samedi 14 mars 2009 - par pharmaisbusiness

Quand les labos pharma essaient de dissimuler les effets secondaires de leurs médicaments

Le British Medical Journal revenait récemment sur le scandale du Seroxat en Angleterre et la dissimulation par GlaxoSmithKline des études 329 et 377 qui mettaient en évidence l’inefficacité et surtout la dangerosité du Seroxat pour les enfants de moins de 18 ans. Le labo américain avait dissimulé pendant plusieurs années les résultats de ces études mettant en danger la vie de milliers d’enfants.

Très récemment et dans le même genre, un article du St Petersburg Times révèle comment AstraZeneca essaie de garder secret des documents concernant les effets secondaires du Seroquel, documents qui devraient être rendus publics lors d’audiences à venir devant un tribunal de Floride. Ces documents sont des résultats d’essais cliniques jamais publiés et des lettres de la FDA, l’agence américaine de commercialisation des médicaments. L’entreprise explique qu’il serait plus prudent pour la santé publique que les patients n’aient pas accès à ces documents. Selon AstraZeneca, la publicité de ces documents mettrait en effet en danger la santé publique en créant une confusion et une inquiétude chez les patients qui pourraient alors interrompre leur traitement sans avoir consulté de praticiens médicales.
 
Les arguments avancés par AstraZeneca rappellent malheureusement ceux déjà avancés par Eli Lilly lorsque des documents compromettants sur le Zyprexa avaient fui au New York Times et avaient été rendus publics en 2007.
 
Pour certains observateurs comme le Professeur à l’Université de Brown, David Egilman, les arguments d’AstraZeneca ne sont pas recevables et selon lui le labo ne veut simplement que personne ne soit au courant des effets secondaires de son médicament, ni les patients, ni les docteurs et ni la FDA.
 
Dans une réponse de AstraZeneca au St Petersburg Times, l’entreprise explique que ces documents n’ont tout d’abord aucune pertinence quant au cas pour lequel ils sont devant le tribunal et explique que les rendre publics pourrait perturber le processus délibératif de la FDA. Des arguments très convaincants…
 
Ces affaires entament sérieusement l’image et avant tout la confiance que les patients peuvent avoir dans les labos pharmaceutiques. De telles pratiques sont inacceptables et dissimuler les effets secondaires de médicaments reste de toute façon une stratégie à court terme puisque comme ces exemples le montrent les documents compromettants finissent toujours par sortir.


15 réactions


    • Romain Desbois 14 mars 2009 20:26

      Et l’etat prend sa part au passage (TVA, etc...)


    • viking 14 mars 2009 21:47

      .

      .
      Heureusement que l’état ne prélève pas un impôt sur la connerie, vous seriez le premier contribuable de France. Ça veut dire quoi « l’état pend au passage des taxes » ? Qu’ils en profitent ! Hein ! Qu’ils sont tous pourris !

      Taisez-vous donc et laissez donc les autres en discuter, si vous êtes incapable d’argumenter.

      Voici donc un lien fort instructif sur le sujet.

      http://www.politiquedevie.net/Medecines/DrRath1.htm

       


    • Romain Desbois 14 mars 2009 23:47

      @viking
      Pourquoi cette virulence ?

      Je rappelais simplement que dans le prix du médicament il y a aussi une TVA qui est remboursée par la sécu (au lorsqu’on est à 100 %).

      Et l’on peut ajouter que les entreprises pharmaceutiques apportent aussi de belles contributions financières en impôts à l’Etat.

      Me faire un procès en poujadisme, c’est aller un peu fort !


  • Rough 14 mars 2009 11:54

    Votre article est interessant mais me semble insuffisament documenté et plutôt partisan....La question du Seroxat en GB dépasse largement la responsabilité de GSK...vous devriez vous posez les bonnes questions ! Par exemple celle de la prescription d’antideépresseur à des adolescents....Les anglo-saxons ont une tendance à psychiatriser le comportaement des ados et même des enfants....l’exemple le plus éloquentest celui de le RITALINe qui est prescrite aux USA à des milliers d’enfants alors qu’en France moins de 700 enfants sont sous traitement et dans un cadre très contrôlé de prescription hospitalière...Si demain l’on découvre ldes effets secondaires indésirables graves les prescripteurs seront plus à blâmer que le labo....les parents également qui ne rechignent pas à envoyer leur rejeton chez un psychiatre parce qu’il est un peu agité à l’école...
    Pour la partie AZ Seroquel les liens que vous avez indiqués poointent vers des articles de journaux US, certes très longs, mais contenant peu de substance...je crois qu’encore une fois et cela est repris dans l’un des articles les ricains sont plus passionnés par la possible histoire de cul entre adultes consentants que par la réalité des effets secondaires allégués...


    • foufouille foufouille 14 mars 2009 15:01

      ce sont les labo qui poussent a la prescription
      les visiteurs medicaux.............


    • claude claude 14 mars 2009 17:15

      @ foufouille,

      les visiteurs médicaux ne sont que des commerciaux comme les autres : ils font un boulot pour gagner leur croûte. ils sont environ 200 par secteur, alors, la concurence est rude !

      ce ne sont pas eux qui sont à blâmer, mais leur direction qui progressivement en a augmenté le nombre, en multipliant les résaux, les co-markéting) et en faisant appel à des sociétés prestataires : une même molécule peut être ainsi présenté par une petite dizaine de personnes.

      mais retour de manivelle : ce sont aussi les premiers qu’on licencie : 20 à 25% des effectifs vont disparaître... en revanche, les profits des labos, vont continuer à croître !





    • foufouille foufouille 14 mars 2009 17:25

      le commercial est un type qui essaye de forcer ta porte pour te vendre une merde
      etre le larbin des labos est pas une excuse


    • Romain Desbois 14 mars 2009 20:31

      la solution est simple.

      - Interdire aux médecins de prescrire une marque !
      En prescrivant que la molécule active, plus de pressions des industries pharmaceutiques.


      - ne prescire que le nombre utile et délivrer les médicaments à l’unité

      Puis c’est le boulot du pharmacien de vous proposer telle ou telle marque !

      Exemple :
      ne pas prescrire du Doliprane mais du paracétamol.


    • foufouille foufouille 15 mars 2009 09:51

      @ romain
      le pharmacien a aussi ses marques. il te vendra donc celui qui lui rapporte le plus
      deja que les plantes sont 2x plus cher que sur le net ...........


  • zelectron zelectron 14 mars 2009 13:26

    Mais vous ne connaissez pas la dernière ?

    " un pauvre médicament innocent s’est fait avaler subreptissement à l’insu de lui même par un patient cruel, sans vergogne et glouton de surcroît "


  • François M. 14 mars 2009 19:05

    Baxter International Inc. a admis le mois dernier que ses produits saisonniers contre la grippe étaient contaminés avec un virus vivant actif de la grippe aviaire de type H5N1. Un officiel de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré qu’ils suivaient de proche l’enquête ouverte autour des évènements qui ont eu lieu dans les laboratoires de Baxter à Orth-Donau, en Autriche. Ce qui reste sans réponse sont les circonstances entourant l’incident dans ces laboratoires.

    Certains des produits contaminés qui contenaient un mélange du virus de la grippe H3N2 et de virus de la grippe aviaire H5N1 ont été vendus à des sous-contractants en République tchèque, en Slovénie et en Allemagne.

    L’incident de contamination, qui est sous enquête dans quatre pays européens, est devenu apparent après qu’un des sous-contractants en République tchèque ait inoculés des furets avec les produits de Baxter résultant en la mort de ceux-ci. Les furets ne meurent normalement pas suite à l’exposition du virus humain H3N2. Les autorités de la santé publique qui ont décrit l’incident de “sérieuse erreur” de la part de Baxter, ont assumé que la mort des furets signifiait que le virus H5N1 contenu dans ces produits était vivant et actif.

    Ce processus de mélange entre deux virus est nommé évolution par réassortiment des gènes. “C’est une des deux manières dont les épidémies virales se produisent” rapportait un article de The Canadian Press.

    Un certain nombre de virus à ARN, dont le génome est constitué de plusieurs fragments, possèdent la propriété, lors d’une infection d’un même hôte par deux virus proches, de pouvoir échanger les différents gènes. Ce processus original est appelé réassortiment.
    Les virus de la grippe A constituent un modèle bien connu d’évolution par réassortiment. Il s’agit de virus à génome segmenté, comprenant huit fragments d’ARN. Expérimentalement, par co-infection de cellules permissives au moyen de virus différents, il est possible de générer de nouveaux virus par le réassortiment des gènes lors de l’assemblage des virus. Ce phénomène existe également dans la nature et constitue un des supports de l’évolution des virus grippaux.

    Les virus de grippe A (H2N2 et H3N2) apparus lors des deux dernières pandémies en 1957 et 1968 résultent de réassortiments génétiques entre virus humains et aviaires. Il a été postulé que le porc aurait joué le rôle de l’hôte intermédiaire au niveau duquel, à la faveur d’une co-infection, les réassortiments se seraient produits. (Source)

    Il n’y a pas eu de suggestion jusqu’à maintenant qu’il y a eu réassortiment dans le cas de Baxter. Il demeure que cette histoire a des implications importantes. Le virus aviaire H5N1 est potentiellement mortel mais se transmet encore difficilement aux humains. Par contre, le virus de la grippe H3N2 est facilement transmissible et contagieux. Si une personne venait qu’à être exposé aux deux virus simultanément, elle pourrait servir d’incubateur à une nouvelle variété hybride qui pourrait se transmettre facilement aux autres personnes.

    Cependant, il est important de souligner qu’un aspect clef de cette histoire est qu’il est virtuellement impossible pour un virus de la grippe aviaire de faire son chemin jusque dans des vaccins “par accident”. La conclusion choquante à laquelle on en vient est que cet évènement ne pouvait pas être un accident. Pourquoi ? Parce que Baxter International adhère à quelque chose nommé BSL3 (Biosafety Level 3) - un ensemble de protocoles de sécurité en laboratoire pour prévenir la contamination croisée du matériel. Sous ce protocole de conduite BSL, il est impossible pour un virus vivant et actif de contaminer du matériel pour la production de vaccins destiné à être acheminé à des vendeurs autour de la planète.

    Ceci nous laisse avec seulement deux possibilités pour expliquer ce grave incident :

    Pour plus de détails :

    http://les7duquebec.wordpress.com/2009/03/10/une-cure-de-grippe-aviaire-et-de-mercure/


  • Romain Desbois 14 mars 2009 20:38

    en france nous sommes tous des cobayes, les autorisations de mise sur le marché sont faites sur dossier du labo qui propose le médicament ; Puis c’est après les remontées des effets constatés par les medecins prescipteurs que l’apssa fait ses propres études.
    C’est avoué par la présidente de l’apsaa elle même dans un complément d’enquète (doit être encore visible sur le site de france 2).


  • Serge Serge 16 mars 2009 20:37

    Est-ce surprenant,scandaleux,anormal,que sais-je ? Si vous répondez oui...c’est que vous n’avez toujours pas compris ou réalisé que le capitalisme sévit aussi dans le domaine médical !
    Pour les trusts pharmaceutiques la santé,la médecine,le corps humain,la maladie ne sont qu’une Marchandise comme une autre... c’est pour eux une gigantesque source de profit !

    Dans le " New-York Times " du 10 mars on apprend que Dr Scott S.Reuben,un des chercheurs américains les plus prolifiques dans le traitement de la douleur postopératoire a FABRIQUE DE TOUTES PIECES la plupart des données de ses" recherches " depuis 1996 au profit de Pfizer et Merck ! Il n’a jamais effectué les essais cliniques qu’il a décrit dans au moins 21 de ses 72 articles " scientifiques " ! On apprend qu’il était "très bien payé" par ces firmes pour animer des conférences à la gloire de leurs " médicaments " !
     En regard de ce scandale ,Madoff est un "gagne petit" par rapport à ces trusts ( et aux conséquences de leurs pratiques ! ) qui engrangent des milliards de dollars de profits !

    Le Capitalisme avec sa course aux profits où tous les moyens sont bons du moment que çà rapporte règne en maître sur nos vies !


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