vendredi 13 novembre 2009 - par Jonathan Parienté

Une énième étude met en cause le bisphénol A

Depuis 1995, les études se suivent et se ressemblent sur les dangers du bisphénol A (BPA), un monomère entrant dans la fabrication de polymères, en l’occurrence un plastique dur et transparent, le polycarbonate.

Les inquiétudes portaient jusqu’alors sur les nourrissons exposés via leur biberon. Et pour cause. En 2008, 90 % des biberons produits en contenaient. A tel point que l’année dernière, la Mairie de Paris a annoncé que ses services ne feraient plus usage de biberons en contenant dans les crèches. Certains fabricants ont réagi, assurant une production garantie sans la molécule incriminée.

Selon une nouvelle étude portant sur des sujets adultes, le BPA serait également dangereuse pour les adultes qui y seraient exposés. Conduite en Chine sur des ouvriers travaillant dans une usine où le BPA est utilisé en grande quantité, cette étude vient d’être publiée dans la revue Human Reproduction.

Ces ouvriers, expliquent les chercheurs chinois, ont quatre fois plus de risques de souffrir de troubles de l’érection et sept fois plus d’avoir des problèmes d’éjaculation – en comparaison d’ouvriers employés d’une usine n’en utilisant pas.Cette étude serait ainsi la première à faire le lien entre “une exposition au BPA sur le lieu de travail et un dysfonctionnement sexuel chez l’homme”.

Les taux de BPA auxquels étaient exposés les ouvriers étudiés étaient très élevés. Aussi, les auteurs de l’étude invitent leurs confrères à se pencher sur les conséquences de doses plus faibles sur la santé.

Pionnier, le Canada a été le premier pays à bannir, en 2008, les produits contenant du BPA. Quid de la France ? Dans un rapport de 2008, l’Agence française de sécurité sanitaire de l’alimentation (AFSSA) ne s’est pas inquiétée outre mesure, suscitant les moqueries du Canard. L’Agence ne voit pas de risques pour les bébés :

“Lorsque le contenu des biberons en polycarbonate est chauffé via un traitement au four à micro-ondes en conditions réalistes (durée de chauffage inférieure à 10 minutes), les quantités de Bisphenol A transférable à l’aliment restent très inférieures à la valeur maximale de 50 μg de Bisphenol A par litre retenue par l’AESA pour son calcul d’exposition conservateur.”

L’Agence a toutefois promis de relancer les investigations à ce sujet.

Une proposition de loi visant à proscrire “la fabrication, l’importation, l’offre, la détention en vue de la vente ou de la distribution à titre gratuit, la mise en vente, la vente ou la distribution à titre gratuit de plastiques alimentaires contenant du Bisphénol A” a été déposée au début de l’été au Sénat par le socialiste Yvon Collin, mais n’a pas été, à notre connaissance, soumise au vote. Le mois dernier, le sénateur de l’Aude Roland Courtaud s’en est inquiété en adressant une question écrite à la ministre de la santé. Sans réponse à ce jour, selon le Sénat.

Photo : Greenzer


3 réactions


  • W.Best fonzibrain 14 novembre 2009 15:56

    Hello, on ne m’enlevera plus de l’esprit que l’utilisation de ce  bisphénol A a été autorisé UNIQUEMENT POUR EMPOISONNER LES GENS ET LES AFFAIBLIR.


    nos dirigeants ne sont pas incomptétants, ils sont criminels et sadiques


    • Neris 15 novembre 2009 21:21

      Et vendre ainsi plus de Viagra ! n’est-ce pas.

      Ah non, ça fait partie du Grand Génocide.

      Vous êtes vraiment très grave.


  • Pierrot Pierrot 16 novembre 2009 14:34

    Article impartial qui met en évidence le niveau de 50 microgramme de bisphénol A comme niveau considéré comme dangereux.
    C’est rare sur les messages anxiogènes souvent diffusés par des journalistes mal informés.

    Dans la totalité des articles commercialisés en france, nous sommes bien en deça, me semble t-il de ce niveau.

    Malgré tout, s’il est possible de trouver un autre adjuvant à ce type de matières plastique, ne nous en passons pas ou revenons aux biberons et autres objets en verre de borosilicate.

    Bonne journée.


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