La mauvaise direction
« S’il y a une grande leçon à retenir de tout ça, c’est que
l'homme ne tire de leçons que lorsqu’il est trop tard ! »
S’il nous reste encore un peu de raison, un peu d’humanité, de fierté et d’intelligence, alors faisons en sorte que l’homme ne soit pas la cause de sa propre déchéance, mais que la vision de sa déchéance soit la cause de son envie de changer pour redevenir un être humain !
La société actuelle s’est renfermée dans un individualisme assassin. Avec la disparition de repères et de moralité, de solidarité (la vraie, l’intègre et l’altruiste) et de valeurs, de respect et d’honneur, il ne sera bientôt plus possible de parler de civilisation à moins d’en changer le sens.
Observez, imaginez ! Prétextant la « bien pensance », la prenant à témoin pour leurs propres comptes, légion sont ceux qui, se disant défenseurs de la liberté d’expression et de pensée imposent la leur par la peur, la destruction ou la violence. Souvent même ils se targuent d’être prêts à aller jusqu’au bout (« on ne lâchera rien ! »), et ce sans aucune écoute de l’autre, peut être plus raisonnable, plus respectueux et finalement plus ouvert.
On se plaint souvent et c’est très louable, de puissances étatiques, politiques ou économiques qui imposent leurs envies et leurs caprices aux grés des avantages visés ou promis.
Est on seulement capable nous même d’éviter ces comportements lamentables et injustifiés, si ce n’est par un quelconque intérêt individualiste, une soif de puissance ou de richesse, une envie de supériorité absolue ?
Où commence et où s’arrête ce leurre qu’on appelle « démocratie », est-ce devenue un prétexte au dictat idéologique, une excuse au contournement des règles ou mieux, un chemin vers la « pensée unique » à peine camouflée !
Plusieurs décennies sont responsables de cette « mauvaise passe ».
En ayant institutionnalisé le « politiquement correct ou incorrect », en acceptant notre perte de repères temporels générée par une indigestion d’informations, et en rajoutant notre approbation à « l’interdiction d’interdire », on à ouvert la porte à toutes les aberrations, et il sera dur de la refermer.
Il y a les réalités qu’il ne faut pas dire ou voir parce que ça pourrait nuire à une image, une étiquette. Ou encore les oublis, involontaires ou pas, de comportements, paroles ou actes passés, parce qu’avec un trop plein on ne voit plus que ce qui déborde et non la cause du débordement, le dernier qui a parlé à toujours raison !
Et avec ça, on brandit « les droits de l’homme » chaque fois que le monde du « bien pensant » nous accuse de trop de répression, de raciste ou d’antisémite, de sexiste ou d’homophobe, de rétrograde ou de « psychorigides », ce qui arrange bien les affaire de tous les opportunistes sans scrupules ni valeurs qui nous enfoncent encore un peu plus vers le bas.
Pour en revenir à la démocratie, qui n’est plus qu’une apparence, peut-on encore l’espérer ?
Ne s’arrête-elle pas à partir du moment où l’on veut imposer une pensée, une logique ou un comportement : « c’est la solution, c’est ça qu’il faut, c’est ça qui est bon », et celui qui n’est pas d’accord ou qui veut exprimer un avis devient le rebelle, le vilain petit canard, l’antisocial !
Justement, dans le système sociétal actuel, plus que jamais il faut suivre le flux, être un mouton qui va, sans réfléchir, là où lui impose d’aller la dernière « tête pensante » qui a parlé, ou celle qui parle le plus fort ou qui a le plus de notoriété ou de puissance.
Plus personne aujourd’hui n’accepte l’idée de l’autre, tout doit s’imposer et non plus se discuter, le « vivre ensemble », sert de masque à la réalité, on est à la limite de la « pensée unique », sauf que celle là serait imposée non par un état ou un exécutif, mais par un individualisme qui fait que chacun voit sa propre personne, les siens, ou ceux qui pourraient « le faire roi ».
Se prendrait on à notre propre piège, ne serait on pas sur le point de perdre ce qui fait de nous des êtres humains dotés d’une intelligence, des êtres « civilisés » !
Moralité, sincérité, dignité, scrupule, respect, honnêteté, altruisme, tout ce qui fait qu’une société peut se prétendre civilisée, tout cela est devenu malignité, fourberie, indécence, cynisme, mépris, corruption, égoïsme, et cette perte de repères nous dirige droit au mur, là où le choc sera inévitable, violent et destructeur.
« Politiquement correct ou incorrect ? »
Voilà ici un comportement irresponsable, des méthodes qui nous coûtent de jour en jour, nous transportant dans une sorte d’utopie standardisée, qui serait le résultat d’une peur panique initiée on ne sait quand, par on ne sait plus qui, et dont ne pourrait même plus expliquer le but réel.
Alors parce que ce n’est pas « électoraliste », parce que ce n’est pas « au goût du jour », à la mode, ou encore parce qu’il faut penser et parler comme telle ou telle personne que la notoriété a placé au rang de « guide » sur tel ou tel sujet comportemental, politique ou sociétal, alors il faut se plier au courant du moment sous peine de passer pour réac., rétro., naïf ou tout autre, c’est selon.
Un exemple ! L’éducation Dolto qui est, je pense, en partie la cause de beaucoup de comportements aujourd’hui devenus des fatalités dont il faut s’accommoder mais que la société entière doit subir. Elle qui disait que « l’enfant n’a que des droits et les parents que des devoirs », qu’ « une éducation ratée est une éducation réussie » (?), n’a-t-elle pas contribuée à ce que l’on voit aujourd’hui, on veut tous ce à quoi on a droit, mais on refuse d’admettre que l’on a aussi des devoirs, tout nous est dû, plus d’échange, plus de partage ni de contrepartie ! Ne veut-on pas, la plupart du temps, absolument trouver une raison à un mauvais comportement, une « circonstance atténuante » qui fait alors que le mal devient un bien mais aussi que ce bien est la cause du mal !
Et ces autres exemples issus d’un moi de mai 1968 comme le fameux « il est interdit d’interdire », « le patron a besoin de toi, tu n’as pas besoin de lui », « ne vous emmerdez plus, emmerdez les autres », « le réveil sonne : première humiliation de la journée ! », et tant d’autres encore, font que ces pertes de repères, de réalités, ne seront que plus difficiles à rattraper.
Et la presse, celle qui devrait, de par son impact et son influence, aider à une réflexion positive, intelligente, allant dans le sens du « bien vivre ensemble », cette presse ne fait aujourd’hui que montrer son incompétence à tenir son vrai rôle, l’information vraie, raisonnable et respectueuse, incapable de suivre sa propre déontologie !
Hormis son incapacité, prouvée à maintes reprises, à diffuser une actualité vérifiée, certifiée ou même autocensurée, cette presse manque totalement d’éthique. Rapaces, charognards, assoiffés de sensationnel, dans le seul et unique but de « vendre du papier », toute la morale d’une société est mise à la trappe.
Depuis le direct du décès d’une petite fille filmé après une coulée de boue, bloquée et se voyant partir et beaucoup d’autres images de la sorte, soif de sang, de violence et de sensationnel, ont aujourd’hui totalement anesthésié notre sensibilité et nos valeurs.
La chute d’une montgolfière à même été filmée, certes par un amateur, mais achetée et diffusée par la presse, montrant la chute et donc la mort en direct, le décès d’un candidat à un jeu télévisé qui à inspiré à des gens, certes pas journaliste, une mise en scène particulièrement lugubre, montre à quel point tout est bon à diffuser, pourvu que ça impacte ! Il ne s’agit pas là d’images, toutes aussi discutables mais sur lesquelles on peut avoir des avis partagés, d’enfants pleins de sang ou de gens déchiquetés par des bombes qui, pouvant éventuellement servir une cause, montrer des réalités difficiles de la bêtise humaine et visant à faire réagir, même si elles deviennent banales tant il y en a, mais d’images de gens qui peuvent voir diffusées l’accident dans lequel est décédé leur père, leur mère ou un de leurs proches ! Imaginez l’effet que ça aurait sur vous de voir à la télévision comme des millions d’autres gens le décès d’un des vôtres, la dérision de quelques uns sur l’accident qui a causé le décès de votre fils, c’est l’intimité même qui est touchée, le manque total de respect et les valeurs humaine qui sont balayées. Et dans leur indécence, ces pseudos journaliste ou professionnels sont incapables de se la poser cette question qui les ferait peut être changer de comportement : « Et si c’était moi ou ma mère, ou mon fils… ? »
On ne se met pas assez souvent à la place de l’autre, et pourtant il se peut qu’un jour on y soit vraiment, et alors seulement on comprend beaucoup de choses ! Est-ce notre égoïsme, notre individualisme exacerbé qui nous transforme au point d’en oublier les bases d’un comportement humain digne de ce nom, d’un être intelligent et civilisé, de ces quelques qualités sensées nous différencier de l’animal !
Autre aberration de ce soit disant monde de bien pensant :
L’univers, le monde, la nature tout est fait de différences.
Le jour et la nuit, le chaud et le froid, le noir et le blanc, le plus et le moins, le haut et le bas, le bien et le mal, le vivant et le mort, l’homme et la femme, le fort et le faible, le riche et le pauvre, et infiniment de choses et d’êtres qui font que de par leurs différences ce monde existe. Tout s’équilibre, se complète, si un n’est plus alors l’autre n’a plus de raison d’être.
Mais voilà, ces différences nous font peur, nous ne sommes plus capables de les accepter, peut-être parce qu’elles nous rappellent que nous-mêmes sommes l’un ou l’autre, l’une ou l’autre, alors que nous voudrions peut-être être les deux.
Alors on voudrait être tous égaux, l’égalité de ci, l’égalité de là, on voudrait tout aplanir, vers le haut ou vers le bas, pourvu qu’il n’y ait plus de différence. Essayons d’imaginer un monde plat, où tout serait chaud ou bien tout froid, tout blanc ou tout noir, tout fort ou tout faible … etc.
Impossible, le bon existe parce qu’il y a un mauvais, l’homme parce qu’il y a la femme, et ainsi de suite, parce que tout est complémentaire. Essayons de supprimer un équilibre naturellement fait de différences et alors tout s’écroule, les repères disparaissent, le bien devient mal ou le mal devient bien, le bon devient mauvais ou le mauvais devient bon, déséquilibre total et chaos programmé.
Certaines différences sont heureusement immuables, intouchables, celles-là nous n’essayons pas de les changer, parce que le blanc ne peut pas être noir et que le chaud sera toujours le contraire du froid. Mais d’autres nous font peur, peur parce que nous n’arrivons pas à les accepter telles quelles, alors on s’invente des règles de savoir vivre, de tolérance et de « bien-pensance » pour se rassurer et se faire croire que l’on est dans le vrai.
Mieux, pour obliger à cette « bien-pensance », on fait des lois, parce qu’on croit qu’avec un papier on peut changer l’ordre des choses, dominer et modeler l’universel avec notre prétention et notre envie de tout contrôler. Mais ces morceaux de papiers à l’échelle de la grandeur de cette nature qui nous nourrit et à laquelle on doit tout, ces morceaux de papier forcent peut-être le changement de nos agissements mais ne pourront pas changer l’immuable réalité de ce que nous sommes et laisserons en héritages aux futures générations !
Au mieux on se fait plaisir, au pire le contrecoup de ces tentatives de bouleversements nous donnera une bonne et vraie leçon de vie, mais alors, sera-t-il trop tard ?
Des différences il en faut, on doit les accepter, composer avec sans essayer de les changer ni de les repousser, elles sont le Ying et le Yang, nécessaires à notre survie, n’essayons pas d’aller contre, la nature reprends toujours ces droits ! « La terre ne nous appartient pas, c’est nous qui appartenons à la terre ».