samedi 3 août 2019 - par Laurent Herblay

Fatiha Agag-Boudjahlat défend le modèle Républicain Français (3/3)

Dans « Le grand détournement  », l’auteur décrypte l’effarante guerre des mots des communautaristes, mais aussi leurs dérives effarantes. Mais tout au long de ce livre, le plus grand service qu’elle rend à la France, et notamment aux femmes qui vivent en France, c’est une défense solide et convaincue de notre modèle Républicain, dont elle se fait une remarquable avocate.

 

Refuser les dérives et accommodements de nos dirigeants
 
Le président de la République n’est pas le dernier visé, lui qui avait critiqué une « laïcité revancharde dangereuse  » en parlant de ceux qui refusent les menus confessionnels à l’école, ou qui avait dit que « dans sa conscience profonde, je pense qu’un catholique pratiquant peut considérer que les lois de la religion dépassent les lois de la République ». Pour elle, Macron « a créé le cadre sémantique, presque jurisprudentiel permettant toutes les revendications des religieux », « la loi de 1905 (…) est une loi de séparation des cultes et de l’Etat. Pas d’organisation du dialogue interconfessionnel ou de reconnaissance de la ‘la plénitude’ ou de ‘l’intensité’ de la foi  ».
 
Elle met en pièces Benoît Hamon défendant le port du voile en pointant son « masculino-centrisme », ses comparaisons effarantes entre un short et un foulard ou son relativisme sur l’exclusion des femmes des cafés. Elle épingle aussi Fillon et le FN, « laïcs avec les musulmans et anti-laïcs avec les catholiques  ». Elle dénonce Edwy Plenel, qui comparait le burkini aux tenues des baigneuses d’il y a un siècle. Elle dénonce « la gauche olfactive qui renifle partour le nauséabond. C’est la gauche qui ne comprend pas ce que l’attachement à un pays peut avoir d’important, et notamment pour des enfants d’immigrés. Et qui prétendra savoir mieux que ces enfants d’immigrés ce qui est bon pour eux  ».
 
Elle rapporte que les extrémistes, indigénistes comme identitaires imposent « une alternative : la pureté ou l’impureté, la loyauté ou la trahison  ». Elle note que « la distinction et la partition spatiale selon des critères ethniques sont rendues nécessaires à mesure qu’une union, processus naturel, se fait et compromet la pureté (…) L’adversaire des identitaires et des indigénistes est la République émancipatrice (…) l’autonomie et l’émancipation permises par la laïcité les font enrager ». Pour elle « notre régime politique ne peut être que honni par les leaders communautaristes dans la mesure où il ne relativise pas ‘la valorisation absolie des libertés individuelles’ au profit d’appartenances communautaires choisies, ou le subies le plus souvent  ». Pour elle, les indigénistes « cherchent à coaliser les musulmans contre notre régime, moins pour le réformer, objectif de long terme, que pour changer leur pratique religieuse et faire émerger une communauté homogène rassemblée autour de ses leaders (…) plus la pratique religieuse sera orthodoxe, plus le groupe communautaire maintiendra sa cohésion face à la majorité nationale ».
 
Ainsi, « les leaders communataires prêchent une pratique radicale de la religion, créant une différence évidente entre eux et le reste de la société  ». Elle demande intelligemment : « alors qui est le plus raciste ? De nos jours, c’est celui qui somme les enfants d’immigrés de revenir à une prétendue origine, celle que la religion leur octoierait, pour peu qu’elle soit pratiquée de manière radicale. Le raciste est celui qui interdit de penser en dehors de la communauté ethnique où il assigne l’autre à résidence. Le raciste est celui qui empêche les autres de vivre de façons heureuse et libre ici. Le raciste interdit ou criminalise l’émancipation, c’est-à-dire l’autonomie. Il y a un racisme des prétendus antiracistes, fait de condescendance et d’injonction. Ce faisant, ils sont les architectes d’un piège qui parque les enfants d’immigrés ».
 
Dans la lignée des analyses et des livres de Malika Sorel, elle conclut « Entre glissement, retournement, détournement, le sens des mots nous a échappé. Le camp des républicains doit se réapproprier un champ lexical qu’il a abandonné (…) la loi de 1905 n’abolit pas le passé, pas plus qu’elle n’abolit la mémoire et la notion d’héritage (…) nous embrassons cet héritage pour ce qu’il est : le signe que le monde existait avant nous, et que l’histoire ne commence pas avec nos revendications individuelles ou communautaires (…) Cette filiation n’est pas seulement verticale. Elle est surtout horizontale. Elle nous lie. C’est ce que j’appelle le compatriotisme, qui consiste à reconnaître à l’autre la qualité de compatriote et de cosouverain, c’est-à-dire notre égal en droits et en devoirs, et dont la nation nous rend responsable. L’empathie ne repose pas alors sur la ressemblance physique, épidermique, patronymique : c’est l’identification à des valeurs, à un patrimoins qui créent cette communauté nationale  ».
 
Un grand merci à Fatiha Agag-Boudjahlat pour ce livre très instructif. Il me tarde de lire « Combattre le voilement  », au programme de cet été. Merci d’être en pointe dans la défense des valeurs de notre République. Vous êtes une Marianne des temps modernes.
 

Source : « Le grand détournement », Fatiha Agag-Boudjahlat, Editions du Cerf



2 réactions


  • Ecométa Ecométa 3 août 2019 18:54

    La « République » ,c’est étymologiquement la « Res-publica », c’est à dire la « chose publique ». ll semblerait que tous les Français l’ait oublié ; même et surtout le Président de la République qui se comporte, non pas comme le Président de la « chose publique », mais comme ¨Président de la Res-private : de la seule chose privée !Il est même là pour saborder la république ... c’est un prévaricateur !

    Prévarication : action de prévariquer, de s’écarter de la justice, de manquer à ses obligations !

    C’est un traître à la République et à notre devise de : Liberté,d’Égalité et de Fraternité !

    Diviser pour régner est sa devise ! 

    Contrairement à ce que bien des gens pensent, l’assistanat ne bénéficie pas aux plus pauvres, ce qui serait normal ; il bénéficie surtout au monde des entrepreneurs affairistes : le quarts du budget de l’ État, bien plus de 100 milliards d’ Euros tous les ans leurs sont consacré quand leur fiscalité n’a fait que diminuer depuis plus de 4 décennies !

    Plus de justice sociale passe par une imposition plus importante des riches et par une diminution des aides aux « entreprises ».


  • kirios 5 août 2019 10:38

    au risque de choquer le terme d’émancipation me fait peur.

    nous sommes tous enfermés dans le carcan d’une culture , d’une langue , construites tout au long des siècles pour établir un mode de vie qui corresponde à la conception commune .

    cette langue , cette culture ne sont pas destinées au monde , elles sont réservées au territoire d’une communauté , et sur ce territoire elles devraient la règle .

    les émigrés doivent impérativement s’adapter à la culture et à la langue du Pays d’accueil sous peine de créer des situations conflictuelles


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