jeudi 8 avril 2010 - par olivier cabanel

Les mâles se font la malle

Ils ne reviendront pas de si tôt.

En effet, depuis quelques années on assiste à une féminisation des espèces, et l’espèce humaine n’y échappe pas.

L’ouverture récente de la saison de pèche porte cette actualité.

Ce sont nos fleuves et nos rivières qui ont donné l’alarme, il y a déjà plusieurs années.

Les chercheurs ont en effet constaté que sous l’effet d’agents chimiques que nous rejetons, les espèces de poissons se sont féminisées.

Ce qui signifie à terme leur totale disparition.

Ce n’est pas une plaisanterie, et elle serait d’ailleurs d’assez mauvais gout.

D’ailleurs en France la consommation des poissons péchés dans nos rivières est aujourd’hui interdite, pour cause de pollution aux PCB (polychlorobiphényles). lien

Le Doubs, la Saône, l’ Isère, Le Rhône, le canal entre Roanne et Digoin, le Cher, l’Allier, la Sioule, l’Ain, la Loire, le Drac, la Romanche, etc. mais aussi la mer, comme dans la baie de Seine, sont pollués, et on se demande quel serait le cours d’eau qui pourrait y échapper ? 

Mais le problème ne se limite pas aux seuls poissons, l’homme bien sûr commence à faire les frais de ses propres turpitudes.

En effet, selon Rémy Slama, chercheur à l’INSERM, on observe depuis peu une augmentation des cancers du testicule qui provoque une diminution de 30% de la fertilité.  lien

On constate aussi une diminution de la qualité et de la quantité du sperme, dont les conséquences sont les mêmes. lien

Les études ont prouvé que chaque année, il y avait un million de spermatozoïde en moins par millilitre.

Brian Sykes dans son livre « la malédiction d’Adam : un futur sans homme » ne prévoyait pas autre chose. Estelle Saget résume ce livre en quelques lignes dans « l’Express  » :

« Le sexe faible n’est pas celui qu’on croit. Dans 5000 générations, les mâles auront disparu de la surface de la Terre. Eradiqués jusqu’au dernier. Victimes de leur fertilité en berne. Du moins si la théorie décoiffante d’un scientifique britannique de l’université d’Oxford, Bryan Sykes se vérifiait » lien

Ce même Sykes va beaucoup plus loin, mais nous sortirions du thème de l’article.

Voici quand même un  lien pour découvrir ces autres pistes étonnantes.

Mais revenons à nos poissons.

Un des problèmes qu’ils subissent n’est pas seulement lié aux PCB mais aussi aux dioxines.

Elles sont rejetées par les incinérateurs, lorsque sont brulés en même temps, à une certaine température plastiques et produits fermentescibles.

On sait aussi que ces pollutions sont conséquentes aux additifs que l’on trouve dans les produits ralentisseurs de feu, utilisés en électronique, pour la protection des meubles et des textiles et dans les appareils électroménagers. (DEP/ diphényles éthers poly bromés).

Les dangers viennent de tous les côtés, comme les poly-phosphates et le ferrocyanure de sodium (utilisé comme additif alimentaire sous le nom d’E535). lien

N’oublions pas d’inclure dans la liste les pesticides dont les dangers sont bien connus. lien

Il faut aussi évoquer les rejets humains qui contiennent des hormones de synthèse (contraception, soins médicaux), et se retrouvent dans l’environnement, ainsi que les tensio-actifs mis dans nos produits nettoyants. lien

Tous ces produits sont des perturbateurs endocriniens.

Ils sont un danger pour les poissons, et fatalement pour les hommes qui les mangent.

Le gibier représente lui aussi une source naturelle de contamination. (plomb, mercure, radioactivité…) lien

On sait aujourd’hui que ces produits peuvent retarder la maturation sexuelle chez les adolescents vivants dans des zones contaminées par les PCB et les dioxines, et on sait aussi que les humains exposés aux dioxines subissent une baisse de la quantité de sperme.

lien

En résumé, tous ces produits que nous dispersons généreusement dans la nature provoquent des troubles de la reproduction.

Baisse de la qualité du sperme, chez la femme, anomalies de la fonction ovarienne, malformation du système reproducteur, naissance d’un plus grand nombre de fille que de garçons, troubles de la maturation sexuelle, augmentation de la fréquence des cancers du testicule, ou du sein, mais aussi altération du système immunitaire, trouble du comportement, et perturbation de la croissance : l’espèce humaine est-elle en train de se tirer encore une nouvelle balle dans le pied ?

Cela confirme-t-il la théorie de Brian Sykes ?

Comme disait un poète récemment disparu : « l’avenir appartient probablement aux femmes »…et comme disait mon vieil ami africain :

« Personne ne renonce à ce qu’il a mangé ».



115 réactions


    • olivier cabanel olivier cabanel 8 avril 2010 19:04

      Salsabil,
      oui, en effet,
      une sorte d’extermination involontaire que l’homme se propose à lui même.
      si çà peut donner à quelques rescapés l’envie de changer, cela aura au moins servi à quelque chose.
       smiley


  • vivien françoise 8 avril 2010 20:24

    Faudrait peut-être cryogéniser quelques beaux spécimens encore potables pour perpétuer l’espèce dans quelques siècles.
    Toute cette littérature qu’ont pondue ces mâles hommes depuis des siècles sur le sexe faible !! et c’est eux, le sexe fort qui risque de disparaitre !! j’en « rigole doucement »,
    Faudrait voir à balayer devant votre porte, Messieurs !
    Merci Olivier pour cet article, je me sens si confiante pour l’avenir à présent.
    Sylvia


  • charles-edouard charles-edouard 8 avril 2010 20:57

    dans le troisième millénaire quand nos corps seront malades que les humains ne seront plus que des zombis asexués, nous pourrons sans préjugés et tabou laisser libre cour à nos fantasmes les plus fou et immoraux,car la morale sera rayé de notre façon de penser nous serons enfin libre
    nous serons dans la matrice du monde virtuel,une prison ou personne ne voudra et ne pourra s’évader  


    • olivier cabanel olivier cabanel 8 avril 2010 21:14

      charles-édouard,
      vous tirez des plans sur la comète, car le troisième millénaire est bien loin,
      si nous essayions plutôt de tout faire pour que le deuxième s’arrange un peu ?
       smiley


  • COVADONGA722 COVADONGA722 8 avril 2010 22:15

    ben si ces dames restes seules elles se debrouilleront avec la partogenese, peut etre notre devenir correspont il au livre de P Pelot « misandra » , pourtant j aimais assez la definition anglaise de la Vie

    « maladie mortelle , sexuellement transmissible »

    yep


  • Mammon 9 avril 2010 12:50

    Bonjour Olivier Cabanel

    Excellent article qui met le doigt sur une lente (mais inexorable) féminisation des espèces, dont l’homme, due à la pollution humaine.
    Mais en le lisant, je n’ai pas pu m’empêcher de faire le parallèle avec d’autres articles qui eux, tiraient la sonnette d’alarme sur l’avènement d’un monde où ce ne sont plus les « mâles qui font la malle » mais plutôt...les « belles qui se font la belle » !
    Un déséquilibre hommes/femmes qui s’accroit d’année en année en Asie, et particulièrement en Inde et en Chine (lire un ancien article du Diplo qui traite de ce sujet épineux : http://www.monde-diplomatique.fr/2006/07/ATTANE/13601)
    Et comme l’Inde et la Chine (et le reste de l’Asie) ne sont pas vraiment des champions en terme de protection de l’environnement - le Gange et le Yang Tsé sont de véritables dépotoirs à certains endroits - je me dis que les prochaines décennies risquent de ne pas être tristes dans ces pays-là... de moins en moins de femmes pour de plus en plus d’hommes, eux-mêmes de plus en plus sujets aux pathologies et troubles du comportement induits par la pollution, avec une fertilité en baisse...la décroissance démographique va venir plus vite que prévu...du coup, je ne sais pas si les derniers à éteindre la lumière seront les hommes ou les femmes, à ce moment-là...


    • olivier cabanel olivier cabanel 9 avril 2010 13:04

      Mammon
      excellente trouvaille :
      « les belles se font la belle »
      sauf que les femmes sans les hommes n’iront jamais très loin, et réciproquement
      une fois de plus, comme vous l’avez compris, il ne s’agit pas d’opposer les deux sexes, mais de constater l’inexorable punition que nous nous sommes programmés,
      ce qui met un doute certain sur l’intelligence humaine,
      il nous manque certainement l’intelligence, ou devrais-je dire l’intuition ? animale qui fait que si nous ne l’avions perdu en route, nous n’en serions pas là, à nous désespérer de cette situation sans issue...
       smiley


  • totof totof 9 avril 2010 19:26

    salut,
    j’arrive un peu tard mais il y a une question qui me tarabusque depuis quelques temps. Autour de moi, tout le monde donne naissance à des filles. Il y a très peu de garçons. Y a-t-il des stats qui confirment cela ou bien est-ce le hasard des gens que je connais ?
    J’en ai parlé avec un docteur qui a remarqué la même chose et qui m’a dit qu’il ne comprenait pas mais qu’en général, quand une espèce fait beaucoup de femelles, c’est qu’elle est en danger.
    Je n’ai rien vu sur la pyramide des âges. Cela est troublant car il me semble que j’avais vu des statistiques confirmant ce que je remarque il y a deux ou trois ans mais depuis, je n’arrive plus à retrouver ça. Peut-être ai-je rêvé ?


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