samedi 30 septembre 2017 - par Indelocalisable

J’aime mon patron

Ben oui j'aime mon patron…J'en suis à ma troisième tequila glacée, certes et il est deux heures du matin. Elle se retourne vers moi en me dévisageant bizarrement…

"On apprécie son patron, on respecte son patron… dans le meilleur des cas, mais comment pouvez aimer un patron ? Au mieux pourriez vous le haïr ! "

C'est étrange comme on réserve ainsi le verbe aimer à sa sphère privée. je n'ai pas le droit d'aimer mon patron ? Et celui-ci ne peut il pas me le rendre ? On aime le gratin dauphinois, la tarte à la praline et on n'aurait pas le droit d'aimer son patron ? Est-ce réservé dans le monde du travail à tout ce qui touche à la promotion canapé ou autres droits aujourd'hui sur le devant de la scène ? Et bien c'est mon luxe à moi depuis le début, je ne peux travailler qu'avec un chef que j'aime. Et quand je n'aime plus, je romps et c'est rare parce que je suis fidèle. Que les tristes journées grises et blafardes deviennent lumineuses, que les bruits sourds se transforment en mélodies, que les odeurs d'huile rancie des machines se transmutent en parfum délicieux lorsqu'on travaille pour un patron aimé !

"Vous ne seriez pas un peu fayot, vous par hasard ?"

Manifestement la femme accoudée sur le zinc du bar à mes côtés me prend pour un illuminé… et ne doit pas adhérer au MEDEF ! Voilà , le mot est lâché…comme à l'école , impossible de se mettre au premier rang parce qu'on kiffait la maîtresse, sans se faire traiter de fayot ! Faut-il user de circonvolutions, de lâches litotes pour dire simplement qu'on aime son job, d'abord et avant tout parce qu'on aime son patron ? Quel meilleur gage de réussite pour l'équipe qui chérit son chef et quand celui-ci leur rend au centuple ?

Vous vous rendez compte que s'il fallait aimer son patron pour bosser, le monde du travail serait sinistré ? Vous venez directement du monde des bisounours, vous ?

Je la regarde, je n'avais pas vu qu'elle était si jolie avec ses mèches brunes sur les yeux… je pourrais facilement l'aimer elle aussi…

Allez une autre Tequila ! cul sec, le pub vacille autour de moi…d'un seul coup j'aime la terre entière, j'adore le tabouret rouge du bar, la grosse serveuse, le rideau doré, et un nain de jardin qui me fixe amoureusement, lui aussi… et je finis par m'écrouler sur le comptoir…

Et là du fond de mon brouillard j'entends le serveur qui explique à ma jolie voisine que je suis en gros progrès, parce que ce soir c'était seulement à la troisième téquila que j'avais déclamé tout mon amour à mon patron chéri…



19 réactions


  • flourens flourens 30 septembre 2017 15:17

    soit tu aimes ton patron, personne n’est parfait et on ne te fait aucun reproche mais la question est secondaire, la vraie, la grande, la primordiale question, est ce que le patron t’aime, car dans ce couple lui seul est juge de la séparation,


    • L'enfoiré L’enfoiré 30 septembre 2017 16:03

      @flourens,

       S’il vous aime, c’est qu’il aura remarqué que ses projets ou ceux que vous apporterez dans le même but, ont progressé avec vous et qu’il est honnête, il fera tout pour vous augmenter.
       C’est étudié pour...
       Ce n’est pas le travail qui paye, ce sont les idées neuves pour supprimer les « overheads » du travail.
       J’oublie « overheads » est traduit imparfaitement par « frais généraux ».
       et mieux par tout ce qui ne fait pas avancer le schmilblick pour tout le monde.


  • Sozenz 30 septembre 2017 15:39

    punaise je crois que vous n avez rien compris au film ; si tu aimes ton patron , c est que tu aimes aussi ta place et ton job . et c est génial. pourquoi voulez vous être obligatoirement en discorde ?
    et puis le taff ça peut être comme le couple . ne durer qu un temps ; mais le temps passer l’ un près de l autre ou des autres autant qu’ il soit agréable .
    et Non ce n est pas d être un lèche cul que d aimer son boss . être lèche cul c est celui qui se sent obligé de ramper pour ne pas trop souffrir, en tout cas moins que les autres . c est celui qui se soumet alors que rien est droit .

    souffrez braves gens , puisque pour vous , « on ne peut pas faire autrement »...mais ce sera sans moi .


  • L'enfoiré L’enfoiré 30 septembre 2017 15:48

    Indélocalisable bonjour,

     Il y a patron et patron.
     Entre le patron qui preste dans sa propre entreprise et celui qui preste engagé par une société nationale ou multinationale, il n’y a aucun rapport ;
     Il y a la hiérarchie et ceux qui s’y intègre pour monter d’échelon en échelon.
     Le management est affaire de doigté, une main d’acier dans un gant de velours....
     Quand il faut faire tourner un bidule, il ne s’agit pas d’avoir un vers dans la pomme, sinon c’est la pomme entière qui pourrit.
     « Merci patron » la chanson des Charlots a bien vieilli.


    • Le421... Refuznik !! Le421 1er octobre 2017 09:29

      @L’enfoiré
      La fameuse théorie du « ver dans la pomme ».
      Ce que j’ai toujours été.
      Non pas que je ne faisait pas le job, bien au contraire !!
      Mais tout simplement que j’ai osé en demander les contreparties.
      C’est bizarre, la réponse qui m’étais souvent faite :
      « Je ne te l’ai pas demandé » !!
      Comme de bosser jusqu’à 19H30 au lieu de 18H00 pour qu’une mamie ai le courant pour la nuit.
      J’ai osé vouloir récupérer.
      Mon collègue a été moins con, il a rembauché le lendemain à 9H30 au lieu de 8H et moi, moi, j’en ai pris plein la gueule !!
      Des exemples comme ça, j’en ai pléthore.
      Le monde des « bisounours » n’est pas décrit par ceux qu’on croit !!


  • Le421... Refuznik !! Le421 30 septembre 2017 17:04

    Décidément, je suis toujours mal tombé.
    Ou plutôt, je pense, cela vient de moi.
    Un caractère trempé et peu enclin au fayotage.
    Naturellement, il m’a fallu compenser par le savoir-faire et la compétence.
    De ce côté, partout où je suis passé...

    Mais bon. Je n’ai eu que des « patrons ».
    Problème, je préfère définitivement les femmes !!  smiley


    • Le421... Refuznik !! Le421 1er octobre 2017 09:31

      @arthes
      Au moins, j’aurais pu lui faire « du gringue » !!  smiley

      ’savez que j’adore les rousses ??

      Naaaannn, je déconne.


  • Macondo Macondo 30 septembre 2017 20:06

    Passionné par les singes en hiver, j’ai siroté cette histoire rafraîchissante sans modération. Encore un article comme ça sur le zinc et je pourrais platoniquement aimer son Auteur.


  • UnLorrain 1er octobre 2017 00:24

    La feuille m’a fait revenir en arrière,20 années environ,je suis dans une boutique où j’aime bien mon quotidien,j’y serais employé durant 4 ans et mon orgueil fera que j’en démissionnerait,la boîte periclitera puis fermera définitivement quelques années plus loin. J’entend encore ce patron ( humaniste ? il injecte de son pognon pour faire durer sa boutique nous dit-on ) nous dire « je ne touche aucune dividende » le répète.

    En ce temps là et antérieurement...aurait-il été possible,concevable,applicable le « salaire complet » selon monsieur Georges Lane,économiste qui ne professe pas le charlatanisme ordinaire de nombreux pseudos économistes ? Aaah...comme l’existence aurait sans doute été tout autre,meilleure peut-être bien,avec alentour de 75 % de plus que ce smic ( hihi,réminiscence,justement dans cette entreprise,un nouveau smicard qui me dit avec ses mots a propos du salaire « une aumône » )

    Je crois avoir compris que l’idée de salaire complet est ceci en résumé : tu as les charges patronales dans ton maroquin mais tu te dem.. euh débrouille pour assurer,préserver la peau de tes fesses et de celles qui te sont chère avec ton salaire complet.Des assureurs,sans monopole donc,pour assurer ses arrières,comme celui-ci ou cet autre que l’on a jauger pour assurer sa précieuse voiture. Viable..mais désormais compromis je pense,la crise de 2008 qui serait pire qu’en 1929 peut-on lire par internet,est la cause du k.o. euh chaos.

    1929 puis une décennie,et une soluce sera un cataclysme plausible,faisable car relativement contrôlable. La décennie après 2008 ce possible scénar ne se peut je pense.

    J’essayais de caser un bout de phrase de Bloy dans les conneries que je viens d’écrire a moitié bourré - permettez,merdalors chui encore en congés - deux mots de Léon visionnaire « squales attentifs »..soyez en !


  • Le421... Refuznik !! Le421 1er octobre 2017 09:33

  • Ciriaco Ciriaco 1er octobre 2017 15:43

    Si je peux vous aider en quoi que ce soit... peut-être qu’un bon début serait de remarquer son absence répétée au troquet ? Peut-être que finalement, si vous vous y retrouvez, c’est que le contrat de subordination ne prend pas pleinement pied dans vos jours et vos nuits ?


    Si je pouvais mieux vous éclairer... sans vouloir porter préjudice aux différents taux d’alcoolémie ^^

  • zygzornifle zygzornifle 1er octobre 2017 18:09

    Aimer son patron on appelle cela souvent le syndrome de Stockholm .....


    • zygzornifle zygzornifle 2 octobre 2017 09:03

      @arthes


      On passe un contrat que l’on essaie de respecter des 2 cotés autrement by by , pas la peine de se taper l’incrust quand tout vas mal et que l’on ne peut pas s’entendre , on se fait du mal réciproquement et du stress pour rien et la boite risque aussi d’en faire les frais .....

      Comme partout il y a des patrons sympas qui prennent le temps de discuter et d’autres qui sont des vrais matons , quand on arrive dans une boite on le ressent en quelques minutes
      il suffit de regarder la mine des employés ..... 

  • Doume65 1er octobre 2017 19:04

    L’alcool chez beaucoup de gens a au moins deux effets :
    - On aime tout le monde
    - On parle toutes les langues


  • Buzzcocks 2 octobre 2017 10:31

    Ma première SSII, on était que des jeunes, le patron voulait aussi l’esprit start up, on se fait la bise, on est tous potes, on sort le soir ensemble. Puis quand les affaires marchent mal, alors, étrangement, celui qui est sans mission, n’est plus invité aux sorties, on ne lui fait plus la bise, on ne l’aime plus, et on le convoque à un entretien où on lui dit qu’il est nul, que c’est une merde et on le vire.

    Depuis, je ne fais plus copain/copain avec mes boss. Ce n’est que de l’hypocrisie. Le jour où le vent tourne, il n’hésitera pas à vous coller une bastos dans le dos.


  • moimeme 7 octobre 2017 18:08

    Tant mieux que cela existe encore .Ce n’est pas le cas pour tout le monde bien souvent c’"est la galère.LE patron qui a reversé une bonne part de ses bénéfices aux employés est vraiment au top du management.


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