jeudi 20 novembre 2014 - par Monolecte

Le théorème de Filoche

Tout corps plongé dans l’entreprise reçoit une poussée proportionnelle à la force d’exploitation.

JPEG - 68.8 ko
De droite à gauche : Catherine Heurteux des éditions Le vent se lève, Gérard Filoche et Éric Cantarutti, secrétaire de la CGT du Gers.

Gérard Filoche fait partie de ces gens fort nombreux qui ne sont jamais meilleurs que lorsqu’ils parlent de ce qu’ils connaissent. Et s’il y a un truc que Gérard connait bien, ce sont les stratégies mises en œuvre par le patronat pour presser le citron du salariat jusqu’à en exprimer la moindre goutte, jusqu’à en pulvériser la pulpe.

Hier soir, l’ami Gérard est donc venu du côté du bled pour parler de son dernier bouquin sorti chez une jeune maison d’édition gersoise au nom merveilleusement évocateur : Le vent se lève. Rien que pour cela, il faut saluer le geste : pas évident de se lancer dans la jungle impitoyable de l’édition par les temps qui courent et encore moins quand on est une femme en milieu rural.

Pour ma part, c’était plutôt l’occasion d’aller tacler en direct quelqu’un dont j’aime bien, sur les réseaux sociaux, fourrer le museau dans la litière PS, selon la merveilleuse image employée récemment par un Frédéric Lordon particulièrement inspiré.

Mais j’en ai été pour mes frais, Gérard collant à son sujet avec la même fougue qu’il déploie habituellement à patauger dans le marigot socialo-patronal : la défense du Code du travail et donc des salariés contre la voracité des patrons et de la finance qu’ils servent si complaisamment. En fait, si tu enlèves le PS à Filoche, tu commences à avoir là les contours d’une personnalité politique nettement plus intéressante. Le seul moment où il se prend les pieds dans le tapis, c’est vers la fin quand il appelle avec des trémolos dans la voix à une union de Gôche un peu en génération spontanée, une sorte de fantasme politique que les siens n’ont pourtant eu de cesse de saboter depuis des décennies par leur empressement à se soumettre à un patronat que Gérard doit être bien seul dans son bac à sable à continuer de combattre.

Parce que quand Gérard énumère le maltraitement qu’a subi ces dernières années le dernier rempart contre la barbarie capitaliste (le Code du travail, donc), il oublie un peu rapidement que ses collègues de parti ont, au mieux laissé faire, au pire accompagné, voire anticipé, le grand mouvement de démontage de la protection des travailleurs et qu’il est manifeste à présent qu’ils comptent bien continuer à servir la gamelle au MEDEF jusqu’au bout, c’est à dire, jusqu’à ce que l’on trouve un jour l’énergie de les combattre et de les arrêter. On a parfois l’impression que Filoche ne verra jamais l’imposture et qu’il restera dans le parti qui se fait appeler socialiste même lorsque ce dernier aura rétabli le travail des enfants (toujours selon la très bonne image de Lordon).

Ce qui est bien dommage, parce que sorti du marigot idéologique, Gérard a parfaitement bien saisi où est l’ennemi (mais peut-être pas encore tout à fait la longueur de ses tentacules, comment veux-tu, comment veux-tu… ?).

Dans les morceaux choisis du Filoche syndicaliste et inspecteur du travail, il y a des chiffres forts et parlants, des notions incontournables pour éveiller les consciences paralysées par l’hypnotique mélopée de LA crise, des vérités bonnes à dire et pas toujours à entendre :

Le Code du travail est l’indicateur du degré de civilisation d’une société.

Il est la contrepartie de la subordination propre au contrat de travail.

Gérard Filoche, Preignan, 17 novembre 2014

C’est probablement cet abominable contrepouvoir qui a poussé Laurence Parisot à geindre de la sorte :

La liberté de penser s’arrête où commence le Code du travail.

La liberté de penser, je ne sais pas, mais la barbarie de l’exploitation sans vergogne, à tous les coups.

Les 35 heures sont une loi qui s’impose à 100 % des entreprises, c’est le temps de travail légal au-delà duquel il faut payer des heures supplémentaires. Vouloir les supprimer, c’est vouloir baisser les salaires.

Le temps de travail effectif fait l’objet de multiples commentaires alors que ce devrait être TOUT le temps où vous êtes à la disposition du patron.

idem

Mais encore plus important, Gérard Filoche nous donne quelques ordres de grandeur de ce que sont les rapports de force économiques en ce moment, alors que la plupart des patrons du CAC40 se ramassent tranquillement des rémunérations égales à 600 SMIC sous prétexte qu’ils seraient des sources de richesse…

Il faut bien garder à l’esprit qu’aucun patron ne donne du travail aux salariés. Aucun. Tout ce qu’il peut faire, c’est acheter votre force de travail pour faire du profit en l’exploitant.

De la même manière qu’il faut en finir avec le mythe du patron gentil.

Aucun patron ne peut être sympa, parce que même s’il a envie de l’être, derrière lui, il y aura toujours un banquier [et/ou un actionnaire] pour exiger qu’il fasse plus de profit [et donc moins de redistribution salariale]. (…)

Aujourd’hui, 93 % des gens qui travaillent sont des salariés. Il n’y a jamais eu autant de salariés, donc de gens qui dépendent du Code du travail pour les protéger des abus. Dans le même temps, 97 % des entreprises ont moins de 50 salariés. C’est-à-dire qu’elles sont sous le seuil social pour avoir des CE. La majorité des salariés n’ont pas de représentants du personnel. De la même manière que 80 % des entreprises ne sont que des sous-traitantes des 1000 plus grosses entreprises de France, celles qui comptent, celles qui font 50 % du PIB, celles qui font la loi à travers le MEDEF. (…)

Le MEDEF cherche à remplacer le lien de subordination du contrat de travail par le concept de soumission librement consentie. Et tous les patrons rêvent d’obtenir le licenciement sans motif qui serait concrétisé, quelque part, dans le nouveau contrat de 5 ans renouvelable. Si vous ne savez pas ce que signifie un licenciement sans motif, je vous conseille de vous procurer et de regarder le film In the air, où le boulot de Georges Clooney, entre deux avions, c’est d’aller d’une entreprise à l’autre et de virer les gens d’une minute à l’autre, comme cela. (…)

C’est déjà un peu ce qui arrive avec la rupture conventionnelle : maintenant, il y en a un million chaque année. C’est le plus grand plan social de France, mais comme il est individualisé et non collectif, il ne se voit pas.

idem

Le Code du travail n’est pas un horrible pensum destiné à juguler les forces vives de la nation. Enfin, si, il s’agit tout de même de ne pas laisser se déchainer la loi du plus fort au sein de notre société. Et surtout, ce n’est pas le monument de complication qu’aime dépeindre Bayrou quand il arrive à choper un plateau télé.

Concrètement, le Code du travail, ce sont les 10 articles fondamentaux que l’on retrouve au cœur de tous les contentieux aux Prudhommes. Et pourtant, le Code du travail n’est pas enseigné à l’école et on laisse les jeunes débarquer dans le marché du travail sans avoir aucune notion de leurs droits fondamentaux.

idem

C’est vrai qu’il a parfaitement raison sur ce coup, Gérard Filoche. Je pense que ma vie aurait été bien différente si j’avais été balancée dans la vie active avec au moins ces 10 articles bien calés au fond de ma musette. Parce que mon premier boulot s’est signé d’une poignée de main et s’est terminé par un simple coup de pied au cul. Et qu’il m’a fallu être privée délibérément de chacun de mes droits fondamentaux de travailleuse pour prendre conscience de leur importance. Un peu comme si nous nous satisfaisions de lâcher nos gamins sur la route sans permis de conduire et qu’on se limitait à compter les morts et les survivants à la fin de l’année. Et qu’on se contentait de deux ou trois agents de la circulation par département pour réguler les déplacements de tous et sanctionner les chauffards.

Ce serait totalement fou, inconscient et inconcevable, non ?

Et pourtant, c’est exactement ce que nous faisons avec le droit du travail.

Et pendant ce temps, comme nous le rappelle l’ami Filoche qui n’est jamais aussi bon que quand il se tient éloigné du PS qui se positionne chaque jour un peu plus comme laquais du MEDEF, fossoyeur de la solidarité sociale et du droit des travailleurs :

Cinq-cents familles seulement possèdent l’équivalent d’une fois et demi le budget total de l’État.

idem

Autrement dit, tout recul social prétexté par la pseudo crise n’est jamais qu’une immense imposture.



29 réactions


  • Yvance77 Yvance77 20 novembre 2014 10:17

    "Les 35 heures sont une loi qui s’impose à 100 % des entreprises, c’est le temps de travail légal au-delà duquel il faut payer des heures supplémentaires. Vouloir les supprimer, c’est vouloir baisser les salaires."

    .
    Salut,
    .
    Ceci est tout à fait exact et les politiques libérales entretiennent sans honte une confusion qui les arrangent pour venir vomir leur dégueulis pro-merdef sur tous les médias !
    .
    En effet, les 35h c’est haro sur la feignasse d’esclave qui ne veut pas en foutre une rame. Or, ces enfoirés du Merdef se gardent bien de dire que la durée légale est de 48H00. Au delà de la 35eme on doit être payé plus. Le fait que le patronnat souhaite revenir sur cela signifie qu’il veut juste appauvrir un poil plus la main d’œuvre, car rien ne l’empêche en cas de surplus de taf de faire travailler une personne en heure supp et en la rémunérant mieux.


    • Monolecte Monolecte 20 novembre 2014 12:59

      Non, justement.
      35 h, c’est la durée légale du travail partout en France, au-delà, ce sont des heures sup.
      48 h, C’est la duré maximum de travail par semaine, heures sup comprises.


    • Trelawney 20 novembre 2014 14:48

      35 h, c’est la durée légale du travail partout en France

      C’est impossible, il n’a a que 24Heures dans une journée


    • Monolecte Monolecte 20 novembre 2014 16:16

      D’après certains patrons et politiciens soucieux de justifier leurs prébendes échevelées, ce serait leur horaire journalier.
      Mais pour le servum pecus, ce serait bien par semaine... feignasse !


    • Yvance77 Yvance77 20 novembre 2014 18:45

      Monolecte bonsoir,

      Les 48h00 sont effectivement la durée légale maximale. Le patronnat souhaite revenir sur les 35h00 pour ne pas avoir à payer des heures supp à partir de 36 mais de 40.... voilà ce que je voulais dire


    • trobador 21 novembre 2014 01:39

      Au delà de 2 heures par jour c’est déjà trop ; s’il faut en plus payer des impots pour leurs guerres là ça devient pure folie !
      NE TRAVAILLEZ PLUS DU TOUT !


  • Daniel Roux Daniel Roux 20 novembre 2014 10:43

    Mes respects, monsieur Filoche.

    Désolé, je vais être un peu long.

    Il y a des écoles où le « code du travail » est enseigné, ce sont les écoles qui préparent les futurs « cadres ».

    Une entreprise n’embauche que les salariés dont elle a expressément besoin, toute mesure incitative est inutile, toute subvention, réduction de « charges », réduction de taxes sont des cadeaux faits aux actionnaires et un manque à gagner au financement de la solidarité et au budget de la nation.

    Le problème n’est pas le licenciement qui n’est que la rupture d’un contrat pour des raisons logiques, que ce soit une baisse des commandes ou une amélioration de la productivité. Le patronat n’a pas vocation de charité et le salarié ne l’accepterait pas.

    Le problème c’est la rareté organisée du travail rémunéré voulue pour contrôler les salaires et maintenir la domination du patronat dans les négociations.

    Dans les années 60, l’importation de main d’œuvre par trains entiers, dans les années 80, les délocalisations massives.

    Aujourd’hui, commence à poindre la robotisation assistée par « l’intelligence artificielle ». Nous allons voir un grand retour des productions dans les pays développés mais à une raréfaction des offres de travail salarié. Tout travail qui peut être exécuté par un robot, le sera et il y en a beaucoup, les autres seront délocalisés, si c’est possible et si il est moins couteux ailleurs, notamment les administrations, les sièges sociaux, la recherche et le développement.

    Les mentalités des uns et des autres ne sont pas préparés à un tel bouleversement à côté duquel la machine à vapeur apparaîtra comme une aimable plaisanterie. La principale ressource, tant pour la solidarité universelle que pour les revenus de citoyens, c’est le travail humain rémunéré. Il va falloir trouver autre chose. Ceux qui confisquent le capital, les riches actionnaires et propriétaires terriens, le savent et s’organisent déjà pour ne rien lâcher de leurs privilèges en abusant du pouvoir médiatique dont ils disposent. Les politiciens ne font que retarder la grande réforme fiscale et structurelles pour préparer à ce changement, ils mentent pour durer.

    Les salariés sont laissés dans l’ignorance des enjeux à venir. Ils risquent d’en être les victimes d’autant que les syndicats manquent de moyens, ce n’est pas un hasard, mais c’est une autre histoire.

    Sinon, un salarié est d’abord un homme libre, ce n’est pas sa personne qu’il loue, c’est son temps. Son credo devrait être : Si je trouve mieux ailleurs, meilleur salaire, meilleur travail, j’y vais.


    • izarn izarn 21 novembre 2014 12:28

      L’intelligence artificielle, si elle existe, ne peut appartenir aux capitalistes. C’est comme de dire que La Théorie de la Relativité appartient à la finance. La mise en oeuvre à coup de centrale nucléaire, bien sur. Mais nous sommes dans la « vieille économie ».
      Ce qui fait internet ce n’est pas la machine qui se connecte.
      L’intelligence artificielle pourrait servir à tout le monde, et donc etre par évidence un moyen de lutter contre le capitalisme. Pour etre encore plus clair, la kalashnikov peut servir l’URSS, mais aussi le « Che ». Les bandits ou l’état, ou les révolutionnaires.
      Non, les véritables révolutions technologiques ne sont pas à priori les instruments d’un pouvoir.
      Ainsi, il n’y a jamais eu, et n’y aura jamais « d’age atomique ». C’est impossible, car cela ne peut etre que la propriété d’un pouvoir centralisateur, totalitaire ou capitaliste. Personne n’aura de centrale nucléaire dans sa cave.
      Par contre tout le monde à depuis 5000 ans un couteau dans sa poche...


    • Daniel Roux Daniel Roux 21 novembre 2014 12:43

      @ Izarn

      Certes, la cocotte minute est à portée de toutes les bourses mais pas les centrales nucléaires qui sont aussi des machines à vapeur.

      Les puissances ne sont pas les mêmes, elles sont proportionnels aux moyens mis en œuvre.


    • Ecométa Ecométa 22 novembre 2014 10:27

      Il y a là quelque chose de totalement impropre, de totalement galvaudé : l’artificiel ne peut en aucune façon être qualifié d’intelligent !

      L’intelligence, qui est une particularité humaine, qu’il convient d’ailleurs de qualifier en fonction de sa « finalité », celle de l’entendement ou celle de la malignité comme la manipulation ; l’intelligence est défini comme un ensemble des fonctions mentales ayant pour objet la connaissance conceptuelle, rationnelle. L’intelligence humaine implique une capacité de jugement ou encore d’introspection, celle aussi de faire société ! 

      Dans le cas de l’artificiel, il s’agit tout au plus d’ingénierie mécanique, en aucune façon d’une intelligence ou alors au sens du résultat, certes d’une intelligence, mais exclusivement humaine et tout à fait relative !


  • Francis, agnotologue JL 20 novembre 2014 11:13

    Excellent article, à lire sans modération.

    ’’ La plupart des patrons du CAC40 se ramassent tranquillement des rémunérations égales à 600 SMIC sous prétexte qu’ils seraient des sources de richesse…’’

    Et je suppose que ces rémunérations exorbitantes sont prises en compte dans le calcul du fameux coût du travail ?

    nb. C’est une question pour qui saura y répondre, ou mieux, développer.


    • Scual 20 novembre 2014 11:42

      Oui, le cout du travail c’est l’ensemble de la colonne salaires dans un bilan, de tout en bas à tout en haut et la réduction du cout du travail consiste à faire baisser ce chiffre... mais bien sur le plus haut salaire étant également celui qui décide dans quoi on taille, c’est jamais le sien qui est baissé, bien au contraire la tendance est même à la hausse !

      Comme le dit l’alliance UMPSFNMédia : c’est de toute évidence la faute aux immigrés qui sont comme tout le monde le sait surreprésentés à la tête des entreprises de ce pays. Ainsi va la France actuelle, tant qu’y aura des gens assez con pour croire, y aura une caste assez maline pour faire croire.


    • Monolecte Monolecte 20 novembre 2014 13:02

      Quand le directeur touche autant que 600 salariés, c’est l’effet Bill Gates entre dans un bistrot : tu as l’impression que la masse salariale pèse dans le bilan, alors qu’en fait, pour 99% des salariés, le poids est après la virgule...


  • Trelawney 20 novembre 2014 14:50

    Au FN il y a des musulmans et au PS il y a des Hamon, Filoche etc. Mais dans les deux cas ce n’est juste que pour donner le change.


  • Monolecte Monolecte 20 novembre 2014 16:36

    Sinon, Le Monolecte vient de fêter ses 10 ans de mauvais et déloyaux services : http://blog.monolecte.fr/post/2014/11/12/decade smiley


  • christian pène 20 novembre 2014 17:22

    le scandaleux article de G.Filoche publié par Marianne : un champion de l’OMERTA : pas étonnant , il est « socialiste » (imposteur)


  • Passante Passante 20 novembre 2014 18:28

    comme si PS ne voulait plus rien dire sinon post-scriptum ou postillons de service, ou autre...

    comment est-il possible d’entendre ce discours de quelqu’un qui aurait quelque chose à voir, même de très loin ! avec l’équipe au pouvoir et ses menées ?..
    comment pareille contradiction ne fait pas hurler jusqu’aux derniers coquillages endormis ?..
    comment avez-vous pu y aller, écouter, dire « oui, c’est bien, aaah c’est vrai ! », et ne pas sursauter de toute cette vaste arnaque ?

    ah il est bien quand il est pas socialo...
    oui m’dame, sauf qu’il est socialo, 
    vous résoudre comment équation grande arnaque de manitou ? 

    comme s’il s’agissait de sauver les meubles dans l’incendie !..
    c’est très joli monsieur, c’est très bien, mais, voyez-vous, on a décidé, là, soudain, 
    de ne vous poser que des questions sur : le PS, la présidence, et manuel, IV, V XVIII, 
    toute la série, juste pour voir...ù
    vot’ carte du parti vous allez en faire quoi ?

    non mais franchement.

    • Passante Passante 20 novembre 2014 18:41

      aaah tenez... nous avons encore ce vieux clown en tiroir, pour les nostalgiques, les (bien (trop)) nombreux, qui aimeraient tant ! encore une fois, une fois seulement, s’y laisser prendre, y mordre...

      il vous a suffi de « si tu enlèves le PS à Filoche » ?
      oui, et ça rime bien avec cinoche aussi.

  • joletaxi 20 novembre 2014 19:02

    petite chronique imaginaire, et fort hypothétique qui raconte un entretien d’embauche sollicité par l’auteur(je sais, même par hypothèse ,c’est incongru, mais juste pour ... hein ? non ?) essayons tout de même
    le drh, entrez Mme, et asseyez_vous, enfin je vois que c’est déjà fait
    l’a et où le problème, de quel droit m’autoriseriez_vous ou pas de m’asseoir
    le drh bon, passons, je regarde votre situation..
    l’a c’est quoi, ici, l’inquisition, ?
    le drh, simplement, je m’efforce de voir si vous pourriez satisfaire aux exigences de ce poste, quelles ont vos capacités, vos qualités ?
    l’a, comme si une boite comme la vôtre pouvait reconnaître et surtout me payer en regard de mes qualités ?
    parlons plutôt de mon salaire
    le drh mais votre salaire sera fixé en fonction justement des bénéfices que vous pourriez apporter à la société ?
    l’a, nous y voilà. les bénéfices, pour engraisser les actionnaires, et payer à votre patron un salaire indécent, je vous signale tout de suite que il m’est impossible de commencer avant 10 heures, mon mari est au chômage, et il déteste être réveillé trop tôt, ben ouais on est pas mariés, notre président non plus que je sache.
    le drh bon je crois que nous allons en rester là
    l’a, et comment, vous n’imaginez pas que je vais me prostituer , j’ai bien vu votre regard quand j’ai croisé les jambes,pour un salaire de misère, dans une boite de vampires, et de ringards
    bon, je m’adresse à qui pour le faire rembourser mon déplacement et le dérangement ?

    Salauds de patrons, viandards, qui saigne le petit peuple, et qui refuse de partager


    • Monolecte Monolecte 20 novembre 2014 20:13

      Déjà, je suis une auteure, ensuite, mes entretiens professionnels se sont toujours passés bien différemment.
      Être de gauche ne signifie pas forcément être idiote et/ou incompétente. De même que refuser de se faire arnaquer ne signifie pas qu’on soit incapable de dialoguer ou de négocier.

      Je défends mes intérêts exactement comme un patron défend les siens et il n’y trouve pas matière à s’excuser, c’est le jeu du rapport de force, mais il peut être plus subtil que cela.

      Maintenant je sais qu’il existe une sorte de fantasme idiot sur les personnes engagées comme moi qui fait que beaucoup de gens ne prennent pas la peine de dialoguer avec moi et que j’ai été éliminée à priori de bien des recrutements, sans penser une seule seconde qu’une personne pugnace est bien plus utile à une organisation qu’une serpillère.

      Le mot de la fin, il vient de mes collègues et/ou clients, toujours très contents d’avoir travaillé avec moi, parce que tout ce que je fais, finalement, j’y mets autant de sincérité et d’énergie que dans ce que j’écris !


    • joletaxi 20 novembre 2014 20:52

      vous êtes sentie concernée ?

      il n’y avait pas de quoi, cela n’avait rien de personnel, simplement de montrer que , dans ce pays, il serait temps de changer de logiciel


    • cassandre4 cassandre4 20 novembre 2014 21:43

       
       Si ce joliciel ne vous plais pas, Mr Jojo le cocher, vous pouvez toujours essayer de vous expatrier vers un plus clément ! mwooouuuaaah  smiley

       Bon OK, je sort ! smiley


  • Frédéric BOYER Frédéric BOYER 21 novembre 2014 08:19

    A propos de Filoche, vous écrivez :


    « Le seul moment où il se prend les pieds dans le tapis, c’est vers la fin quand il appelle avec des trémolos dans la voix à une union de Gôche... »

    En fait, il ne se prend pas les pieds dans le tapis. il remplit très bien son rôle : faire croire au peuple qu’il reste des socialistes au PS, et subsidiairement entretenir la confusion entre Gauche et socialisme.

    Aucun socialiste convaincu, disposant de quelques neurones, n’accepterait de rester au PS.

  • Dwaabala Dwaabala 21 novembre 2014 18:34

    Peu importe G. Filoche, c’est le reste, et il est copieux, qui est intéressant.


  • titi titi 23 novembre 2014 12:20

    Perso, je n’ai jamais adhéré à aucun parti, ni aucun syndicat.
    Si je faisais un bouquin sur le fonctionnement d’un syndicat, ou d’un parti politique, je ne serai pas vraiment crédible.

    Alors pourquoi Filoche écrit il sur l’entreprise ?


Réagir