jeudi 2 février 2023 - par C’est Nabum

Le commerce qu’on envisage !

 

Sauver la face…

 

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Il est permis de s'inquiéter de ce que deviendraient nos centres-villes s’il ne demeurait point les commerces de la face. Point n'est besoin de se faire tirer l'oreille ou d'avoir l'œil aux aguets à la périphérie de nos métropoles, audioprothésistes et opticiens font de la résistance et demeurent les francs-tireurs du maintien d'une activité commerciale urbaine.

Il y a même bataille des enseignes, chacun y allant de sa devanture attrayante pour attirer le chaland. Le caddie n'est pas de mise, l'achat malgré tout demeure à forte valeur ajoutée au point que ces activités ont depuis quelques années, bouté les banques de la place. Les commerçants doivent y faire de l'or pour tenir ainsi le haut du pavé en dépit des difficultés conjoncturelles. On peut même s'offrir deux montures pour le prix d'une, ce qui avouons-le est aussi fort que la multiplication des pains. Seuls les borgnes n'y trouvent pas leur compte.

Ajoutons ceux qui s'arrachent les cheveux pour chercher des poux dans la tête d'une clientèle attirée par l'idée de se montrer en vitrine dans des salons où le prix de la coupe tient le pompon, vous aurez la troisième catégorie qui a encore sa place dans la ville. Le barbier venant opportunément renforcer l'offre en faisant du charme à tous ces hommes résolument modernes au point de n'être pas imberbes. On sauve la face de l'intra-muros grâce à ce triptyque du commerce non alimentaire.

Ajoutons que la fringue tente encore de survivre tant que la griffe est encore de mise et vous aurez ce qui survit encore, tant bien que mal, à côté de la ribambelle de toutes les restaurations exotiques pourvu qu'elles soient rapides, voire expéditives, pour déshonorer sans cesse la gastronomie tricolore. La gueule est dans la face, elle se nourrit de l'insipide tandis que le piéton se pince le nez dans les rues piétonnes. Ce pauvre appendice cher à Cyrano ne fait pas recette puisqu'aucun commerce ne pense à lui.

Les centres commerciaux vont tuer les centres-villes. Ne croyons pas que les oreilles et les yeux vont tenir la baraque indéfiniment. Ce ne sont pas des achats que l'on réitère régulièrement, à moins de faire passer ses prothèses de luxe pour des objets de toute première nécessité susceptibles de se plier aux injonctions de la mode.

J'observe ces phénomènes en me demandant où cela nous mènera-t-il. Un centre-ville sans commerce, pourquoi pas. Les échoppes pourtant ont toujours provoqué la curiosité, l'envie de lécher les vitrines, de l'animation et du dynamisme. Le désert apportera c'est certain la tranquillité pour ceux qui ont les moyens de se loger dans des secteurs bientôt privés de vie. Est-ce la volonté des édiles ? On peut s'interroger.

Contre cette lame de fond, il n'est plus rien à faire, je le crains. Si ce n'est guère dramatique dans les grandes métropoles, largement pourvues de centres commerciaux périphériques, les vitrines vides, peintes en blanc ou couvertes de papier kraft dans les villes moyennes ont de quoi désoler celui qui accorde de l'importance au tissu social.

Fort benoîtement pour eux, nos maires ne partagent pas cette inquiétude. Leur vision de la ville mériterait de véritables débats dans leurs communes respectives. Il est impératif de trouver des parades à la désertification voire la paupérisation et également des mesures alternatives pour occuper ces magasins abandonnés. Des associations peuvent agir dans ce sens afin de ne pas accepter cette image désastreuse avec une nouvelle définition de l'animation qu'elle soit commerciale ou pas.

Le vide ne peut satisfaire les aménageurs. L'impression produite est calamiteuse pour le chaland tandis que rien ne semble inverser cette lame de fond. Le pas de porte ne se vend plus ce qui prive énormément de commerçants d'un revenu au moment d'arrêter leur activité. Un drame souvent silencieux, celui-là.

À contre-vie

 

 



6 réactions


  • Astrolabe Astrolabe 2 février 2023 21:05

    À l’équipe d’Agora Vox

     

    Je viens ce soir d’être banni par le sieur Chapoutier pour avoir osé répondre cela à un intervenant :

     

    Astrolabe 2 février 19:37

    @Pie 3,14
     
    « Merci pour ce rappel historique remettant les choses à leurs places. »


    Approuvez-vous cette atteinte arbitraire à la liberté d’expression ?


  • juluch juluch 3 février 2023 12:04

    Le problèmes des commerces de proximité qui survivent tant bien que mal....

    Les hausses des prix n’arrangent rien !


  • roby roby 3 février 2023 18:17

    Beaucoup de personnes oublient d’’ajouter le coût de prendre sa voiture pour aller dans ces centres situés a la périphérie des villes.


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