Les cinq visages de l’association
Il y aurait 12 millions de bénévoles en France, allons y voir de plus près
BENEVOLES ET PROFESSIONNELS
il existerait en France un million d’associations, 12 millions de bénévoles et 22 millions d’adhérents et plus de 1,6 millions de salarié(é)s, soit près de 7% des emplois en France
Un seul « chiffre » semble être sur-évalué, c’est celui du nombre de bénévoles en France car beaucoup d’adhérents usagers ne sont pas des bénévoles, sauf si l’on considère que placer des chaises dans le cadre de la tenue d’une réunion procède du bénévolat..
Une étude un peut affinée au niveau des communes montre que le nombre de bénévoles est nettement plus réduit que celui des adhérents volontaires ou obligatoires.
1- L’ASSOCIATION AUX CINQ VISAGES
Souvent des confusions sont entretenues sur le positionnement des uns et des autres dans une association, ce qui reste une source de dysfonctionnements ou même de crise larvée ou réelle.
Voici un parti pris discutable . cinq visages différents correspondant à cinq personnes « types » liées à l’association
L’adhérent-usager
Il adhère à l’association pour le service rendu : pratique sportive ou culturelle, inscription au centre de loisirs.....
Parfois il s’agit d’un acte obligatoire, il arrive même que l’adhérent ignore même qu’il a « pris sa carte », qu’il ne renouvelle d’ailleurs pas quand il n’a plus besoin du service rendu.
L’adhérent-usager connaît pas ou très peu l’objet exact de l’association et n’assiste pas aux AG annuelles.
Beaucoup de dirigeants associatifs se plaignent de l’absence de motivation de ces adhérents là mais mesurent-ils vraiment la distance qui existe entre les raisons qui ont conduit l’usager à adhérer et leur propre engagement ?
Des associations prestataires de service arrivent parfois à péricliter, voire disparaître quand l’action proposée est reprise par une collectivité
Le bénévole
Il consacre un peu de son temps à l’association, pour une action ponctuelle ou même régulière.
Généralement informé de l’objet de l’association à laquelle il adhère, il reste avant tout un opérationnel.
Beaucoup de bénévoles participent peu ou pas aux instances de l’association, ils restent les « petites mains »
L’acteur associatif
Longtemps appelé militant, dénomination qui semble faire ringard, l’acteur associatif participe aux réunions statutaires, assume des responsabilités dans l’association et réfléchit avec ses pairs à la situation de son association et à son développement.
Il arrive parfois que le phénomène de cooptation d’un bénévole, voire d’un usager donne des résultats contraires à ceux recherchés : le nouveau qui se retrouve dans l’instance s’ennuie ou ne comprend pas l’intérêt qu’il y a à être au CA
Le salarié associatif
Il est lié à l’association par un contrat de travail.
Il assure donc une mission dans le cadre d’un lien de « subordination »
Professionnel, il dispose d’une qualification qui lui permet d’assurer le service que lui confie le directeur de l’association
« Pour la jurisprudence, le fait d’être salarié d’une association n’établit pas de façon certaine le désir d’en devenir membre et moins encore la postulation à cette qualité3
Le salarié ne connaît qu’une hiérarchie, celle prévue dans le cadre de son contrat de travail et de sa fiche de poste.
Il n’a de compte à rendre qu’à son directeur et non au Conseil d’Administration
Le directeur de l’association
Dans le cadre des orientations définies par le Conseil d’Administration, il dirige l’association .
Son interlocuteur reste le président à qui il rend compte de l’exercice de la mission qui lui a été confiée ;
Il peut être invité dans les instances de l’association avec voix consultative.
Il est l’interface entre l’instance et les salariés.
Dans le cadre d’un fonctionnement cohérent, il ne rend des comptes qu’au président ou/et secrétaire général.
Parfois le directeur de l’association est un militant coopté, là, il y a de nombreux dangers : superposition des rôles, phénomène de bureaucratisation et aussi une « auto-exploitation »
2- QUELQUES PRECAUTIONS A PRENDRE
Toute personne adhérente à l’association doit en connaître l’orientation, ce qui suppose que l’objet de l’association lui soit présenté.
Une réunion annuelle autre que la réunion statutaire peut permettre de mieux connaître l’association.
Un bénévole peut devenir acteur associatif.
C’est au responsable associatif de réfléchir à la meilleure médiation permettant l’implication du bénévole, cela peut être des réunions thématiques liées à l’activité de l’association ;
Un acteur associatif peut resté motivé que s’il « trouve son compte dans les instances », ce qui suppose que le responsable ( président) veille à ce que les instances soient des lieux de débats répondant à l’attente des élus et aux besoins de l’association.
Le professionnel dispose d’une technicité reconnue.
Aucune substitution ni confusion n’est de mise entre le bénévole et le professionnel, leur fonction est différente.
L’un et l’autre interviennent sur un champ défini qui leur est propre.
Les bénévoles doivent pouvoir avoir une action concrète liée à l’objet de l’association dans un cadre défini et connu de tous. L’erreur serait de tout confier aux professionnels.
Le professionnel doit pouvoir remplir la fonction qui est la sienne dans la transparence avec une reconnaissance de la part de la direction qui reçoit une délégation du président sans que des interférences ne nuisent à son action.
Jean-François CHALOT