mercredi 21 octobre 2015 - par Eliane Jacquot

Le Cybercrime ne paie pas, c’est notre intime conviction

La sécurité au sein du cyberespace investi par des délinquants et des prédateurs devient un véritable enjeu de société pour les gouvernements, les entreprises et les citoyens, de par le monde.

Nous allons décrypter ici essentiellement les méthodes de prévention et de sanctions visant les cyberviolences véhiculées au travers du développement du monde numérique et de l'Internet, en France.

Définitions 

A partir d'une terminologie définie par les différentes instances nationales et internationales  :

La cybercriminalité vise les actions hostiles perpétrées, à l'encontre des lois nationales et des traités internationaux, au travers des réseaux sociaux ou des systèmes d’information afin de porter atteinte aux données informatisées, en réalisant des délits ou des crimes.

En ce qui concerne les cyberviolences ou cyberharcèlement, véhiculés au travers de la criminalité en ligne, c'est un phénomène qui est lié à l'essor de l'Internet, devenant un exutoire à la haine contre une, ou des personnes déterminées. Ces différentes formes de harcèlement font appel aux NTCI pour menacer de manière intentionnelle et itérative des « victimes ». Les délinquants qui commettent ces infractions ont une méconnaissance totale des risques encourus, de par la distance physique entre l'auteur de l'infraction et « sa victime » désignée, et le caractère caché et virtuel du délit.

 

Lorsqu'ils visent des individus dans leur identité, ces comportements relèvent de l'action judiciaire. On assiste ainsi à une judiciarisation du monde « cyber », conduisant à une expression contentieuse à un domaine considéré comme dématérialisé, et c'est tant mieux.

En France les victimes de cyberharcèlement sont mieux protégés depuis la loi du 4 Août 2014 qui institue un nouveau délit, par l'intermédiaire de l'article 222-33-2-2 du code pénal. Ce dernier redéfinit les contours du délit de harcèlement moral en le généralisant au mode numérique, soit au cyberharcèlement. Ce texte prend en compte l'itération des faits, au travers de propos ou comportements visant à entraîner une dégradation de la santé physique ou mentale de la personne harcelée, souvent de sexe féminin.

A ce propos, un récent rapport de la Commission des Nations Unies constate que 73% des femmes de par le monde ont été confrontées à des violences en ligne ou en ont été victimes. C'est ainsi que ce type de violence peut avoir un effet dissuasif sur la liberté d'expression et la promotion des droits des femmes. D'autre part, dans certains pays, la plupart des cyberviolences faites aux femmes ne sont pas signalées par peur des répercussions sociales …

Au niveau de la police judiciaire, la France , qui a mis en place dès 2001, avant même le 11Septembre, l'office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication (OCLCTIC), apparaît comme l'un des pays précurseurs dans la lutte contre le cybercrime.

En ce qui concerne la prévention et l'aide aux victimes, le CLUSIF ( Club de la sécurité de l'information ) qui est une instance nationale, sous forme de loi 1901, propose de façon exhaustive à l'ensemble des victimes d'une malveillance informatique, les services de l’État auxquels il convient de s'adresser afin de faire valoir ses droits à réparation du préjudice subi.

https://www.clusif.asso.fr/fr/production/cybervictime/

 

Les contraintes

Au moment où la cybercriminalité devient un enjeu de société, notre État régalien devrait être en mesure de rétablir l'ordre public dans le cyberespace.

Il conviendrait ainsi de former des magistrats, gendarmes et policiers en plus grand nombre afin de lutter contre cette nouvelle forme de délinquance.

Il conviendrait aussi de faire croître le nombre d'effectifs très insuffisants affectés au dispositif de prévention et d'aide aux victimes.

Il apparaît aussi urgent de mettre en place une véritable politique pénale en matière de cybercriminalité. A cet effet, le projet de loi pour une république numérique proposé par la secrétaire d’État Axelle Lemaire, annonce des mesures concernant la création d'un parquet numérique spécialisé sur les questions de contenus illicites en ligne,

« Est placé auprès du tribunal de grande instance de Paris, aux cotés du procureur de la République, un procureur de la République numérique » étendu à tous les TGI de France pour une facilité d'accès physique aux services juridiques de l'ensemble des citoyens. La création d'un parquet spécialisé devrait viser à systématiser la réponse pénale aux contenus illicites sur Internet. Le lancement du débat parlementaire sur la loi est prévu en début d'année 2016.



20 réactions


  • krapom.deviantart.com krapom.deviantart.com 21 octobre 2015 19:02

    Quel titre bidon.

    Je dirais que la cybercriminalité paie bien et que c’est un boulot relativement peinard au regard des centaines de millions volés d’un clic (peut-être même des milliards vu qu’il y a très peu de communication de la part des banques et des multinationales sur ce sujet).

  • krapom.deviantart.com krapom.deviantart.com 21 octobre 2015 19:03

    Fichtre, je n’avais pas vu que c’était écrit par une économiste ! 

    Il n’y a que les économistes qui ne comprennent rien à l’économie !

  • troletbuse troletbuse 21 octobre 2015 21:47

    C’est quoi le cyber-harcelement ?
    Je suppose qu’il faut s’être répandu sur le net avec son nom, prénom, adresse, photo, n° de téléphone, à la rigueur son n° de compte en banque, son mot de passe.
    Le meilleur moyen d’y remédier est une bonne dictature, n’est-ce pas ? Mais Valls et Hollandouille s’y emploient. J’espère que vous ne serez pas déçue.
    Une autre solution, supprimons internet, c’est encore mieux.

    Un économiste est un spécialiste qui vous dira demain pourquoi ce qu’il a prévu hier, n’est pas arrivé aujourd’hui.


  • krapom.deviantart.com krapom.deviantart.com 22 octobre 2015 00:05

    Il faut expliquer à la dame dans sa tour d’ivoire que toute machine avec une puce peut être piratée via les ondes radio. Oui, je peux prendre le contrôle de votre machine à laver ou de votre fer à repasser en envoyant des commandes binaires via les ondes courtes. 

    A moins de cinq mètres, avec un tout petit équipement, il est possible de prendre le contrôle de votre téléphone portable où tant de précieuses informations sont contenues, juste en convertissant les ondes électromagnétiques en signaux radios. Ou plus discret : j’ordonne à votre téléphone d’appeler un numéro surtaxé, genre avocat new-yorkais à 500USD la connexion, sauf que c’est moi qui encaisse... Difficile de prouver que c’est du hacking. Il n’y a rien qui ne puisse être fait grâce à votre téléphone, chère madame ! 
    Et avec l’arrivée des voitures connectées et autres véhicules sans chauffeurs, ça va être un régal : un matin, votre voiture ne sera plus garée devant votre porte mais devant la mienne et je n’aurai même pas quitté mon appartement ! 
    Les hackers, on s’amuse comme des petits fous !

    • Pere Plexe Pere Plexe 22 octobre 2015 10:06

      @krapom.deviantart.com
      Non.

      Pas aussi simplement que vous le décrivez....
      Et pas avec des « ondes courtes » !

      Il existe des moyens qui, le plus souvent exige d’avoir eu le smartphone en main ou au minimum l’envoi d’un fichier vérolé et son ouverture.
      L’espionnage (collecte d’info et surveillance des mails conversation Sms) en revanche est plus simple.

    • krapom.deviantart.com krapom.deviantart.com 22 octobre 2015 12:06

      @Pere Plexe
      Justement, non. C’est tout l’avantage du hacking par ondes radio. Le seul inconvénient, avec les téléphones, c’est qu’il vaut être à moins de cinq mètres, mais c’est déjà pratique en étant dans une voiture près de la maison de la personne visée, par exemple.


    • Chuck Maurice 22 octobre 2015 13:49

      @krapom.deviantart.com

      Non, on viens de vous le dire, ce n’est pas possible, même à 10 cm.

      Si cela était possible, il y aurait déjà de nombreuses applications mercantiles qui auraient été développées et commercialisées.

      Cela dit, voici un article de plus pour tenter de nous faire croire que le net est un espace de non droit où pullulent tout les malfaisants de la création.

      Et bien évidemment, c’est faux, mais ça permet d’entretenir les peurs des gens peu informés.


    • Chuck Maurice 22 octobre 2015 13:50

      Et de faire passer tout un tas de lois toutes plus stupides les unes que les autres.


    • krapom.deviantart.com krapom.deviantart.com 22 octobre 2015 17:26

      @Chuck Maurice

      Dis donc, Msieur Chaitout, si tu te renseignais avant de venir infliger ton ignorance aux autres . Parce que ce nouveau type de hacking existe depuis déjà deux ans, Chuck Demédeux.

  • Pere Plexe Pere Plexe 22 octobre 2015 10:01

    Article ...curieux.Pour rester poli.


    Qui aborde la cybercriminalité du stricte point de vue franco français...Hors si il y a bien un point que maîtrise parfaitement les mafias de la toile c’est justement la mondialisation.L’entreprise enregistrée au Bahamas avec des serveurs en Estonie plume le pigeon Français ou Belge... 

    Deuxième point de non sens : tout va bien puisqu’il existe des lois (Française)

    Troisieme point qui explique en partie les précédents : la confusion entre cyber harcèlement et cyber criminalité...

  • Zolko Zolko 22 octobre 2015 10:13

    cette dame est une flèche :
     
    « Définitions : La cybercriminalité vise les actions (...) en réalisant des délits ou des crimes. »
     
    qui l’eut cru ? La criminalité, c’est faire des crimes. Rarement vu un article aussi simplet. En même temps, qu’attendais-je d’une « économiste » ?


  • zygzornifle zygzornifle 22 octobre 2015 16:29

    ils auront du mal a se mettre au niveau de notre gouvernement de cybertaxes .....


  • zygzornifle zygzornifle 22 octobre 2015 16:30

    ne vole pas, l’état ne supporte pas la concurrence.....


  • Eliane Jacquot Eliane Jacquot 22 octobre 2015 17:42

    Bonjour,

    Message à l’ensemble de mes contradicteurs :

    « Sur ce dont on ne peut parler, il faut garder le silence », disait Ludwig Wittgenstein dans le Tractatus logico-philosophicus


    Je vous remercie de m’avoir lue,


    • Pere Plexe Pere Plexe 22 octobre 2015 20:39

      @Eliane Jacquot
      Vous avez visiblement de plus solides références sur les philosophes que sur les délinquants et criminels du Web.

      Ce qui n’est absolument pas un défaut. Et n’est pas irrémédiable

      Mais c’est pénalisant pour écrire un article ayant la cybercriminalité comme thème...

      Si toutefois mes remarques vous ont atteint je vous prie de m’en excuser.
      Sur Avx les débats et les commentaires sont généralement vifs.
      On en oublie facilement l’élémentaire courtoisie. 


  • Eliane Jacquot Eliane Jacquot 22 octobre 2015 17:59

    A propos des multiples dangers du cyberespace occupé par :

    -les Cyber violents qui s’en prennent aux personnes( menaces, insultes, harcèlement via internet)

    -les Cyberescrocs motivés par l’appat du gain ( fraudes par cartes bancaire, escroqueries , contrefaçons liées au développement du commerce en ligne)

    - les délinquants sexuels avec le développement de la pédopornographie qui menace l’ensemble des enfants et adolescents qui ont grandi dans un monde numérique

    Je laisserai des grands esprits vous interpeller à ma place

    « Celui qui déplace une montagne commence par déplacer de petites pierres »

    Confucius


  • Passante Passante 22 octobre 2015 18:47

    sur terre, c’est encore heureux, 

    y’a autre chose que des crèches,
    mais plus pour longtemps



  • Samson Samson 27 octobre 2015 23:02

    « Le Cybercrime ne paie pas, c’est notre intime conviction »
    Il suffit de le dire très, très vite ! smiley

    Un peu floue et fort vague, votre notion de cybercriminalité, mais j’imagine que c’est à dessein !

    Ramenée à la problématique de la prévention du cyberharcèlement des usager(-ère)s français(-es) sur les réseaux sociaux, les courriels, les sites hébergés dans l’hexagone, où encore des consommateur(-rice)s les moins averti(-e)s du Peer-to-Peer, une certaine efficacité des forces de l’ordre est possible ! Nul n’ignore qu’une foule d’abruti(-e)s reste encore prête à se « lâcher » sur le net sans retenue ni précaution, dans le très illusoire confort de son « anonymat ». Et cela même si - échaudé(-e)s par Hadopi (les premiers à crier au fou avant son adoption étaient à l’époque les services de renseignement U$ !) - beaucoup de petits poissons (ceux précisément qui permettent d’alimenter à peu de frais les statistiques pour entretenir le mythe de la cyberpolice) se sont initiés aux vertus du chiffrement : pas très grave, la France protégeant toujours mieux les libertés de ses citoyen(-ne)s et - merci Charlie ! - la vie privée n’en relevant plus, les boîtes noires destinées au cyberflicage par DPI de l’ensemble des communications citoyennes devraient permettre à nos autorités, à côté des dissident(-e)s de tout poil, de lister les téléchargeur(-se)s ainsi que les harceleur(-se)s à la petite semaine !

    « Au moment où la cybercriminalité devient un enjeu de société, notre État régalien devrait être en mesure de rétablir l’ordre public dans le cyberespace. »
    Du vent ! Comment un état régalien pourrait-il rétablir l’ordre sur un cyberespace virtuel et mondialisé ? Et si même la France déploie ses grandes oreilles électroniques bien au delà des frontières hexagonales, sur quelles bases légales pourrait-elle agir au delà de l’espace €uropéen et éventuellement U$ ?

    Aucun(-e) informaticien(-ne) un tant soit peu averti(-e) ne l’ignore, toutes ces mesures (Hadopi, Loppsi, loi de programmation militaire, boîtes noires chez les FAI, ....) sont parées par la grande criminalité cybernétique avant même leur mise en place. Et la lutte contre le cybercrime leur apparaît donc pour ce qu’elle est essentiellement, soit le prétexte à surveillance généralisée des populations et des opinions sous l’oeil « bienveillant » de Big Brother (ou Sauron à votre meilleur choix !).

    Et si vraiment, hors prétextes, « la cybercriminalité devient un enjeu de société », ne conviendrait-il pas avant tout que « notre Etat régalien » se soucie plus avant d’éduquer ses citoyen(-ne)s aux nouvelles technologies, à leurs enjeux et au techniques pour s’en protéger ? Tenez-vous donc l’intelligence et le bon sens de vos concitoyen(-ne)s en si piètre estime, que vous n’en fassiez seulement mention ?

    Salutations ! smiley


    • Samson Samson 27 octobre 2015 23:29

      @Samson
      PS : Au moins, votre billet m’a permis de prendre connaissance de votre précédente contribution sur « Le Cri », dont une reproduction a longtemps orné mon mur !
      A défaut de l’enthousiasme panoptique et sécuritaire, nous partageons du moins certains goûts communs !


  • Eliane Jacquot Eliane Jacquot 3 novembre 2015 09:39

    Bonjour,

    Vous m’avez interpellée :

    -sur la capacité de notre Etat régalien à éduquer ses citoyens aux nouvelles technologies ,

    -sur le fait que le cyberespace est mondialisé, certes , mais comme vous le savez les gouvernements et les tribunaux sont encore nationaux , ce qui m’oblige à rester dans une démarche hexagonale .

    Je vous incite à lire,

    http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/comment-apprehender-la-173646

    Merci


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