vendredi 30 décembre 2011 - par jlhuss

Justice à la ramasse

Il est très difficile de reprendre la plume après une « série » aussi brillante que celle livrée ici par l’ami Chambolle. Cette période de l’année, les « fêtes », n’est pas non plus propice à des divagations politico-pipolesques ; elles redeviendront assez vite de pleine actualité dès les dernières galettes englouties. C’est la raison pour laquelle j’ai choisi aujourd’hui de provoquer la réflexion sur un fait divers concernant la « machine judiciaire », une fois de plus en accusation d’inadaptation. Il s’agit du dernier épisode de « l’affaire Christian Iacono ». L’ancien maire de Vence a été condamné sur les dires de son petit fils qui l’accusa de viol pendant onze ans.

Il a été condamné à deux reprises (avril 2009 et février 2011 en appel) à 9 ans de prison. Au cours de l’instruction qui s’est étalée sur les années 2000 à 2009 et pendant les deux procès, le petit-fils a toujours accusé le grand-père tandis que celui-ci ne cessait de crier son innocence.

Christian IACONO a été libéré fin mai 2011 et placé sous contrôle judiciaire. Mais et c’est là que la machine judiciaire aveugle rattrape son homme, le grand père avait introduit un pourvoi en cassation pour tenter une fois de plus de casser l’erreur judiciaire. La Cassation ne juge pas au fond, mais sur la forme, la procédure. Cette procédure est sans failles et Iacono devrait logiquement retourné en prison à partir du 9 janvier, alors même que le petit fils jusque-là accusateur est revenu sur ses déclarations initiales. L’aveu de « mensonge » n’est pas d’hier : en mai 2009, le petit-fils décide, avec beaucoup de courage, de s’extirper du carcan mensonger dans lequel il s’était laissé enfermer depuis près de 10 ans pour ne pas perdre la face vis-à-vis de sa famille et de la société !

Cet aveu de l'ancien accusateur, enfant devenu adulte, ne fait rien à l'affaire et la justice ne l'entend pas pour l'instant en restant aux verdicts rendus. N'ayant pas obtenu l'annulation pour vice de forme de son second procès, le rejet de son pourvoi a rendu sa condamnation définitive, et donc exécutoire sur le champ. Ainsi l’ex-maire de Vence est sommé de purger ses neuf ans de prison et de se constituer prisonnier le 9 janvier. Il faudrait donc attendre un "procès en révision" ...

De son côté le petit-fils, Gabriel, apprenant la convocation de son grand-père, déclare « Décidément, la justice ne m'écoute pas […] Il va falloir qu'elle m'entende ». Il envisage d'écrire au président de la République et d'entamer, à Paris d'ici une dizaine de jours, une grève de la faim devant la Chancellerie.

Rappelons nous, ce n’est pas si vieux, les moqueries françaises à l’égard d’une justice américaine traitée plus bas que terre à l’occasion de l’affaire DSK et des menottes. Chez nous il y a peut-être moins de caméras et de mise en scène, mais également moins de « réalisme » et de faculté d’adaptation.

Il y aura toujours des juristes amateurs ou patentés pour venir expliquer la Loi et le respect des procédures, mais tout de même notre Justice a bien des progrès à envisager et Outreau n'a pas servi à grand chose.

 


1 réactions


  • Fergus Fergus 30 décembre 2011 22:40

    Bonjour à tous.

    Dans cette affaire, il est injuste, si j’ose dire, de faire un procès à la Justice. Car elle a bien fonctionné. Encore devra-t-elle maintenant accepter que soit organisé le plus rapidement possible un procès en révision, au vu des éléments nouveaux constitués par le revirement du neveu.

    En attendant, M. Iacono pourrait être dispensé de réintégrer physiquement la prison, soit par décision exceptionnelle des juges des libertés, soit par décision personnelle du président de la République à titre conservatoire dans l’attente d’un procès en révision.

    Mais arrêtons de tirer sur l’Institution lorsqu’elle remplit correctement son rôle, ce qui a été le cas dans cette affaire, la libération sous contrôle judiciaire de M. Iacono après le revirement du neveu étant là pour le démontrer.


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