lundi 12 décembre 2011 - par Bernard Dugué

Des milliards d’individus intoxiqués

Quelques Egyptiens du Sinaï bouffent du tramadol pour se donner de l’énergie. Quelques Russes sont accros à une nouvelle drogue crocodile qui les bousille en trois ans. Le crack fait des ravages dans les métropoles du monde. Avant, il y eut l’opium, l’éther, l’héro, les amphétamines, la cocaïne, la codéine et des tas de substance qui ont procuré quelques ivresses psychiques, détournant les âmes de leur condition quotidienne. L’usage des substances psychotropes n’a rien de nouveau. Il s’est juste intensifié au cours des dernières décennies dans le contexte d’une culture hédoniste incitant à prendre plaisir autant que l’existence le permet. L’usage massifié des drogues est contemporain de la consommation de masse. De plus, les types de drogues consommées sont corrélés aux différences de classes, nonobstant le cas spécial de l’herbe qui fait rire et parfois flipper. La coke est réservée aux gens plutôt aisés et pour les travailleurs, ce sera une drogue légale en vente dans tous les magasins, l’alcool. Ce qui n’interdit pas aux bourgeois de pratiquer l’alcoolisme mondain ou à un ouvrier de s’offrir de temps à autres un rail de coke. Par delà ces différences caricaturées tel un cliché de tabloïd, un principe réunit toutes les drogues, c’est le fait que ces produits sont toxiques et qu’ils le sont d’autant plus que le sujet n’y est pas tolérant et que les quantités consommées sont importantes. Il faut une sacrée constitution à Keith Richard pour être encore en vie après avoir bouffé tant de saloperies. Les drogues psychotropes n’altèrent pas seulement les neurones. Elles finissent par dégrader lentement le fonctionnement de l’organisme si elles sont consommées en grande quantité. 

L’existence n’a pas forcément besoin de ces substances procurant des sensations artificielles pour être vivable et même agréable. Néanmoins, un amateur d’apéros vous dira que sans cet éthanol circulant dans le sang, l’existence semble terne et la vie en société devient un peu lourde à supporter. Certains ont besoin de quelques verres de vin pour être décomplexés, d’autres non. Ainsi est faite la nature humaine. Une nature particulière puisque l’homme, contrairement à l’animal, vit dans deux mondes reliés mais distincts, celui qui l’entoure et celui de la conscience. Le monde de la conscience est traversé de désirs illimités qu’il est assez facile à activer mais un peu moins à satisfaire. La vie psychique a fait que l’homme ne peut pas se contenter de manger, boire et dormir. Il est un être jeté ou joué dans le temps. Il doit occuper le temps. Et parfois, il court après le temps ou bien il s’emploie à tuer le temps. Pour ce faire, il est aidé par des moyens technologiques très élaborés. Un smartphone ou une tablette numérique permet de faire des tas de choses tout en étant occupé dans une tache. C’est un outil indispensable pour courir après le temps. Par contre, si l’on veut tuer le temps, il existe des tas de solutions. Regarder la télé, jouer à un jeu vidéo ou arpenter un centre commercial en léchant les vitrines et pour ceux qui ont un compte en banque assez rempli, sacrifier aux achats compulsifs. Dans les sociétés hyper industrialisées, le mode de vie conduit nombre d’individus vers une fuite dans la course à la consommation, en quête de biens et services censés satisfaire les âmes désirantes qui se retrouvent en manque dès qu’un désir a été satisfait. Rien ne semble arrêter cette machine à consommer si ce n’est la solvabilité. Bien évidemment, cette vision est excessive et ne vaut pas pour tout le monde. On trouvera des individus plus détachés, moins nécessiteux en biens de consommation, capables de mener une existence vertueuse et perçue comme intéressante, avec le contrôle des pulsions matérialistes. 

En usant d’une vision phénoménologique, même sans avoir étudié Husserl, on peut comprendre que la société hyper industrielle inonde le marché de tas de produits dont on peut dire que les uns poussent à la consommation et les autres intoxiquent le psychisme. Le monde hyper industriel est celui de l’intoxication de masse. Les historiens diront peut-être un jour que le capitalisme a fonctionné parce qu’il a réussi à intoxiquer les consommateurs et pas seulement les masses, les classes aisées aussi, prêts à tout, à voter pour un gouvernement dictatorial qui les sécurise, à sacrifier à la vénalité dans leur univers professionnel pour se payer la dernière berline truffée de gadgets, se faire construire une piscine, s’offrir un week end dans un relais luxueux. Venez, braves gens, sur le marché universel, venez, il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses. L’envie est un sentiment toxique pour le psychisme. Il perturbe le bon fonctionnement du système épicurien qui place d’individu dans une sérénité car il a réglé ses comptes avec les artifices. D’autres produits intoxiquent le système esthétique et intellectuel. Les produits culturels produits par les industries avec ces stars insipides du top 50 intoxiquent les âmes, les éloignant de la musique qui fait décoller l’âme. Les radios généralistes dont vouées à intoxiquer les gens en diffusant cette daube chantée dont même pas les porcs ne voudraient. Les informations de masses sont toxiques pour l’entendement, éloignant les gens de l’usage de la raison, falsifiant les interprétations, suscitant les anxiétés, les inquiétudes. Le cinéma est souvent prétexte à un trucage de la réalité. Il suffit pour s’en convaincre de voir le résultat de la diffusion en salle du film contagion, juxtaposé par la divulgation de données lacunaires sur un hypothétique supervirus produit dans un laboratoire néerlandais. L’homme qui ne lit plus les livres est assujetti au système de la falsification et du mensonge. L’homme qui ingurgite sans contrepoison les informations de masse est asservi par les dominants, y compris ceux qui prétendent le sortir de sa situation. 

Le système mondialisé intoxique en masse les individus. Les informations de masse sont un véritable poison pour l’usage de la raison. Les produits fabriqués par les industriels perturbent le psychisme en excitant les envies. Une analyse lucide de la situation conduit à penser que l’humanité ne sortira jamais de cet état d’intoxication dont elle se rend complice. Il faudra apprendre à vivre dans un monde où la plupart sont intoxiqués et en redemandent, ne pouvant se passer de cette propagande insipide, de ces produits culturels frelatés, de ces prothèses technologiques donnant l’impression d’avoir une emprise sur les matérialités. Ou alors à suggérer un exorcisme de masse afin d’expurger les âmes de ces démons qui les intoxiquent. Alléluia !

A notre ère, le citoyen est de plus en plus consommateur et le consommateur devient de moins en moins citoyen. Le citoyen est de plus en plus intoxiqué et l’intoxiqué devient de moins en moins citoyen. Amen !



23 réactions


  • devphil30 devphil30 12 décembre 2011 09:47

    Très juste comme article ...


    N’existe pas une collusion entre les trafiquants , les banques , les politiques , les industriels , la grande distribution dont la plus grande masse de la population serait dépendante à différents titres , une population destinée à consommer sans réfléchir pour enrichir des castes établies.

    Nous devons consommer sinon nous ne sommes pas de bons citoyens , on ne nous oblige pas à consommer Français car cela devient rare mais il faut faire tourner la machine mais qui empoche les bénéfices ?? cette caste qui détient le capital et le pouvoir 

    Vaste fumisterie économique , mode de vie nous conduisant à la catastrophe qui incite à sortir de son quotidien par des substances psychotropes comme l’a indiqué l’auteur à juste titre.

    Philippe





  • PascalR 12 décembre 2011 11:11

    Comme quoi, il ne faut pas arrêter que le nucléaire, une goutte d’eau dans la mer de la folie humaine.


  • ddacoudre ddacoudre 12 décembre 2011 12:12

    bonjour dugué

    bien emmené, effectivement nous sommes devenu des boyaux, mais malheureusement personne ne détient la clé pour sépare le superflu de l’essentiel, le bon grain de l’ivraie comme cela a été écrit il y a + de 2000 ans.
    nous sommes devenue si peu performant dans ce discernement que nous détruisons rien que pour exister inconscient que ceci nous emportera.
    cordialement.


  • goc goc 12 décembre 2011 12:19

    @ l’auteur

    très bon article, merci !!

    juste un point important : il ne faut pas oublier que tous les gouvernants (surtout les occidentaux) non seulement ferment les yeux sur le trafic de drogue (tout comme l’exploitation du sexe, et la téléréalité)), mais surtout l’utilisent pour s’assurer une paix sociale par « endormissement » de la population.
    Alors pour la forme, on attrape quelques trafiquants, mais sur le fond, on ne change rien

    et puis je vous laisse imaginer ce que seraient nos banlieues si demain les flics (qui connaissent tous les trafiquants) se mettent à emprisonner les dealers. A coté, les émeutes de 2007 passeraient pour de simples fêtes de village.


  • Zangao Zangao 12 décembre 2011 12:44

    Les états participent au trafic des drogues. Cela n’est plus un secret, c’est juste une vérité non dite, et, comme tout le monde y trouve son compte ce n’est pas demain que le voile sera levé.
    Une seule solution, ne pas y toucher, la sule lutte possible est celle qui est faite a titre individuel.


  • luluberlu luluberlu 12 décembre 2011 12:48

    Tuer le temps ? pourquoi pas être juste à temps.


  • Montagnais .. FRIDA Montagnais 12 décembre 2011 12:55

    Excellent article. le capitalisme et le matérialisme ont effectivement réussi à fonctionner parce qu’ils ont réussi à intoxiquer les consommateurs.


    La généralisation de l’usage des toxiques est la démonstration des limites de la transformation du monde en parc de loisirs universel.. Mimile et miss michu en peuvent pu. Disney, le spectron, le foot, le ski, les « voyages de rêve », les SUV 34 pistons, la réclame, la « frénésie d’achat », le foie gras et le père noël sont devenu l’enfer sur terre. 

    Game over. 

    Quant à votre conclusion, elle devrait même se prolonger par la proclamation universelle de la disparition du « citoyen ».

    Tenez, on préfère encore les drogues d’origine divine, l’opium.. Marx, s’il avait su ça aurait fermé sa gueule, et Nietzsche aurait pu se contenter de mettre Dieu en réparation, qui ne peut rester un exclu social jusqu’à la fin des temps.

  • Pyrathome Pyrathome 12 décembre 2011 15:17

    Très juste constat mais vous n’indiquez pas les vrais causes.....alors que vous la connaissez forcément !! 
    Trois lettres C......I........A.....


  • perlseb 12 décembre 2011 15:19

    Eternel problème de l’homme : comment occuper son temps. D’ailleurs ce problème a toujours inquiété l’oligarchie. Par exemple, dans l’Egypte ancienne, construire des pyramides et autres monuments permettaient d’occuper ceux qui ne pouvaient faire partie de l’économie productive car elle était, déjà à l’époque, excédentaire.

    Mais il n’y a pas besoin de drogues et d’alcool pour s’intoxiquer. En allant acheter vos aliments au supermarché du coin, vous avalez des tas de produits phytosanitaires qui n’ont pas été testés sur le long terme (sans parler de l’absence de tests sur les coktails inévitables de tous ces produits). Alors finalement, si on savait vivre, on passerait tous 2 ou 3h par jour au jardin à s’occuper de son potager plutôt que de faire confiance à une société qui nous empoisonne par maximisation du profit, peu importe les conséquences.

    Plus on réfléchit, plus on s’aperçoit que c’est le temps (et non l’argent) qui est extrêmement précieux et que l’on en a jamais assez. L’argent ne peut acheter que des produits truqués. Le temps seul permet d’en obtenir des authentiques.


  • sisyphe sisyphe 12 décembre 2011 15:47

    Constat exact. 


    Une seule solution pour échapper à cet endoctrinement addictif et à toutes ces sortes de drogues ; le renoncement, une vie d’ascète, le « retour à la terre », les communautés, le bouddhisme ??? 

    Mais, de toutes façons, l’humanité entière se défonce ; alcools, drogues diverses, religions, compulsions de consommation, pouvoir, domination ; il faut croire qu’il s’agit d’un ressort puissant de la psyché humaine ... qu’y faire ? 
    Il me semble que l’essentiel est de limiter les dégâts pour les autres : pour chacun, on est responsable de sa propre vie.. quand on en a les moyens ; intellectuels, financiers, éthiques...

    Renoncer au superflu, se centrer sur l’essentiel, privilégier l’être sur l’avoir, se respecter et respecter les autres... CRÉER  ; de la musique, de l’image, de l’écrit.... qui en a les moyens ? 
    Une minorité... 

    Pour les autres, il leur suffirait de pouvoir vivre dans des conditions décentes, en PAIX... ce à quoi aspirent 90% de l’humanité... et qui leur est de plus en plus refusé, pour le privilège et la domination d’une petite minorité..

    Nous vivons dans un modèle de société qui est en train de cracher ses derniers feux : chacun y tente de se mettre à l’abri ; pourtant, nous participons tous de cette décadence ; parce que nous n’avons qu’une vie, et qu’elle est courte...

    Tâchons de la rendre le plus supportable possible. Pour ça, quelques notions de base : solidarité, respect, JUSTICE ; largement de quoi remplir une existence... 

  • hectorz 12 décembre 2011 16:03

    Si vous voulez un point de vue pas si absurde sur le véritable risque du nucléaire, qui est dans les situations jugées improbables au départ, mais dont la probabilité n’est pas nulle, tapez « piscines en ébullition » dans Google.


  • Musardin Musardin 12 décembre 2011 18:17

    Excellent article, si vous avez du temps je vous conseille de lire Philip K. Dick

    « Le dieu venu du Centaure »

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Dieu_venu_du_Centaure


    • panpan 12 décembre 2011 22:45

      Hou lala ! D’après ce que raconte Wiki, « Le dieu venu du Centaure », ça m’a l’air bien trop fort pour mon cerveau embrumé par le tabac....


  • suumcuique suumcuique 12 décembre 2011 19:37

    Sans aller jusqu’au Crocodile, qui, pas plus que le sida, ne cause une hécatombe, comme l’assurent les médias, le fait est que 11% des Français sont dépendants de psychotropes et que, d’une manière générale, plus de 2 Français sur 3 sont continuellement sous médicaments. Dans ces conditions, pas étonnant que la majorité des Français voient double, en votant depuis plusieurs décennies déjà pour les divers partis pro-immigrationnistes. Autre effet nuisible : un type déclare que la perte du triple A ne serait pas « incurmontable » et le drogué, forcément, y croit. Un autre type, dans la foulée, déclare vouloir renégocier le traité de la zone euro (lequel ?) et le drogué y croit. 




  • apopi apopi 13 décembre 2011 13:10

     A propos de Keith Richard, je cite : si une catastrophe nucléaire majeure survenait, deux espèces animales survivraient, les cafards et Keith Richard. 

     
    Allez, c’est l’heure de l’apéro, à la votre !

  • lsga lsga 13 décembre 2011 14:34
    Article inéressant, malgré de nombreuses contre-vérité :


    Cocaïne :
    Dans les pays latins, la cocaïne est la drogue du travailleur par excellence. En Amérique du Sud (Colombie, Bolivie, Vénézuela, Pérou ...) elle est très bon marché et d’excellente qualité en faisant un produit largement consommé dans les classes populaires. 

    Animaux :
    Les animaux se droguent également. On pourra prendre l’exemple des moutons qui adorent les coquelicots, le pavot, et les plants de cannabis ; ou encore les biches et les sangliers qui préfèrent toujours l’eau alcoolisée qui leur ai laissé volontairement par les chasseurs ; ou encore les singes qui laissent des fruits moisir pour qu’ils s’alcoolisent avant de les consommer (interdit aux enfants !) ; ou encore l’exemple incroyable des oiseaux qui fument (les pies inhalent volontairement les fumés de feux) ou se posent sur des fourmilières pour se faire piquer (l’acide formique est psycho-actif, le geai bleu notamment est un grand adepte des bains de fourmis...)

    Société De Consommation :

    En réalité, nous consommons beaucoup moins de drogues aujourd’hui qu’au 19ème siècle, en quantité comme en diversité. Nous consommons moins d’alcool, moins de cocaïne, moins d’héroïne, moins de hachich, moins de tabac, moins d’éther, moins d’infusion (les ’absinthes’), moins de datura, moins d’opium, etc. Le 19ème siècle a été incontestablement le siècle où l’on a le plus consommé de la drogue en occident depuis l’Empire Romain et le début du christianisme. Souvenons nous que Freud était sponsorisé par une marque de Cocaïne, souvenons nous du dawanesque (mélange haschich datura) et de la pipe d’opium de Théophile Gautier, souvenons nous des ’piqués’ des salons bourgeois qui s’injectaient de l’héroïne en public, etc. etc. 

    Société Réactionnaire


    Contrairement à ce que vous affirmez, depuis Pierre de Coubertin qui remis au goût du jour le culte du corps et Hitler qui voulait interdire la cigarette, notre société réactionnaire et productiviste n’a eu de cesse de contester à ses salariés le droit à l’ivresse et à la fête. Alors que l’on eu pu espérer que la médecine devienne un outil pour apprendre à se droguer de manière raffinée et civilisée (pensons au personnage de John dans le film ’The Trip’ avec Peter Fonda), la médecine est devenu l’alliée du capitalisme et n’a de cesse de contrôler l’aptitude à la production du salaria et à lui imposer un sevrage strict. Ainsi aux USA, pas d’embauche sans prise de sang ou contrôle d’urine. 

    Bref, en fait, je ne suis pas du tout d’accord avec votre analyse, qui est fausse sur tous les plans


  • Sat is Fay 13 décembre 2011 22:25

    J’suis trop def pour penser à tout ça ! smiley


  • dom y loulou dom y loulou 18 décembre 2011 15:13

    oh dites bernard ... je suis quand même sorti à trois heures du mat pour aller voter dans la neige hein ;)


    mais bon... red bull obligeant et les affligeants vaccins assassins de neurones pour des gens qui ne comprennent même plus qu’ils obligent leurs petits-enfants à mourir de maladies bien plus douloureuses fait peur à voir... presque un crime contre leur propre progéniture... voilà où nous en sommes et ce constat vous donne amplement raison... malheureusement


  • kssard kssard 19 décembre 2011 09:02

    Article très juste avec lequel je suis tout à fait en phase. 


    J’ajouterais, face au dépérissement de la pratique de la religion catholique, opium du peuple judéo-chrétien, la consommation monstrueuse de d’anxiolitiques et d’antidépresseurs, avec la complicité des labo pharmaceutiques et des médecins et la bénédiction de nos gouvernants qui nous enfument avec une politique gavant les 1% de rentiers et d’actionnaires. 

    Conclusion de tout cela, c’est bien pratique d’avoir une population de zombies consuméristes. Cela permet de continuer à faire fonctionner un système qui marche sur la tête. 

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