vendredi 6 mai 2011 - par codean

De l’eau pour les éléphants, d’une révolution à l’autre...

Quel est le rapport entre le film "de l'eau pour les éléphants " et les révolutions arabes ou encore l'exécution de Ben Laden ? L'actualité mais pas seulement ...

Le film de l'eau pour les éléphants, avec le beau Robert Pattinson et la belle Reese Witherspoon, nous présente sous fond de romance, l'histoire d'une éléphante Rosie.
Celle-ci est maltraitée, malmenée... comme tant d'autres éléphants de cirque dans le monde. Et à quoi aspire, un animal maltraité, tout comme un peuple maltraité ? A fuir son tyran et à trouver la liberté !

Alors bien entendu, les révolutions des éléphants sont plus difficile à faire que la révolution des peuples... Ils se défendent comme ils peuvent. Ils chargent leur dresseur, et tous les spectateurs sur leur passage, comme l'ont fait en 1964, les éléphants du cirque Amar à Béziers.

Le problème pour les éléphants, est que les sociétés humaines, à quelques exceptions prêts, ne sont pas très coopératives. Elles ont du mal à soutenir cette révolution de pachydermes, qui comme tout être vivant, attaché à une chaîne, n'a pour ambition que de s'en libérer. Comme le dit le poète Benjamin Zephaniah "La vie des animaux est aussi importante pour eux que notre propre vie l'est pour nous mêmes".

Aussi, plutôt que de soutenir cette révolte légitime des éléphants, les humains ont tendance à les condamner et à passer au mode exécution... l'empathie inter-espèce n'est pas le fort de l'espèce humaine. L'histoire des éléphants dans les cirques est jonchée de ces exécutions sans autre forme de procès.

En 1903, Topsy se rebelle pour la énième fois, causant la mort de ses geôliers. Son châtiment sera mis en oeuvre par Thomas Edison par électrocution. L'exécution de Topsy sera filmée en présence de 1500 personnes...

En 1907, Punch, un éléphant du cirque Pinder est fusillé par l'armée, alors qu'il a un accès de violence.

En 1916, Mary, une éléphante détenue par le Sparks Brothers Circus aux Etats Unis, est condamnée à mort .... par pendaison, après avoir piétiné un apprenti palfrenier qui l'aurait malmenée.

En 1992, l'éléphante Janet a décidé "de ne plus être un éléphant de cirque". Elle finira abattue par 56 balles...

En 1994, c'est au tour de l'éléphant Tyke, de mettre fin à son esclavage. Sa courte liberté finira sous le coup de 85 projectiles.

Le point commun de tout ces éléphants, est qu'ils ont été capturés dans la nature, comme la majorité des éléphants détenus aujourd'hui dans les cirques. Leurs refus de se soumettre à une autorité tyrannique, n'a pas été accompagné des soutiens de démocrates, mais d'une exécution sans appel.

Face à ces actualités croisées, dans lesquelles, on ne peut constater qu'une politique du "2 poids 2 mesures", selon que l'on soit humains ou pas, cet extrait de l'allocution de Claude Levi-Strauss devant l'UNESCO en 1971 prend toute sa valeur : " les problèmes posés par la lutte contre les préjugés raciaux reflètent à l'échelle humaine un problème beaucoup plus vaste et dont la solution est encore plus urgente ; celui des rapports entre l'homme et les autres espèces vivantes, et il ne servirait à rien de prétendre le résoudre sur le premier plan si on ne s'attaquait aussi à lui sur l'autre, tant il est vrai que le respect que nous souhaitons obtenir de l'homme envers ses pareils n'est qu'un cas particulier du respect qu'il devrait ressentir pour toute forme de vie."

> Lire les différentes histoires d'éléphants



6 réactions


  • armand 7 mai 2011 19:44

    Bonsoir Codean
    j’ai appris il y a peu que les animaux étaient torturés commes les humains au moyen age et renaissance de manière aussi horrible que pour les humains.
    Je me suis dit « ouf on n’est plus au moyen age »
    et la je découvre la confirmation que cela continue....
    mais je me demande quelle masse de CONNERIE il faut pour


  • codean codean 8 mai 2011 01:42

    Bonsoir Armand,
    Oui, c’est vrai que les choses semblent avoir peu évolué... l’utilisation de l’animal s’est organisé, industrialisé... sans doute comme l’exploitation humaine, malheureusement.
    Bien à vous,


  • easy easy 9 mai 2011 08:55

    Dieu aurait été avisé, il ne nous aurait pas donné de conscience.

    Le tout premier effet de cette conscience est de nous avertir que nous devrons mourir. Pour peu que nous considérions que ce n’est pas bien de mourir, la conscience de notre issue fatale nous torture l’âme et nous rend fous. Nous ressentons un besoin délirant de manifester notre angoisse en l’exposant de manière plus théâtrale et ça donne à la fois ce que vous exposez et le fait que vous l’exposiez.

    La solution que certains ont trouvée pour ne plus exploser de fureur, consiste à ne plus penser, à faire le vide. Cas du Za Zen.

    L’alternative à cette voie peut-être trop non-interventionniste, peut-être insuffisamment réaliste et généralisable, consiste à être éponge active des furies humaines. Etre éponge et non miroir, ça veut dire être là, en plein dans le chantier des furies humaines, pour absorber directement les coups, pour éponger les sangs et les larmes.


    Le Net, c’est à 99% du miroir, du bouclier qui renvoie les flèches vers d’autres.
    Chacun y déverse ses angoisses en espérant que quelqu’un les absorbera pour solde de tout compte mais en fait, chacun les réinjecte à son tour.




  • Francis, agnotologue JL 9 mai 2011 09:44

    « Dieu aurait été avisé, il ne nous aurait pas donné de conscience. » (easy)

    Rassurez-vous easy, ce sont des monstres sans conscience qui mênent le monde ! 

    Ceci dit, je ne crois pas que ce soit la conscience qui pose problème, mais la connaissance. Et en regrettant cet accès à la connaissance, car c’est de cela qu’il s’agit, on trace un boulevard à l’obscurantisme.


    • easy easy 9 mai 2011 10:09



      «  »«  »«  ce sont des monstres sans conscience qui mênent le monde !  »«  »"

      Ca c’est l’antienne que nous l’aurons entendue des milliards de fois, que j’avais moi aussi, aussi bien que vous, chantée comme tout le monde.

      Jusqu’à ce que je comprenne que c’est en fait tout l’inverse.


      Les êtres sans conscience sont les chiens, les chats, les souris, les abeilles, les chevaux, les éléphants.
      Voilà les êtres qui ne savent pas si longtemps d’avance qu’ils vont mourir.
      Voilà les êtres qui ne se torturent pas l’âme d’une folle angoisse.
      Voilà les êtres qui ne projettent pas sur les autres leur trouille et leur panique.
      Voilà les êtres qui encaissent toutes les sortes de violence en solde de tout compte sans les renvoyer vers qui que ce soit sous quelque forme que ce soit.
      Voilà les êtres qui n’accusent, n’accablent, ne surchargent ni ne torturent.



    • Francis, agnotologue JL 9 mai 2011 12:02

      Les monstres sans conscience qui mènent le monde ne sont pas ceux que vous croyez, mais les êtes inhumain qui constituent la faune capitaliste, ces monstres que les hommes ont construits, les machins et les machines : entreprises, systèmes, empire, OMC, UE, etc.

      Les chiens, les chats, les animaux, dénués de conscience ? Et d’âme aussi, non ! Pff !


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