mercredi 11 mars 2009 - par fg

Les entreprises sont devenues des prédateurs

En moins de 20 ans nous sommes passés des entreprises partenaires sociaux de leurs pays d’origines à des multinationales sans âmes et sans scrupules qui sont devenues des prédateurs mettant la planète en danger. Total qui annonce des bénéfices records et des suppressions d’emploi en est l’archétype français.

Depuis 1983 et le ralliement des socialistes à la « rigueur » et à la mondialisation il est un sujet tabou : les entreprises sont les moteurs de l’économie et il ne faut pas remettre en cause leurs pratiques et leur mode de fonctionnement encore moins émettre de critiques sur leurs errements réguliers, bien au contraire, les discours sur la modernisation de la société portent systématiquement sur des contraintes à lever et des libertés nouvelles à leur accorder.

Nous vivons dans un monde avec deux modes de fonctionnement : 

  • pour le citoyen : contrôles 	accrus, interdictions nouvelles en pagaille (pas une semaine depuis 	Sarkozy sans qu’il n’y ait une nouvelle interdiction : concernant 	les chiens, la circulation, la distribution de boisson, l’internet 	…). Le citoyen est un être dangereux à mettre sous contrôle 	permanent, sans qu’il puisse avoir de décisions personnelles, juste 	des lois à appliquer et si possible sous contrôle des caméras. 	

    	

  • Pour les entreprises par contre : 	il faut libérer les contraintes, quand ils sont pris la main dans 	le sac en pleine turpitude, pas de lois, ils définiront eux même 	des chartes de bonne conduite et s’autoréguleront grâce à la main 	invisible du marché. La seule vérité est que la main du marché 	est d’autant plus invisible qu’elle n’existe pas, mais comme 	personne ne l’a jamais vue, elle est réellement invisible, donc la 	théorie qui va avec est la bonne. 	

Quelle logique derrière cela ? Ceux qui n’ont pas de pouvoirs sont des éléments dangereux à contrôler par tous les moyens, ceux qui ont le pouvoir n’ont pas besoin d’être contrôlés.

Hors que donne un état des lieux des pratiques des entreprises : elles sont bâties pour l’essentiel sur un modèle de management largement inspiré du modèle américain. Quelle en est l’histoire ?

Ce modèle s’est largement fondé sur une économie de prédation : pour avoir les espaces pour se développer et les minerais et pétrole qui allaient avec, on a commencé par massacrer les indiens, puis les américains profitant de la crise de 29 ont fortement investi en Allemagne (Premier constructeur de véhicules militaires de l’Allemagne nazie, participations chez Messerchmidt, introduction de la marque Fanta pour permettre à Coca-Cola de continuer le business…) puis comme les nazis dans leur folie ont interdit aux bénéfices de sortir de l’Allemagne, entrée en guerre pour récupérer actions et bénéfices avec les colonels Coca-Cola qui construisaient des usines juste derrière l’avancée des troupes et prenaient leurs parts de marché au fur et a mesure. Ils avaient d’ailleurs prévu de remplacer le franc et de mettre la main sur l’économie française avec l’Amgot. Tentative qui a échoué grâce à De Gaulle.

Ces exemples sont un peu vieux ? Depuis nous avons eu l’Irak et Halliburton qui fonctionnent de la même manière. Entre les deux les turpitudes Sud américaines avec entre autres les bons conseils de l’école de Chicago au démocrate Pinochet. 

Exagéré ? Peut-être mais le problème est que cette mentalité de prédateur s’est diffusée dans d’autres domaines :

Mise en œuvre systématique de l’optimisation fiscale en transférant les bénéfices là ou on paye le moins d’impôt. Traduit autrement : on profite des infrastructures des pays qui font maintenant supporter les charges fiscales aux classes moyennes , on y participe le moins possible mais en demandant régulièrement à ce que ses besoins soient pris en compte.

En parallèle on chasse les exonérations : on nous dit que la pérennité de la sécurité sociale est remise en cause avec 10 milliards de déficit et qu’il est impératif via les franchises médicales de faire payer les démunis. Hors en 15 ans on a donné aux entreprises plus 200 milliards d’Euro d’exonérations, et on en prévoit plus de 25 pour 2009. (Source : les dangereux rapports révolutionnaires …. du Sénat). Les politiques qui accordent les exonérations sont très généreux avec un argent qui ne leur appartient pas.

La mondialisation a besoin pour fonctionner de transports à bas coût : on ne paye pas les énergies fossiles à leur réelle valeur, on utilise des pavillons de complaisance, avec des marins sous payés, on transporte les marchandises dans des bateaux dangereux comme l’Erika et quand cela tourne mal : on n’assume rien. Un PDG ne va pas passer des jours dans un tribunal pour assumer les conséquences de ses actes, il est bien trop important pour cela, même quand il y a des dizaines de morts. Il va payer un avocat pour le représenter et de toute façon il aura une peine d’opérette.

Pour se garantir des ennuis d’image, les grosses entreprises utilisent des réseaux de sous traitants qui embauchent des clandestins, ce qui en cas d’enquête ou de problème permet de jouer le bal des faux culs. Ils trichent ? Première nouvelle, pourtant dans nos chartes avec eux ils s’étaient engagés à être clean, même avec des tarifs qui ne permettent pas de l’être et là les tarifs sont connus des donneurs d’ordre.

Prédation encore, sur votre temps personnel, accompagné d’une large tranche de foutage de gueule : pour améliorer la relation client et le service : on crée des centres d’appel car le client est roi. J’aimerais connaître un client qui a un jour demandé à avoir affaire à un centre d’appel pour avoir le plaisir de répéter 15 fois la même chose à 15 personnes différentes en payant sur un numéro surtaxé, plutôt que d’avoir son dossier traité en une fois par un personne qui le connait, qu’il connait et qui maitrise le dossier.

Cela c’était pour la première couche, maintenant vont arriver les caisses automatiques ou vous allez faire le travail à la place du marchand.

Prédation encore : la réalité des semaines de 35 heures, les cadres sont censés l’aimer tellement qu’ils la font 2 fois dans la même semaine, sans rémunération complémentaire, sauf pour le top management bien sûr, mais pour tenir leurs objectifs et surtout compléter tous les rapports administratif, conf call et autres qui prolifèrent d’année en année et ne servent qu’à faire croire aux petits chefs qu’ils sont indispensables. 

Enfin le plus grave : prédateurs de la biosphère, utilisation massive de produits chimiques, pollution du Rhône ou le poisson n’est plus comestible de Lyon à la mer à cause des métaux lourds des industries, nappes phréatiques mises en danger par les pollutions agricoles et maintenant par les urines contenant des résidus médicamenteux qu’on n’arrive pas à filtrer. Empoisonnements des consommateurs qui ingèrent des mélanges de produits chimiques qui n’ont jamais été testés par personne et qui voient une augmentation forte des maladies créées par l’homme (voir le rapport Belpomme), maintenant on commence l’empoisonnement au biberon, on progresse. (les études menées par les industriels sur le Bisphenol concluent toutes à l’inocuité, celles menées par les universitaires concluent à 95% sur la dangerosité, on comprend pourquoi le Medef veut mettre la main sur la recherche).

L’organisation de l’obsolescence permanente nous conduit vers une société du déchet que nous n’arrivons plus à absorber, vers une société de la croissance perpétuelle qui est impossible dans un monde fini, ce qui n’empêche pas nos chers managers de distribuer des objectifs en hausse de 10 à 15% tous les ans. Les seuls qui s’imaginent encore que la croissance perpétuelle n’est pas une maladie mortelle sont les responsables économiques.

Comment tout cela est il possible dans le monde idéal de l’entreprise que nous dépeint Parisot : démocratie, compétence, sens des responsabilités, toutes ces qualités seraient-elles des mirages ?

La réalité des entreprises est moins rose : stress, pressions au résultat, absence de discussion, despotisme, phénomènes de cour ou le faire savoir importe plus que le savoir faire.

Il est temps de changer de redevenir responsables, de trouver des modes de gouvernance dans lesquels salariés et consommateurs soient impliqués dans les décisions et participent aux conseils d’administration avec une part représentative, d’organiser une décroissance durable et viable, de limiter les complexifications obtenues avec l’utilisation de l’informatique (dont le système bancaire est un exemple édifiant : personne ne sait plus ce qu’il possède et ce qu’il a perdu alors qu’il n’y a jamais eu autant de capacité de traitement et d’interconnexions de réseaux).

Toutes ces pistes ne peuvent pas être mises en œuvre avec les dirigeants actuels et le mode de gestion hérité des entreprises américaines et ce ne sont pas des chartes de bonne conduite qui vont le permettre, elles n’arrivent même pas à empêcher les dirigeants qui ont coulé leur boîte de se voter des parachutes dorés même quand elles ont été renflouées sur fonds publics.

Et surtout tout cela doit être fait en moins de 20 ans au maximum, c’est la survie de la planète qui est en jeu.

Il est également urgent de mettre sur pied une peine de crime imprescriptible contre la Biosphère avec des peines réelles : confiscation des biens du responsable et peines de prisons lourdes, sans cela rien n’avancera assez vite si on ne choque pas on ne changera pas les mentalités. Changeons le contrôle, ce qu’il est urgent de contrôler ce ne sont pas les individus ce sont les entreprises prédatrices qui cassent la société et mettent le monde en danger.

Il est grand temps que le politique reprenne la main, nous sommes en situation de grand danger. De Gaulle l’avait fait le 18 juin avec aucun moyen, notre problème est que nous avons eu le choix à la dernière présidentielle entre les deux finalistes les plus nuls de toute l’histoire de la république et qu’aucun des deux n’a la carrure pour relever le défi.



32 réactions


  • John Lloyds John Lloyds 11 mars 2009 11:06

    Homo Homini Lupus. C’est pas depuis 20 ans, c’est depuis la nuit des temps, et ça va pas s’arranger.


  • aquad69 11 mars 2009 11:29

    Bonjour FG,

    cher, très cher ami ... Excellent coup de gueule, qui coule de source.

    Mais à vous lire, il semble que vous ayez une vision du monde de la dictature du marché encore modérée, malgrès tout, au regard de ce qu’elle est : la réalité est bien pire.

    Si vous ne l’avez pas encore lu, je vous conseille le livre " La Stratégie du Choc", de Naomi Klein. 

    Ce n’est assurément pas la première fois que j’en parle sur ce site, mais il vous intéressera sûrement et il est incontournable pour qui veut comprendre certaines manoeuvre politiques d’actualités...

    Très cordialement Thierry


    • fg 14 mars 2009 10:04

      J’ai lu les livres de Naomi Klein dont la stratégie du choc. en complement de ce livre les armes secrètes de la CIA recoupent les actions du docteur Cameron de l’université mac Gill qu’on retrouve dans la stratégie du Choc

      Concernant les activités des entreprises Us pendant la guerre : deux ouvrages Le mythe de la bonne guerre de Jacques R Pauwels (un canadien) et Coca Cola l’enquête interdite (entre autrres)



  • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 11 mars 2009 11:57

    à l’auteur

    "Il est temps de changer de redevenir responsables, de trouver des modes de gouvernance dans lesquels salariés et consommateurs soient impliqués dans les décisions et participent aux conseils d’administration avec une part représentative",

    Le Parti Capitaliste Français (PCF) et l’Allocation Universelle !
    http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=51707




  • Alpo47 Alpo47 11 mars 2009 12:06

    Il me semble qu’il est urgent et importantissime de faire le constat que les intérêts de ces multinationales et ceux des 6,5 milliards d’humains que nous sommes, sont totalement opposés.

    Si l’on considère l’évolution depuis 30, 10 voire même 5 ans, leur emprise, puissance, pouvoir politique grandit de manière exponentielle, alors que le notre, en tant que salarié, consommateur, citoyen.. s’amoindrit chaque jour un peu plus.
    Actuellement, quelques centaines de milliers de personnes dans le monde, actionnaires et dirigeants, font tout pour consolider leur pouvoir, leurs privilèges... Cela ne peut se faire qu’au détriment du reste de l’humanité.

    Il ne fait aucun doute pour moi, que ces cartels vont tenter de profiter de la crise actuelle pour imposer un controle toujours plus grand sur la société et les individus, une plus grande dérégulation, et ... un plus grand pouvoir pour eux.

    Hélas, privés de représentants crédibles, sans informations fiables ... il ne restera bientôt que la rue et la violence pour couper court à cette évolution. Même si je ne l’encourage pas, ce sera très bientôt une question de survie.


  • Emile Red Emile Red 11 mars 2009 12:21

    On a su éliminer les nobles qui ne servaient à rien, sachons éliminer les politiques et les chefs d’entreprise qui ne servent à rien.

    Une entreprise sans patron est viable, une entreprise sans salarié meurt.
    La solidarité est la force des sociétés humaines, l’individualisme est le pire de ses virus.
    L’argent est fini, et quand l’argent appelle l’argent, arrive un moment où l’appel devient vain.


    • titi titi 11 mars 2009 12:48

      "Une entreprise sans patron est viable"
      Etant donné le nombre de cas ou l’entreprise ne survi pas au départ de son dirigeant, je ne vous suis pas.

      "une entreprise sans salarié meurt. "
      Bah non. La preuve les entreprises ont de moins en moins de salariés, et ont de + en + recours à l’interim.


      En fait les deux sont nécessaires. Mais pas suffisant.



    • Emile Red Emile Red 11 mars 2009 16:47

      Qui parle de départ du patron ? Je ne parle pas de départ je parle d’éviction, et pour votre gouverne il y a plus de scoop proportionnellement qui passe le cap des deux ans que d’entreprise patronale.

      Parceque vous pensez qu’un intérimaire n’est pas un salarié ? Précaire mais salarié indirect tout de même.
      Comment une industrie pourrait survivre sans personnel, expliquez moi je suis curieux.

      Le patron n’est pas nécessaire, il y a cinquante façon de gérer une entreprise sans patron, et ça existe, le contraire est une utopie, l’usine robotisée à 100% et sans maintenance n’est qu’un doux rêve de science fiction


    • titi titi 16 mars 2009 08:59

      "Parceque vous pensez qu’un intérimaire n’est pas un salarié ? Précaire mais salarié indirect tout de même. "
      Désolé mais factuellement une entreprise qui utiliserai l’interim à 100 % n’a pas de salarié.
      De même pour la sous-traitance.

      Ensuite vous me parler "d’une industrie" alors que plus haut vous parler "d’une entreprise".
      L’entreprise sans salarié, celà existe : artisans, commercants, nombre d’EURL et de SARL.
      L’industrie sans salarié c’est déjà plus dur bien evidemment. Il n’empêche que l’automatisation à fait baisser les effectifs de la plupart des grands groupes industriels...

      D’autre part le "patron" est une necessité légale : celle d’avoir un mandataire social reponsable.






    • titi titi 16 mars 2009 09:07

      "il y a plus de scoop proportionnellement "
      Les "scops" sont rarement créées ex nihilo.
      Elles sont la traduction de la reprise d’une société en difficulté par ses salariés.
      Ce sont donc des sociétés qui demarrent :

      - Avec des outils de production rachetés à vil prix ;

      - Avec des clients ;

      - Avec des concessions salariales ;

      Egalement :
      Scop en 2004 => 1700 (cf Wiki)
      Entreprises actives en 2007 => 2 000 000 (cf Coface)

      Comment peut on comparer les chiffres ?


  • Kalki Kalki 11 mars 2009 12:32

    Le bénéfice net du groupe, né en juillet dernier de la fusion entre Gaz de France et Suez, s’inscrit ainsi à 6,5 milliards d’euros, en hausse de 13% sur un an.

    Le résultat brut d’exploitation (Ebitda) a lui progressé de 11% à 13,89 milliards d’euros, conformément aux objectifs du groupe, qui tablait sur une croissance de plus de 10% en 2008.

    L’envolée du prix du pétrole, sur lequel est indexé celui du gaz, a profité au nouveau géant français GDF-Suez. Son bénéfice a atteint l’an dernier 6,5 milliards d’euros, en hausse de 13 % par rapport aux bénéfices cumulés de GDF et Suez en 2007.

    Le groupe dirigé par Gérard Mestrallet augmente le dividende de ses actionnaires et leur distribuera 4,8 milliards d’euros, soit 74 % du bénéfice.

    Autrement dit les pauvre payent pour subsiter, l’entreprise libéralisé ne suit pas la baisse des matière premiere et engrange des bénéfice en sucrant les classes moyennes et basse de la société.
    Les bénéfices net sont réparties aux actionnaires de la classe supérieur.

    C’est UN MONDE MERVEILLEUX !


    • titi titi 11 mars 2009 12:45

      Pourquoi faites vous le calcul sur le bénéfice et pas sur le résultat d’exploitation ?

      Si le résultat brut est à 13 milliard et le bénéfice net à moins de 7 milliards, c’est qu’il manque 6 milliards.

      Ces six milliards c’est :

      - amortissement et donc investissement (les emplois de demain)

      - la participation (les salariés)

      - l’impot sur les bénéfice (nous)

      Avant de distribuer le bénéfice, d’autres se sont servis.


      D’ailleurs d’après le Canard Enchainé de la semaine dernière les entreprise du CAC ont investi 77 Milliards en 2008 et on distribué 40 Milliards aux actionnaires.
      Le canard note que les dividendes augmentent plus que l’investissement mais que celui ci est encore loin devant.



    • Kalki Kalki 11 mars 2009 14:18

      Oui mais je remarque que la populace a payé plus qu’il ne fallait dans se merveilleux systeme néo liberal, avec une main invisible pour réguler en prenant directement dans le porte monaie.

      Et je dirais que je trouve ca INJUSTE, ces 6 millard appartiennent aux peuples, c’est pas une relation client fournisseur, c’est l’ensemble de la population (dont ceux qui n’ont pas les moyens) qui ont payé plus. En guadeloupe ca a participé à la révolte peut etre que ce n’est pas encore assez difficile pour remuer la france, ca viendra surement.

      dans l’exploitation de l’entreprise c’est normal, c’est normal dans la gestion "investissment, gestion financière.

      On peut aussi prendre la sncf (entreprise purement capitaliste qui garde que les bon coté et les bénéfice) et qui rejette les mauvais coté à la rff (en faillite ) et qui ne peut tenir le reseau a bon niveau.

      Cependant : augmentation de la clientèle (avec l’augmentation de l’essence) augmentation des bénéfice,
      Service rendue qui se délabre de plus en plus, et des lignes qui vont fermer.


    • Emile Red Emile Red 11 mars 2009 16:55

      Il s’agirait de dire la et les vérités.

      Les investissements ce sont aussi, les moquettes des bureaux des dirigeants, les voitures de luxe des patrons, les séjours tous frais payés aux actionnaires, aux journaleux, et parfois aux amis, le yacht de l’entreprise pour les vacances présidentielles, etc....

      Alors une fois payé le gasoil du bateau, les dernières options de la voiture, les fauteuils grand luxe design du bureau, l’hotel aux Maldives et les billets d’avion 1ere classe pour s’y rendre, le petit personnel peut enfin se partager les piécettes.


    • titi titi 11 mars 2009 22:46

      On peut aussi prendre la sncf (entreprise purement capitaliste qui garde que les bon coté et les bénéfice) et qui rejette les mauvais coté à la rff (en faillite ) et qui ne peut tenir le reseau a bon niveau.

      Sauf erreur de ma part, la SNCF a une forme juridique "EPIC" et est donc toujours nationalisée, comme RFF.
      Lorsque la SNCF verse des dividendes elle les verse à l’Etat francais.
      De plus la SNCF gère encore la partie fret qui est un fiasco "à la francaise".


    • titi titi 11 mars 2009 23:20
      Il s’agirait de dire la et les vérités.
      Ok

      Les investissements ce sont aussi, les moquettes des bureaux des dirigeants, les voitures de luxe des patrons, les séjours tous frais payés aux actionnaires, aux journaleux, et parfois aux amis, le yacht de l’entreprise pour les vacances présidentielles, etc....
      Moquette de bureau : oui. (10 % par an)
      Voiture : oui (20 % par an)
      Séjour : non
      Yacht : je connais pas.

      Alors une fois payé le gasoil du bateau, les dernières options de la voiture, les fauteuils grand luxe design du bureau, l’hotel aux Maldives et les billets d’avion 1ere classe pour s’y rendre, le petit personnel peut enfin se partager les piécettes.
      gasoil : non
      fauteuil : oui (10 % par an)
      hotel : non
      billet avion : non

      oui => oui celà rentre dans les investissements
      non => non celà ne rentre pas dans les investissements

      Concernant la voiture...la voiture de fonction évite le défraiement kilométrique : ce n’est pas forcément une mauvaise chose pour l’entreprise.
      C’est une excellente chose pour celui qui en bénéficie, mais il y a un cadre légal.
      Ce n’est pas une mauvaise chose pour l’état qui récupère la TVTS (très élevée sur les voitures de luxe) et éventuellement les cotisations correspondants à l’avantage en nature (1% du prix du véhicule tous les mois)

      J’ai également indiqué le pourcentage de dotation aux amortissements...
      Car la réalité de l’investissement c’est aussi la logique fiscale et comptable.
      Exemple : je suis une société de transport...
      Je prévois 100 000 euros de résultat d’exploitation. J’achète un nouveau camion 100 000 euros.
      A priori pas de problème... Mais dans la réalité on ne va comptabiliser que 20% du camion !!!
      D’ou résultat avant impot : 80 000 euros alors que trésorerie : 0 euros
      S’en suit Impot Sociétés : #20 000 euros => trésorerie : #- 20 000 euros
      Bénéfice : 60 000 euros avec trésorerie : #- 20 000 euros
      Je fais un bénéfice de 60 000 euro mais je n’ai pas un radis... 
      Donc le seul moyen de financer l’investissement c’est d’emprunter ou de faire des réserves. Les réserves c’est le bénéfice non distribué. Si vous confisquez le bénéfice, alors il n’y aura plus de réserve et plus de possibilité de financer l’investissement sauf en empruntant et en hypothéquant l’avenir.

      A noter également : la 1ère classe est obligatoire pour les cadres dans la plupart des conventions collectives. C’est un "acquis social".

    • Kalki Kalki 12 mars 2009 00:55

      La sncf n’a plus que pour seul interret les bénéfices, par la meme manie pour tous les services public, ici on triche un peu, on donne la merde a rff et partage pas les bénéfice non plus (biensur le partage ca ne sert a rien ,quoi l’espece liberal, et les entreprises peuvent vivre seul, sans les autres entreprises et meme sans client pauvre, ironique, je pense qu’ils se reveilleront aussi un jour, on tient assez en compte tous les coup ,et la Réalité socio économique). C’est comme qu’on a pu bien conseiller des pays en voi de devellopement pour faire des bénéfice, et des famines et de la pauvreté.

      Vous voulez faire fuire les gens avec des chiffres , ca ne marche pas.

      Répondez à la question les bénéfices engrangés en abusant la clientele , de force avec le monopole, et en répartissant l’argent aux actionnaires !

      C’est ca le monde parfait ?

      IL est pas question de comptabilité et de gestion d’entreprise.


    • Kalki Kalki 12 mars 2009 01:00

      La sncf risque d’être capitalisé ( elle fonctionne déja sur le modèle capitaliste)
      c’est un gros morceau meme pour "sarkozy"

      Mais ca ne va pas l’arretter, question de temps et de conjecture, temps de cerveau disponible au bon moment.

      Mot d’ordre possible : les services de la sncf sont de plus en plus dégradé , il faut ouvrir le marché.

      ( pour prendre le modèle anglais)


    • Emile Red Emile Red 12 mars 2009 13:20

      @ titi

      Vous vous doutez que mon com était partiellement caricatural, mais tout de même je suis étonné que vous ne connaissiez aucun Yacht, et qu’il peut parfaitement entrer dans les investissements, il suffit que le gogo soit réellement malin....


  • LE CHAT LE CHAT 11 mars 2009 12:50

    http://www.syti.net/CapitalismeVampire.html

    voilà un interessant complément à ton article , ça craint !


  • alberto alberto 11 mars 2009 12:55

    A la lecture de cet excellent article, on comprend mieux pourquoi Sarko s’emploie à dépénaliser le droit des affaires !


  • blibgnu blibgnu 11 mars 2009 13:36

    "Il est temps de changer de redevenir responsables, de trouver des modes de gouvernance dans lesquels salariés et consommateurs soient impliqués dans les décisions et participent aux conseils d’administration avec une part représentative, d’organiser une décroissance durable et viable, de limiter les complexifications obtenues avec l’utilisation de l’informatique (dont le système bancaire est un exemple édifiant : personne ne sait plus ce qu’il possède et ce qu’il a perdu alors qu’il n’y a jamais eu autant de capacité de traitement et d’interconnexions de réseaux)."

    BRAVO !

    Excellent article smiley


  • fhefhe fhefhe 11 mars 2009 14:03

    Les "Sarkosivores"....nagent dans les eaux troubles de la finance....pour leur congèneres de l’ Economie Ultra-Libérales... !!!


    Nous sommes les

    P roies (de ces)
    R equins (qui)
    E liminent (les)
    D roits (durement)
    A cquis (du)
    T ravail .
    E
    ngraisser (les)
    U suriers (est leur )
    R aison d’être... !!!

    TOTAL ...(ex ELF...) est " l’ Essence" même de l’Incubation d’une entreprise Par l’ Etat pour enfanter d’un monstre "Oligopolistique" ....que j’appelle
    "CaniBalemploi" ou "DestructorJob"




  • Login Login 11 mars 2009 14:37

     Mis a part monter des entreprises obeissant a une autre logique... je ne vois pas de solution.
     L’opportunité est reelle. L’innovation organisationnelle dans le domaine des marchés est 
     faible et la demande enorme... L’entreprise transfere les couts sur les clients, l’exemple des
     caisses des supermarchés en est le dernier avatar. A partir du moment on l’on introduit des 
     couts pris en charge par le client dans un modele et que le client participe à l’economie du
     systeme, il est tout a fait possible non seulement de developper un systeme non seulement
     plus competitif mais aussi plus social par nature.... Bien sur, il faut imaginer un modele pour
     le XXI siecle.. je partage l’avis de l’auteur... 20 ans est bonne approximation.
     voir www.Xewow.com une exemple concret de developpemement alternatif...


    • Login Login 11 mars 2009 17:00

       @Chantecler

       Vous avez raison à iso perimetre : Si vous employez les memes organisations de marché et les memes
       modeles economiques dans une economie ouverte, vous avez perdus. Autrenemt dit, posez ainsi, il n’y a
       en effet pas de reponse. Il faut donc sortir de ce cadre de pensée donc autre organisation de marché et 
       autre modele economique...Etre plus competitif n’est pas une finalité, mais le moyen d’amener les 
       prédateurs à mourir ou à s’adapter.... Il est vrai que l’exercice est complexe mais n’oubliez pas que 
       nous pouvons avec l’Internet mettre en place des organisations tres complexes et tres souples, tres 
       rapidement pour peu que les joueurs y trouvent un interet....

       

       

       


  • Lisa SION 2 Lisa SION 2 11 mars 2009 17:50

    Article salutaire et fort bien ficelé, fg,

    au pays des aveugles le borgne est roi, mais au pays des piétineurs le président est roi.

    J’ai rédigé mon premier article sur ce sujet plus que d’actualité http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=38148

    Quand l’actualité se met à parler de suicide en entreprise, c’est parce que la coupe déborde, et même si elle ne fait qu’éffleurer le sujet, la goutte qui apparait n’est qu’une infime partie de la tension règnant dans le monde de l’entreprise-de-tête. L’affaire http://eco.rue89.com/2008/11/20/uniross-une-pme-torpillee-par-ses-banquiers démontre à quel point les entreprises les plus performantes sont tentaculées par la pieuvre des big fours : Les entreprises du Big Four occupent un rôle controversé dans les circuits financiers internationaux de l’argent gris (évasion fiscale) et de l’argent sale (criminalité organisée internationale)[1], notamment le blanchiment d’argent.

    Mais nous sommes tous des petites fourmis stratégiquement inclues dans cette foire d’empogne...


  • Christophe Christophe 11 mars 2009 18:10

    @L’auteur,

    Concernant les deux modes de fonctionnement, vous touchez juste là où cela fait mal pour ceux qui se revendiquent du libéralisme tout en défendant ce principe. Le libéralisme est constitué de deux branches, l’une économique, l’autre politique. Il s’avère que vous nous énoncez que le libéralisme économique tend à contraindre dans les faits le libéralisme politique ; vision que je partage ; alors que le libéralisme devrait être la recherche d’équilibre entre les deux branches.

    La prédation n’est-elle pas inhérente à la volonté de voir le monde sur le mode exclusif de la concurrence ? C’est une question qui me vient à l’esprit sachant que des exemples foisonnent concernant des avancées basées sur un équilibre concurrence – émulation.

    Cela fait très longtemps que l’Etat français pompe, pour des choix politiques, les ressources de la Sécurité Sociale. Rien de nouveau sous le soleil, juste que le débit et la pression de la pompe ne cesse de croître. smiley

    Concernant la biosphère, certains économistes sont préoccupés par cette problématique. Je reprendrais une partie d’un article qui pourrait vous éclairer : La principale caractéristique de la bio-économie est de s’insérer dans une perspective d’analyse globale où les phénomènes observés ne sont pas coupés de leur environnement. Contrairement à l’économie classique, dans laquelle la logique marchande entre en conflit avec les régulations de l’environnement, les ressources naturelles sont considérées comme des réalités physiques et donc obéissent à des logiques de fonctionnement ignorées par le marché. L’approche n’est plus cartésienne mais systémique, la pluridisciplinarité devient incontournable pour comprendre les relations entre les systèmes naturels et humains. Actuellement, de nombreuses réflexions sur la nature du développement des sociétés se focalisent autour d’une notion nouvelle : le concept de soutenabilité. Le développement soutenable est au cœur des travaux de la Commission des Nations unies sur le développement publiés en 1987. Il s’appuie sur les interdépendances existant entre les systèmes économiques et les systèmes écologiques au niveau global. Il tient compte des lois de la thermodynamique ainsi que des lois de nature écologique : respect de la capacité d’assimilation de la biosphère (capacité limitée), respect du renouvellement des ressources naturelles et des écosystèmes (disponibilité finie).

    La réalité des entreprises ressemble énormément aux sociétés monarchiques du XIXème Siècle, belle époque où des physiocrates (les premiers économistes) étaient aux manettes dans les ministères du roi. D’ailleurs, ces économistes prônaient le despotisme légal. Ils sont les porteurs de la notion de propriété, en déformant quelque peu la vision de Locke.

    Les consommateurs et salariés impliqués dans les décisions des conseils d’administration ? Si c’est approximativement de la cogestion à l’allemande que vous attendez, il s’avère que les actionnaires, comme les politiques d’ailleurs, n’en veulent plus, même en Allemagne.

    Cela fait maintenant plus de trente ans que des modèles économiques alternatifs existent. Le seul problème étant que ces modèles ne prônent pas le marché roi et tendent à contraindre le marché dans son environnement d’application, écologique et social. Mais il faudra plus qu’un discours, plus que des prises de position pour changer ces approches. Thomas Kuhn avait déjà levé que la science économique n’a jamais connu de révolution majeure, son modèle général de base n’a jamais été remplacé mais qui se permettra la moindre critique à l’égard de la religion actuelle, comme le soulignait Ivan Illich, dans un monde où les économistes remplacent les prêtres, il nous faut de nouveaux Galilée.


  • ddacoudre ddacoudre 11 mars 2009 22:35

    bonjour fg

    je partage ton analyse sauf sur les pénalités,car pour cela il faudrait que nous disposions du libre arbitre ce qui n’est pas le cas même si notre capaité d’analyse nous le laisse supposer. mais je suis d’accord avec toi pour les deux candidats les plus nuls que nous ayons pu avoir, ce qui m’alarme tout de même c’est que généralement l’on élit ceux qui nous ressemblent et nous tenons la aussi une clé de la persistence de nos problèmes. l’absence de débat de ces 20 dernières années et le suivisme désastreux des médias y ont fortement contribué.

    cordialement.


  • Ernest Rougé 12 mars 2009 01:34

    @ l’auteur
    Excellent article mais vous commettez une "grossière erreur"...

    Vous écrivez fort benoîtement : Un PDG ne va pas passer des jours dans un tribunal pour assumer les conséquences de ses actes, il est bien trop important pour cela, même quand il y a des dizaines de morts. Il va payer un avocat pour le représenter et de toute façon il aura une peine d’opérette.

    Désolé de vous contredire, c’est faux ! Archifaux !

    Il ne va pas payer un avocat ! C’est l’entreprise qui va payer, sur les frais généraux, une ribambelle d’avocats retors (donc excellents et qui ont, en particulier, de bonnes relations avec des copains journalistes). Le PDG n’a rien à payer et n’aura aucune peine, même pas une peine d’opérette. Seules, les victimes doivent payer leur avocat (quelquefois marron d’ailleurs).

    Je suis désolé pour cette remarque ...


  • Dolores 12 mars 2009 17:12

    @ l’auteur

    Je partage totalement le constat que vous faites de la situation présente.

    Le problème est qu’elle n’est que provisoire et il est à prévoir qu’à peine sortis de la crise les prédateurs seront de nouveau prêts à se jeter sur leurs proies de toutes les manières possibles, autrement dit sur les peuples, sans la moindre restriction à leurs nuissances.

     Vous avez pu constater que l’Europe, voulue par les USA, loin d’établir un équilibre entre eux et nous, a au contraire constamment répondu à leur appel à la mobilité, à la flexibilité et à la déréglementation et à la beauté de la globalisation du marché. Le tout, au profit des multinationnales, surtout américaines.
    Mais il a été entendu par tous que pour dominer le monde il faut être "gros" d’où des fusions de banques et d’ indutries qui engendrent des monstres non contrôlables qui agissent selon leur bons vouloir puisqu’il n’y a plus de règles qui les concernent, en dehors de la "liberté d’entreprendre" qui n’est bénéfique qu’à ces groupes et uniquement à eux quand on fait la balance entre ce qu’ils apportent et ce qu’ils détruisent.

    Monsanto en est un puissant exemple : il saupoudre le monde de ses pesticides nuisibles à le terre, à l’eau, à l’air et à la santé des humains, et il réussit à imposer ses OGM stériles qui ont entraînés la paupérisation des paysans indiens, des suicides sans nombre et le rachat de leurs terres par les plus riches, sous le fallacieus prétexte de "nourrir le monde"et d’éradiquer la faim par des rendements mirifiques qui ne tiennent aucun compte des conditions climatiques.
    Le même Monsanto se proposait aussi de faire breveter les plantes médicinales connues ou encore inconnues de la forêt amazonienne pour assurer son contrôle sur la santé mondiale, après l’avoir assuré sur l’agriculture et l’attribution des terres, en polluant parfois de façon irréversible l’environnement de la façon que l’on sait.

    Il faut se rendre compte que c’est vers cela que tend la mondialisation et ne pas se montrer naïf.
    L’argent obtenu de n’importe quelle manière en est le moteur unique, les populations ne sont utiles que comme esclaves du travail et comme esclaves consommateurs.

    Cela nous laisse des gouvernements fantoches aux ordres de l’industrie et de la finance mondiale qui obéissent comme des marionnettes. Ils ne sont nécessaire que pour réprimer toute vélléite de rebellion de la "populace" devant le nouvel ordre du monde et à faire semblant de s’intéresser au destin des peuples.

    A quelle sauce allons nous être mangés si rien n’est fait pour contrôler leurs appétits ?
    Il est à craindre que nous ne soyions un jour devant une dictature économique des multinationales.

    Verrons-nous, comme dans certains romans de science-fiction qui pourraient être prémonitoires, une terre ravagée par les pollutions de ces industries où les humains seront des esclaves sans droits qui devront consommer telle marque pour telle chose, ingurgiter à heures fixes la propagande leur enjoignant de se soumettre sous peine de répression vigoureuses et musclée des sbires à leur solde ?

    Cette crise est l’occasion d’arrêter la machine pour peu que ceux qui ont des oeillères et croient pouvoir profiter du système pour s’enrichir veuillent bien les retirer un moment pour réfléchir au lieu de louer et d’adorer ce qui nous détruit parce qu’ils espèrent en tirer profit eux-même.



    • fg 14 mars 2009 09:54

      Un livre récent : la politique de l’Oxymore explique qu’une société ne se réforme pas par elle même mais va au bout de sa logique jusqu’à sa destruction. Notre problème est que cette destruction avec les moyens mis en jeu est la destruction de la planète et que je ne vois pas de solution permettant aux économies alternatives de prendre le pouvoir.

      La seule issue mais elle est très ténue est un retour au politique avec un détachement du politique de l’économique, mais là aussi je suis très pessimiste, les outils de sélection politiques pour présenter des candidats nous ayant amenés Sego et Sarko sur un plateau, les deux plus nuls des 50 dernières années au minimum.


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