L’euthanasie sociale
Encore un tour de vis.
La bureaucratie libérale a imposé ce qu'elle sait le mieux : des tours de vis aux salariés et à leurs familles.
Dans le même temps, on apprend que la durée de cotisation va augmenter, les allocations familiales réduites au-delà d'un certain seuil, et que tous les mois le gouvernement va rencontrer la commission pour qu'ils donnent un gage de bonne conduite.
Tout continue comme avant, "Cap au pire" dirait Samuel Becket.
Dans la perspective d'un accord de libre échange entre l'UE et les USA, tout ce qui reste de ce que Bourdieu appelait la main gauche de l'État sera coupé. Chacun pour soi, comme aux USA, mais sans les aides fédérales.
Nous aurons tout perdu et rien gagné.
Et déjà on reproche aux gens de vivre trop longtemps, tout en exigeant qu'ils travaillent plus vieux, avec un chômage à plus de trois millions d'après les statistiques officielles.
En réalité, le gouvernement remplacera les retraités par des chômeurs en fin de droit, moins onéreux.
Mais usé, pauvre, mal soigné, les vieux chômeurs n'auront pas d'avenir, pour les chanceux qui auront encore un toit.
Sans parler des institutions de fin de vie, inaccessibles, privées, onéreuses, espaces de privation de liberté et d'humanité. Et l'humiliation au bout de n'être plus soi.
Progressivement ; comme dans le film "Soleil vert", c'est la mort programmée des pauvres qui se met en place. Peur eux, c'est-à-dire pour nous, perdre la santé, prendre de l'âge, sera au bout du compte perdre la vie.
Symbole de cela, l'Hôtel Dieu ne recevra plus les urgences. Ce lieu symbolique, où même au moyen âge le plus obscur, avec toutes les limites de l'époque, les être humains pouvaient être soignés, quelle que soit leur fortune. Aujourd'hui, il servira d'hôpital debout, comble de l'absurde.
Le monde actuel fait pire que le moyen âge, en instaurant l'euthanasie sociale.