lundi 13 juillet 2009 - par N.D.

Trois ans après le chikungunya, une étude est en cours

Trois ans après l’épidémie CHIKV à la Réunion en 2005-2006 pour laquelle 266 000 cas cliniques ont été estimés au total, une étude clinico biologique est actuellement en cours de réalisation. C’est l’Institut de Veille sanitaire, au travers de la Cire Réunion-Mayotte, s’est associé à l’Union régionale des médecins libéraux de la Réunion (URMLR) et à la Direction régionale des Affaires Sanitaires et Sociales de la Réunion (Drass) qui travaillent sur cette étude clinico-biologique jugée « indispensable » sur l’évolution et les facteurs de risque des manifestations articulaires 3 ans après l’épidémie.

 Les observations des praticiens réunionnais ayant été confrontés à la prise en charge de patients atteints de chikungunya lors de l’épidémie qui a touché La Réunion en 2005-2006 ont suscité en effet de nombreuses questions sur la fréquence, l’évolution et l’impact sur la qualité de vie des troubles rhumatologiques après l’infection par le virus chikungunya (CHIKV). 
Les rares données disponibles étaient issues d’études sud-africaines réalisées au cours des années 80 et montraient que 33% des patients se plaignaient de troubles rhumatologiques persistantes à 4 mois après l’épisode aigu, 15% à mois et 12% à 3-5 ans. Il est à noter que ces études ont été menées chez des personnes relativement jeunes, par exemple, 50% des patients étaient âgés de moins de 17 ans. Aucune de ces études n’a recherché les facteurs de risque associés à la persistance des manifestations rhumatologiques à distance de l’infection.
Les 1eres études réunionnaises portant sur l’évolution rhumatologique entre 12 et 18 mois (M12 et M18) après la survenue de l’infection CHIKV ont rapporté des proportions de formes articulaires persistantes comprises entre 57% et 65%. Une des ces études réalisée à La Réunion auprès de 147 malades a identifié trois facteurs de risque associés à la persistance des manifestations rhumatologiques 15 mois
après l’infection CHIKV. Il s’agissait : âge ≥ 45 ans, antécédent d’arthrose et intensité de la douleur initiale jugée sévère par le participant (3).
Les études publiées à ce jour sur l’évolution rhumatologique post-infection CHIKV n’ont été réalisées que sur de petits effectifs.
Selon les professionnels de la santé, cette étude transversale avec des témoins nichés permettra sans doute d’établir la fraction attribuable des arthralgies attribuable au CHIKV d’une part ; d’autre part de confirmer ou non les résultats des études antérieures.
La mise en évidence des facteurs associés à la persistance des manifestations articulaires pourrait orienter les praticiens dans l’identification précoce des patients atteints de CHIKV et susceptibles d’évoluer vers des formes rhumatologiques prolongées. Par ailleurs, l’étude biologique plus poussée pourrait aider à la compréhension des mécanismes physiopathologique sous-jacents.

 


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