jeudi 7 janvier 2010 - par cambacérès

Enquête stress à pôle emploi ?

50 % de réponse à l’enquête de la direction, et sur ces 50% de réponse, 71% d’agents se déclarant en situation tendue.
Ce qui, au final, ne fait plus guère que 35% de perceptions négatives des conditions de travail.
Il faut cesser de jouer les enfants gâtés face à des demandeurs d’emploi qui n’ont pas de conditions de travail parce qu’ils n’ont pas de travail tout court.

D’amalgames imprudents en assimilations grossières, on présente souvent comme une conséquence récente du processus dont est né POLE EMPLOI, un contexte en réalité bien peu nouveau.
 
Certains protagonistes du débat actuel sur le climat social au sein de POLE EMPLOI s’exonèrent avec une redoutable légèreté, voire avec un cynisme condamnable, de l’analyse nécessaire de problématiques anciennes ou enracinées, dont le nouvel établissement « hérite » sans que les syndicats-maison aient songé à s’en émouvoir dans le passé, quand ils ne leur ont pas prêté directement la main, par leurs comportements paritaires au fil des ans.
 
Le sujet est délicat, puisque dès fin mars 2009, un article de la TRIBUNE pointait déjà les débuts déconcertants du nouvel établissement : lourd héritage en effet, jalousies des ex-ANPE vis-à-vis des ex-ASSEDIC, collusion tacite de certaines franges du personnel et de l’encadrement avec des syndicats pour torpiller une réforme phare du Président etc...
 
Remontons le passé pour remettre certaines collusions de circonstance voire quelques alarmes de complaisance en perspective, vis-à-vis d’une gestion qui d’après les syndicats, aviverait, des réalités obérant le quotidien de ressources humaines dont on sait pourtant combien sa qualité est la clef du service rendu, dans une activité comme celle de POLE EMPLOI.
 
Ces réalités sont tout autres, et, pour certaines, beaucoup, plus anciennes.
 
Au premier rang d’entre elles un mode de recrutement privilégiant de longue date la candidature de demandeurs d’emploi - donc de personnes en difficulté ou précarité, sur lesquelles il est ensuite facile ou tentant d’asseoir, de façon plus ou moins heureuse, des influences ou des « pouvoirs » de toute sorte.
 
Si louable soit-il à première vue, cet appel à des populations à risque aura au final intégré à l’ANPE des agents venus par motivation sincère, puis, par la suite, souvent usés et blasés, après quelques années d’un travail mal reconnu par des mécanismes statutaires et un paritarisme qui n’ont pas fait la part belle à la promotion des compétences réelles.
 
De plus, aucune politique de formation n’y a jamais véritablement cherché à assurer sérieusement la moindre préparation du personnel à la charge et à la complexité humaine de ses métiers, comme cela se fait, par exemple, pour infirmières ou médecins.
 
Il est donc à craindre que le nouveau service public de l’emploi porte encore longtemps le poids de modes de recrutement et de promotion « hérités » de l’ex-ANPE, diluant effectifs, compétences et responsabilités vers le haut d’une pyramide inversée, dans un confort statutaire dont certains – cadres ou partenaires sociaux, peu disposés à y renoncer – encouragent ou espèrent, aujourd’hui, la transposition dans la convention collective en cours de finalisation
 
Née de statuts successifs (dont la durée de vie moyenne est de plusieurs années) la crise de confiance vis-à-vis de l’encadrement qu’aurait détectée cet hiver l’enquête évoquée, ne date en rien de cette fusion, qui n’en aura été que le salvateur révélateur, si l’on peut dire.
 
Tel est en gros l’origine et l’essentiel des situations à risques vis-à-vis desquelles les syndicats sont assurément fondés à exprimer des mises en garde qui seraient aujourd’hui bienvenues, s’ils n’avaient été autrefois les bénéficiaires ou les inspirateurs quasi directs de méthodes dont ils prétendent cette année découvrir et dénoncer les méfaits.
 
Il est inutile et irresponsable de noircir publiquement une situation qui invite au contraire, à tempérer un tableau préoccupant, mais pour le moment dénué de l’urgence et de la gravité que voudraient lui attacher des interlocuteurs parfois peu scrupuleux dans les moyens de l’hostilité doctrinale qu’ils continuent de vouer à cette fusion.
 
D’autres, plus responsables, se montrent essentiellement soucieux de prévenir une dégradation en prévision de laquelle le directeur général adjoint, spécialiste des ressources humaines qui a malheureusement quitté l’ANPE en juin 2008, avait déjà lancé dès 2006/2007, de premières et pertinentes mesures.
 
Depuis, les conditions de sa succession et le retour de quelques vieux démons de la gestion des affaires sociales ne sont pas étrangers à une dégradation qui doit tout de même moins aux mécanismes et objectifs de la fusion qu’à la persistance et à la défense actuelle d’intérêts ou de modes de fonctionnement préoccupants dont l’essentiel vient d’être évoqué.
 
 
Fusion oblige, déceptions, stress, fatigue sont là - c’est aussi classique qu’inévitable : mais l’évolution du climat social au sein de POLE EMPLOI doit moins aux mécanismes et objectifs de la fusion elle-même qu’à la persistance - provisoire, espérons-le - de modes de fonctionnement préoccupants et anciens.
 
Alors que chacun s’accorde, en effet, sur le constat de la dégradation actuelle, il s’agit surtout d’enrayer désormais, la poursuite de cette dégradation, en prévision de laquelle le spécialiste des ressources humaines qui a malheureusement quitté l’ANPE en juin 2008, avait déjà lancé dès 2006/07, quelques premières et pertinentes mesures de prévention.
 
La concomitance entre les conditions de sa succession et le retour de quelques vieux démons de la gestion des affaires sociales ne laisse pas de troubler, lorsque l’on considère avec le recul nécessaire, une détérioration qui doit moins à la fusion elle-même qu’à l’exacerbation de comportements que nourrissent, ici et là, dans l’appareil institutionnel ou syndical, des oppositions de principe toujours aussi viscéralement hostiles à cette fusion.
 
 
Cette persistance de modes de fonctionnement anciens, souvent préoccupants et parfois condamnables oblige aussi à rappeler qu’ils n’avaient d’évidence, pas fait leur preuve, puisqu’exécutif et législateur réunis ont souhaité cette réforme, dont les premières pistes remontent au début des années 90, et dont les esquisses successives ont traversé les alternances politiques avec une constance significative.
 
Maints articles de presse ont eu l’occasion d’évoquer ces derniers mois ce que d’aucuns ont appelé « la main mise des ex-ANPE » sur l’appareil institutionnel nouveau.
 
Réalité qui invite à rappeler qu’on apprend en économie qu’une des leçons régulières du bimétallisme monétaire est que la mauvaise monnaie chasse la bonne
 
Les hypothèques anciennes d’une gestion préoccupante feront elles tache d’huile sur l’ensemble du nouvel établissement ? C’est cette problématique délicate, qui doit retenir l’attention, dans ce milieu professionnel si particulier où la réalité veut que les uns doivent leur travail à tant d’autres qui n’en ont plus.
 
Le paritarisme en vigueur dans les institutions précédentes et, désormais, dans l’institution nouvelle, renvoie donc à parts égales la responsabilité d’apporter une réponse pointue, commune et non conflictuelle à un triple et incontournable questionnement :
 
• Ceux qui, de longue date ont contribué au développement de la situation sont-ils les mieux à même d’enrayer les problèmes qu’ils ont créé ?
 
• Quel crédit ou quelle confiance peut-on porter à leur soudaine sollicitude – et, surtout, pour quel avenir, au lendemain d’élections professionnelles par ailleurs significatives pour ceux qui opposés à la fusion, sont tout de même devenus globalement minoritaires ?
 
• Quel projet de ressources humaines, quelles compétences et quelle technicité mettront-ils, finalement, en nombre et qualité, au service d’une mutation d’une telle ampleur ?
Certes, et de façon générale, on sait, depuis VIDOCQ, que d’utiles ou brillantes carrières peuvent absolument se faire ad augusta per angusta, et se mettre, un beau jour, à servir l’ordre public social qu’elles ont jusque là contribué à troubler, ou combattu.
 
Institutionnellement et individuellement, ce n’est donc pas forcément un mauvais calcul que de s’appuyer sur de tels repères : s’y trouvent, au contraire, bien des raisons d’espérer
 
4 millions d’usagers servis par un ensemble de 48 000 agents et 48 000 agents au service de 4 millions d’usagers attendent, incontestablement, de cette fusion, résultats et changements.
 
Agents de POLE EMPLOI et chômeurs savent aussi qu’ils ne seront ni immédiats, ni spectaculaires, tant il n’y a pas de baguette magique en la matière.
 
Dans ce pays où l’on pousse à des études de plus en plus longues, le chômage laisse également de plus en plus de temps pour réfléchir : usagers et agents ne peuvent plus être « sous-estimés ».
 
Telle est, au fond, la morale de cette enquête, qui aurait pu s’intituler « stress et mépris ».
 
Face à des situations sociales individuelles ou collectives de plus en plus délicates à maîtriser, ténacité et vigilance restent donc évidemment de mise.
 
Mais, concernant la situation sociale interne de POLE EMPLOI : sans plus, serait-on tenté de dire, tant la situation - normalement porteuse de soucis comme toute période de fusion institutionnelle -, n’est en rien aussi noire que certains veulent la présenter.
 
 


19 réactions


  • Bardamu 7 janvier 2010 11:17

    Quand un collabo du système en place -ressources (in-) humaines et (désin-) formations professionnelles-, rêvant d’un espace européen du travail -« Arbeit macht frei » pour tous !-, analyse avec la lourdeur langagière de circonstance les raisons d’un malaise... entendez, celui provoqué par cette machinerie infâme -le monde du travail !- qu’il s’applique par ailleurs, avec zèle et soumission, à faire fonctionner... eh bien ! cela donne ça :

    -un petit article propagandiste où la souffrance du travailleur n’est due qu’à son manque d’adaptation au milieu dans lequel il se débat.
     
    Ô combien pathétique !


    • cambacérès cambacérès 8 janvier 2010 05:46

      C’est comique....dès qu’on ne fait pas partie du front des aigris, on est un collabo !!!!!!


      Ces mêmes intervenants savent gloser sur l’étymologie du mot travail quand celà les arrange et oublient leur « érudition » dès qu’il s’agit ’éructer contre toute réforme...


  • Yena-Marre Yena-Marre 7 janvier 2010 11:57

    RIEN ! Vous ne connaissez rien au sujet.


  • Yena-Marre Yena-Marre 7 janvier 2010 12:03

    Si vous voulez creuser un peu le sujet :

    http://www.lafusionpourlesnuls.com/


    • cambacérès cambacérès 8 janvier 2010 05:21

      Ce site reste un site de propagande « anti-fusion », nourri de réactions subjectives et spontanées intéressantes, mais par définition dénuées de la moindre objectivité


  • BA 7 janvier 2010 13:21

    En 2010, un million de chômeurs arriveront en fin de droits.

    Lisez cet article :

    Chômeurs en fin de droits : une bombe à retardement.

    Les cas de personnes défavorisées exclues de la CMU complémentaire risquent de se multiplier d’ici à la fin de l’année. En effet, environ un million de chômeurs devraient épuiser leurs droits aux allocations chômage en 2010.

    Alors que ceux qui basculeront au Revenu de solidarité active (RSA) auront droit à la Couverture maladie universelle (de base et complémentaire), les 160 000 futurs bénéficiaires de l’Allocation de solidarité spécifique (ASS) verront leurs revenus fortement chuter, mais devront tout de même attendre quelques mois avant de profiter de cette complémentaire santé gratuite.


    Car, pour obtenir la CMU complémentaire, il faut toucher en moyenne sur la dernière année moins de 627 par mois. « Par exemple, une personne qui bénéficiait d’une allocation chômage de 1 000 par mois, lorsqu’elle tombe à l’ASS, mettra neuf mois avant d’avoir en moyenne sur douze mois des revenus lui ouvrant droit à la CMU », explique un spécialiste du sujet, qui s’inquiète « des milliers de personnes qui vont être dans cette situation au cours de l’année 2010 ».

    http://www.leparisien.fr/economie/chomeurs-en-fin-de-droits-une-bombe-a-retardement-04-01-2010-764097.php

    Sur un million de chômeurs qui arriveront en fin de droits, 160 000 auront droit à l’Allocation de solidarité spécifique (ASS), soit 450 euros par mois. 840 000 se retrouveront sans rien.


    • Neris 7 janvier 2010 17:45

      Personne ne bascule dans le RSA.

      Ce n’est pas automatique, comme le laisse supposer votre choix de verbe.

      Le RSA n’est pas le RMI, l’obtenir relève du parcours du combattant. Vous avez jeté un oeil sur le questionnaire à remplir pour y avoir droit ?

      Quant à la CMU, elle n’est nullement acquise avec le RSA, y avoir accès est de plus en plus compliqué mais s’en faire sortir est de plus en plus facile.

      Ne confondez pas RSA et RMI, ça n’a strictement mais strictement rien à voir.


    • cambacérès cambacérès 8 janvier 2010 05:49

      Le stress et l’angoisse de ces personnes est une toute autre affaire que celle du stress des agents de pole emploi.


  • Mycroft 7 janvier 2010 16:16

    Impressionnant de voir à quel point on peut dire, dans plusieurs paragraphe d’affilé, la même chose d’une manière différente.

    Surtout quand la chose en question peut se résumer par « les problèmes liés au pole emplois ne sont pas lié à la fusion mais au personnel de l’ancienne ANPE, c’est bien connu ».

    Surtout encore quand les « problèmes » en question, ne sont pas décrit. Il est difficile pour le lecteur de se faire une idée, il ne peut que choisir de croire ou non un propos rabâché tout le long de l’article.


  • tvargentine.com lerma 7 janvier 2010 22:07

    il est évident que la « culture » du personnel de l’ancienne ANPE n’a pas les capacités de se transformer en prestataire de service et donc,d’offir un service aux demandeurs d’emplois

    La culture de la prestation de service ne s’apprend pas avec des gens qui n’ont jamais cherché à se remettre en cause

    La même chose peut etre dite aux personnels de la sécurité sociale ou la aussi la situation est vraiment catastrophique en terme de « service-public »

    http://www.tvargentine.com



    Voila pourquoi,nous pouvons prédire à POLE EMPLOI une situation de pourrissement car personne n’a intérêt à faire exploser les modes de financement des syndicats



  • Furtive Sentinelle Furtive Sentinelle 8 janvier 2010 12:27

    Dans cette affaire du stress au travail, il y a autant de causes que d’effets selon les cultures des entreprises concernées. Mais une constante s’impose, ce phénomène est récent  et n’a été perçu que très récemment sous cette forme « épidémiologique ».
    Premier préalable : opposer les chômeurs aux nantis de Pôle Lanta est fallacieux et cette méthode est révoltante, beaucoup de ces nantis viennent des rangs du chômage.
    Lire à longueur d’articles ou de posts, à propos des salariés des « services publics » quel qu’ils soient,  que ce sont des fainéants et je-m’en-foutistes est infamant et insultant.  Des clichés de cet acabit pourraient très bien se retourner un jour contre ceux qui les profèrent…
    Cela ayant été dit, il n’est pas faux de dire que la fusion Anpe/Assedic et bientôt Afpa est à l’origine de cette pathologie collective mais la fusion a catalysé tous ses phénomènes de mal être au travail.
    L’adaptabilité est une constante absolue dans tous les emplois sauf que, pour les services publics indépendamment de l’aspect technique, vient se greffer l’aspect politique. Le premier aspect est naturel ; un chaudronnier ne travaille guère plus à la forme, pas plus qu’un employé de bureau ne peut faire abstraction de l’outil informatique qui lui-même évolue extrêmement rapidement.
    Ces adaptations sont très souvent faites à la sauvage, sur le tas et sans accompagnement  formel sauf à la marge ; mais elles ont lieu, c’est dans l’ordre des choses.
    Par opposition, le caractère politique n’est pas naturel et très versatile. Prenons l’exemple de l’Anpe puisque c’est le sujet en débat.
    Depuis la création de ce service public, à part un seul de ses DG, tous étaient issus des grands corps de l’état et ont été nommés par les gouvernements avec pour fonction première de marquer leurs territoires. Donc à chaque fois, il y en a eu un nombre certain, le nouvel impétrant faisait table rase des politiques antérieures – technique et managériale- au détriment d’une adaptation réfléchie ; un coup, c’était le traitement de masse du chômage puis individualisation puis priorité donnée aux chômeurs ensuite aux employeurs ensuite « bassin d’emploi » ensuite équipe professionnelle etc. etc. en quarante ans il y a eu une tripotée de ligne de gouvernance auquel il faut ajouter l’évolution des emplois. 
    Bien sûr qu’il faille s’adapter mais le problème, pour tous les services publics, est que ces phases d’adaptions ne sont même encore intégrées, assimilées quand sont mises en œuvres les suivantes. Et pour faire bon poids bonne mesure elles se désintègrent entre elles.
    Un humain même très bien constitué ne peut pas supporter ce mouvement perpétuel sans souffrir ou alors il « démissionne » psychologiquement.
    Prenons un autre exemple la « réunion » des services de police et de gendarmerie. Les blogs laissent transpirer le même phénomène …
    Ce sont cette volatilité de l’acte présent ou passé et l’incertitude quant au futur (emploi ou /et chômage) qui sont le meilleur terreau psychologique à l’émergence du stress.
    Oublions la galvaudée notion de sécurité d’emploi, elle n’est qu’un leurre, il y a toujours eu une contre partie à payer. Aujourd’hui, un préfet se fait « dégommer » pour crime de lèse majesté en 48 heures chronos alors le « petit personnel » ……A chaque élection, des associations ou organismes territoriaux sont en danger ; le spoils system  est irréfutable et la situation ne va pas s’arranger à P.E et ailleurs.


  • galilée 8 janvier 2010 17:32

    Le stress chez les agents de Pôle emploi est un sujet aussi sérieux que dans n’importe quelle autre branche.
    Il serait donc utile que les analyses partent :
    -des faits connus : la loi de fusion, les sites uniques, la tentative de fusion des métiers
    -des éléments ressortant de l’enquête, éléments qui commencent à être révélés cette semaine.

    Au contraire comme sur tous les sites évoquant des difficultés de salariés ou évoquant des grèves de salariés, on voit fleurir des commentaires de type « beauf de café du commerce » ou ou de type « gourou libéral », auquel « Cambacéres semble se rattacher en disant :

     »«  »Ce qui, au final, ne fait plus guère que 35% de perceptions négatives des conditions de travail.
    Il faut cesser de jouer les enfants gâtés face à des demandeurs d’emploi qui n’ont pas de conditions de travail parce qu’ils n’ont pas de travail tout court.

    D’amalgames imprudents en assimilations grossières, on présente souvent comme une conséquence récente du processus dont est né POLE EMPLOI, un contexte en réalité bien peu nouveau.«  »« 

    Je ne sais pas qui est Cambaceres et ce qu’il défend mais j’observe ses allusions :

     » Certains protagonistes du débat actuel sur le climat social au sein de POLE EMPLOI s’exonèrent avec une redoutable légèreté, voire avec un cynisme condamnable, de l’analyse nécessaire de problématiques anciennes ou enracinées, dont le nouvel établissement « hérite » sans que les syndicats-maison aient songé à s’en émouvoir dans le passé« 

    D’emblée la cible à critiquer est désignée : il s’agit des »syndicats-maisons« . Curieuse manière de désigner les syndicats construits par les salariés de l’ANPE et du régime d’Assurance chômage. En effet traditionnellement le terme »syndicat-maison« désigne une organisation coupée de toute confédération, voire assez liée au patron de l’entreprise. Or personne n’a jamais constaté une telle chose à l’ANPE ou à l’Assedic. Soit monsieur Cambaceres ne connait pas la situation, soit il utilise le terme »syndicat’maison« dans un autre sens. Peut-être veut-il désigner par là des syndicats existants dans les établissements concernés et donc un peu trop soumis aux pressions des salariés de la »maison« . En effet certains gourous du social recommandent souvent de se débarasser de syndicats trop proches des salariés et de récreer des syndicats plus évolués, plus distingués, polus nobles, plus attachés à l’intérêt général du pays bien compris et dont les responsables seraient en somme plus responsables et auraient pour rôlé de calmer les salariés impatients ou stressés ou mécontents.
    Eh bien oui, pour avoir exercé des fonctions à l’ANPE durant 34 ans je peux affirmer que dans leur très grande majorité les syndicats des salariés anpe (et à ce que j’en connais les syndicats issus des Assedic aussi) sont des syndicats assez indépendants d’esprit —comme énormément de syndicats en France — assez mal contrôlés par de grands chefs et faisant preuve d’initiative.

    Maintenant revenons au fond.
    Ce qui est inquiétant dans le stress Pôle emploi se remarque sous la plume de Rémy Barroux du Monde qui n’est pas un gauchiste agité :

     »«  »L’ampleur du malaise a surpris la direction. « Je pensais que les problèmes de locaux, d’informatique, de violence dans les rapports aux usagers seraient plus prégnants, indique Martine Arakilian, responsable du département diversité et conditions de vie au travail, mais c’est l’impact de nos mutations sur le travail des agents qui est plus important que prévu. »

    Ces changements sont liés à l’apprentissage de nouveaux métiers : indemnisation des chômeurs pour les salariés de l’ex-ANPE et accompagnement vers le retour vers l’emploi pour les ex-Assedic.

    Le travail du cabinet Isast relève un paradoxe. Les agents "n’ont pas le sentiment de s’enrichir alors même qu’ils doivent apprendre à faire des choses nouvelles : si elle les mobilise intensément, la transformation de Pôle emploi leur apporte peu en retour« . Ainsi, quelque 98 % des personnels ont le sentiment  »d’apprendre des choses nouvelles« , alors même que 81 % souffrent d’effectuer des tâches  »répétitives« .  »«  »

    Monsieur Cambaceres devrait donc examiner ceci : la plupart des pays qui ont fusionné dans un organisme unique le placement et l’indemnisation ont gardé deux types de professionnels, certains spécialistes du placement, d’autres de l’indemnisation.

    Imagine t-on la fusion en un métier du soignant, le médecin par exemple, avec l’agent de la sécu qui calcule les indemnités journalières en cas d’arrêt de travail ?

    Cette fusion des deux métiers est tellement absurde que personne n’y croit, que pendant un an Christian Charpy lui même est allé répétant dans toute la France qu’il y aurait fusion des établissements mais maintien de deux métiers. Pourquoi a-t-il soudainement changé son orientation et souscris à cet absurde idée de fusion de métier ? Voilà le mystère que les journalistes devraient rechercher.
    Une explication a été que peut être on trouverait ainsi le moyen d’être plus « sévère », plus « répressif » avec le chômeur qui ne prendrait pas assez viote un travail. Mais cela relève d’une incompréhension de la situation réelle de recherche d’emploi. Ou cela anticipe sur une société qui se serait débarrassé totalement de l’assurance chômage pour la remplacer par quelques maigres aides publiques forfaitaires, bref régression générale.

    En attendant le stress s’amplifie car de plus en plus les agents de pôle emploi reçoivent des instructions qui ne peuvent s’appliquer et voit leurs métiers être détruits.


  • cambacérès cambacérès 10 janvier 2010 08:55

    « Cette fusion des deux métiers est tellement absurde que personne n’y croit, que pendant un an Christian Charpy lui même est allé répétant dans toute la France qu’il y aurait fusion des établissements mais maintien de deux métiers. Pourquoi a-t-il soudainement changé son orientation et souscris à cet absurde idée de fusion de métier ? »

    Vous avez vu çà où ?


    • galilée 12 janvier 2010 00:23

      J’ai vu ça dans les réunions de Pôle emploi.
      Mais justement la direction de Pôle emploi vient d’écrire :
      "

      2° - Les métiers

       

      2.1 – Soucieuses de prendre en compte les préoccupations des agents, les parties signataires conviennent que la réflexion sur l’évolution des métiers doit conduire à construire au sein de Pôle emploi des métiers qui respectent les identités professionnelles tout en les faisant évoluer et doit aboutir à une complémentarité des expertises. Dans ce cadre, la négociation sur l’évolution de la classification des emplois de Pôle emploi prévue à l’article 11 de la convention collective nationale s’effectue sur les bases suivantes :

       

      -  un socle commun de compétences sur l’ensemble des métiers de Pôle emploi qui doit être acquis par l’ensemble des agents en contact avec le public ;

      -  la reconnaissance des compétences métiers spécifiques pour la liquidation des dossiers d’indemnisation, l’accompagnement vers l’emploi des demandeurs d’emploi et leur orientation professionnelle ;

      -  une place spécifique aux métiers du management et des fonctions support.



      Et cela dans le projet d’accord sur la prévention du stress qui vient d’être remis aux syndicats (c’est moi qui ai ajouté le soulignement)

      Voyez la source 

      Sur le site : http://www.lafusionpourlesnuls.com/article-pole-emploi-projet-d-accord-sur-la-prevention-des-risques-psychosociaux-42769981.html





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