jeudi 10 août 2017 - par

Histoire de couples

 Il est toujours délicat pour un célibataire de parler de couple. Beaucoup plus que pour une célibataire, surtout si celle-ci est séduisante. De nombreux hommes se sentiront obligés de la « rassurer » non sans arrière-pensées. On le soupçonnera lui le vieux garçon de jalousie, d'aigreur et d'amertume s'il exprime quoi que ce soit de caustique sur la question.

 

Ce qui bien sûr ne m'arrêtera pas.

 

Il est des auteurs comme Jacques Chardonne qui en plus en ont beaucoup mieux parlé que moi. Le couple est une idée neuve en France, enfin un couple bâti sur une relation amoureuse. Auparavant, on se mariait par intérêt de famille, par devoir, et c'était souvent les parents qui choisissaient. Les futurs mari et femme n'en discutaient même pas. Quand ces arrangements étaient faits avec bon sens, que les futurs époux se connaissaient, se fréquentaient déjà cela donnait des couples solides.

 

Parfois, lors du « devoir conjugal » la femme fermait les yeux et pensait à la France.

Depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale et l'avènement de la société de consommation, le couple est devenu véritablement une histoire d'amour. C'est aussi lié à la culture du narcissisme qui est la nôtre depuis cette période. Nous voulons que quelqu'un prenne soin de nous, nous mette en valeur. J'évoque le narcissisme mais cette nouvelle idée n'est pas forcément négative en soi. On veut cependant sans cesse se sentir toujours « bien » dans son couple, un bonheur un peu illusoire, alors qu'à un moment ou un autre des conflits auront lieu, orageux ou non.

 

De par la crise morale sans précédent que notre société traverse, nous voulons hommes et femmes tout et son contraire et surtout nous ne voulons pas grandir. Les hommes veulent demeurer des petits garçons et que leur femme soit aussi comme une mère pour eux. S'ils désirent des femmes inaccessibles c'est aussi pour ne pas vieillir, rester des adolescents fantasmant sur leur prof de français. Et les femmes veulent à la fois un séducteur viril et dur, un confident, un de ces salauds tellement attirant et finalement une copine avec du poil au menton. Quand elles vieillissent, il leur arrive hélas de prendre peur et de se mettre en ménage avec un salaud sans cœur. c'est tout ce qu'elles peuvent espérer se disent-elles...

 

Les concernant je n'évoque même pas la maternité désignée dans notre monde comme un "risque" pour les femmes ou idéalisée à l’extrême...

 

De toute éternité aucun couple n'a jamais été une histoire semée de pétales de rose. Cette perception paradisiaque du couple m'a toujours semblé une imposture. De nombreux couples dans la frénésie des premiers temps de leur union vivent toujours une passion finalement encore adolescente qui progressivement s'éteint. Et l'habitude s'installe. Dans le meilleur des cas, les couples mûrissent et comprennent que leur amour se bâtit chaque jour dans une sorte d'amitié amoureuse, de moments de tendresse, qu'avoir des enfants implique des devoirs moraux. Dans d'autres, monsieur et madame s'occupent chacun de leur côté : madame est très dynamique à l'atelier de peinture de soie et une dizaine d'autres activités, monsieur gère sa société...

 

On les montre en modèle, voyez comme ils sont modernes...

 

Quant à moi j'aurais bien aimé ne pas vivre le célibat. J'ai vécu plusieurs histoires passionnées et orageuses. « Comme dans les livres ». A la différence que dans les livre on ne précise jamais que les blessures alors encourues peuvent être très douloureuses, et se referment mal. Ce qui me permet de raison garder c'est un physique de français moyen vu par les films hollywoodiens, tel Jacques Marin, et aussi d'avoir le sens du ridicule me concernant. La vie est pour moi depuis une succession de moments, de rencontres. Il en est d'appréciables, il en est d'autres moins.

 

Il convient alors de goûter chaque seconde comme elle vient...

 

Sic Transit Gloria Mundi, Amen

Amaury – Grandgil

 

illustration empruntée ici




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