vendredi 17 septembre 2010 - par victor waknine

Du Lien de subordination au Lien Social

La France est un pays de droit et l’entreprise un lieu de règles et de dépendance en particulier au sujet du droit social et du contrat de travail. Celui ci est clairement défini si trois éléments sont vérifiés, à savoir : la fonction, la rémunération et le lien de subordination. L’absence de l’un d’entre eux rend caduque le contrat de travail.

Le lien de subordination introduit par le législateur avait et a pour but de définir l’ordre hiérarchique et l’organisation du travail sous forme de directives entre un patron/chef/manager/dirigeant/conseil d’administration et le salarié subordonné qu’il soit employé ou PDG salarié.

Oui mais voilà, ce lien de subordination est souvent détourné au profit du lien de dépendance qui relie tout salarié à son patron , car son gagne pain dépend in fine de lui de façon consciente ou pas. De là , nombre de dérives apparaissent qui se traduisent souvent par des attitudes, postures, paroles, actes qui peuvent aller jusqu’à du harcèlement moral.
C’est comme si ce lien de dépendance/subordination payait la mesure du travail fourni, alors que la seule réelle mesure ne peut être que le résultat du travail fourni ( vidéo de C.Dejours.) Ce résultat étant la somme d’une multitude de contributions techniques et morales qui nécessitent un lien de confiance social qu’il faut construire progressivement dans un référentiel collectif incluant le management, les collègues et les collaborateurs.

Or il est communément admis que le travail et l’entreprise répondent parfaitement à un besoin de lien social très fort que l’on souhaite vivre bien et sans souffrance morale.
Si nos bavardeurs sociaux (pouvoirs publics, syndicats, patronat) sont si attachés au terme « social » , au droit « social » , à l’intégration « sociale » , à la sécurité « sociale » pourquoi diable ne devons nous pas inscrire le « Lien social » dans le contrat de travail en lieu et place du « Lien de subordination » qui souligne trop la relation de dépendance entre un salarié et son employeur.

Ce lien social exprimant à la fois l’organisation strictement hiérarchique du travail, le droit à la formation continue , à la représentation collective, aux conditions de travail, de sécurité physique, de santé globale et de qualité de vie au travail.
Messieurs les juristes en Droit Social, qu’en pensez vous ?
 


2 réactions


  • Nemo8 Harry Tuttle 17 septembre 2010 12:17

    On change difficilement la nature humaine avec des mots (couchés sur du papier : des lois), d’autant plus avec les fortes têtes.

    Y a 2 méthodes : la carotte ou le bâton.
    Pour la carotte : après le bouclier fiscal, les « allégements de charges », les subventions,etc. Le législateur est manque d’idée : rien n’y fait.
    Pour le bâton : y en a qu’on essayé, y z’ont eu des problèmes (c’est vous qui voyez !).

    Et si on demandait un peu (rien qu’un peu), leur avis aux gens.

    Le problème a le mérite d’être posé. Mais on ne se refait pas.
    Voir à ce sujet : l’expérience des rats plongeurs.


  • AlbatrosE AlbatrosE 17 septembre 2010 21:35

    Ce qu’il faudrait éliminer, précisément, c’est cette mentalité hiérarchique à la con, avec sa brochette de parasites incultes et formatés : « managers » à la con, DRH à la con, petits chefs de mes fesses...

    La vraie question est : pourquoi les patrons embauchent-ils des étrons pareils et des commerciaux à la pelle, alors que la richesse est faite par les scientifiques, les ingénieurs, les techniciens et les ouvriers ?

    C’est cette inversion des valeurs qui pose question.


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