Affaires et Justice : une faillite typiquement française
Vous ne trouverez pas dans ce petit texte la liste, longue liste, trop longue liste des affaires qui ont émaillé la vie politique française depuis des décennies et qui n’ont jamais débouché, ni de celles qui ont été suivies d’effet puis ont amené le contribuable à devoir payer les erreurs des uns et des autres car une particularité de l’Etat français et de sa justice est que ni l’un ni l’autre ne sont responsables. Ils sont souvent complices, souvent coupables, mais jamais responsables au point de devoir payer leur incompétence, leurs erreurs, leurs forfaits !
Et puis pour les connaitre toutes, ces affaires misérables, parfois cachées sous le label de la Raison d’Etat, il suffit de lire les archives du Canard Enchaîné, un de ces trop rares journaux ne dépendant pas de la publicité, donc difficilement influençable ou achetable.
Une phrase de nos grands penseurs révolutionnaires a voulu marquer l’histoire, en son temps : « Les hommes naissent libres et égaux en droit », Coluche avait ajouté « .. en droit, mais en fait … ». En effet, en fait, certains naissent plus égaux que d’autres, et en corollaire certains naissent moins égaux que d’autres, voire tellement moins égaux qu’ils ne participent même pas de cette égalité entre gens normaux. Au dessus des lois ? Impensable ! Et pourtant nos hommes politiques sont nombreux, solidaires entre eux, complices, se couvrant les uns les autres, avec parfois bien entendu une brebis galeuse qui « morfle ». Bernard Tapie en est un exemple, mais ensuite un président vient ordonner à sa ministre de l’économie de le dédommager, Solidarnosc revisité, noble lutte !
Notre pays, notre nation, ont comme garde-fou un principe intangible : « nul n’est censé ignorer la loi ».Probablement cette phrase était initialement plus longue et avait comme complément cette petite précision : « sauf ceux qui la font et ceux qui ont la charge de la faire respecter comme bon leur semble ».
Que de lucidité prémonitoire dans cette autre phrase : « selon que vous serez puissant ou misérable ». En France s’entend, ou en Afrique, notamment celle francophone, le pouvoir, le cul et l’impunité sont confondus. Plus clairement nous appelons cela la françafrique, ou la France à fric. Si la factrice se tape le Maire du village, c’est haro sur le bidet ! Tout le village est au courant, la postière est mutée, le maire garde son poste, et tout va bien (j’habite dans un petit village du Loiret). Par contre qu’un camion de laitier vienne agresser, au saut de la garçonnière et à l’heure où les putes vont se coucher, un président ne maitrisant ni sa queue ni ses sens, et rien ne se passe. N’est pas Félix Faure qui veut, mort victime d’une pompe funèbre à l’Elysée ! Finies les mœurs débridées de la 3ème République, désormais de nouveau la raison d’Etat (ou du plus fort) prévaut, et la justice couvre ces excités de la quéquette et du pouvoir réunis. Et pourtant, le Félix , il n’avait pas à sa disposition l’arme nucléaire, donc ses frasques étaient nettement moins risquées que celles du diamantaire, du pétainiste, de super-menteur ou de l’immigré de la seconde génération.
La notion de circonstance aggravante est un des fondements du droit français. Elle est valable pour celui qui a autorité (notamment dans les délits sexuels) et le coupable peut être puni par la justice d’une peine doublant celle appliquée au commun des mortels. Elle vise les enseignants, les élus, les prêtres. Concrètement « notre » justice n’applique plus cette notion à ce type de délinquant, elle protège les puissants, elle tergiverse jusqu`à prescription, elle cache, elle couvre, bref elle est aux ordres. L’Etat français est devenu une république bananière, sa justice est à son image, une justice bananière, plus encline à sanctionner le nostalgique de l’extrême droite (J.M.L.P) mais qui ne fait que commettre un délit d’opinion, et pleine de mansuétude envers le délinquant, financier ou sexuel, quand il est aussi homme politique, de droite notamment ! Quand je parle de la droite j’en exclue le Front National et j’y inclue le parti socialiste qui, excepté quelques énergumènes qui y sont restés égarés (Clémentine Autain et Gisèle Halimi essentiellement, très intelligentes mais cantonnées dans un rôle décoratif), n’est qu’une officine de la CIA (affaire Farewell et Gladio) avec deux ou trois beurs (toutefois millionnaires) pour justifier sa place côté gauche. Jean-Marc Rouillant est un exemple impressionnant de cette justice d’Etat et de classe. Il ne sera jamais libre alors qu’il a été condamné et a payé. Mais tuer un patron c’est impardonnable en république bananiéro-française. Le patron est une espèce qui doit être protégée !
Et le comportement des médias et des politiques vis-à-vis de strauss-kahn en est une preuve extraordinaire. Comment ? Le grand manitou du FMI et futur président de notre bananeraie ne peut pas être coupable, il ne peut qu’être victime d’un piège ! Jamais une soubrette troussée (cf. Jean-François Kahn, un homonyme …ami du premier) n’oserait accuser un tel puissant. C’est faux, il n’est pas, ne peut pas être coupable. Elle a tout inventé. Et d’ailleurs il n’y a pas mort d’homme (Jacques Lang), une honte vivante ! Sauf que, catastrophe, Ben Laden ayant été assassiné il est difficile de trouver le commanditaire ! Poutine ? Hu Jin Tao ? François Hollande ? Le petit Nicolas ? Claude Guéant ? Khadafi ? John Lispky et la CIA ?
Toujours est-il qu’en France on peut même devenir ministre après avoir été délinquant et condamné ! On peut aussi devenir ministre après avoir été un acteur majeur dans des mouvements séditieux et interdits ; Madelin, Devedjian, Longuet … vous avez dit Longuet ? La liste est longue de ces bénéficiaires de programmes adaptés de réinsertion sociale.
La saisine par le procureur est une des bases du droit français. Récemment une journaliste et écrivaine « jeune, jolie et peut-être blonde (son prétendu agresseur doit savoir) » est devenue connue de tous suite à une déclaration faite sur une chaîne de télévision, dans laquelle elle expliquait avoir été victime en 2002 d’une agression sexuelle de la part d’un leader socialiste dont le nom était remplacé par un bip (elle mentionnait nommément l’ineffable dominique strauss kahn).
Depuis 2002 aucun magistrat ne s’est saisi de cette déclaration officielle, n’a enquêté, n’a entamé une procédure. Le violeur potentiel est resté millionnaire, socialiste, et tranquille, il a pu récidiver autant qu’il a pu ou voulu. Cette pseudo-journaliste maintenant est connue, elle va devenir célèbre mais elle « ne veut pas être instrumentalisée par la justice américaine » alors que c’est elle qui nous instrumentalise.
Soit elle a été agressée et elle dépose plainte, soit elle ne l’a pas été et elle doit être poursuivie pour diffamation, soit elle a peur et le Parquet doit de saisir d’autorité. Simple, légal, efficace. Oui mais, il est riche dsk, très riche, et notre justice est si faible !
Faible, la justice ? Peut-être pas. N’est elle pas simplement une justice de caste dans une république d’opérette ?