jeudi 18 août 2011 - par guylain chevrier

Affaire Bonnemaison : L’euthanasie contre l’intérêt des malades et de la société

Revoilà l’euthanasie au cœur de l’actualité. Le docteur Nicolas Bonnemaison, 50 ans, médecin attachée au service des urgences de l'hôpital de Bayonne, soupçonné d’euthanasie, a été interpellé par les enquêteurs de la police judiciaire dans le cadre de l'enquête préliminaire conduite par la PJ et mis en examen pour "empoisonnement sur personnes particulièrement vulnérables". Il a été remis en liberté ensuite sous contrôle judiciaire.

Il n’en a pas fallu plus pour que l’emballement des bons sentiments prenne le pas sur la raison, ces bons sentiments qui en maintes occasions minent la responsabilité collective de notre société et conduisent tout droit à un aveuglement passionnel. Une pétition de soutien au Docteur Nicolas Bonnemaison mise en ligne sur le web aurait déjà recueilli, nous dit-on, plus de dix mille signatures. Plusieurs centaines de membres du personnel de son hôpital lui auraient manifesté leur soutien. Dans ce contexte sous haute tension toute réflexion faisant preuve de prise de distance parait prohibée, à moins de prendre le risque, en se mettant à contre-courant, de se voir frappé immédiatement d’infamie. 

Euthanasie : des témoignages qui en disent long sur l’aveuglement des bons sentiments

On peut voir cette perte de discernement dans les commentaires des amis et internautes qui soutiennent ce médecin, dont ceux qui suivent sont des plus représentatifs : « Comment condamner un homme qui a sauvé des centaines de vies ! Ce n'est pas un criminel pour mériter la cour d'assises. Il a abrégé les souffrances de personnes âgées. Pourquoi imposer à ces malades de souffrir davantage ? M. Bonnemaison est médecin et sait ce qu'il fait. Je ne connais absolument pas ce Monsieur, mais j'espère que le tribunal ne le condamnera pas et qu'il comprendra son geste. Il a tout mon soutien. » (Site Infos Aquitaine France 3) ou encore, « (Nous) Apportons notre soutien inconditionnel au Docteur Bonnemaison qui a toujours pratiqué la médecine avec humanité, intégrité et intelligence. Par toutes ses qualités, qui devraient être inhérentes à tout médecin et équipe soignante, il respecte avant tout le patient, à qui il épargne des souffrances inutiles, et qui lui permet un départ en tout dignité. Extrait du serment d'Hippocrate : Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je remplirai mes devoirs de médecin envers tous les patients avec conscience, loyauté et intégrité ; Ne pas prolonger inutilement des souffrances des personnes condamnées. Permettre un départ digne à la personne et à son entourage. Refuser l'euthanasie aussi hypocritement c'est ne pas respecter la vie ! Signez la pétition ! » (Le Post)

Parce qu’il aurait sauvé des vies il aurait le droit d’en ôter ? Ce ne serait pas un criminel mais un homme charitable ? Mais sur quels critères réels l’internaute se fonde-t-il pour affirmer ce genre de chose et puisqu’il ne connaît pas même ce médecin, comment peut-il implicitement supposer que les personnes qu’il est censé avoir aidé de façon active à mourir le demandaient ? Dans aucun domaine on n’oserait faire preuve d’autant d’inconséquence !

Quant au second témoignage, on parle de « soutien inconditionnel » en raison des » qualités » de ce médecin et comble de toute chose on prend à témoin le serment d’Hippocrate pour lui faire dire le contraire du sens qui lui a été donné par son auteur et l’Ordre des médecins, celui de soigner et de sauver des vies avant toute autre considération, sans compter encore avec le fait d’avoir tronquer pour se donner raison ce serment tel qu’il a été établi par l’Ordre des médecins en 1996 : « Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément. » ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Serment_d'Hippocrate )

 S’il s’agit de soulager la souffrance, il ne s’agit certainement pas de l’abréger sous ce prétexte en donnant la mort, et quant à ne pas prolonger inutilement les agonies, c’est ce que la loi Leonetti en vigueur permet précisément, mais avec responsabilité. La loi permet de ne pas faire prévaloir l’acharnement thérapeutique sur une fin qui est clairement annoncée, mais pas sans certaines garanties essentielles que le vice-procureur chargé de l’affaire a rappelé : on ne peut mettre fin à la vie d’une personne que dans un cadre « extrêmement strict et notamment deux conditions : celle du consentement de la personne ou de sa famille et celle de la collégialité" qui doit réunir les avis de plusieurs médecins. Ce qui n’a nullement été respecté ici.

La loi Leonetti est le seul bon équilibre entre droit de vivre et de partir dignement, rejetant une démarche qui consiste à enlever la vie de façon active incompatible avec nos valeurs sociales. Mais que veulent donc ces gens alors, il leur en faut plus ! Effectivement, pratiquer l’euthanasie pour cet internaute, ce serait « respecter la vie », mais comment ces gens ne se rendent-ils pas compte du degré de leur incohérence et du danger de leur parti pris ?

L’euthanasie, une idéologie de la fuite en avant contre l’intérêt des malades et de la société

Défendre de façon inconditionnelle ce médecin, c’est proposer que le secret exigé entre le médecin et ses patients soit ainsi livré à l’arbitraire total de maintenir la vie ou de donner la mort, en dehors de toute garantie. On frise véritablement le délire ! C’est induire une crise de confiance entre le médecin et son patient qui détruit le sens même de l’acte médical et fait voler en éclat le serment d’Hippocrate !

En réalité, ces gens qui prennent position pour ce médecin sans rien savoir réellement des conditions dans lesquelles il pourrait avoir pratiqué l’euthanasie, bafouent les droits des personnes qui ne sont plus là pour dire si elles l’ont demandé ou pas. Ils défendent une idéologie extrêmement dangereuse derrière les bons sentiments qui s’affichent et sont le début de la destruction des limites qui justement fondent le contrat social, l’idée de faire société ensemble, la liberté de l’individu elle-même.

D’ailleurs, ces nouveaux bons samaritains devraient aussi entendre les propos d’un proche de la famille qui sont rapportés par le site « Info Aquitaine – France 3 » expliquant que ce fameux médecin en parallèle d’un parcours professionnel bien rempli, aurait eu "une vie personnelle plus sombre". « En 1987, son père, maniaco-dépressif, se suicide, un événement qui marque le fils, alors étudiant en médecine, au point qu'il est suivi psychologiquement pendant ses études. En 2010, le médecin urgentiste, qui n'a pas démenti avoir administré à plusieurs patients des substances ayant entraîné la mort, est hospitalisé plusieurs mois en maison de repos. » De façon encore plus précise, selon le Nouvel Observateur, le médecin urgentiste mis en examen revendique ouvertement l'administration de substances ayant entraîné la mort de patients âgés, alors qu'il se trouvait "seul à décider, en son âme et conscience, dans le droit fil du serment des médecins", selon les termes de son avocat, Maître Arnaud Dupin.

Si on suivait les défenseurs de ce médecin qui réclament pour lui l’impunité, il pourrait demain pratiquer l’euthanasie sur n’importe qui ! Personne n’est infaillible et la défense de la cause de l’euthanasie ne saurait soustraire quiconque à la loi et à ses responsabilités, encore moins autoriser tout et n’importe quoi, autrement dit au nom d’être médecin de pouvoir être « seul à décider, en son âme et conscience » de la vie ou de la mort de quiconque. S’il s’agit bien de cela, il doit être jugé en conséquence comme n’importe quel justiciable et répondre de ses actes, sans concession, devant la société. Tous les médecins ont sauvé des centaines de vies mais en général ne s’autorisent pas à l’euthanasie transformée en bonnes œuvres.

Un contexte idéologique en faveur de l’euthanasie en l’absence d’un véritable débat démocratique

94 % des personnes interrogées, selon un sondage commandé par le journal « Sud Ouest » et paru en octobre 2010, seraient favorables à une loi encadrant l'euthanasie. De fait, la plupart des citoyens de notre pays ignorent ce qu’est la loi Leonetti et par absence d’un véritable débat démocratique sur le sujet ce seraient les bons sentiments qui l’emporteraient ici. Il y a un vrai déficit d’information en regard du nombre de prises de position contre l’euthanasie qui passent pour négligeables derrière le brouhaha des ténors des bons sentiments qui ont le vent en poupe dès qu’ils réunissent quelques centaines voire quelques milliers de personnes à la faveur de l’écho qui leur est fait. En réalité, ici comme ailleurs c’est la majorité silencieuse qui est phagocytée.

On présente ce débat comme celui entre les modernes et les anciens, les modernes qui seraient du côté du « droit des personnes » à l’euthanasie, plutôt de gauche, et les anciens qui seraient des conservateurs emprunts de religions, et plutôt de droite. Voilà comment on tue un débat. En réalité, ce débat de société est avant tout politique et appartient à tous les citoyens, en regard d’un bien commun auquel s’articule la responsabilité collective : un sens de la santé publique au service de l’humain. C’est un débat qui dépasse les clivages politiques traditionnels comme beaucoup d’autres sujets pris en otage de fausses évidences et d’un sentimentalisme très idéologique.

La peine de mort a été abolie dans un contexte où une majorité de Français étaient pour son maintien, ce fut avant tout une décision politique majeure qui a fait progresser l’idée de civilisation, en interdisant pour une société, à quelque titre que ce soit, de prendre la vie. L’euthanasie serait un recul de civilisation de ce point de vue et rien d’autre, mais une avancée majeure du cynisme général qui plane sur les sociétés développées derrière la notion de suicide assisté, détruites de plus en plus par la multiplication des individualismes, des revendications identitaires et la logique des droits.

Les problèmes sociétaux ont capté le devant de la scène, souvent par l’entremise d’associations qui se prétendent représentatives et ne représentent le plus souvent que des minorités agissantes voire qu’elles-mêmes, par défaillance du politique qui aussi les instrumentalise. Des problèmes sociétaux individualistes, identitaires ou communautaires détachés de l’intérêt général tiennent le haut du pavé : euthanasie, légalisation du cannabis, mère porteuse, mariage gay, promotion de la « diversité » et droit à la différence, lutte contre les « violences » routières anti automobilistes, financement public des religions, écologie restrictive du « consommer moins et mieux », immigration sans frontière, intégrisme anti-OGM…, conçus comme les seuls vrais combats par abandon des grands combats collectifs qui font s’élever toute la société d’un cran dans son ensemble vers plus de progrès pour tous.

Le libéralisme se frotte les mains de toutes ces divisions et fausses routes. La logique des droits joue contre le droit, contre toute considération d’ordre collectif, les bons sentiments et la dramatisation passionnelle remplaçant tout projet politique commun, toute cohérence autour de l’idée de nation, faisant tomber au degré zéro le niveau des enjeux de société démobilisant les citoyens. Les grands-médias qui jouent leur audimat à l‘aune du niveau de l’émotion, au service du système, se rincent de cette nouvelle aubaine pour en rajouter une couche, avec un cynisme sans retenue. 

Voilà ce qui fait symptôme, avec l’avènement de l’individualisme dans le domaine du traitement de la santé où il n’est plus question que de donner au patient un nouveau « droit » de décider de sa vie et de sa mort ou au médecin qui l’exerce pour lui, comme s’il ne revenait pas à la société d’en fixer les limites collectives en protégeant d’abord le droit de vivre. C’est tout le contraire du sens que la société donne à la protection sociale et à la santé publique que d’induire la possibilité pour un médecin d’user du droit d’ôter la vie au nom de la loi et sans avoir à en référer à personne.

Un risque de rapport litigieux entre le personnel médical et les soignés par faute d’euthanasie

Par-delà le cas du Docteur Bonnemaison, se rend-t-on compte de la gravité de la chose et du Rubicon que l’on dépasserait ici, des risques de glissades que cela impliquerait. « L’enfer est pavé de bonnes intentions » dit l’adage ! Mais les personnels de santé pas plus que les autres ne sont à l’abri de difficultés pouvant altérer leur discernement, qui interviennent à domicile, dans une relation où il n’existe aucune interface, aucun filtrage. 

Aller dans ce sens ce serait nourrir un rapport litigieux entre patients et personnels médicaux, nuisible aux missions si essentielles de ces derniers. Sans compter avec ceux qui se sentent pousser des ailes à l’idée de jouer au sauveur suprême et verraient dans la carrière médicale la possibilité de réaliser leur désir non sans risques pour ceux qui attendent des soins.

Voilà l’avis d’un internaute plus éclairé que les précédents s’exprimant sur le site du Nouvel Observateur : « Passons sur ce médecin, qui serait lui-même dans une situation temporaire de vulnérabilité selon les premiers résultats de l'enquête. Je ne comprends pas la logique de ces pétitions, j'hésite entre l'écœurement et l'effroi. La maladie d'Alzheimer ne procure pas de souffrances, mais principalement une perte de mémoire qui ne diminue pas l'affectivité de la personne. De quel droit des proches décideraient-ils de la mort sans le consentement éclairé du patient ? Pour des raisons pratiques ? Pour leurs propres faiblesses morales et matérielles ? Qui souffre et fait preuve d'indignité ? J'ajoute plus grave : les professionnels de santé n'ont plus l'éthique et l'exception intellectuelle suffisantes pour participer à pareille décision. Voudrions-nous un jour devenir victimes, nous ou nos proches, éventuellement même suite un accident qui nous affecte seulement physiquement ou à une pathologie qui ne détruise pas notre conscience, de leur idéologie ? »

Si on ne veut pas que les personnels de santé soient déconsidérés par cette idéologie de l’euthanasie, il faudrait qu’ils réagissent vite au lieu de manifester pour certains leur soutien à ce médecin, car c’est une perte de confiance dans la profession elle-même qui risque de surgir derrière ce débat tronqué et ces bons sentiments en faveur d’un droit de tuer par secret médical interposé.

A vouloir garantir le droit de mourir par euthanasie on en arrive à nier les droits du malade. La science doit être au-dessus de cela et rester en matière de santé une grande référence de responsabilité et ne pas se laisser entraîner dans ce n’importe quoi qui est contraire à l’idée de progrès.

La solidarité intergénérationnelle pour lutter contre la perte du désir de vivre face à la maladie

Pourquoi tous ces gens s’enflamment-ils avec une telle passion pour cette cause et cent fois moins pour toutes ces personnes âgées isolées et vulnérables, sujettes à la maladie, qui se multiplient dans notre société et ont besoin de soutien. En matière d’assistance aux personnes très âgées souvent moralement très vulnérables se trouvant en difficulté et pouvant, par absence de lien social, par isolement déprimer et ne plus tenir à la vie, il faudrait surtout réaffirmer toute la solidarité de notre société.

L’isolement constitue une nouvelle forme majeure d’exclusion qui envahit notre société et la démoralise, touchant en particulier les personnes âgées et spécialement les plus pauvres d’entre elles maintenues à domicile tout en étant dépendantes, au point qu’elles y perdent parfois le goût à la vie, qu’elles ne se défendent plus face au vieillissement, à la maladie. C’est une grande question sociale !

Voilà une grande cause à défendre autrement plus tangible et essentielle pour ceux qui sont en recherche de générosité et de bons sentiments. Ce serait une façon de vaincre un sentiment d’abandon qui peut conduire à ne plus vouloir vivre, et lutter contre le cynisme grandissant de cette société où on pense d’abord à faire mourir avant de prendre toutes les garanties pour aider à vivre dans la solidarité avec les autres.

Guylain Chevrier



39 réactions


  • concorde 18 août 2011 11:01

    Parler de malades qui «  souffrent atrocement  » est en soi un aveu d’incompétence. La médecine nous permet TOUJOURS, sans exception aucune, de calmer les souffrances de ceux qui sont en en fin de vie, avec des médicaments qui soulagent, parfois abrègent la survie, mais sans tuer brutalement.

    La médecine ne permet pas hélas de soulager la souffrance des soignants et de l’entourage des patients face à un défaut d’effectifs. Alors le risque de vouloir se débarrasser de patients encombrants dans un service confronté à un manque de place serait grand pour un médecin urgentiste.

    Avant de juger, attendons les résultats de l’enquête, mais dors et déjà dans ce cas on parle de Norcuron  : un médicament qui curarise les patients en les faisant mourir par étouffement en paralysant les muscles respiratoires, tout en les laissant en état de conscience. On ne peut donc parler «  d’euthanasie  » qui veut dire une mort agréable.

    On ne reproche pas a ce très bon médecin par ailleurs d’avoir fait de l’euthanasie, mais de l’avoir fait de façon active et sans concertation avec d’autres médecins et avec les familles telles que l’excellente loi Leonetti le prévoit.

    Si un médecin de famille ou un spécialiste qui suit un patient depuis des années et qui connaît sa famille peut être en mesure d’estimer quel serait les souhaits du patient et de ses proches, il en est certainement pas ainsi pour un médecin urgentiste qui souvent rencontre le patient pour la première fois et qui n’a d’autre source d’information que des lettres d’introduction ou un épais dossier dont il est difficile d’extraire les informations utiles à une telle décision .


    Si en fin de vie nous serions heureux qu’une concertation pluridisciplinaire qui inclut nos familles décide de notre sort, aucun d’entre nous ne souhaiterait qu’un qu’un médecin qui se croit omniscient et tout puissant, décide de lui-même quand et comment il mettrait fin à nos vies par souci d’économie de santé ou selon les besoins du services.


    • foufouille foufouille 18 août 2011 13:47

      concorde a jamais du etre tres malade
      les medocs qui marchent pas, y en a une tonne
       


    • Marc Bruxman 18 août 2011 13:58

      Et bien tu ira expliquer ca à un vieux qui souffre du cancer, qui se retrouve avec un tuyeau dans l’oeusophage pour le nourrir, un tuyeau dans le trou du cul pour chier, qui ne peut plus bouger de son lit et qui dégeulle réguliérement car son foie est pourri.

      Non la médecine ne peut pas tout tout le temps. La vie que l’on prolonge artificiellement avec de tels moyens ne sert à rien si ce n’est à engraisser le secteur médical.


    • PapySkoot 18 août 2011 14:11

      Quel beau choix que d’avoir à choisir entre souffrir et s’abrutir de médicament au point d’être comateux et de ne plus reconnaitre son entourage. Voila un beau programme que vous nous proposez la :)
       
      A croire que vous n’avez jamais mis les pieds dans un hopital pour croire que toutes les souffrances sont évitables. C’est loin TRES loin d’être le cas. Ou alors à dose massive et mortelle de morphine ce qui revient exactement à l’euthanasie.

      Cordialement


    • foufouille foufouille 18 août 2011 14:20

      "Et bien tu ira expliquer ca à un vieux qui souffre du cancer, qui se retrouve avec un tuyeau dans l’oeusophage pour le nourrir, un tuyeau dans le trou du cul pour chier, qui ne peut plus bouger de son lit et qui dégeulle réguliérement car son foie est pourri."
      pauvre petit
      il a une chance de survivre au moins


  • Le Yeti Le Yeti 18 août 2011 13:46

    Politiquement, l’euthanasie ne passera jamais ...
    Si on légalise le zigouillage des fossiles ineptes qui va gouverner ?
     smiley


  • Marc Bruxman 18 août 2011 13:55

    On voit que c’est les JMJ en ce moment ! ! !

    Il faut justement une vraie loie qui encadre l’euthanasie et pas l’hypocrite loie Léonetti !

    Quand ton chien est malade et que tu le fais piquer, tu dis que tu fais preuve d’humanité ? Pourquoi alors ne pas le tolérer pour Mamie qui souffre, qui va de toute façon y passer sous peu et pour qui les quelques heures qui restent vont de toute façon être horribles ?

    A part les vendeurs de médicaments et d’équipements médicaux, le délire des soins palliatifs ne régle rien.


    • foufouille foufouille 18 août 2011 14:19

      dis plutot que tu as aucune volonte
      tu as du reussir a coup de piston
      on est pas obliger de piquer son chien si on a les moyens
      tant qu’on est vivant on est pas mort


    • Firenza 18 août 2011 19:13

      Piquer Mamie comme on pique son chien, de mieux en mieux les arguments des pro euthanasie !

      Ce qui est indigne c’est d’accepter une telle regression civilisationnelle...


  • guylain chevrier guylain chevrier 18 août 2011 14:53

    Dans ce débat, la difficulté vient de la capacité à élever le débat au niveau d’un enjeu de société et non d’un simple aménagement d’une loi pour faire mieux ou moins ben. Une société qui s’autorise à donner la mort par procuration de façon active, par des médecins ou autres, voire des infirmières c’est tout simplement ouvrir une boite de Pandore aux conséquences incalculables, sous prétexte de mourir dans la dignité, une formule creuse qui veut tout dire et rien dire. Conséquences incalculables non seulement en termes de garanties pour le patient de ne pas se voir écouter sa vie de façon prématurée : un cancéreux qui est alité dans des conditions très difficiles peut parfaitement après une rémission de la maladie se voir reprendre une vie normale, c’est un cas largement connu ; si on lui donnait la mort pendant son traitement à l’hopital sous prétexte qu’il a des tuyaux partout, on ferait remonter le taux de décès par cancer et on multiplierait ce qui ne serait rien d’autre que des crimes en se donnant bonne conscience. D’autre part, cela touche à nos valeurs collectives en fragilisant le sens même que l’on donne à l’idée de vivre ensemble en société, en justifiant de généraliser un principe à haut risque qui donne la primeur à un assassinat sous contrôle en regard du sens de progrès donné jusqu’alors à la santé publique, à la portection sociale. C’est le cynisme généralisé de notre société qui y gagnerait, les inutiles qui souffrent n’auraient qu’à bien se tenir...


    • yvesduc 18 août 2011 21:46
      Vous caricaturez... Personne ne parle de rendre l’euthanasie obligatoire ! (sic)

      Quant à la boîte de Pandore, elle est déjà ouverte : ça s’appelle l’armée, la légitime défense, etc. Dans le monde médical, il peut arriver qu’on doive choisir entre sauver la mère et l’enfant, ou que la séparation de siamois non viables permette de sauver l’un des deux. Le serment d’Hippocrate (« Je ne provoquerai jamais la mort délibérément ») n’est pas à prendre au pied de la lettre.

  • Ptetmai 18 août 2011 16:12


    Dites nous d’abord clairement, Monsieur Chevrier, quelles sont vos options philosophiques. Et ça fera déjà un peu avancer le débat.

    Refusez-vous ce droit à une personne qui demande qu’on l’ « endorme » ?

    Dans le cas d’Alzheimer ça se discute effectivement et ça entretient des emplois.

    Mais .....

    A la limite peu importe la personnalité de M. Bonnemaison : il a offert une utile occasion de reposer le débat si possible sereinement et sans passion. 

     


  • ykpaiha ykpaiha 18 août 2011 19:53

    Ce qui est effrayant dans l’euthanasie, c’est justement de vouloir en faire une loi.
    Loi derriere laquelle la conscience tranquile du bien-fondé viendrait se substutuer a la conscience la vraie, celle qui fait de nous des etres humains.
    J’ai en mémoire et en scrarifications l’acharmement avec lequel des etres sensibles ont a mon corps défendant ajouté 30 années de vie supplémentaires, ce qui ne serait rien au regard des souffrances et de ma petite personne, mais aussi ajouté des voies térapeuthiques dont ont bénéficiés ensuite des dizaines voire des milliers de malades.

    Si une loi eut existé quel eu été ce destin ? Je ne saurait le dire, mais ce dont je suis convaincu par contre c’est les évolutions désastreuses que la mise en place d’une legislation va engendrer.

    Il suffit de regarder ou les grandes avancées sociales ont conduit apres avoir été gravées dans le marbre elles ont toutes étés dévoyées afin de complaire aux gropuscule agissants, jusqu’a ne sauvegarder plus rien et personne et devenir scandaleuses dans leur jusqu’au boutisme.

    Non vouloir parler en lieu et place de ceux qui vivent leur souffrance s’est aussi leur arracher ce qu(il leur reste d’humanité.

    Me vient en mémoire une phrase de Pascal dans ses pensées :

    L’homme n’est ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l’ange fait la bête."

    • Defrance Defrance 18 août 2011 21:33

       En faire une loi, c’est ouvrir la porte aux abus .

       Les médecins sont normalement aptes a juger ce qu’il doit faire, soigner, arrêter de soigner, calmer la souffrance qui entraine de toute façon la mort ! ( je l’ai vécu pour quelqu’un de très proches )  ?

       La loi ne servira que de paravent !


  • yvesduc 18 août 2011 21:43
    Vous mélangez tout : euthanasie, libéralisme, homosexualité... Et vous attribuez, en faisant semblant (exprès ?) de ne pas comprendre, aux partisans du docteur Bonnemaison de vouloir une euthanasie sauvage, sans encadrement (mais où avez-vous vu ça ?).

    Sur le fond du problème, vous n’avez pas d’autre solution que la « solidarité ». Mais quelle « solidarité » attendre d’une personne qui se complaît dans le spectacle d’un mourant ? Une telle personne est plus probablement froide, insensible et sans compassion. Le genre à errer sur les champs de bataille en examinant froidement les cadavres...

    Si votre « solidarité » ne se traduit pas par une amélioration concrète de la situation de la personne âgée ou de sa famille, ce n’est qu’un vain mot. Vous êtes impuissant à la traduire en actes. Vous refusez les solutions.

    En face, des solutions concrètes sont proposées. Le malade, la famille et l’équipe médicale doivent décider conjointement du moment du départ. Je trouve hallucinant que vous vous ingériez ainsi dans la vie de gens que vous ne connaissez pas, et dont ignorez la situation médicale. Que diriez-vous si la loi instituait une euthanasie obligatoire ? Vous ôtait la maîtrise de votre fin de vie ?

    Vous êtes dans le dogme. Vous en avez le droit mais affichez-le clairement, au lieu de le dire à demi-mot dans votre commentaire de 14h53 et de vous réclamer de sentiments de solidarité, que l’on a bien du mal à voir dans la mesure où vous n’avez aucune solution concrète...

    En tout cas merci d’avoir attiré mon attention, j’ai signé la pétition.

    • ykpaiha ykpaiha 19 août 2011 00:07

      Personnelement j’ai un doute et dans mon esprit l"affaire du bon docteur Bonnemaison, n’a pas grand chose a voir avec l’accompagnement de fin de vie mais plutot d’une ethanasie ’de cheval’
      Maintenant libfre de faire jouer la corde sensible en essayant de rameuter les gogos prompt a parler de modernisme dans une affaire bien sordide.
      Permettez aussi que certain soient outragés par ce modernisme la et ne veulent pas etre décrit comme compationel mais bel et bien humain.

      Pour rappel et bien savoir pour quoi vous avez signé beatement il a administré un succédané de curare tuant lentement par étouffement ses victimes qui sont mort par la la paralysie des muscles respiratoires.

      J’espere au moins qu’il soit resté au chevet des agonisants, ce qui a du etre d’une profonde jouissance tant le calvaire a du etre a la hauteur du discours des pro eythanasie....effrayant !!!

      Mais pardon je m’enflamme, je devrais dire a la hauteur de l’humanité due a des personnes en grande détresse...
      .


    • yvesduc 20 août 2011 08:33

      Vous déplorez une mise à mort cruelle de quelques minutes mais quand ça dure des semaines ou des mois, pas de problème ?


  • gazatouslesetages gazatouslesetages 18 août 2011 23:22

    bravo pour l’article.
    ça change des pro-euthanasie qui arrivent - par magie- à jauger que le malade en « fin de vie » souhaite sa propre disparition..
    la loi Leonetti est - pour une fois- assez bien foutue..


    • lolotte 19 août 2011 13:54

      Ca n’est pas de la magie non... Lorsque c’est votre père (ce qui est mon cas) vous n’avez pas franchement besoin de traducteur..
      Quand votre père vous regarde, qu’il pleure, qu’il vous dit en pleurant « regardes ce que je suis devenu ».. qu’il ne supporte ni la situation, ni la maladie, ni les souffrances qui vont avec... non, ca n’est pas de la magie.. c’est de l’amour
      Quand vous lavez votre père incontinent, hospitalisé à la maison pour ces derniers moments, et que vous le regardez, impuissante, essayer d’aspirer quelques goulées d’air... ca non plus ca n’est pas de la magie...
      Mon père n’en pouvait plus.. point.
      Personnellement, je l’aimais bcp trop pour le laisser subir ca sans broncher
      j’ai pris la décision..... et mon père est mort dans son sommeil.. tranquillement
      mettez-vous deux secondes à notre place....qu’auriez-vous fait ?


  • docdory docdory 19 août 2011 10:13

    @ Guylain Chevrier

    Bravo pour cet article humaniste qui est une bouffée d’oxygène dans la tempête médiatique pro-euthanasie.
    J’ajoute que, exerçant la médecine générale depuis 1986, je n’ai jamais eu un seul cas de patient, cancéreux au dernier stade, ou autres maladies mortelles, pour lequel des thérapeutiques antalgiques bien conduites aient échoué à le soulager de ses souffrances, surtout qu’existent depuis déjà un certain nombre d’années des patchs analgésiques très puissants ( durogésic ) qui peuvent soulager même les pires douleurs chez les patients qui ne peuvent plus avaler de morphine.
    Il peut arriver que ces traitements antalgiques, sur des patients très affaiblis, accélèrent de quelques jours ou heures l’issue fatale, en raison de leurs effets secondaires, mais ceci n’a rien à voir avec le fait de faire délibérément une injection volontairement létale.
    Je vous recommande à ce sujet la lecture du dernier roman de Michel Houellebecq ( la carte et le territoire ) , roman dans lequel un chapitre extrêmement fort est l’une des condamnations les plus virulentes de la pratique légalisée de l’euthanasie active.
    Il y avait eu il y a un an ou deux un reportage télévisé fait en Suisse, ou l’on assistait à la mise à mort à domicile par un personnel spécialisé qui venait lui apporter sa « potion de mort », d’un malade qui tenait encore parfaitement debout et avait gardé toute sa lucidité. J’avoue avoir éprouvé un malaise et un dégoût profond à la vue de ce reportage.
    S’il voulait en finir nettement avant l’heure, il n’avait qu’à se suicider , et non pas demander à la société de le faire à sa place. Tout cancéreux au dernier stade possède dans son armoire à pharmacie de quoi en finir rapidement et sans douleur, il n’a pas à demander à des « fonctionnaires de la mort » de venir le liquider très nettement avant son heure.

    • Taverne Taverne 19 août 2011 10:21

      « Bravo pour cet article humaniste qui est une bouffée d’oxygène dans la tempête médiatique pro-euthanasie. » Voilà une phrase bien révélatrice de la pensée de son auteur : l’humanisme ne peut-être que du côté des opposants à l’euthanasie, quelles que soient leurs motivations (et certaines sont purement idéologiques...).

      Or, il y a des gens (pas des humanistes, donc des diables, des monstres : vade retro ! :->) qui pensent qu’il n’est pas humain d’obliger des gens à se suicider dans des conditions terribles au lieu de les aider, ou encore qu’il n’est pas normal de s’acharner pour se servir des patients comme cobayes ou de les maintenir en vie par des moyens artificiels contre leur gré.


    • docdory docdory 19 août 2011 11:20

      @ Taverne 

      Ne soyez pas si méprisant. Etre contre l’euthanasie active ne signifie pas être pour l’acharnement thérapeutique.
      En grec , euthanasie veut dire « bonne mort » .
      La médecine a suffisamment de moyens à sa disposition, comme je l’explique plus haut, pour éviter les douleurs aux patients en fin de vie. Le médecin n’a pas à se transformer en administrateur de potion mortelle. Ce n’est pas son métier, et une société humaniste ne peut pas envisager que ce soit le métier de qui que ce soit .


    • lolotte 19 août 2011 14:23

      se suicider n’est pas donné à tout le monde cher doc.. et il y a tjours la peur de se louper, et de finir dans un état encotre pire qu’avant
      Je remercie le médecin qui a euthanasié mon père (petite anesthésie dont on savait qu’elle lui serait fatale)
      mon père ne pouvait plus le faire lui même.. et je n’aurai pas pu, moi, lui donner la mort
      la vérité.. c’est qu mon père n’en pouvait plus.. il etait condamné, le savait, et ne voyait pas l’interet d’une lente agonie douloureuse du fond de son lit..
      Continuer a vire dans cet état ? Mais pourquoi ???????
      Le fait que ce soit un médecin qui lui donne la mort avait ca de rassurant : nous savions tous que papa ne souffrirait pas... et en effet.. il s’est juste endormi, sous controle médical....
      MM si ca peut paraitre incroyable, nous avons été soulagés...... Infiniment triste oui, nous venions de perdre notre petit papa.. mais soulagés qu’il soit parti ainsi.....
      Mourir fait partie de la vie..... mais si cette mort peut etre rendue plus douce.. pourquoi s’en priver ???
      Pour moi cet acte a été un ultime geste d’amour


    • foufouille foufouille 19 août 2011 15:09

      http://www.rue89.com/2008/03/28/un-nouveau-kit-euthanasie-cree-lemoi-en-suisse
      bientot, on verra les pubs a la tele
      vous etes chomeurs ou assiste ?
      libercare TM a une solution


  • lolotte 19 août 2011 13:37

    Cher monsieur....
    Avez-vous déjà été confronté a une telle situation ? A vous lire, je ne crois pas
    Mon petit papa a été euthanasié. Il etait en phase terminale d’un cancer du poumon, qui s’etait étendu au cerveau.
    La morphine ne faisait presque plus effet..
    Il peinait a respirer (nous inspirons environ toutes les 3 secondes).. imaginez-vous à sa place.. a chercher votre souffle toutes les 3 secondes
    Il etait perclu de douleur, ne pouvait plus rien faire seul
    J’entends vos arguments.. je pense que vous mélangez tout. Alors répondez à cette simple question..
    Si votre père, votre mère, votre soeur, votre femme, ou bien l’un de vos enfants, se retrouve cloué au fond d’un lit, incontinent, (Souffrance morale) perclu de douleur, (souffrance physique), épuisé, attendant juste que ca s’arrette.
    Maintenant imaginez également que vous ne pouvez mm pas le toucher, tellement il souffre.. imaginez son regard brulant de douleur vous regarder, et vous dire qu’il n’en peut plus, qu’il veut partir.
    Oh il va mourir oui.. il est condamné.. quand ? a ca... ca peut prendre des mois... des mois de souffrance, pour lui, mais aussi detresse morale de ceux qui l’aiment et ne peuvent le soulager

    A cette personne, donc : pensez vous réellement le regarder droit dans les yeux, en lui disant qu’on ne peut rien faire pour lui ? Que lui donner la mort ne se ferait pas ? Pensez-vous réellement etre capable de soutenir son regard sans broncher ?
    Pourriez-vous lui dire a ce moment là que l’euthanasie n’est pas une solution humaine ?

    HJe vais vous dire : ils ont endormi mon père, et ensuite.. il a juste cessé de respirer
    il est mort tranquillement, dans le coma.. il n’a rien senti.. et a cessé de souffrir pour rien...
    Je remercie chauqe jour le médecin qui a permis à mon père de partir de cette facon là.. d’avoir interrompue sa lente agonie effroyablement douloureuse...
    Vos petites paroles sont bien gentilles.... mais avant d’avoir des idées bien tranchées... encore faut-il savoir de quoi on parle
    allez faire un tour dans un service palliatif.. écoutes les cris etranglés de ceux qui souffrent en vain.. puisque la mort est de tt facon au bout
    allez voir cher monsieur..
    Et on en reparlera

    Et là je ne parle pas de responsabilité envers la société.. je vous parle de cas concrets, pas d’idéologie....
    Je vous parle d’amour, de respect d’autrui... je vous parle d’humanité


    • jaja jaja 19 août 2011 14:48

      Lolotte, j’ai vécu la même chose que vous avec ma mère.Je n’ai pas envie de m’étaler sur ce sujet, douloureux pour moi, d’autant plus que vous avez tout dit..... Même sentiment de « soulagement » pour nous tous lorsque ma mère est partie après avoir tant souffert....


    • docdory docdory 19 août 2011 15:07

      @ Jaja et Lolotte

      Comme je l’ai dit, l’euthanasie active est inutile s’il y a des soins palliatifs de bonne qualité.
      Il est clair que les soins palliatifs, ça vaut bien plus cher qu’une injection létale, et que l’intérêt des boursiers, des financiers et de l’oligarchie européenne est qu’on remplace les soins palliatifs par l’euthanasie.
       C’est dans la triste logique de l’ultra-libéralisme : l’économie vaut dans cette pensée politiquement correcte toujours mieux que tous les principes qui fondent la civilisation.
      On commence par les grands malades, puis on continue par les handicapés mentaux , les infirmes etc ... Ça a déjà été fait dans d’autres temps, en tant que citoyen, et en tant que médecin, je n’ai pas envie de revenir à ce genre de pratiques...

    • foufouille foufouille 19 août 2011 15:11

      ensuite les accidentes de la circulation
      « on a peu chance de le sauver. pensez y »
      « les banques de sang sont vides »


    • jaja jaja 19 août 2011 15:16

      Doc, pour ma mère (cancer) le médecin s’attendait sous peu à la rupture d’une artère d’où flot de sang. Elle était sous morphine (appareil) et totalement inconsciente, sa mort attendue d’ici quelques heures ou jours. Plus aucun espoir....
      Ce serait à refaire je demanderai la même chose au médecin.....


    • lolotte 19 août 2011 15:32

      Je ne vous parle pas de fric, de cout pour la société moi....
      Je vous parle de qqn qui vit une souffrance extreme

      Si vous pensez que dans ces moments là on a pensé au pognon !
      N’importe quoi !


    • foufouille foufouille 19 août 2011 16:37

      @ jaja
      il y a toujours un espoir
      une artere, ca se repare


  • Kata 19 août 2011 14:45

    Comme le dit Doctory : « Le médecin n’a pas à se transformer en administrateur de potion mortelle. Ce n’est pas son métier, et une société humaniste ne peut pas envisager que ce soit le métier de qui que ce soit . » Ceci d’autant que le serment originel d’Hippocrate est sans ambiguité de ce point de vue, extrait :« Je dirigerai le régime des malades à leur avantage, suivant mes forces et mon jugement, et je m’abstiendrai de tout mal et de toute injustice. Je ne remettrai à personne du poison, si on m’en demande, ni ne prendrai l’initiative d’une pareille suggestion."...

    Il faudrait avoir à l’esprit que ce serment est clairement un acte à dimension d’engagement social sous une forme de conscience qui a à voir avec la responsabilité collective et un contrat plus général avec la communauté de biens, dont les médecins constituent l’une des parties, ce n’est pas l’autorisation à exercer de façon personnelle et discrétionnaire une activité qui touche directement à la question de la vie et de la mort. La médecine est une science issue de l’histoire humaine pour la prolonger, pour en améliorer la condition générale, pas pour envoyer des gens au cimetière. Même le métier de soldat n’implique pas pour un Etat le droit d’envoyer le moindre homme en uniforme à son service à une mort certaine, même si c’est son métier d’en courir le risque, ce serait jugé comme un crime. Aucune société ne doit s’autoriser le droit de donner la mort. On droit trouver d’autres moyens d’exorciser notre peur de la vie ou d’une destinée promise contre laquelle on ne peut rien : un jour de devoir mourir.


  • guylain chevrier guylain chevrier 19 août 2011 15:15

    Chère Lolotte, savez-vous que c’est la loi Leonetti qui a permis aux médecins qui ont laissé partir votre père de cette façon dans son sommeil de le faire, par une absence d’intervention, c’est-à-dire en interrompant tout acharnement thérapeutique. C’est tout autre chose que de pratiquer l’euthanasie active, c’est-à-dire de provoquer la mort et d’autoriser quiconque de façon discrétionnaire sous prétexte qu’il est médecin à le faire dans le cadre du secret professionnel, c’est donner un permis de tuer et il y a des fous partout qui mettraient un terme à des vies de façon prématurée en dehors dre tout contrôle si on le laissait faire, en tuant des gens qui nous sont chers au lieu de les guérir... Il faut avoir donc ici raison gardée !

    S’il n’est pas nécessaire de fumer pour savoir que cela est mauvais pour la santé, pas plus d’avoir vu mourir qui que ce soit à l’hôpital pour avoir un regard éclairé sur l’euthanasie, je dirais même que la position de victime est souvent la moins bonne pour juger, ceux qui perdent un être cher pas un crime sont en général pour la peine de mort et nous feraient revenir si on les suivaient à la logique « d’oeil pour oeil dent pour dent » et au lynchage, ceci étant, il se trouve que j’ai eu un de mes êtres les plus chers et proches dans cette situation et après un AVC, qui lui avait fait perdre l’essentiel de ses facultés dont une conscience extrêmement altérée, la décision a été prise avec le corps médical et ma famille de ne pas prolonger cette souffrance inutile et cette personne qui reste dans ma mémoire et mon coeur est partie doucement dans son sommeil par abandon de ce qui la maintenait artificiellement en vie depuis déjà une large semaine. Cela s’est fait selon un protocole légal et responsable, avec une décision collégiale autant du côté de l’équipe médicale que de ma famille, grâce à la loi Leonetti et un système de la santé responsable, des personnels admirables.

    Je suis contre tout arbitraire donné en la matière au moindre médecin opérant des crimes par une action personnelle et active à donner la mort à des personnes prétendument à l’agonie. Il faut des garde-fous et de la responsabilité et ne pas céder à l’émotion sous prétexte d’abréger des souffrances en se trompant de sens des choses et de combat, chère madame ! Soyez moins présomptiueuse à l’avenir avec vos interlocuteurs, car je sais donc à double titre de quoi je parle. Bien à vous, l’auteur.


    • lolotte 19 août 2011 15:30

      Cher monsieur
      Que nenni...... c’est une injection volontaire d’anesthésiant (Fatale dans l’etat dans lequel il se trouvait) qui a provoqué sa mort.....
      Quand à son « prétendu » état, il s’agissait d’un cancer du poumon, phase terminale, en voie de génralisation (etendu déjà au cerveau) doublé d’une scépticémie.....
      je crois que je sais exactement de quoi je parle également......


  • lolotte 19 août 2011 16:04

    et je reste persuadée, bien au contraire, que tant qu’on a pas vécu ce genre de situation, on ne peux pas comprendre.
    Personne n’est préparé a affronter ca..
    Lorsque le médecin vient vous voir, que vous avez 5 minutes pour prendre une décision, car la situation est critique, que vous tenez la vie de qqn dans vos mains.. ca n’est pas simple...
    On ne pense pas a la société, ni au fric.. On ne pense qu’a l’etre aimé, à son bien être....
    Personnellement, le jour où ce sera mon tour, j’espère tomber sur un DR Bonnemaison..... Je ne vois pas l’utilité d’agoniser dans son pieu.. pour rien
    Personne n’a envie de vivre ca...


    • foufouille foufouille 19 août 2011 16:40

      5 min ?
      perso, j’etais dans le lit
      et on pouvait rien non plus
      avec ses lois, ton docteur achevera les accidentes


  • guylain chevrier guylain chevrier 20 août 2011 12:48

    A Alchimie et à Lolotte : Pardon, mais encore une fois, la loi Leonetti encadre avec des « garde-fou » une pratique déjà à hauts risques, et vous êtes pour laisser un médecin décider tout seul de la vie et de la mort de qui bon lui semble. Mais n’est-ce pas contraire à la liberté, à la démocratie, accepteriez-vous de donner un tel pouvoir dans un autre domaine à qui que ce soit sans crier au dictateur, au fascisme ? Il y a une totale inconséquence dans le soutien à ce médecin qui a décidé tout seul dans son coin de donner la mort à des personnes dont on n’a aucune preuve de leur demande de mourir et dont les familles ont été tenu à l’écart.

    Les actes revendiqués par ce médecin sont dans ces conditions criminels, ni plus ni moins.

    Le soutenir c’est faire preuve d’opportunisme idéologique pour faire avancer une cause sans se soucier le moins du monde des conséquences, montrant justement le danger de ceux dont l’émotion remplace toute raison, qui veulent qu’on instaure en France le suicide assisté et l’euthanasie active. 

    Si nous voulons être gouvernés par la raison et non les pulsions des uns ou des autres, il y a lieu de dénoncer cette offensive idéologique dangereuse pour notre démocratie.

    PS : au lieu de toujours répondre en opposant l’émotion ou la souffrance à l’argumentation, répondez donc sur le contenu au lieu de toujours opposer le ressenti sans jamais allez au fond des questions.

     


  • nicolas64 24 septembre 2011 10:36

    De plus vous parlez de suicide assisté, mais qui a parler de ca ? on parle de droit de mourir, et en voulant ne pas autorisé vous ne respectez pas vous même ce que vous dites, vous dites que l’on a pas le droit de choisir la mort de quelqu’un mais vous croyez que vous vous avez le droit de choisir de faire souffrir mentalement une personne (mentalement car physiquement on peut soulager la souffrance mais pas l’arrêter...), vous ceux qui est contre l’euthanasie, vous est en gros des charlatants qui torture des gens... Et Docdory, me dites pas que chez certains medecin, l’argent ne prime pas sur les patient, quand on voit comment certain d’entre vous bosser et traitez vos patient on se demane pourquoi vous avez fait ce métier ..


  • concorde 21 octobre 2011 18:05

    L’euthanasie dans ce dossier est l’arbre qui cache la forêt.

    Le docteur Bonnemaison est au minimum coupable d’actes médicaux sans consentement, ce qui revient à des coups et blessures volontaires ayant entrainé la mort.

    Hors l’urgence absolue, quelles que soient les motivations d’un médecin, tout acte médical s’inscrit obligatoirement dans un contexte de consentement éclairé qui fait que le malade devient acteur de cette décision puisqu’il prend avec le professionnel de santé et compte tenu des informations et préconisations qu’il lui fournit, toute décision concernant sa santé (Code de Santé publique L. 1111-4). Lorsque le patient est incapable de donner son consentement, c’est celui de son entourage qui doit être recherché.

    L’Article 36 du code de déontologie médicale (article R.4127-36 du code de la santé publique) précise  : Le consentement de la personne examinée ou soignée doit être recherché dans tous les cas. Lorsque le malade, en état d’exprimer sa volonté, refuse les investigations ou le traitement proposés, le médecin doit respecter ce refus après avoir informé le malade de ses conséquences. Si le malade est hors d’état d’exprimer sa volonté, le médecin ne peut intervenir sans que ses proches aient été prévenus et informés, sauf urgence ou impossibilité. Les obligations du médecin à l’égard du patient lorsque celui-ci est un mineur ou un majeur protégé sont définies à l’article 42 .

    Le consentement peut être écrit ou verbal, mais doit être libre et éclairé ; Il appartient au médecin et/ou à l’établissement de soins de rapporter la preuve de la bonne information (Cour de cassation 25/2/97). Cette preuve est libre (Cour de cassation 14/10/97) mais en pratique l’écrit est le moyen le plus évident de rapporter cette preuve. Par suite, la charge de cette preuve a été restreinte par un arrêt de la Cour de cassation du 27 mai 1998 aux « risques graves des investigations ou soins. »

    Il n’y avait aucune urgence à abréger la vie de ces patients et il existait une multitude de moyens pour soulager leurs souffrances sans pour autant leur donner la mort.

    Si les gestes en question sont prétendus être des actes de compassion et de soin, il appartennait au médecin de produire la preuve du consentement des patients ou de leurs familles ; A défaut de preuve de consentement du patient ou de sa famille, le médecin doit être poursuivi de coups et blessures volontaires ayant entrainé la mort, AVEC l’intention de la donner (assassinat).


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