samedi 2 novembre 2019 - par Pascale Mottura

Affaire Coatalem « La part du fils ». Lettre ouverte au Président de la République Française

Ce texte est une riposte à la réponse masquée, sous la plume de Jérome Garcin, à mon article « La part du fils pour les nuls », lequel Garcin écrit  : « l’écrivain impose à l’Histoire la loi de la littérature ».

Où j’interroge le Président de la République sur les outils législatifs dont dispose l’Etat pour sanctionner une publication préjudiciable au devoir de mémoire et de vérité.

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Monsieur le Président de la République,

Le livre La part du fils de Jean-Luc Coatalem, paru chez Stock, figure dans les sélections finales des prix Goncourt et Renaudot 2019, dont les résultats seront annoncés lundi 4 novembre. Par ailleurs, il est en lice pour le Goncourt et le Renaudot des lycéens.

Le grand-père de Jean-Luc Coatalem, mort en déportation en 1944, y est décrit comme un Résistant valeureux, « terroriste », traité comme tel par la Gestapo, ce qui est loin d’être la vérité, cet homme n’ayant même pas eu droit au titre de déporté Résistant.

Je conteste ce livre à la forme insidieuse et au fond mystificateur dénaturant la juste histoire de la Résistance. Portée par mon devoir de mémoire, je me suis exprimée à ce propos dans deux articles successifs :

« La Résistance à l’oubli », publié le 28 septembre dernier par la revue l’Inactuelle :

https://linactuelle.fr/index.php/2019/09/28/resistance-oubli-pascale-mottura/

« La part du fils pour les nuls », publié le 27 octobre par Agoravox, écrit rapidement suite à l’émission La Grande Librairie du 23 octobre, cette fois en guise d’explication de texte :

https://www.agoravox.fr/actualites/medias/article/la-part-du-fils-pour-les-nuls-218855

Sur ces entrefaites, je me suis manifestée auprès des jurys du Goncourt et du Renaudot, lesquels n’ont pas encore daigné me répondre. Les membres de ces jurys ne pourront pas dire « je ne savais pas ».

Suite à la parution de l’article La part du fils pour les nuls (lu déjà par plus de 2600 personnes), le corporatisme joue à fond et l’on assiste à une ronde des amis journalistes tentant de venir en aide à l’auteur : Blandine Hutin-Mercier dans le Journal du Centre, Jérôme Garcin dans BibliObs, « E.C. » entretien pour France 3 Bretagne. Le mot d’ordre est de marteler le mot « roman ».

Jérôme Garcin volant au secours de son ami Coatalem a donc publié le 30 octobre un article intitulé : « La gloire de mon grand-père ». (Bien entendu il n’y fait pas mention de mes articles pour ne pas leur donner plus de publicité).

Paradoxalement et drolatiquement, son papier (écrit à quatre mains ?) est l’aveu de la tromperie que je dénonce. Je vous laisse juges :
D’abord, contrairement à tous les article parus antérieurement, toutes les précautions sont prises : le mot « résistant » n’est plus accolé aux mots « grand-père » ou « déporté », et « arrêté pour faits de résistance contre l’occupation allemande », phrase litigieuse, est écrite entre guillemets et en italique.

Enfin, le seul moyen de défense invoqué est colossal : « Coatalem impose à l’Histoire la loi de la littérature » (sic).

Selon Garcin et Coatalem il existerait donc une « loi de la littérature » à la suprématie intouchable. Celle-ci règlerait des droits mais aucun devoir, pas même celui vis-à-vis du lecteur d'adopter une forme claire et probe : récit, ou biographie, ou roman, etc.

Comme les autres copains de l’auteur, Garcin ne dit donc rien d’autre que « c’est un roman », circulez y'a rien à voir.

Eu égard à la démonstration fouillée que j’ai produite, c’est un peu court !

Mais on avance. La fausseté du portrait du grand-père Résistant étant entérinée, seule reste à trancher la question de la nature de ce texte.

Il ne suffit pas d’inscrire « roman » en minuscule sur une couverture pour se dédouaner d’une manipulation littéraire. En dépit des dires de l’auteur et de ses amis, quiconque lit honnêtement ce livre sait qu’il a un récit en mains.

Dans sa postface très ambiguë, l’auteur écrit lui-même « ce récit tient du roman ». On notera qu’il n’a pas écrit : « ce roman tient du récit ».

Ce long préambule visait à alerter sur la nécessité d’une lecture de La part du fils appuyée sur l’explication de texte que j’en ai faite (« La part du fils pour les nuls »), laquelle démontre une mystification historique intentionnelle.

J’en viens maintenant au sujet de cette Lettre ouverte.

Cette affaire montre à quel point la France perd sa mémoire, à quel point la grande majorité des citoyens se moque du lourd tribut payé par quelques uns et quelques unes pour la victoire sur la barbarie nazie.

La reconnaissance d’un devoir de mémoire fut un processus long en France. La Seconde Guerre Mondiale, douloureux épisode, resta longtemps un sujet tabou ballotté entre l’héroïsme de la Résistance et la honte de la collaboration.

Est-il besoin de rappeler que la mémoire de cette guerre est foncièrement liée à l’Occupation puisque l’engagement militaire du pays ne dura que six semaines, entre mai et juin 1940 ? La mémoire de cette guerre est ainsi intrinsèquement liée à celle de la Résistance. Après la Libération, il a fallu des années aux historiens pour annihiler le mythe du « Résistancialisme » qui tendait à atténuer le poids de Vichy, sombre réalité longtemps refoulée dans les consciences.

Faut-il souligner que c’est un historien américain, Robert Paxton, qui dévoila en 1973 le rôle actif de Vichy pendant l’Occupation ? Jusque-là, le consensus historique et politique oblitérait la collaboration volontaire de l’Etat français à la Shoah. Toutefois, le déni de l’Etat a perduré sous les présidences de Pompidou, Giscard d’Estaing et Mitterrand. Ce déni n’a cessé que le 16 juillet 1995 sous le mandat de Jacques Chirac au cours d’un célèbre discours prononcé à l'occasion des cérémonies commémorant la grande rafle des 16 et 17 juillet 1942 : « ces heures noires souillent à jamais notre histoire, et sont une injure à notre passé et à nos traditions. Oui, la folie criminelle de l’occupant a été secondée par des Français, par l’État français. »

La loi Gayssot du 13 juillet 1990 tendant à réprimer tout acte raciste, antisémite ou xénophobe, innove par son article 9 qui qualifie de délit la contestation des crimes contre l’humanité définis par le Tribunal international de Nuremberg (article 6 du statut du tribunal militaire international annexé à l'accord de Londres du 8 août 1945).

Aujourd’hui, quid du délit d’usurpation mémorielle de la Résistance héroïque ?

Le Parlement de la Communauté française de Belgique a adopté en 2009 un décret relatif à la transmission de la mémoire des crimes de génocide, des crimes contre l’humanité, des crimes de guerre et des faits de résistance ou des mouvements ayant résisté aux régimes qui ont suscité ces crimes , une initiative législative unique au monde.

Malheureusement en France, il n’existe pas de loi protégeant la mémoire des Résistants, seulement une obligation morale et une politique soutenant un programme d’actions mémorielles.

Or la seule existence, publication et diffusion, de La Part du fils est le signe d’un échec, voire d’une négation, du travail de mémoire entrepris depuis les années 1990 par tous les « bras armés » de l’Etat en la matière : Fondation de la Résistance, ONAC-VG, ANACR, FNDIRP…

De nombreuses menaces pèsent sur la mémoire de la Résistance, usée par le temps et l’indifférence. La réactivité d’une vigilance pointue et permanente est requise.

Pourtant, depuis les années 1990, chaque Président de la République a plaidé pour le devoir de mémoire. Vous-même avez souvent déclaré, à Oradour-sur-Glane et ailleurs, vouloir renouer avec le devoir de mémoire, renouer le lien des Français avec leur histoire.

La « mémoire de pierre » (monuments commémoratifs liés à la Résistance et à la Déportation) et les cérémonies du souvenir avec vin d’honneur et dépôt de gerbes ne suffisent pas. Le culte institutionnel de la mémoire, les actes symboliques, les musées et lieux de mémoire, c’est bien, mais si à côté personne ne réagit au problème posé par La part du fils, c’est très vain. La multiplication des commémorations en tous genres n’a aucune valeur si par ailleurs de tels récits peuvent circuler dans les librairies, les bibliothèques publiques, les lycées… et éventuellement même obtenir un prix qui renforcera leur médiatisation !

Au fond, la question soulevée par cette affaire porte sur les vertus que l’on souhaite prôner dans notre société : le mensonge ou la vérité ? la pleutrerie ou le courage ?
Veut-on encenser des égos puérils ou des caractères mûrs ?

En l’état, ce livre La part du fils devrait être retiré des ventes et des bibliothèques publiques.
L’éditeur devrait le rééditer augmenté d’une préface claire et précise, distinguant les pages « récit » des pages « fiction », avec un résumé de ce que les archives disent du parcours réel du grand-père pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Monsieur le Président de la République, il vous appartient de vous prononcer sur la position de l’Etat aujourd’hui quant au devoir de mémoire de la Résistance s’imposant comme devoir de vérité.

J’ai ces questions :

En l’absence d’une loi spécifique, de quels outils juridiques dispose l’Etat pour sanctionner une publication préjudiciable au devoir de mémoire et de vérité de la Résistance ?

Qu’en est-il de la défense des droits et de la mémoire des Résistants face aux négationnistes, à l’oubli et à tout type d’usurpation mémorielle ?

Quelles perspectives comptez-vous tracer pour consolider la pédagogie de la Résistance ?

Pour ma part, j’aurais fait mon devoir. Prix littéraire ou pas, la falsification est dévoilée, la réputation de La part du fils est entachée. Celle de ceux, agents de l’imposture qui, bien qu’avertis, osent défendre et promouvoir ce livre, aussi.

Qu’ils se partagent « la part du gâteau » sur le dos d’hommes et de femmes qui furent portés par des valeurs autres que les leurs.

Espérant que celle lettre retiendra votre attention, je vous prie d'agréer, Monsieur le Président de la République, l'expression de ma très haute considération.

 

Pascale Mottura

1er novembre 2019



90 réactions


  • njama njama 2 novembre 2019 13:40

    En plus du prix Goncourt l’ouvrage est aussi en lice pour le prix Renaudot

    « Et à la fin, il n’en restera qu’un. Ou qu’une. En attendant, ils sont encore cinq écrivains à pouvoir espérer décrocher le prix Renaudot et trois le Renaudot essai. Côté romans, un premier livre se maintient dans la course, celui de Victoria Mas, « le Bal des folles » (Albin Michel), qui chronique la vie des femmes internées à la Salpêtrière, au XIXe siècle. Une autre histoire de femmes enfermées a retenu l’attention des jurés : « la Maison » d’Emma Becker. La romancière y a raconte les deux années qu’elle a passées dans une maison close de Berlin.

    Face à ces deux jeunes écrivaines, trois romanciers : Jean-Noël Orengo avec « les Jungles rouges » sur la renaissance de l’extrême-Orient ; Abdourahman A. Waberi, l’histoire d’un homme entre Djibouti et Paris ; et enfin Jean-Luc Coatalem qui enquête sur son grand-père déporté dans « la Part du fils ». Le même Coatalem, que l’on n’avait pas vraiment vu venir, fait aussi partie du dernier carré du Goncourt. La surprise de cette saison des prix ? Peut-être. »

    Par BibliObs Publié le 29 octobre 2019


  • Pascale Mottura Pascale Mottura 2 novembre 2019 13:51

    J’avais écrit « Je vous laisse juges » au pluriel parce que j’avais ajouté dans le titre, comme destinataire de cette Lettre ouverte, la ministre des Armées. Mais titre trop long. Toutefois je vais quand même lui adresser ce texte.


  • njama njama 2 novembre 2019 13:57

    Le texte du Décret belge est ici

    Décret relatif à la transmission de la mémoire des crimes de génocide, des crimes contre l’humanité, des crimes de guerre et des faits de résistance ou des mouvements ayant résisté aux régimes qui ont suscité ces crimes

    http://www.etaamb.be/fr/decret-du-13-mars-2009_n2009029189.html

    Est-ce une bonne chose que de légiférer sur l’Histoire ? Pour ma part je suis adepte de la Liberté Pour L’Histoire de Pierre Nora, cette Loi Gayssot ne devrait pas exister.

    Ne vaut-il pas mieux exposer l’auteur à la critique comme vous le faites et qu’il en prenne pour son grade...


    • Pascale Mottura Pascale Mottura 2 novembre 2019 14:02

      @njama C’est un immense débat qui me dépasse. En tout cas, j’espère que des historiens, des philosophes, des sociologues... vont s’emparer du moyen de défense avancé par Jérôme Garcin « l’écrivain impose à l’Histoire la loi de la littérature ». Le ministère de la culture devait organiser un colloque sur le sujet...
       


    • Garibaldi2 4 novembre 2019 01:18

      @njama

      Cette loi ne légifère par sur l’Histoire, elle légifère sur les attendus d’un jugement non susceptible d’appel ni de révision à cause de la monstruosité des crimes commis, crimes commis par des criminels qui n’ont pas contesté leur réalité, ni leur participation aux faits, et dont les droits à la défense ont été respectés.

      La loi n’interdit pas à telle ou telle famille de demander à la justice de réviser le jugement rendu contre tel ou tel condamné en produisant des pièces inconnues lors du procès, elle interdit de contester la réalité des crimes de masse commis.

      ’’Le 8 janvier 2016, le Conseil Constitutionnel rend sa décision et déclare constitutionnel le délit de contestation des crimes contre l’humanité commis pendant la Seconde Guerre mondiale :

      • « Seule la négation, implicite ou explicite, ou la minoration outrancière de ces crimes est prohibée, et les dispositions contestées n’ont ni pour objet ni pour effet d’interdire les débats historiques ». Il y a donc une atteinte justifiée, nécessaire et proportionnée à la liberté d’expression, dans le cadre de la lutte contre certaines manifestations particulièrement graves d’antisémitisme et de haine raciale.
      • Le législateur a voulu « traiter différemment des agissements de nature différente ». Il n’y a pas d’atteinte au principe d’égalité devant la loi pénale.’’

      https://justice.ooreka.fr/astuce/voir/491673/loi-gayssot


  • njama njama 2 novembre 2019 14:04

    @Pascale Mottura

    Si toutefois Jean-Luc Coatalem décrochait un prix, le Goncourt ou le Renaudot peu importe, votre critique très fouillée de cette histoire « romancée » n’en sera que plus cinglante.


  • velosolex velosolex 2 novembre 2019 15:04

    Travail de mémoire intéressant, et photo souvenir sur le copinage à la Française qui est passé de la traction avant aux réseaux de la république dévoyée, et aux repas du siècle. Les réseaux de journalistes permettent de transformer la boue en or, et de faire l’omerta sur ce qui dérange, ou de le passer au second plan, en l’amalgamant comme l’affaire du voile à une affaire réactionnaire, alors que ce sont les principes républicains qui sont en cause…... De cette affaire revient en tout cas les échos intéressants, sur les réseaux de résistance plus ou moins inventés, au moment opportun, et donc en perspective comme vous le dites le travail de Paxton, dans sa révélation de l’imposture de Vichy. Pour le reste Paxton n’a jamais vraiment été l’écho de la résistance, qu’il a minorée, la transformant en écho de propagande d’un pays vaincu. Je me souviens que son récit m’avait embarrassé, car s’il révélait bien des choses, dans un vrai travail de recherche, il faisait de la France un tout collaborationniste, transformant la résistance en revanche de la dernière heure, quand l’ennemi était à terre. Sans doute n’a t’il jamais appréhendé comment ce pays avait été tétanisé par la défaite, et comment Pétain dans l’état de choc général avait pu être pris pour un homme providentiel. Mais en 39, la France est déjà en partie vécue. C’est vrai, après la boucherie de 14, et avoir vécu sur le mythe d’une armée puissante, elle n’avait pas le cœur à se battre, à sacrifier une nouvelle génération, dans un pays de vieillards et d’estropiés. Cependant dés 41, les premiers réseaux se mettent en place, et beaucoup de faits de résistance passive ne sont pas que symboliques. Le grand scandale ce sont ces grandes fripouilles, tel Papon qui ont réussi à rebondir, et continuer même leurs crimes...Qui était ce grand père fantasmé héroïque ?...Finalement un type ayant tenté de s’en tirer au mieux, de falsifier un peu sa bio, avant que ses héritiers n’en fasse un peu plus un héros ?...Je préfère les romans de Modiano. Les héros rasent les murs, et changent de noms, se perdent dans des souvenirs où rien n’est sûr. C’est dans cette littérature aquarelle qu’on parle au mieux de ce qui nous embarrasse, de ces grands parents dont on n’est plus trop sûr de la conduite héroïque. Les secrets de guerre, c’est un peu comme les secrets de lit. Mieux vaut éviter de s’en vanter, surtout quand ils sont inventés. 


    • Pascale Mottura Pascale Mottura 2 novembre 2019 15:28

      @velosolex merci pour votre commentaire. Vous m’éclairez sur le livre de Paxton, j’avoue ne pas l’avoir lu, je sais seulement qu’il a révélé brutalement aux Français leur face sombre pendant l’Occupation. Alors que tout le monde préférait s’en tenir à une vision consensuelle d’une Résistance nationale... Quand on connaît le nombre de Résistants avérés...Les Français ont la mémoire courte, ça rend la vie plus simple.


    • velosolex velosolex 2 novembre 2019 16:53

      @Pascale Mottura
      Je ne me permettrai pas d’être juge de la génération de la guerre. En 41, d’une part, ce pays écrasé par le chagrin l’était aussi par la botte allemande, et par le sac économique du pays, qui fut la vache à lait des nazis. Pour beaucoup, la guerre est définitivement perdue, et la résistance est vécue comme une utopie. Paxton est utile car rigoureux. Il montre la contribution économique extraordinaire de la France, le couteau sous la gorge : Chars, camions Renault, partant sur le front de l’est….. Résister ressemblait sûrement à une forme de suicide, dans un pays en état de choc. C’est le reproche que je fais à Paxton, celui de s’en tenir aux écrits, aux actes froids, et de ne pas avoir d’empathie envers cette nation qui avait connu trois millions de morts vingt ans plus tôt. S’il y eut des collabos et des lettres de dénonciation, il faut savoir qu’en pourcentage, celles ci furent bien plus nombreuses, en pourcentage sur l’ile de Jersey, seul territoire britannique occupé, ce qui inaugurait bien mal de ce qui se serait passé si les nazis avaient traversé la manche. Cette défaite totale de l’armée française tétanisa la France, comme jamais. Marcel Bloch analysa les causes dans « une étrange défaite », en temps qu’officier sur le front, mais aussi en tant qu’historien, et qu’homme libre, avant d’entrer dans la résistance, et d’être fusillé. Paxton il y a une dizaine d’années écrivit un petit opus, disant que Pétain n’avait pas été renié, car son esprit continuait à faire des adeptes. Ainsi Sarkozy accusant la gauche et l’esprit de 68 d’être à l’origine de la crise faisait exactement l’écho de Pétain s’en prenant en 40 au front populaire, pour le rendre responsable de la défaite. Bien à vous


    • Garibaldi2 4 novembre 2019 01:25

      @velosolex

      ’’Ainsi Sarkozy accusant la gauche et l’esprit de 68 d’être à l’origine de la crise faisait exactement l’écho de Pétain s’en prenant en 40 au front populaire, pour le rendre responsable de la défaite. ’’

      Vous avez mille fois raison.


  • alinea alinea 2 novembre 2019 16:36

    Vous connaissez ce monsieur ? sinon quelle peut bien être l’importance de son nom ? Le livre ne peut-il raconter l’histoire d’un résistant, lambda ? Ce livre est déjà publié, n’est-ce pas ? C’est donc le prix qui vous inquiète ? Êtes-vous jalouse ? Aviez-vous vous un livre en compétition ?

    Votre agacement acharné est incompréhensible.


    • Pascale Mottura Pascale Mottura 2 novembre 2019 16:55

      @alinea Navrée de décevoir votre hargne chère amie et/ou admiratrice de l’auteur, je n’ai aucun livre en « compétition » comme vous dites si bien. Par contre, voici ma seule réponse : mon grand-père maternel fut un Résistant valeureux mort en déportation à 37 ans, Croix de guerre 39/45 avec palme, Médaille de la Résistance, Légion d’Honneur à titre posthume + ma grand-mère était aussi Résistante, ainsi que mon père qui n’avait pas 15 ans en 1945, je vous énumère leurs médailles à eux-aussi ? J’imagine que vous ne savez même pas de quoi je parle. Figurez-vous que leur mémoire, ainsi que celle de tous leurs pairs, hommes et femmes, m’est chère. C’est bizarre, non ? Haro sur les imposteurs !


    • Pascale Mottura Pascale Mottura 2 novembre 2019 16:58

      @alinea et contrairement à vous, je n’écris pas ici à visage couvert, voilé... A bon entendeur salut !


    • njama njama 2 novembre 2019 17:00

      @alinea

      Dans l’Écume des jours Boris Vian avait au moins le mérite d’écrire « Cette histoire est vraie puisque je l’ai inventée »... et c’est plus clair pour le lecteur.
      Mais d’écrire une histoire « romancée » en essayant à demi-mots de la faire passer pour vraie, n’est pas une imposture littéraire ? et historique dans le cas de figure ?


    • Pascale Mottura Pascale Mottura 2 novembre 2019 17:04

      @alinea Vous pensez vraiment que l’on peut en venir à adresser une Lettre au Président de la République pour des broutilles ? Vous peut-être. Moi pas. Si vous savez lire, lisez mes articles au lieu de vous exprimer sans même chercher à maîtriser le sujet.


    • alinea alinea 2 novembre 2019 18:57

      @Pascale Mottura
      Juste le nez !


    • alinea alinea 2 novembre 2019 19:02

      @njama
      Je n’ai pas lu et ne lirai pas ce livre ; en tant qu’écrivain, je suis pour la totale liberté d’expression ; le livre peut ne pas plaire, on peut le critiquer, mais la délation, aller vers le pouvoir, et quel ! pour se plaindre d’une prétendue imposture dont personne n’a rien à foutre ( lisez donc le dernier livre de Annie Lacroix-Riz, et vous saurez) c’est d’un goût pas très résistant, j’y vois plutôt les qualités de la collaboration à la dictature.
      Je doute que cet auteur prétende détenir la vérité sur cette période historique, qu’il soit mytho et veuille faire croire que son grand père est un héros !!! la belle affaire.


    • alinea alinea 2 novembre 2019 19:19

      @Pascale Mottura
      Mon genre c’est plutôt ça :
      http://bellaciao.org/fr/spip.php?article161739

      ou bien ça :
      https://lundi.am/Gard-Ils-ont-dit-Les-Gilets-Jaunes-sont-morts

      Pas des vôtres ! aussi vous lis-je peu


    • alinea alinea 2 novembre 2019 19:31

      @alinea
      et c’est même pas ça, il ne laisse même pas imaginer qu’il se prend pour « quelqu’un » parce que grand-papa était héros !!
      https://www.youtube.com/watch?v=xkcokVpP0hc
      Cela ne m’intéresse pas assez pour vouloir connaître le fin mot de l’histoire, mais vous êtes une sacrée manipulatrice !! whaou, ça marche votre truc, les gens suivent !


    • Pascale Mottura Pascale Mottura 2 novembre 2019 20:35

      @exol De quelles menaces parlez-vous ? Où avez-vous vu que je réclame un tapis rouge ? J’ai été obligée d’expliquer « d’où je parle » et pourquoi. Ce qui est certain c’est que mon grand-père ayant été très reconnu d’emblée, ma famille n’a jamais eu besoin de se faire un film et de se créer un avatar.CQFD.
      C’est tout de même curieux que cela vous gêne autant.


    • Pascale Mottura Pascale Mottura 2 novembre 2019 20:37

      @alinea Ecrivain, vraiment ? Permettez-moi de rire. C’est sûr nous ne partageons pas les mêmes valeurs ni les mêmes goûts littéraires.


    • Pascale Mottura Pascale Mottura 2 novembre 2019 22:21

      @exol C’est fou le nombre de personnes qui veulent croire au mythe du Résistant inconnu…Très confortable psychologiquement, et familialement. Le livre de Coatalem est fait pour vous, courez l’acheter et fantasmez à fond en chambre !
      Que des survivants ayant pratiqué quelques actions de résistance n’aient pas souhaité demandé la carte du combattant volontaire de la Résistance, soit. Pour les autres, les Résistants, ceux que l’ONAC nomme martyrs et héros, cela s’est passé autrement. Les compagnons survivants savaient et ils ont fait en sorte de rendre justice à leurs camarades. Les commissions après la guerre se sont penchées sérieusement sur des dossiers voyez-vous, elles ont diligenté des enquêtes. Alors vos élucubrations, foutaises !
      Personnellement je ne réclame rien du tout et je n’ai rien à vendre. Et où ai-je dit avoir « l’exclusivité de la résistance française ». Apparemment ce fantasme là, vous appartient  je parle bien entendu de la résistance fantôme...



    • Pascale Mottura Pascale Mottura 2 novembre 2019 23:31

      @Cadoudal C’est possible qu’Alexandre Jardin en rajoute pour attirer la compassion et l’absolution. Quoi qu’il en soit, j’ai bien plus d’estime pour ce genre d’auteurs, comme Marie Chaix, Dominique Fernandez, Chris Kraus, par exemple, que pour l’auteur de La part du fils... Eux au moins ont eu le courage de regarder la vérité en face. Et cette vérité était autrement plus dure que celle que Coatalem devait affronter. Leur but n’était pas la glorification mais la juste compréhension de leurs racines.


    • velosolex velosolex 3 novembre 2019 00:33

      @Pascale Mottura
      C’est juste. Jardin et ces autres auteurs sont tout à fait estimable par ce courage, de regarder les choses en face. C’est la marque des grands auteurs. Le mensonge et l’affabulation ne passent pas. Céline dégringole les marches à toute vitesse en tentant de se transformer en victime.
      Orwell avait une autre allure sur le front espagnol. Et pourtant jamais il ne se transforma en héros, Des femmes, il faut bien admirer une femme comme Edna O’ Brien qui quitta l’Irlande sous les quolibets et les menaces, pour avoir été trop vrai, trop réaliste sur cette Irlande là. Celle dont Samuel Beckett disait en la quittant pour la France en guerre, et devenir résistant ; « Je préfère aller vivre dans une France en guerre, que de rester dans une Irlande en paix ; »
      C’est quand même une belle parole, qui fait plaisir, et me remet en confiance avec la France de mes parents, de mon père réfractaire, de ma mère errant avec son pensionnat sur les routes de l’exode, sous les bombardements des junkers. ...Je raconte tout cela parfois à mon copain Frank, qui est né en 39 à Hambourg, et qui m’a parlé de ses souvenirs hallucinés, de son père au front disparu, de sa mère poussant hagarde une poussette sous les bombardements en 43, avec sa sœur dedans. Une parole rare, économe, émouvante. Sa vie est un roman qu’il est incapable d’écrire. Comme tant d’autres acteurs et témoins de cette abomination. Certaines expériences tiennent de l’indicible, et seuls les notaires tentent de transcrire, inventant parfois des chapitres, pour donner un sens et une finalité présentable à la folie


    • Feste Feste 3 novembre 2019 00:47

      @exol
      Oui mais en même temps exol tu es vraiment trés gland. Toujours besoin de t’étaler, on sent comme d’autres ici le problème égotique profond. S ’opposer pour exister c’est un fait psychologique courant


    • velosolex velosolex 3 novembre 2019 00:49

      @velosolex
      « Girl » d’Edna à Brien, 88 ans...Voilà le roman de la rentrée contre l’indicible ; l’horreur, les fripouilles de Boko Haram qui ont transformé des collégiennes en esclaves sexuelles. 
      C’est un roman sur la guerre actuel, contre l’obscurantisme. Le port du voile qui est une prescription du coran selon le grand recteur de Paris, est à mettre en parallèle. Certains n’y voient pas de lien, pas de bandeau sur la bouche. 
      Pourtant il me semble que la lâcheté des années d’avant guerre, nous revient en ce moment d’une autre façon. 
      Et que les journalistes font au mieux preuve de légèreté, et de distanciation, sous prétexte de ne pas stigmatiser.
      Je m’égare un peu de l’article. Car ce roman étranger qui traite d’un sujet qui ne l’est pas, ne peut être sur la liste du Goncourt.
      S’il l’était il ferait partie de ces fictions basés sur des faits réels qui fait beaucoup dans la littérature d’aujourd’hui. Entre Albert Londres, et Jack London. 


    • njama njama 3 novembre 2019 10:29

      @alinea
      mais la délation, aller vers le pouvoir, et quel ! pour se plaindre d’une prétendue imposture...

      la porte ouverte à la délation c’est tout à fait l’objet de la loi Gayssot, un couvercle sur la marmite avec menaces de sanctions pénales, et interdire une relecture de l’histoire même si des faits nouveaux viennent ou viendraient à être connus...
      Le même pouvoir en a remis une louche d’ailleurs récemment, en plus dilué toutefois, avec la reconnaissance du génocide arménien, et celui de l’Union €uropéenne avec Holomodor imputé à Staline. C’est malsain tout ça, ça pue un peu la mentalité collabo, je trouve.
      Bien sûr étant pour la liberté pour l’histoire je ne peux qu’être pour la liberté d’expression ce qui ne me paraît pas incompatible avec ne pas cautionner les impostures quand on les dévoile.
      Je ne confonds pas révisionnisme et négationnisme. Le négationnisme n’a rien à faire en histoire, l’historien n’a pas à répondre à la qualification de génocide ou non. Une fois qu’on a compris ça, la brèche permet d’avancer dans le débat sans craindre quoi que ce soit au prix d’un minimum d’intelligence et de subtilité dans l’écriture pour ne pas s’exposer à des représailles mémorielles. Sur la question arménienne j’ai pu le faire sur ce site ICI , ICI, et jusqu’à présent personne n’a contesté mes commentaires à contre-courant, toujours « documentés », ni n’ai été inquiété de m’être exprimé. J’ai apporté aussi de nombreux éléments nouveaux très peu connus dans la genèse du sionisme dont les prémisses de ce projet colonial remontent à 1840, et pas du tout au Congrès de Bâle (1897)...


    • njama njama 3 novembre 2019 11:10

      Pour plus de clarté de mon commentaire ma définition du révisionnisme :

      Le révisionnisme ne concerne pas que l’histoire. Il est consubstantiel à l’émergence de toutes connaissances. Dès qu’un élément nouveau surgit, une nouvelle donnée en science, un fait nouveau dans un procès, un fait historique, ... nous ne pouvons nous empêcher de l’intégrer dans nos hypothèses, dans l’enquête, dans le déroulement de la justice, ou du récit.

      A moins de naviguer dans un océan de certitudes, ou de croire détenir la Vérité, le révisionnisme est une attitude naturelle de l’esprit. Notre esprit est révisionniste par nature, depuis l’enfance, et tout le temps. Suivant une alchimie « quantique » de la pensée dont nous ignorons en grande partie le fonctionnement, il intègre et ordonne chaque donnée nouvelle avec tous les éléments dont il disposait déjà. Sans ce processus, nous serions incapables d’avoir une représentation du monde. Le révisionnisme est consubstantiel à l’esprit humain. VIVE LE RÉVISIONNISME ! nous sommes tous des révisionnistes comme Monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir  smiley

      Ceux qui s’attaquent au « révisionnisme » ne sont simplement que ceux qui se barricadent dans leur représentation du monde, la prenant pour un univers fini ; que ceux cramponnés, à leurs traditions et dogmes dont ils refusent toute critique, ou aux idées qui les rassurent ... Il faut sortir le révisionnisme de l’ornière péjorative dans laquelle certains esprits l’ont jeté sans vergogne pour habiller leur sionisme de mauvais aloi en l’assimilant au négationnisme.


    • Francis, agnotologue JL 3 novembre 2019 11:40

      @njama
       
       
      Pour le dire en une phrase : « Celui qui veut avoir raison tous les jours rate la vérité de la semaine. » Georges Perros
       


    • njama njama 3 novembre 2019 12:28

      @JL
      Très bon raccourci, merci. En plus de faire connaissance avec Georges Perros...


  • Pascale Mottura Pascale Mottura 2 novembre 2019 17:17

    à 1:00 Sur Europe 1, présentant les 4 finalistes du Goncourt 2019, Hélène Mannarino transforme le titre de « La part du fils » de Jean-Luc Coatalem en « La part du gâteau »

    Merci à elle et à Philippe Vandel

    https://www.youtube.com/watch?v=P3il2xnTMX4&feature=youtu.be


    • njama njama 2 novembre 2019 17:42

      @Pascale Mottura
      lapsus de circonstance...
      parce que « la part du fils » ça veut dire quoi au juste ? venant d’un petit fils en plus !


    • Pascale Mottura Pascale Mottura 2 novembre 2019 18:15

      @njama ce n’est pas un lapsus mais un vrai foutage de gueule. Il semble que l’article « La part du fils pour les nuls » ne soit pas passé totalement inaperçu dans le monde journalistique... J’attends que d’autres journalistes osent aussi dire ouvertement ce qu’ils pensent de cette affaire.


    • Pascale Mottura Pascale Mottura 2 novembre 2019 22:32

      @covadonga*722 Vous en savez des choses dites donc sur la vie des gens. Vous lisez Gala ? Je ne connais pas du tout Hélène Mannarino et n’écoute pas habituellement Europe 1. Je la remercie seulement parce qu’elle a eu l’intelligence de comprendre le problème que je soulève et ma démarche qui est une lutte contre le mensonge et l’hypocrisie dominantes.


    • njama njama 3 novembre 2019 15:42

      @Pascale Mottura
      La part du gâteau pour le Goncourt c’est 15 % du prix de vente du livre à l’auteur(e) par exemplaire pendant un an, voilà pour le jackpot (l’info est de Bernard Pivot)
      Je vous laisse calculer en fonction des ventes...
      Flirter avec les émotions, avec le passé, la mémoire collective, une recette pour décrocher le gros lot peut-être ?
      Il y aurait peut-être matière à comparer les thèmes porteurs de ceux qui ne l’ont pas été...
      « Le prix Goncourt vaut de l’or. Son attribution change le destin d’un auteur. Si sa dotation financière est modeste (un simple chèque de dix euros), il assure à son heureux lauréat la vente de près de 400 000 livres, là où un Renaudot plafonne, bon an, mal an, autour de 180 000 exemplaires. »
      https://www.lepoint.fr/livres/combien-vend-vraiment-un-goncourt-03-11-2015-1979050_37.php


  • In Bruges In Bruges 2 novembre 2019 17:59

    En tant de paix comme de guerre, je me méfie de la fiabilité des distributions de brevets de vertu ou d’ignominie, qu’il s’agisse de politique ou d’affaires privées.

    Si tous les inscrits de ce site monopolisaient le discours et la « bande passante » pour des affaires personnelles (même si elles semblent légitimes à l’auteur), on n’en sortirait pas.

    Bref, je me suis toujours méfié de ceux qui parlent « du combat d’une vie »...


    • njama njama 2 novembre 2019 18:21

      @In Bruges
      Bref, je me suis toujours méfié de ceux qui parlent « du combat d’une vie »...

      pas trop de raison d’être méfiant ici puisque l’auteur Jean-Luc Coatalem est bien seul à faire le portrait fantasmé de son aïeul ...
      sans même un autre témoignage mis sous sa plume ça ne donne pas beaucoup de relief au héros.


    • Pascale Mottura Pascale Mottura 2 novembre 2019 18:22

      @In Bruges Je ne monopolise rien du tout. C’est le choix du comité de rédaction d’Agoravox qui, ayant lu attentivement, eux, mes articles sur cette affaire, ont compris ma démarche et estimé que ma lutte était très légitime et urgente. Du moins c’est ce que j’en déduis car je n’ai demandé aucune passe-droit. Merci de votre attention. 


  • velosolex velosolex 2 novembre 2019 18:51

    « . Dans ce pays de vents et de landes, on ne parle pas du malheur. Des années après, j’irai, moi, à la recherche de cet homme qui fut mon grand-père. Comme à sa rencontre. Et ce que je ne trouverai pas, de la bouche des derniers témoins ou dans les registres des archives, je l’inventerai. Pour qu’il revive. »

    Un passage que curieux j’ai été pêche sur »babelio", où sont des avis de lecteurs. Première remarque, l’auteur fait dans le pathos, ces brumes dont les auteurs parisiens entourent la bretagne, et ce pen ar bed que moi aussi j’habite. Pas plus de taiseux qu’ailleurs...Surtout dans les cafés du port. Deuxième remarque, l’auteur prend soin de prendre une distance prudente avec ses écrits, et de se démarquer ainsi d’une façon un peu pratique, de la vérité, qu’il aquarellise dans un effet de brume. On en revient à la Bretagne. Il aurait été intéressant de parler de l’organisation Todt en bretagne, qui planifia le mur de l’atlantique, et dut gérer l’énorme intendance que cela représentait. Pour beaucoup d’entreprises de BTP française, ce fut un pont d’or. Les travailleurs, blanchisseuses, cantinières, etc...Etaient très bien payés aussi. La guerre n’a pas été une catastrophe pour tous. .(De la même façon, les marins partant pour une saison de pêche ne laissaient pas que des femmes épleurées, en bout de jetée, au sujet d’un autre cliché )….Peu à peu ce furent des prisonniers de guerre, de plus en plus nombreux, face au coup économique, d’un projet sans sens, de ce mur de plus de l’impossible...Sans aucun doute, le sabotage n’était pas un mythe, car les réseaux de résistance étaient en lien avec Londres, du fait de l’intérêt stratégique indéniable de ces places fortes.


    • Pascale Mottura Pascale Mottura 2 novembre 2019 20:40

      @velosolex Le grand-père Coatalem a travaillé trois ans en tant que cadre, chef du personnel et chef comptable, pour les Chantiers de Bretagne, sous la férule de l’organisation Todt. Les historiens nomment cela « collaboration économique ». C’est dit dans « La part du fils pour les nuls ».


    • velosolex velosolex 2 novembre 2019 22:56

      @Pascale Mottura
      Je viens de lire votre article « la résistance à l’oubli », et je l’ai trouvé très intéressant . Il présente très bien à la fois la complexité des faits et votre engagement. 


    • Pascale Mottura Pascale Mottura 2 novembre 2019 23:07

      @velosolex Vraiment merci ! Je me sens très seule dans ce combat. D’autant plus que ma lutte, si elle est bien comprise, est menée contre le mensonge, la médiocrité et l’hypocrisie avant tout. Notre monde destructuré a besoin de lucidité, de parole vraie, de la Parrhêsia. J’ai du pain sur la planche. Mais je suis résistante !


    • Pascale Mottura Pascale Mottura 3 novembre 2019 10:32

      @velosolex Bravo, vous soulignez un point important du livre : les taiseux n’existeraient qu’en Bretagne. La douleur tue de la perte d’un être cher, cette chape de plomb, aussi. C’est pathétique. Digne d’un nombril du monde. Et ces nombrils font florès de nos jours.


  • Eric F Eric F 2 novembre 2019 19:06

    Il me semble que fantasmer un rôle de résistant pour son Grand Père ne constitue par une atteinte contre la Résistance, mais plutôt un hommage. Dans le « récit » de bien des familles, il arrive que de petits rôles soient amplifiés en faits glorieux, passant sous silence la face obscure.


    • Pascale Mottura Pascale Mottura 2 novembre 2019 20:55

      @Eric F Dans le cas d’un vrai roman, oui, à travers un personnage totalement fictif, une figure allégorique, inspirée ou non de vraies personnes, oui, 
      Mais là l’auteur manipule sciemment le lecteur pour lui faire croire que ce fut la réalité. Alors, non. Le fantasme a bon dos.


    • Eric F Eric F 4 novembre 2019 10:32

      @Pascale Mottura
      Le lecteur ne se focalise pas sur la question personnelle de l’auteur, mais transpose de manière plus générale : la résistance a eu également des tâcherons sur des activités moins glorieuses que la lutte armée, l’espionnage ou le sabotage, dans l’ombre du combat de l’ombre. J’ai également dans ma famille des récits « amplifiés » d’activités de cette nature.


  • velosolex velosolex 2 novembre 2019 19:15

    Indépendamment de l’histoire de ce livre, le thème m’intéresse car il parle d’un sujet qui a plus d’une fois traité : Celui de la mémoire, et d’une possible falsification des faits. 

    Il y a une dizaine d’années de cela au moins MIsha Defonseca publia un livre de mémoire sur son histoire, qui devint un best seller dans plus d’un pays.  A Mémoire of the Holocaust Years) publié sous le titre « survivre avec les loups ». Ou comment une gamine échappe à l’holocauste en étant adopté par une meute et traverse l’europe.« Une fabuleuse histoire d’amour et de haine, mais aussi une immense leçon de courage. », disait ainsi Catherine Louquet, dans France-soir

    L’histoire était trop belle et s’avéra être un mensonge. Ce n’était pas la première fois qu’un récit s’avère être l’oeuvre d’un mythomane. Surtout sur la deuxième guerre mondiale, une époque où il yeut de vrais salauds, et des héros remarquables, avec aussi des gens qui n’entendaient que continuer à vivre, avec ce que cela aménait parfois de petits courages et de grandes lachetés, et parfois le contraire. Ce qui est surprenant dans ces cas littéraires, et j’ignore au fond si celui ci y appartient, et dans quelle dimension, c’est qu’il y a peu de recherche critique à opposer au mensonge éventuel. Il semble que cette fonction est tétanisée, en état de choc. Peut être avons nous besoin de héros. Et dans chaque famille d’aïeuls qui devaient avoir le même courage que celui que nous lisions sur les strictes photos de famille...Il y a eut aussi dans le finistère le cas Seznec, qui devint une vraie entreprise de dévotion familliatle au grand papa, ou au tonton forcément victime, avant qu’il ya deux ans, une vérité moins flatteuse ne fut révélée. Seznec aurait été tué dans une histoire de viol, bien pire qu’un abus de droit sociaux...Mediapart en fit un bon aricle. : Faut il dire la vérité aux imbéciles ?...Le problème c’est qu’elle est bien plate la plupart du temps et ne fait pas vendre. Les gens ont toujours eu envie de victimes, d’injustice proclamé et de merveilleux. La raison, c’est qu’ils projettent ainsi leur vie dans l’autre. Et tous les conteurs et les manipulateurs le savent, au premier rang les romanciers


    • Pascale Mottura Pascale Mottura 2 novembre 2019 22:51

      @covadonga*722 Ainsi vous faites partie de ces gens qui se forgent un avis sur un livre et un auteur uniquement en regardant des vidéos d’interviews ? Vous n’avez pas encore compris à quel point un auteur peut baragouiner n’importe quoi pour vendre son bouquin ? Pour prétendre avoir une opinion sur un livre, il faut l’avoir lu, attentivement !


    • Pascale Mottura Pascale Mottura 2 novembre 2019 23:14

      @covadonga*722 as you like, my dear


    • velosolex velosolex 2 novembre 2019 23:28

      @covadonga*722
      Je n’ai pas lu le livre et ne lirait pas pour cette raison. On peut fantasmer c’est vrai sa propre histoire familiale, car tant qu’elle n’est pas connue, elle garde une part de mystère. Mais présenter une vérité plaisante au forceps sous le biais du roman, en bouchant les trous à sa façon et selon ses désirs, est à la limite de la mystification, et de la manipulation. Pour ne pas parler d’opportunisme
      Depuis un certain temps beaucoup de romanciers ne font plus d’œuvres d’imagination, ils puisent dans l’histoire, et se contentent de raconter des destins d’hommes singuliers.
      Des quatre finalistes du Goncourt seul Dubois s’en démarque. Mais c’est une chose de délirer sur la vie de Jésus, comme Nothomb le fait, et une autre de s’émanciper des faits quand on parle de la résistance, à travers un grand père idéalisé. 
      Plus d’un américain se croyant issu d’une famille illustre déchanta en faisant des recherches historiques en Europe. Les histoires familiales plaqués sur des faits historiques douloureux peuvent donner lieu à s’émouvoir. Evidemment pas quand ce sont de pures fictions.
      Ce qui n’est précisément pas le cas dans le cas de Coatalem. Et je comprend la démarche de l’auteur de cet article
      Car ce no man’ s land entre les deux genres est truffé de mines, et de chausse trappes, qui peuvent déboucher vers une forme de révisionnisme, ou d’histoire pour les nuls. Je ne voudrais pas être trop méchant tout de même pour cette forme de littérature s’attachant à recréer une personnalité, car je viens de penser à ce magnifique livre de David Foekinos, qui s’appelle « Charlotte », et qui se met dans le personnage de cette jeune fille, peintre hollandaise, et juive, qui finit déportée elle aussi, victime d’une dénonciation, alors qu’elle se cachait. Une vraie réussite. 


    • velosolex velosolex 2 novembre 2019 23:45

      @velosolex
      NB... Je me suis emmêlé les pieds dans l’affaire seznec dont il y a deux ans un dernier revirement, provoqué par la parole libérée d’un témoignage tardif révéla que Quéméneur aurait été tué par la femme de Seznec. Celui ci aurait il fait alors disparaitre le corps ?... Quemeneur aurait fait des avances trop assidus à madame seznec, pour ne pas parler de passage à l’acte. Mais l’article de Médiapart était très pertinent, sur la transformation d’un fait divers en affaire d’état, et de la transformation d’un affairiste en victime innocente, condamné au bagne. Et autant que sur la transformation d’un fait divers par les héritiers en succès d’édition, le tout en plusieurs saisons    L’épouse Seznec a-t-elle tué Quéméneur ? - Ouest-France


    • velosolex velosolex 3 novembre 2019 00:06

      @covadonga*722
      Tiens encore une histoire Bretonne, en aparté. Me revient l’obsession de Jack Kerouac, l’auteur de « sur la route » canadien, et d’origine bretonne.
      Jack revint au pays en 61, à la recherche des ses origines. Il en parle dans ’satori in paris" écrit quelques années avant sa mort...C’était une voyage de recherche voué à l’échec, car il n’avait pas les sources élémentaires utiles à sa démarche. Il erra ainsi quelque temps plus dans les bars de Brest que dans les mairies.
      En fait les généalogistes ont percé le mystère de ses origines il n’y a que quelques années. Le nom de famille avait été changé. Volontairement. Son ancêtre lointain était le fils d’un notaire de Châteaulin, si je me souviens bien, qui désavoua son rejeton, et l’invita à décamper en Amérique, et d’oublier sa famille, son nom même, après qu’il se fut rendu coupable d’un fait grave synonyme de honte et d’opprobre pour toute sa famille ; un viol, semble t’il. Une pratique d’exclusion courante qui remplit le nouveau monde d’aventuriers qui avait brulé les ponts, à moins qu’on l’ai fait pour eux !
      Qu’aurait écrit Jack sur la vie de son aïeul s’il avait eu quelques éléments, mais pas toute l’histoire ?..


    • Xenozoid Xenozoid 3 novembre 2019 14:13

      @nono le simplet

      même un mauvais scénariste de film de guerre de série B n’oserait inventer une telle histoire

      c’était pour mieux manger les bébés nazis,apres avoir survécu,tout le monde le sait


    • nono le simplet 3 novembre 2019 14:16

      @Xenozoid
       smiley


    • JC_Lavau JC_Lavau 3 novembre 2019 14:28

      @nono le simplet : « retrouver des armes larguées à part à coup sûr dans de la poudreuse relève de la plus haute fantaisie ». Bien d’accord.
      Noël 1968, un mètre de poudreuse sur le plateau Sud du Vercors. Jean-Claude a eu la maladresse de laisser tomber son gant. Jamais retrouvé. Par chance, il avait prévu une paire de rechange.
      Mais j’avoue que depuis, il m’est arrivé ne pas avoir préventivement cousu une ligne de sauvegarde à mes gants, alors que nos mamans pensaient à ça, années cinquante.
       
      Quant aux cinéastes qui n’oseraient pas... Heu. Les cons, ça ose tout, au cinéma.


    • nono le simplet 3 novembre 2019 14:58

      @JC_Lavau
      Quant aux cinéastes qui n’oseraient pas... Heu. Les cons, ça ose tout, au cinéma.

      c’est vrai qu’on voit des trucs assez hilarants des fois ... il y a peu j’ai chargé un film « T 34 », alléché par le titre ... assez poilant, ce qui n’était pas le but ...


    • JC_Lavau JC_Lavau 3 novembre 2019 15:23

      @San Jose. Oh ! Quel poète dira la mécanique de cinéma !


    • Xenozoid Xenozoid 3 novembre 2019 15:25

      @San Jose

      et il y l’histoire d’un troll qui change de pseudo comme de chemise,juste pour rester connecté,ce qui est nouveau c’est que sans le soutient de la lgtb il change de sexe aussi et parle de verticale dans une trajectoire balistique


    • nono le simplet 3 novembre 2019 15:32

      @San Jose
      Je pense que vous devriez défendre cette mise en scène. 

      tu devrais penser pour toi même avant de penser pour les autres ... ça reposerait tout le monde, toi le premier smiley
      le Stalingrad de Bondartchouc en 2013 est quand même meilleur que celui d’Annaud


    • Xenozoid Xenozoid 3 novembre 2019 16:06

      @San Jose

      j’en ai rien a glander que tu te répette,tu ne fais que ça de toute façon


    • pemile pemile 3 novembre 2019 16:31

      @San Jose « tomber soudain verticalement dans le trou parce qu’une balle tirée de profil l’a frappé au sommet de sa trajectoire. »

      C’est le même principe que l’âne mort, plus lourd que l’âne vivant ! smiley


    • Xenozoid Xenozoid 3 novembre 2019 17:24

      @Xenozoid

      les enfants

      des autres


    • Xenozoid Xenozoid 4 novembre 2019 15:49

      @nono le simplet

      perso je ne connais pas le stalingrad de Bondartchuk(je viens de téléchargé,p2p,merci),mais je connais plusieur et celui de 1993 est pas mal aussi vu du coté allemand,qui commence en italie


    • nono le simplet 4 novembre 2019 16:47

      @Xenozoid
      ah je connaissais pas le tien ... merci ... je charge aussi ... lol


    • Xenozoid Xenozoid 4 novembre 2019 18:07

      @Xenozoid

      The movie’s essence was delivered by one of the German soldier’s comments after taking the building [in Stalingrad], « ....62 men left out of 400. »

      it is also a map in all shooter games,1 batiment contre tous


  • Sandro Ferretti Sandro Ferretti 3 novembre 2019 00:13

    @ cova

    Laissez tomber, vieux soldat de l’inutile.

    Parmi les vraies choses qui font les voyages immobiles, il y a cette fille.

    Elle ferait chialer un sourd.

    https://www.youtube.com/watch?v=YEbQWq9AWoI


  • Aristide Aristide 3 novembre 2019 19:12

    Si j’ai bien compris cette requête à notre cher Président, il s’agit d’exiger de lui la proclamation de LA vérité sur ce qu’a été la résistance en France. Des centaines de thèses ont tour à tour exposé que tous les Français avaient résisté, n’avaient rien fait, avaient dénoncé, enfin chacun y allant de sa vision, un point commun, la difficulté de l’analyse historique tellement le sujet est sensible et difficle.

    Cet histoire est encore vivante, elle continue à trouver des échos quand il s’agit de qualifier de dictature notre pays, de nommer nos forces de police comme des nazis, de récompenser quelques gilets jaunes en leur attribuant le titre de résistants, ...

    Le sujet est d’une complexité telle que le temps sera indispensable pour en donner une vision surement moins « affective », débarrassée de toutes ces scories historiques, ces visions partisanes, ... . 

    L’auteur de ce livre enjolive le passé d’un grand-père pas si glorieux qu’il a été réellement. L’auteure de cet article en éprouve un tel sentiment d’injustice face à ce qu’elle considère comme une usurpation de gloire passée qu’elle en appelle à une condamnation publique à notre plus haute autorité.Si j’ai bien compris aussi, il s’agit de restaurer la vraie mémoire de la résistance face à ces faussaires. 

    Je n’arrive pas à comprendre, comment nous en serions encore à jouer du ciseau dans les oeuvres de fiction, d’interdire de parole tel polémiste qui le cherche bien, en gros de rétablir une police qui dictera ce qu’il est bon ou mauvais de dire. 


    • njama njama 3 novembre 2019 21:04

      @Aristide
      Le diable se cache parfois dans les détails. A ce propos ce soir Arte rediffuse le film Amen de Costa-Gavras en 2002. Que ce soit sur Télé2semaines ou Téléloisirs je lis ce résumé :
      « En 1939, le lieutenant SS Kurt Gerstein, spécialisé dans la chimie et ses applications sanitaires, est chargé de livrer du Zyklon B, un gaz censé purifier l’eau, dans les camps polonais. Lorsqu’il découvre avec horreur que ce produit est en réalité destiné à exterminer les Juifs en masse, il décide d’alerter le Vatican... »
      En 1939 cela ne se peut car il n’y a aucun programme d’extermination des Juifs avant la Conférence de Wannsee en janvier 1942 suite aux échecs de différentes Conférence dont surtout celle d’Évian de 1938 mais aussi l’échec du Plan Rublee-Wohlthat en 1939, une planification pour l’émigration des Juifs...
      voir mon commentaire traduction du wiki allemand pour plus de détails https://www.agoravox.fr/commentaire5281367
      Le Zyklon B fabriqué par IG-Farben était utilisé comme désinfectant puisque c’est un pesticide (terme générique qui rassemble les insecticides, les fongicides, les herbicides, les parasiticides), ce qui ne veut pas dire qu’il n’aura pas servi pour un usage criminel ultérieurement, mais c’est nécessairement faux de penser et de dire que dès 1939... ce n’est pas honnête intellectuellement et ça fausse l’Histoire, il n’est pas exagéré de dire que cet anachronisme est une imposture historique.


    • pemile pemile 3 novembre 2019 22:49

      @njama « Que ce soit sur Télé2semaines ou Téléloisirs je lis ce résumé [...] il n’est pas exagéré de dire que cet anachronisme est une imposture historique. »

      Bravo, vous avez réussi à nous prouver que « Télé2semaines ou Téléloisirs » racontent des conneries !

      En 1938 il est arrêté et prisonnié au camp de concentration de Welzheim, en 1939 il est congédié du parti nazi et c’est en 1941 après la mort d’une de ses nièces, malade mentale, qu’il dénonce le programme Aktion T4.

      C’est en juin 1942 qu’il témoigne de l’utilisation du Zyklon B pour remplacer l’asphyxie par l’oxyde de carbone.


    • njama njama 4 novembre 2019 09:00

      @pemile
      Du programme « Aktion T4 » à l’extermination des Juifs (shoah) le lien entre les deux ne relève pas de l’évidence ni d’une logique intentionnelle (préfiguration conceptuelle ?) si l’on suit les tractations diplomatiques de l’Allemagne pour se débarrasser des Juifs avec une trentaine de pays auxquels il faut ajouter les palestino-sionistes qui avaient des accords avec l’Allemagne nazie (l’ Accord Haavara 1933). Les théories et programmes eugénistes (scientistes) circulaient en Europe sans trop d’états d’âme particuliers à l’époque semble-t-il si j’en crois Wikipedia :« Bien que Raoul Hilberg emploie le terme « euthanasie », entre guillemets, il considère ce programme comme la préfiguration conceptuelle en même temps que technique et administrative de l’extermination des Juifs d’Europe, et le décrit en définitive comme un holocauste psychiatrique4 »

      Note 4 :En 1933, la Conférence internationale d’hygiène mentale, tenue à Paris, se déclare unanimement favorable à toutes mesures empêchant la naissance « des anormaux et des tarés ». En juin 1933, Hitler assiste à une séance du Congrès annuel de la Société internationale de biologie criminelle, tenue à Hambourg, où sont présentés les bons résultats des lois de stérilisation au Danemark. Cette séance convainc Hitler d’appliquer de telles lois, mais renforcées et contraignantes, en Allemagne (loi du 14 juillet 1933). A. Laffont et J. Audit, « Eugénique », Encyclopédie médico-chirurgicale, Masson,‎ 1934, p. 12-15 fascicule 5122. https://fr.wikipedia.org/wiki/Aktion_T4

      Quant à Raoul Hilberg qui a suivi sa famille aux États-Unis en 1939, devenu plus tard historien de la shoah, son ouvrage La Destruction des Juifs d’Europe paraît au début des années 60.


    • pemile pemile 4 novembre 2019 09:07

      @njama

      1. Vous évitez de reconnaitre le ridicule et l’ambiguité de votre « dénonciation » des conneries de « Télé2semaines ou Téléloisirs »
      2. Vous évitez aussi de reconnaitre que la spécificité du programme Aktion T4 est la mise au point de chambres à gaz (au monoxyde de carbone)


    • njama njama 4 novembre 2019 09:34

      @pemile
      Pour le point 1.
      voyez mon commentaire ci-dessous.
      Pour le pont 2.
      J’ai écrit que la logique intentionnelle (préfiguration conceptuelle terme que j’ai souligné) n’a absolument rien d’une évidence en l’absence d’éléments factuels probants que les va-et-vient diplomatiques entre nations viennent contredire.

      Sauf peut-être dans un esprit juif car la culture de l’Holocauste remonte chez eux à la Parabole du Livre d’Esther (vers le IV° siècle avant JC)
      https://www.editionsdemilune.com/la-parabole-desther-anatomie-du-peuple-elu-p-42.html
      Vous noterez que l’expression préfiguration conceptuelle

      relève du pléonasme puisque un concept est une préfiguration...


    • njama njama 4 novembre 2019 10:34

      @pemile

      extraits du chapitre 19 La Parabole d’Esther. anatomie du Peuple Élude Gilad ATZMON Dossier de Presse page11/12 :
      (...) Le Livre d’Esther est un récit biblique qui sert de fondement à la fête de Pourim, laquelle est probablement la plus joyeuse des festivités juives. Ce livre relate une tentative de judéocide, mais il raconte aussi une histoire dans laquelle des juifs réussissent à modifier le sort qui leur est destiné. Dans ce livre, les juifs réussissent non seulement à se sauver, mais même à se venger. Le récit se situe dans la troisième année du règne du roi Assuérus, l’Empereur de Perse, qui est généralement identifié à Xerxès (Cyrus) Ier. C’est une intrigue de palais, avec un complot (la tentative de massacrer les juifs que nous avons mentionnée) et une courageuse et très belle reine juive (Esther), qui réussit à sauver le peuple juif in extremis. (...) La morale de cette histoire est très claire : si les juifs veulent survivre, ils ont intérêt à infiltrer les arcanes du pouvoir. À la lumière du Livre d’Esther, de Mardochée et de Pourim, l’AIPAC et la notion de « pouvoir juif » semblent l’incarnation d’une idéologie profondément biblique et culturelle. Toutefois, c’est ici que se produit un renversement intéressant. Bien que ce récit soit présenté comme une collection de faits réels, l’authenticité historique du Livre d’Esther est très largement remise en cause par la plupart des biblistes contemporains. L’absence de corroboration claire de l’un quelconque des détails de la narration relatée dans Le Livre d’Esther avec ce que l’on connaît de l’Histoire de la Perse à partir des sources classiques a conduit beaucoup de spécialistes à la conclusion que ce récit est en très grande partie (sinon totalement) fictionnel. Autrement dit, toute considération morale mise de côté, la tentative de génocide décrite est fictive. Apparemment, Le Livre d’Esther installe ses adeptes dans un syndrome de stress prétraumatique collectif faisant d’une « destruction » imaginaire une « idéologie de la survie ». Et, de fait, d’aucuns voient dans cette chronique une allégorie de juifs parfaitement assimilés qui découvrent qu’ils sont en butte à l’antisémitisme, mais qui sont aussi en position de sauver leur peau, ainsi que celle de leurs coreligionnaires juifs.(...) Comme dans la religion de l’Holocauste, dans Le Livre d’Esther, ce sont les juifs qui croient en eux-mêmes, en leur propre puissance, en leur unicité, en leur sophistication, en leur habileté à conspirer et à prendre le contrôle de royaumes entiers, en leur capacité de se sauver eux-mêmes. Dans Le Livre d’Esther, il n’est question d’autre chose que de la prise du pouvoir ; ce livre exprime bien l’essence et la métaphysique du pouvoir juif. (...)

      https://www.editionsdemilune.com/media/extraits/Esther/Dossier-de-presse-La-Parabole-d-Esther-Web-Opt.pdf


  • njama njama 4 novembre 2019 09:14

    @pemile

    Comme le synopsis du film Amen ne parle pas de l’année 1939, on peut en déduire que quelques éditeurs de programme télé ont pris des libertés avec l’Histoire, dommage car cela pervertit l’esprit des lecteurs. Ils auraient pu ajouter que le film de Costa-Gavras est inspiré de la pièce Le Vicaire (Der Stellvertreter) de Rolf Hochhuth ... ce qui nous éloigne un peu du réel, d’une histoire complétement « vraie » puisqu’elle mélange réalité et fiction.

    Amen. Un film pour deux histoires
    [...] Amen. entremêle deux histoires, d’une part le parcours véridique du lieutenant SS Kurt Gerstein qui assista de ses propres yeux à l’extermination des Juifs dans les camps de Belzec et Treblinka, d’autre part le théâtre d’ombres du Vatican, avec ses querelles de pouvoir et ses jeux diplomatiques, trop peu à la hauteur des événements dramatiques qui se jouaient par ailleurs.

    Ces deux histoires sont reliées par un personnage fictif et invraisemblable, le jeune jésuite Fontana, intermédiaire malchanceux entre son ami Kurt Gerstein et le Saint-Siège.

    Costa-Gavras s’est inspiré pour les dialogues des Confessions publiées par le lieutenant SS ainsi que des propos rapportés par les personnes qui ont eu l’occasion de rencontrer le pape. Cela lui permet de montrer la complexité du personnage de Pie XII.

    [...] https://www.herodote.net/un_film_pour_deux_histoires-article-216.php


    • Eric F Eric F 4 novembre 2019 10:57

      @njama
      En effet, l’évocation de 1939 par ces magazines était un lapsus.
      Concernant la pièce qui a donné naissance au film, elle relevait d’une intentionnalité de culpabiliser l’action du Vatican, alors qu’après la guerre au contraire cette action avait été louée : voir notamment les conversions au catholicisme de responsables du judaisme, ou le commentaire louangeur de Golda Meir au décès de Pie XII "Pendant la décennie de terreur nazie, quand notre peuple a subi un martyre terrible, la voix du pape s’est élevée pour condamner les persécuteurs… Nous pleurons un grand serviteur de la paix".

      La réalité est que cette action s’est effectuée dans la discrétion plutôt qu’une dénonciation publique, que le film montre comme ayant été timorée (selon la thèse officielle, pour ne pas envenimer les choses). On peut noter qu’il en va exactement de même de l’ensemble des chefs d’états alliés et des pays neutres à l’époque -des actions diplomatiques se faisaient, et sur le terrain dans la discrétion-. Il y a aussi confusion à la fin du film avec un autre aspect : en 44-45 le nazisme étant vaincu, le danger aux yeux de l’église était le stalinisme.
      Le film en lui-même est, disons, assez retenu, mais l’affiche est véritablement outrancière.


  • lloreen 4 novembre 2019 09:55

    Annonce au peuple français de la mise en place d’un tribunal populaire.

    Je vous invite à prendre connaissance de cette vidéo très importante et à la diffuser massivement autour de vous.

    https://www.youtube.com/watch?v=rA6e48ry0jM&feature=youtu.be


  • njama njama 4 novembre 2019 13:14

    @Pascale Mottura

    et le nominé du Goncourt est Jean-Paul Dubois pour « Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon » (L’Olivier)

    le Renaudot a été attribué à Sylvain Tesson pour « Panthère »


    • njama njama 4 novembre 2019 13:16

      pour « La panthère des neiges » (Gallimard)


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 4 novembre 2019 13:23

      @njama

      L’influence immense des articles de Rosemar sur cet auteur .


    • Pascale Mottura Pascale Mottura 4 novembre 2019 13:27

      @njama oui le Renaudot est une grosse surprise, il ne figurait pas dans la sélection. Ce choix me rassure. La vie littéraire en France n’est donc pas totalement rompue et corrompue 


    • Pascale Mottura Pascale Mottura 4 novembre 2019 13:28

      @njama Je n’ai encore jamais rien lu de Jean-Paul Dubois, je vais jeter un coup d’oeil de ce côté-là pour me faire une opinion


    • njama njama 4 novembre 2019 14:31

      @Pascale Mottura
      « Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon » ça m’inspire tellement plus que « La part du Fils »...
      Un titre donne souvent l’envie d’ouvrir le livre, ou de le fuir.

      Un petit peu soulagée  ? Jean-Luc Coatalem n’avait pas rendez-vous cette année avec son heure de gloire, ça limitera l’impact du roman sur la Mémoire de la Résistance
      Merci pour les articles


    • Pascale Mottura Pascale Mottura 4 novembre 2019 19:07

      @njama et merci à vous pour vos commentaires. Toutefois, rendez-vous dans 10 jours ? : remise du Goncourt et du Renaudot des lycéens le 14 novembre. La part du fils est en final là aussi.
      Vous savez, cette affaire m’a surtout permis de prendre conscience de l’absence de respect et de protection de la mémoire des Résistants, notamment de ceux qui ont été torturés et assassinés. Au SHD j’ai consulté bien des dossiers, j’en pleurais, tous ces êtres, souvent âgés d’à peine 20 ans...« fusillé », « tué en service », « décédé au cachot », « tué sur le front de Normandie », « assassiné par la Gestapo au cours de son interrogatoire »... Et souvent « massacré » ! comme si être tué ne suffisait pas, ils furent massacrés. Et ces jeunes femmes Résistantes que les Allemands ne fusillaient pas mais décapitaient.
      Je croyais que c’était un acquis pérenne, j’étais très naïve, je me suis réveillée. Non seulement la grande majorité des Français s’en fiche mais nombreux sont les gens qui prétendent sans preuves avoir des grand-pères-ou-mères Résistants. Il y a aussi celles et ceux que l’on dérange manifestement quand on ose dire qu’on a de ces personnes valeureuses dans notre ascendance. Héroïsme, courage, abnégation... mais quels gros mots odieux de nos jours dans les oreilles de certain(e)s ! La part du fils les réjouit, ce type d’écrit gonflant l’égo s’accorde à leur mentalité.
      Il faudrait une loi, au moins un décret, pour prévenir, empêcher tout type d’imposture mémorielle. Là est ma lutte. Et cela dépasse largement le petit monde littéraire et surtout celui des prix. D’où cette présente Lettre au Président...
      Car perdre sa mémoire, c’est perdre son identité, c’est perdre son avenir.


    • njama njama 4 novembre 2019 15:58

      @Dufondesages

      pour super_résistant la place est déjà prise


  • adeline 4 novembre 2019 18:57

    ouf !!!!!!! loupé pour le goncourt et le renaudaot


    • Pascale Mottura Pascale Mottura 4 novembre 2019 19:08

      @adeline Oui mais attention à la remise du Goncourt et du Renaudot des lycéens le 14 novembre...


    • njama njama 4 novembre 2019 19:30

      @Pascale Mottura
      Il me semble que les jeunes regardent plus devant eux que derrière eux, ... alors les histoires de grand-père... pas sûr que ça les emballe !

      L’occasion de rappeler que l’auteur de « La Vie devant soi » avait décroché le Goncourt pour la deuxième fois ! il doit être le seul je pense


    • Pascale Mottura Pascale Mottura 4 novembre 2019 21:27

      @njama oui Romain Gary/Emile Ajar : cas unique à ce jour de dédoublement de Goncourt smiley Superbe entourloupe.


  • Pascale Mottura Pascale Mottura 20 novembre 2019 23:54

    Je viens d’apprendre que le récit La part du fils a obtenu hier le prix de la Collaboration, euh pardon, le prix ProVichy&Nazisme, euh non, enfin, quoi, le prix Giono ! Cette information fort cocasse me réjouit : aveu sublime, confirmation subliminale d’une parenté idéologique entre le grand-père du récit et celui qui fut tant admiré par l’Allemagne nazie et les pétainistes, et fêté par la presse collaborationniste ?


    Chacun sait qu’à côté du bon écrivain célébrant la nature et la vie paysanne, il y eut le Giono très cordial avec l’Occupant et « extrêmement bien disposé envers la collaboration » (cf. cet article, un parmi des centaines d’autres écrits sur le sujet… : https://www.persee.fr/docAsPDF/mots_0243-6450_1998_num_54_1_2329.pdf ). Un petit extrait pour rigoler un coup ? Il est question ici du Journal de l’Occupation de Giono, paru en 1995 :

    « Après avoir affirmé que pour lui il n’y a pas de différence entre les nazis et les alliés — « les uns et les autres sont semblables » — , J. Giono se déchaîne contre les résistants, qu’il traite parfois d’« assassins » et de « voyous » qui se cachent derrière un « patriotisme » dérisoire. J. Giono se montre beaucoup plus tolérant quand il est question des abus des miliciens et des nazis. Même leurs victimes les plus tragiques ne lui inspirent aucune sympathie. Dans un passage nettement brutal, J. Giono affiche une indifférence profonde à l’égard du sort des Juifs… » Etc.


    « Que peut-il nous arriver de pire si l’Allemagne envahit la France ? Devenir Allemands ? Pour ma part, j’aime mieux être Allemand vivant que Français mort », déclara Jean Giono en 1937.

    Da fait, c’est Giono qui lança le manifeste « Refus de penser en choeur » dans lequel on peut lire « mieux vaut une France nazifiée qu’une France en guerre ».

    Ce manifeste fut paraphé par Alain, André Breton, Léon Émery, Victor Margueritte, Marcel Martinet, Simone Weil, ainsi que par plusieurs normaliens et sévriennes dont Sartre, pour protester contre un « enrôlement anticipé » et « ne pas accréditer à la légère la rumeur d’un danger extérieur imminent ». C’était une réponse à l’appel à « l’union nationale » publié le 20 mars 1938 - après l’Anschluss (11 mars 1938) - par le quotidien Ce soir, dirigé par Louis Aragon et Jean-Richard Bloch, et qu’ont signé Louis Aragon, André Chamson, Jean Guéhenno, André Malraux et Jules Romains au même titre que Georges Bernanos, Jacques Maritain, François Mauriac et Henry de Montherlant.


    Ainsi, l’idéologie d’un Giono, ayant lui aussi traversé la Première Guerre Mondiale et n’ayant nulle envie de rempiler, s’accorde bien avec le comportement du grand-père Coatalem, rêvé Résistant par son petit-fils mais qui ne s’est jamais engagé contre la barbarie nazie, uniquement contre le STO en fabriquant de faux papiers, seulement à partir de mars 1943, après avoir travaillé trois ans comme cadre au service des autorités d’Occupation, lesquelles « n’ont eu qu’à se louer des relations qu’il a eues avec elles » (sic), dixit la grand-mère.

    Eh oui, contrairement à ce que prétend si faussement l’auteur de La part du fils, on est bien loin des « Compagnons de la Libération dans la Grande Guerre » ! Cf. https://www.ordredelaliberation.fr/sites/default/files/media/fichers/catalog ue_une_vie_d_engagement_web.pdf


    En conclusion, l’attribution du Prix Giono à La part du fils est parfaitement logique et l’on ne peut que féliciter les jurés pour leur sagacité. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

    Néanmoins, le burlesque de l’affaire c’est que le grand-père « Résistant » objet du récit du petit-fils est donc salué aujourd’hui par un prix portant le nom d’un pro-nazi alors qu’il qui fut finalement broyé comme une chair à chantier par la machine nazie… Parfois la face cachée du meilleur des mondes a de ses revers…Quel Schmilblick…non ? c’est passionnant. Coluche en aurait fait un sketch.


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