’en tue. Les charlatans, eux, restent des charlatans.


    • JL ML Jean-Luc Martin-Lagardette 4 février 2009 12:48

      @ Reneve - Vous dites : « Votre démarche est intéressante : si on n’est pas d’accord avec vous, c’est qu’on ne vous comprend pas. Avec ce type de raisonnement, vous avez toujours raison... »

      Excusez-moi, mais vous faites la preuve vous-même que vous ne me comprenez pas (ou bien que je ne me suis pas exprimé de façon suffisemment claire, si vous voulez). 

      Vous écrivez : « Abandonnons la médecine stupidement fondée sur des preuves, ce qui est vraiment de la dernière absurdité, pour adopter la médecine fondée sur des superstitions, des impressions et des on-dit. Entrons tout droit, et à reculons, dans l’obscurantisme. Abandonnons donc la science « occidentale » et décadente, revenons à la théorie des signes, tiens. Soignons les poumons par la pulmonaire et le foie par l’hépatique. Foin de ces quatre siècles perdus en études et recherches sur le corps humain et les maladies. Pour Jean-Luc Martin-Lagardette, le XXIe siècle sera obscurantiste ou ne sera pas. »

      En parlant ainsi vous ne répondez pas sur ce que je dis mais sur l’idée que vous vous faites de ma position. En effet, je n’ai jamais dit que je souhaitais l’abandon de la médecine EBM, que je veux faire abstraction de 4 siècles d’études, etc. Et, si vous suivez mon raisonnement, si donc vous me comprenez (ce qui ne veut pas forcément dire que vous m’approuvez), vous ne pouvez conclure ce que vous avez conclu de mes propos. Car si je plaide pour l’étude et l’intégration des médecines « différentes » dans le système de santé, c’est EN COMPLEMENT des autres approches. Et, pour ce faire, d’autres systèmes d’évaluation que l’EBM doivent pouvoir être imaginés. Je reconnais que cela est très difficile à faire pour les cerveaux mécanistes qui n’ont foi que dans leurs connaissances limitées. Feyerabend, Ivan Illich, ou Paul Watzlawick, entre autres, avaient bien expliqué cette faiblesse de la pensée occidentale qui ne raisonne qu’en oppositions frontales : bien ou mal, vérité ou erreur, etc. Car la réalité est souvent bien plus large que l’idée que nous nous en faisons...

      Je demande précisément plus de réflexion, moins d’obscurantisme scientiste, moins de réaction avec tripes et plus d’ouverture d’esprit, etc. Rajoutons un peu de sagesse à la science...


    • foufouille foufouille 4 février 2009 14:06

      les phytotherapeutes, ca court pas les rues
      pour les grandes villes, les herboriste sont pharmaciens
      les plantes dangereuses, et donc introuvable, le sont sur ordonnance

      et vut les scandales de la medecine, on peut parler de test


  • brieli67 4 février 2009 14:27

    les maladies psycho-somatiques se traitent très bien chez un psy quelque chose de plus ou moins diplomé 

    Si on a choppé une telle affection , on se dit et sans tabou « j’ai le neurone dérangé suis zinzin suis fou » et on se rend chez un psy ! Comme aux Amériques.....

    Cette démarche n’est pas encore entrée dans nos moeurs, ni pris en charge par la Sécu.


  • Mouche-zélée 9 février 2009 02:57

    Il semblerai que 80% d’un diagnostic passe par l’écoute du patient en principe .
    Combien de médecins écoutent encore ?

    Pour un défaut d’écoute des circonstances d’un accident un chirurgien m’a estropié à vie, il m’a fallu aller me faire greffer deux ans après pour m’en sortir moins mal .
    Je ne ferai pas un procès à charge du praticien, je dirai simplement que la différence entre ses pratiques, sa compétence, l’acceuil, l’écoute et ses résultats sont ce que la médecine moderne est à la médecine de guerre des années 60 (dixit le spécialiste ayant rattrapé le coup)

    Personnellement je suis très phytothérapie et je ne m’en porte pas plus mal.
    Un ostéopathe est capable de me débloquer le cou en 10 minutes là où avec le "traditionnel" je passerai 15 jours bloqué + médicaments + kiné.
    La sophrologie m’a aidé à assurer des performances sportives en croissance globale de 30% sur quatre mois en complément d’un système d’entraînement global psycho/alimentation/entraînements .
    J’ai continué la sophrologie ces 15 dernières années, je souhaite à tout le monde de pouvoir essayer et s’y accrocher au moins 2 ans, tout comme les techniques respiratoires .(2 ans au moins)
    L’accupuncture a été démontrée avec des liquides radioactifs .

    La technique occulaire est démontrée dans des cas de traumatismes de guerre, il ne faut pas croire qu’elle ne fonctionne pas, tout comme les médicaments, ce qui fonctionne très bien chez l’un, fonctionne moins chez l’autre.
    D’ailleurs certains médicaments aussi simples que l’aspirine (pas le paracétamol), ont des effets cliniques constatés très variés et inexpliqués .(on apprend cela en biochimie)
    Ce que nous savons en médecine c’est que nous ne savons rien, surtout en ce qui concerne le cerveau .

    Si les médecines autres que l’alopathie et la chirurgie émergent c’est peut être pour des raisons humaines avant tout .


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