lundi 28 septembre 2020 - par LATOUILLE

Covid 19 – 6 ter : taisez-vous !

 

Avec le billet Covid 19‑6 bis je pensais en avoir terminé avec le chapitre « communication d’embrouille », mais chaque jour amène un lot de discours contradictoires et incohérents laissant le quidam sous la pluie d’une logorrhée assassine. Nous sommes alors face à deux envies : les faire taire, nous boucher les oreilles.

JPEG

D’éminents chercheurs, quand j’étais enfant on disait « savants », ont signé une tribune dans un journal pour refuser la politique de la peur. Ce sont 35 chercheurs, médecins, sociologues, biologistes, philosophes, qui apportent une vive critique à la stratégie de communication du gouvernement dont ils dénoncent le caractère particulièrement anxiogène : « nous ne voulons plus être gouvernés par la peur » ! D’évidence, dès lors qu’il annonçait que la France était en guerre, puis quand il décrétait le confinement de la population, Macron mettait le pays en état de sidération et la peur prenait le dessus sur la raison dans la population. C’était là pour ce séducteur pervers narcissique l’occasion inespérée d’instaurer un « état d’urgence » ; même mâtiné de raisons et de qualificatifs sanitaires, un état d’urgence demeure un moment où le pouvoir devient autoritaire et se permet ce qu’il n’aurait pas osé mettre en œuvre sans cela : la suppression des taxes de production en est un exemple, sans compter les entorses multiples au droit du travail.

Toutefois la peur ne vient pas que de la stratégie de communication du gouvernement, tous sont responsables de ce climat délétère : les médecins bavards et querelleurs, les stars du show‑business aussi fêtardes que stupides, les lobbies notamment les empoisonneurs de la jeunesse que sont les bars de nuits et les élus locaux comme à Marseille qui par complaisance et électoralisme vont dans le sens du laxisme au risque de détruire ce qui ressemble encore à un peu d’autorité de l’État, et dans le mépris le plus total de l’intérêt sanitaire des populations. Honte à tous ces gens qui ferment les yeux et les oreilles, mais pas la bouche, devant l’évidence d’une épidémie gravissime au seul fait que la fête et le plaisir vaudraient mieux que la vie, que la satisfaction de son plaisir personnel vaudrait mieux que le bien commun.

La peur vient aussi de l’incohérence des discours tous plus contradictoires les uns que les autres, chacun des locuteurs voulant arracher la vedette, chacun se mêlant d’un domaine de compétence qui n’est pas le sien, chacun voulant gouverner la pensée sociale à sa convenance à partir de ses seules certitudes quant à sa place dans la société. Quand j’étais enfant, dans ma campagne il y a maintenant plus de 55 ans, nous disions « chacun chez soi et les vaches seront bien gardées ».

Ainsi, les querelles inévitables entre scientifiques n’ont pas de place sur les plateaux de télévision, elles n’ont rien d’éclairant pour le public qui ne dispose, pour la plupart de ses membres, que de trop peu de connaissances scientifiques pour faire la part du feu, laisser tomber l’accessoire pour ne garder que l’essentiel. Alors c’est l’angoisse, puis la peur, comme un élève de classe de seconde pourrait être paniqué en présence d’un débat entre Einstein et Planck. La question n’est pas celle de la vérité, il n’y a de vérité que provisoire en science, la question est celle de savoir ce que l’auditeur peut faire de ce qu’il entend. Comme l’élève devant un problème qu’il ne peut pas résoudre, l’auditeur alors est apeuré.

Que fait-on lorsqu’on a peur ? On se cache ou on fanfaronne. Ainsi certains continuent à se confiner, d’autres exagèrent l’application des gestes barrières multipliant par exemple les tests ou, comme une de nos amies, en utilisant exagérément le gel hydroalcoolique jusqu’à devoir consulter un dermatologue. Le fanfaron, le « bravache » sont d’autres postures pour conjurer la peur : moi je ne risque rien, je suis fort, je suis beau… et un jour je suis mort, un beau mort, un mort qui ne risque (plus) rien. Dans la « France d’en bas », je préfère « au parlement des invisibles », on va, plus qu’on ne choisit, vers son camp en fonction de ses aptitudes psychologiques et de son éducation, mais toujours en réaction aux discours qu’on entend.

Là, y compris les 35 signataires de la tribune parue dans le Parisien, sont collectivement avec le gouvernement, avec les élus locaux comme ceux de Marseille, avec les médecins de foire qui se pavanent avec leur science sur les plateaux de télévision et avec les stars en mal de public, ils sont responsables de ce qui se passe aujourd’hui et des morts de demain.

La liberté d’expression ne peut pas justifier une telle cacophonie mortifère dont les journalistes sont responsables de l’organisation et qu’ils entretiennent comme jadis un chauffeur de chaudière entretenait le feu.

C’est au politique qu’incombe de mettre de l’ordre dans la société et d’organiser les débats, pas aux journalistes, pas non plus aux scientifiques. Il y a des agoras pour les débats de société, ce ne sont pas les plateaux de télévision et moins encore les réseaux sociaux. Alors oui les signataires de la tribune ont raison lorsqu’ils appellent « à nous remettre ensemble pour définir démocratiquement nos stratégies sanitaires, redonner de la confiance à nos concitoyens et de l’avenir à notre jeunesse. »

Pour l’instant nous, ici au « parlement des invisibles », nous avons plutôt l’impression que nous ne comptons pas, que personnes ne nous prend en considération. Ne serions-nous que de la chair à canon pour les conflits de préséance et les combats de coqs des mandarins des hôpitaux, des « voix électorales » à capturer ? Nous ici nous avons l’impression que faire mourir nos vieux et les handicapés ça arrangera bien les comptes de la Sécurité sociale et des caisses de retraite en même temps que ça fera de la place dans les hôpitaux, et il y en a besoin de places que nos enfants qu’on encourage à s’alcooliser vont aller occuper après les beuveries organisées par une profession devenue déraisonnable parce qu’avide de fric et plébiscitées par tellement de stars. L’avenir d’une jeunesse ne s’est jamais construit dans la fête et surtout pas dans l’alcool et les autres artifices D’ailleurs on attendait que les médecins appellent à une « désalcoolisation » de la jeunesse, nenni ils appellent à plus de fête car il ne faut pas brutaliser ces chères têtes blondes.

In fine, au « parlement des invisibles », il nous reste à essayer de survivre comme on peut entre la peur et la fanfaronnade, mais toujours en nous taisant. Jamais aucun d'entre nous, surtout pas un de nous qui aurait du bagou et quelques rudiments de rhétorique n’est invité à débattre avec ces « messieurs de la haute société savante ». Nous voudrions pouvoir leur dire, droit dans les yeux, à ces médecins, à ces politicards, à ses bouffons combien ils nous fatiguent et qu’irrémédiablement nous n’avons plus, nous n’aurons plus confiance en eux. La confiance ne pourrait revenir que s’ils se taisaient et s’ils se mettaient au travail, alors nous jugerions sur pièce ! Taisez-vous et travaillez au bien-être des gens !

 



14 réactions


  • Francis, agnotologue Francis 28 septembre 2020 12:48

    ’’Toutefois la peur ne vient pas que de la stratégie de communication du gouvernement, tous sont responsables de ce climat délétère’’

     

     En effet, elle vient aussi et surtout de l’amplification médiatique de ce discours anxiogène que vous appelez stratégie de communication du gouvernement.


  • zygzornifle zygzornifle 28 septembre 2020 14:34

    En fait personne ne sait quoi que ce soit mais tout le monde ramène sa fraise ....


  • Abou Antoun Abou Antoun 28 septembre 2020 19:43

    Question de genre ...

    Le coronavirus c’est UN virus, c’est donc du masculin. On n’a jamais écrit ’la coronavirus’.

    On a décidé de rebaptiser l’animal COVID-19, sans doute pour le distinguer de ses copains de la même famille.

    Et là, miracle depuis quelques semaines j’entends et le lis ’LA covid-19’. L’animal est donc transgenre ?


    • Abou Antoun Abou Antoun 28 septembre 2020 19:55

      @The White Rabbit
      Et moi qui croyait bêtement que ’disease’ c’était du neutre.
      My English is not rich (unlike my taylor).


    • Le421... Refuznik !! Le421 28 septembre 2020 21:01

      @Abou Antoun
      Vouais, mais ça fait intelligent de dire « la » Covid-19.
      C’est comme « mes » couilles, ça peut être masculin à des moments et féminin à d’autres.
      Ça dépends d’où elles sont placées !!  smiley


  • Pauline pas Bismutée 29 septembre 2020 03:26

    Tiens, à propos des invisibles… et en dehors des débats franco-franchouillards…

    Combien de ‘coincés’ dans le monde ? De ‘entre les frontières’ ? Au moins à ce sujet pas d’embrouilles, de débats sans fin sur les courbes, les statistiques, puisque c’est ???

    Maintenant des mois à survivre, sans logement, revenus, etc…

    Où je suis un simple test Covid juste pour monter dans un avion … équivalent de 170 euros !

    Le totalitarisme est déjà là. Mais je refuse d’avoir peur, et puis avec mon BMI à 19, j’ai encore un peu de marge… (ça doit pas être le cas de tout le monde)

    « Ce qu’il faut de sanglots pour un air de guitare », ce qu’il faut d’humour pour relever la tête !

     


    • Pauline pas Bismutée 29 septembre 2020 03:56

      @Cyrus

      Salut Tonton
      Pas encore la m.... noire, mais ça commence a virer au gris foncé... pas envie de m’étendre la dessus, et puis mon sandwich a la pâte dentifrice m’attend... smiley


Réagir