mercredi 31 octobre 2007 - par Shyankar

Les jeunes et l’alcool

L’alcool et les jeunes, phénomène de société, réel problème, commerce florissant et opinion publique choquée ou laxiste. Où en sommes-nous en France aujourd’hui face à cette pseudo nouveauté qui fait de plus en plus la une de certains médias ?

Le thème de « l’alcool et les jeunes » revient régulièrement dans la presse. Dernièrement Psychologies magazine titrait en une : « Les jeunes et l’alcool : quand s’inquiéter ? » et ce journal ne reste qu’un exemple parmi tant d’autres.
Nous assistons donc à un véritable problème de société et les points de vue divergent grandement, avec certains parents qui déclarent que « on est tous passé par là, il faut bien qu’ils vivent » ou d’autres beaucoup plus radicaux qui voient un véritable fléau pour la jeunesse.


Une tradition française ?

La France est un grand pays consommateur d’alcool et qui plus est avec une certaine « religion » de l’alcool : le fait de voir de très jeunes gens buvant un verre de vin à table en famille est de manière générale vu comme « normal » dans des régions comme les alentours de Bordeaux. De même, les alcools plus spiritueux sont régulièrement bu par les jeunes (voire là encore très jeunes) dans des régions comme les alentours de Cognac. De même que la fin d’une coupe de champagne est souvent donnée lors de fêtes ou soirées à ces mêmes jeunes.
La France a donc une relation à l’alcool qui n’est pas la même que tous les autres pays européens. D’ailleurs une étude fait remarquer qu’il existe même de fortes disparités géographiques au niveau de la consommation, au sein même du territoire français : ainsi, l’usage le plus répandu d’alcool se trouvera dans les régions de la façade Atlantique du pays : « de la Bretagne à l’Aquitaine, ainsi que dans le Limousin, en Auvergne et en Rhône-Alpes ». D’autres régions sont beaucoup moins touchées comme le Nord-Pas-de-Calais, la Picardie et l’Ile-de- France.
Comme nous l’avons dit, alors que certains avancent la thèse d’une « tradition locale, régionale ou nationale », d’autres préfèrent parler de « présence de causes sociales d’une consommation excessive : le désoeuvrement, le chômage, l’échec scolaire ou professionnel... » comme le déclare le Dr Phillippe Batel, chef du service d’addictologie de l’hôpital Beaujon à Clichy.
Une étude de l’Institut de recherches scientifiques sur les boissons (IREB) datant de 2001 a confirmé certaines thèses évoquées ci-dessus : « L’entrée dans la consommation se fait dans un contexte familial, que ce soit à la maison ou au restaurant. 70% des jeunes déclarent consommer en famille à 13-14 ans. La consommation reste ainsi "encadrée" par des adultes qui prodiguent une sorte "d’éducation" aux boissons alcoolisées. » On reste mine de rien en face du : « Bois si tu veux être un homme » pour beaucoup de spécialistes même si d’autres déclarent que les jeunes n’ont plus besoin de ça pour boire.
Pourtant, l’étude déclare qu’avec l’âge les milieux et les façons de consommer se diversifient grandement : avec l’âge, la fin du verre des fêtes familiales devient la « murge » ou encore la « biture » du vendredi ou samedi soir au bar ou chez quelqu’un entre amis.


« Ça dépend de ce qu’ils boivent... »

Les industriels de l’alcool et de spiritueux ont vite compris les bénéfices qui pouvaient découler de la vente vers ce nouveau public grand consommateur qu’est la jeunesse. Depuis quelques années on assiste à une modification des alcools vendus en grandes ou moyennes surfaces (lieu de prédilection des achats d’alcool) assez impressionnante. Le vin et la bière ont laissé place à toutes sortes de produits dérivés et, chose assez étrange, le goût de l’alcool se fait très lointain dans certaines boissons et le sucré prend sa place. Ainsi les diverses bières aromatisées à tout et n’importe quoi font fureur chez les plus jeunes (Desperados à la téquila, Amsterdam au whisky, ou encore le 51 citronné, Kriska à la vodka...). Même si l’ajout de deux alcools semble faire encore plus ivrogne, le but est seulement de cacher quelque peu le goût amer de certains alcools en en ajoutant un autre beaucoup plus sucré, la dose et le degré d’alcool restant dans tous les cas les mêmes... Le goût de la « défonce » semble donc primer sur celui de l’alcool.
On a donc une démultiplication des « produits dérivés » et les gros « coups de pub » lors de soirées étudiantes ou en boîtes de nuit sont fréquents.
Ainsi le vieux dicton du « ça dépend de ce qu’ils boivent » n’a plus lieu d’être. Déjà parce que les alcools censés être les plus légers sont souvent « redosés » par les fabriquants, comme la bière ayant à la base environ 5° et terminant aujourd’hui à 12-13° avec un packaging et des noms plus « qu’attirants » pour un jeune public (La Bière du Démon, Delirium Tremens...) ; mais aussi parce que les boissons les plus « légères » sont bues en plus grandes quantités.


Une jeunesse désabusée  ?

Pour tenter de comprendre ce nouveau fait de société, certains sociologues et psychologues voient une extériorisation du stress, de la « pression de la société » de plus en plus pesante, et souvent de plus en plus tôt.
Ainsi, le travail acharné, le stress occasionné, l’obligation de réussir pousseraient les jeunes à corps perdus dans l’alcool pour « vraiment se lâcher » et profiter. D’autres mettent eux aussi en cause la société mais cette fois-ci, loin d’un stress dû aux études, par une manière de se sentir plus « libre », d’être plus sûr de soi, d’être plus attirant, le tout alcool aidant.

D’autres encore parlent de simple phénomène de société, voire de mode, venu tout droit de Grande Bretagne et connu sous le nom de binge drinking. La jeunesse a aujourd’hui beaucoup de mal à s’amuser sans alcool ou drogue et c’est bien grave. Le fait que cette consommation, en plus d’être régulière, devienne banale est un fait assez conséquent à prendre en compte : certaines études nous montre que 65,9% des étudiants ont été ivres au cours de leur vie, et 16 au cours des 12 derniers mois. Fait encore plus frappant, 53,3% des lycéens ont eux aussi déjà été ivres une fois et 27,5% des collégiens.
La baisse de l’âge est assez inquiétante et Georges Picheront, chef du service des urgences pédiatriques au CHU de Nantes déclare : « Depuis environ cinq ans, les défoncés à l’alcool sont de plus en plus nombreux à échouer aux urgences. Et de plus en plus de jeunes. On reçoit des enfants de 12-14 ans en pleine après-midi. Aucune dimension festive à leur conduite... »

Et sur le terrain ça donne quoi ?

(Interviews croisées : Julie*, 17 ans et Bernard*, 19 ans, interviews posées individuellement.)

« - L’alcool et les jeunes, on en parle beaucoup, vous sentez-vous concerné(e)  ?
Julie : Pas vraiment.
Bernard : Je crois qu’aujourd’hui tous les jeunes sont concernés par l’alcool. Le vieil adage "sans alcool, la fête est plus folle" prête à sourire.


- Vous arrive-t-il de boire régulièrement ou est-ce vraiment occasionnel ?
J : Cela reste occasionnel.
B : Tout dépend de la définition que l’on donne à régulièrement. Si c’est dans le sens d’un besoin quotidien c’est non ; il est vraiment rare de boire tout seul chez soi. En revanche quand des soirées se succèdent, il arrive que la consommation soit régulière pendant un certain temps.


- A combien "mesurez"-vous cette occasion ? Plusieurs fois par semaine, par mois ou vraiment lors d’occasions particulières  ?
J : Mmh... je dirais une fois tous les deux ou trois mois mais pour des occasions particulières.
B : Comme je l’ai dit tout dépend des périodes. En temps normal, la semaine est plutôt calme, le week-end l’est moins. Mais l’été par exemple il peut arriver que cette occasion se reproduise presque tous les soirs.


- En général buvez-vous à être ivre ou juste quelques verres "comme ça" ?
J : Juste quelques verres mais ça m’arrive (très très rarement) d’être euphorique.
B : En règle générale, ce ne sont que quelques verres ; connaissant mes limites je sais quand m’arrêter. Les états d’ivresse avancée sont quant à eux beaucoup moins fréquents, même s’ils ne sont pas inexistants.


- Pensez-vous que l’alcool et les jeunes soit un réel problème de société ? Etes-vous témoin régulièrement de grosses "murges" lors de fêtes ou encore de la traditionnelle "biture du vendredi et samedi soir" et y prenez-vous part ?
J : Oh que oui, je suis toujours là pour les aider, les réconforter, voire les traîner...
B  : A mon sens c’est un problème de société, oui, mais la responsabilité revient je pense à l’éducation avant tout. Il faut apprendre aux jeunes à boire non pas pour boire en tant qu’action à la mode, mais pour apprécier. J’ai l’habitude de voir des gens complètement éméchés qui ne sont plus maîtres de ce qu’ils font. Il m’arrive d’y prendre part mais comme je l’ai dit, mais jamais de manière vraiment excessive.


- Y a-t-il donc selon vous un réel problème de la jeunesse envers l’alcool même si celui-ci tend à se banaliser ?

J  : Le problème, c’est pas plutôt que pour les jeunes ça paraît normal de se "bourrer" la gueule ?
B : Oui un problème d’éducation. Je pense que les jeunes sont parfaitement conscients des dangers de l’alcool comme c’est le cas avec la cigarette, mais ils ne savent pas se fixer de vraies limites  ; tomber dans l’excès est une facilité très répandue.


- Comment voyez-vous ces jeunes qui se « bourrent la gueule » régulièrement et qui trouvent ça normal ?

J  : Je trouve ça un peu pitoyable et ridicule en fait.

B  : Je les comprends. La jeunesse c’est l’âge de la rébellion où on tente de faire ce qui est interdit. Ce n’est pas le fait qu’ils boivent régulièrement qui est en soit un problème mais plutôt le fait qu’ils trouvent ça normal. C’est en ce sens qu’il faut agir à mon avis. »

Pour conclure, nuançons quelque peu

Les faits mis en relief dans cet article font état d’une situation assez inquiétante pour la jeunesse face à l’alcool et l’alcoolisme. Il ne faut pourtant pas voir tout en noir ou encore généraliser tous les jeunes et les mettre dans le même panier : dans son article sur l’alcool et les jeunes, Christilla Pellé-Douël déclare : « [...] les "défoncés" du samedi soir ne sombrent pas tous, loin de là, dans la dépendance [...] ».
Tentons donc de ne pas accentuer des faits ou des attitudes qui ne sont en aucun cas celles d’un jeune alcoolique ; il n’en reste pas moins que le devoir de vigilance doit se faire, tout en laissant bien entendu une liberté pour que le jeune tente et comprenne par lui-même : beaucoup vous diront qu’une méchante cuite avec gueule de bois calme bien des ardeurs...

* Les noms ont été changés.

Mon Blog : http://shyankar.blogs.courrierinternational.com/



28 réactions


  • tvargentine.com lerma 31 octobre 2007 10:24

    Vous écrivez

    « Un (jeune) homme sur le net pour mettre en place une base de données alternatives »

    Une base de données alternatives serait donc non compatible DB2 ou ORACLE ??????????????????????? (100% du marché)

    Etonnant ! smiley smiley smiley smiley smiley smiley smiley smiley smiley smiley


  • jakback jakback 31 octobre 2007 11:01

    Dire que les Français sont plus alcoolisés que les autres Europeéns me parait fallacieux, les jeunes de Londres, Berlin, Oslo, etc... boivent autant sinon plus que notre jeunesse.

    L’alcoolisme est une problématique majoritairement recensée dans le monde occidental, il est malhonnête de stigmatiser notre jeunesse, sous couvert d’études scientifiques pour le moins discutables. Lorsque celles-ci sortent le nord-pas-de-calais des régions a fort taux d’alcoolisme, il est raisonnable de se poser la question sur le sérieux de ces études.


  • snoopy86 31 octobre 2007 11:39

    Foutons un peu la paix aux jeunes...

    Leurs parents comme moi avaient droit quand ils étaient jeunes :

    - au tabac
    - à l’alcool
    - à la baise sans capote
    - à la vitesse
    - etc...( le pétard ne date pas d’hier)

    A tous les excés qui nous ont donné le sentiment de vivre un peu plus...

    Lâchons les un peu...


  • rafi2600 rafi2600 31 octobre 2007 11:50

    " Déjà parce que les alcools censés être les plus légers sont souvent « redosés » par les fabriquants, comme la bière ayant à la base environ 5° et terminant aujourd’hui à 12-13° avec un packaging et des noms plus « qu’attirants » pour un jeune public (La Bière du Démon, Delirium Tremens...) ; mais aussi parce que les boissons les plus « légères » sont bues en plus grandes quantités. "

    euh.. ..juste une petite précision technique : on ne peut pas « redoser » un alcool. Le taux d’alcool dépend de la fermentation. Il a touijours existé des bieres « fortes ». De même que certains vins sont plus forts.

    Il ne faut aussi pas confondre la consomation d’alcool et l’alcoolisme. L’alcoolisme est une vrai maladie liée à la dépendance à l’alcool. Lors d’une fête, il ne s’agit pas necessairement de cela. Lorsque quelqu’un (jeune ou non) se met à boire tout seul et quotidiennement, cela devient vraiment inquietant.


  • pallas 31 octobre 2007 12:13

    de la part d’un pote aussi alcoolo que moi, jeune tout comme moi, sa en fait des verres :

    Ouais, J’lève mon verre A ceux qui croient plus en rien A ceux qui chaque matin S’étirent dans le brouillard Et piquent du nez dans un café noir A ces aubes rouges rubis A ces derniers levers de soleil sans prix A ces femmes qui au réveil ne sentent rien sous leurs mains Ces mômes armés de fusils en treillis qui ne pensent pas à demain J’lève mon verre A ceux qui dorment sous des taules par ci par là et A tous ces morts de luxe qui pourrissent dans des villas J’lève mon verre A la naissance d’un gosse qui remplit une fosse A ces crosses, qui servent souvent de hochets Ceux qui endossent, la connerie de l’autre Et se vautrent sans rechigner Comme un pigeon résigné Pleurant qu’il ne l’a pas fait exprès A ces pères qui se crèvent le cul Pour que leur fils deale du shit Et ceux, qui ne voient pas leur francs Violer les vierges veines de leur fille A toutes ces villes fantôme tachées de corbeaux Oeuvre d’un traité hors-norme Allez, J’lève mon verre à l’homme


    • farniente 7 novembre 2007 20:23

      Appartenance au groupe qui n’est qu’un leurre, car quand on a atteint l’objectif de faire tomber les barrières, on n’est plus très lucide sur les différences à effacer ni sur les résultats obtenus.


    • farniente 7 novembre 2007 20:33

      La suppression du Service Militaire a accélérer cette tendance nouvelle : « tu seras un homme » ne se fait plus en treillis, mais devant une bouteille.

      Phénomène d’éducation et de culture, l’alcool touche quand même plus les garçons que les filles.

      Il y a peut-être là un facteur d’équilibre à gagner.

      Dernière particularité de cette tendance : il y a toujours dans le groupe un qui « résiste » mieux , modèle phare de ses copains, demi-dieu de la conso. Et ses performances sont les repères d’une progressive habituation.


    • farniente 7 novembre 2007 20:34

      « accéléré »

      zuré, zai pa bu !


    • farniente 7 novembre 2007 20:36

      Facile de dire ça, j’ai répondu plus haut !


  • Serviteur Serviteur 31 octobre 2007 13:29

    Jeunesse dépravée bouh c’est pas bien.Le probleme des jeunes et l’alcool c’est surtout que :
    - les gens ne savent plus comment être ensemble car l’individualisme règne en maitre (et c’est tant mieux par certains cotés)
    - les fournisseur d’alcool savent que plus tôt on rend le client dépendant plus on a de retour sur investissement.
    - la vie qu’on nous prépare ne donne pas vraiment envie d’avoir toujours les idées claires.
    - On n’a qu’une seule vie donc il faut en profiter au maximum quitte a la raccourcir=Hédonisme.

    Voila. Ps l’alcool j’en bois pas ça a un gout dégueux,vive le sucré.


    • Peach78 Peach78 1er novembre 2007 00:37

      Je suis (encore) jeune et je n’ai jamais pris une cuite.

      Je ne bois pas beaucoup / souvent d’alcool et je ne prends jamais d’alcool comme la bière ou alcool fort car je déteste. Quand je prends de l’alcool je prends toujours du vin car j’adore ça, mais un verre ou deux.

      Je remarque ainsi donc très souvent la « pression » : alcool = fête. Quand je suis dans un contexte « sociabilisant » (pot entre collègues par exemple) si je prends une boisson non alcoolisée, j’ai 100% de chances de me prendre une remarque type « Oh... mais lâche-toi ! »Profite !«  »C’est la fête quand même..." Comme si ne pas prendre de l’alcool est assimilé à être rabat-joie, à ne pas savoir faire la fête, ne pas vouloir être avec les autres.

      Y étant confrontée assez souvent, je trouve que cette pression est très forte. L’alcool est tellement associé à l’idée de fête, de partage, etc que ne pas en prendre à ce moment-là est assimilé à être tout le contraire ! C’est quand même dingue ?

      J’assume, car je ne considère pas l’alcool comme un moyen. Je prends telle boisson car j’aime son goût, un point c’est tout. Un jour ce sera un jus de tomate, un jour ce sera le vin. Jamais de whisky car je déteste le goût. Je ne me sens pas le besoin d’atteindre un état particulier pour me sentir bien avec les autres, rigoler ou faire la fête. Pourtant j’ai l’impression de passer pour une extra-terrestre quand je prends des boissons non alcoolisées. Je pense que cette pression, amalgame alcool = fête peut pas mal influencer certains autres !


  • inotna2099 inotna2099 31 octobre 2007 14:08

    Jeune moi même avec une bonne consommation d’alcool, je me permet d’apporter ma pierre à l’édifice.

    Pour ma part, je vois l’alcool comme le dernier moyen légal d’échapper aux réalités du quotidien, d’oublier ses soucis, de se sentir bien (je parle de boire des canons entre copains là, pas de se biturer seul chez soi).

    Quant on doir faire face aux stress du travail (vous connaissez beaucoup de gens content de leur boulot vous ?) ou des études, aux problèmes financiers, au sentiment que nos libertées s’amenuisent de jour en jour, que ce soit l’augmentation des contrôles routiers, les radars automatiques, le despistage du cannabis, les caméras de surveillance et depuis peu le flicage sur internet, les consignes données au policier pour verbalsier les cyclistes et même les piétons. Et je ne parle pas du sentiment de frustration venant de l’incompréhension de certains mécanismes de notre société, par exemple le fait que ce soit plus risquer de fumer un petit joint entre amis que de braquer une vieille dans la rue, de se prendre 90€ d’amende et 2 points de permis parcqu’on roule à 55Km/h dans une ligne droite déserte en sortie d’agglomération. La liste de ces petits tracas du quotidiens qui vous pourissent la vie est malheureusement encore longue.

    Donc pour en revenir au sujet de temps en temps on a besoin de décompresser, de se sentir libre, et là l’alcool est un bon moyen d’y parvenir, déshninibiteur, sociabilisant il permet pour quelques heures de vivre dans un monde utopique ou tout le monde il est gentil et tout le monde il est beau.

    D’un autre côté, je trouve qu’en France on est pas trop mal loti par rapport à un Pays comme le royaume uni ou les jeunes boivent vraiment pour boire, là bas à 23H, filles comme mecs sont tous bourrés à se pisser dessus et à vomir partout à la sortie des bars. On voit aussi des cas comme ça en France mais dans des proportions infiniment moindres.

    Un autre point qui me parait important est la notion de plaisir, comme vous l’expliquiez nous avons une culture de l’alcool en France, une culture du goût des bonnes choses en général. Et est ce ma faute à moi si je prend du plaisir à boire un Saint Joseph 2002 à l’apéro comme il y a quelques jours avec des amis, ou alors un bonne petite liqueure (Génépie, Vulnéraire, Verveine) en digestif.

    Une dernière chose, dans l’article on peut lire : « 65,9% des étudiants ont été ivres au cours de leur vie, et 16 au cours des 12 derniers mois » Il sort d’où ce sondage ??? On ne me fera pas croire que seulement 16% des étudiants se sont pris une cuite dans les 12 derniers mois, ou alors ils ont fait leur sondage dans un pentionnat catholique pour jeunes filles.


  • Isa 31 octobre 2007 14:17

    @ l’auteur : merci pour cet article.

    Sans dramatiser, je pense, en effet qu’il faut continuer à sensibiliser les gens et les jeunes en particulier aux risques de l’alcool. Ce serait vraiment domage de laisser les modèles anglo-saxons s’installer en France.

    Je suis à Dublin depuis plus de 3 ans maintenant. Tous les matins pour aller travailler, je dois faire attention de ne pas glisser sur une galette de vomis ! Il y en a des quantités, très variées d’ailleurs, pour tout les gouts : de la couleur à l’odeur en passant par la texture ou l’envergure, on n’a ici que l’embarras du choix !!

    Lorsque qu’entre colègues, on va en pub le soir, il y a toujours une bonne ame qui a pensé à apporter le cocktail anti-gueule de bois et qui se propose gentillement de le distribuer : il s’agit de 3 pillules pour eviter de vomir, d’avoir mal à la tete... ! Ici, les pharmacies les vendent en tete de gondole :« hangover ? Painkiller ! »

    Certaines entreprises n’hésitent pas à proposer des soirées binge drinking à leur salariés pour feter les bons résultats financiers !!

    Et je ne parle pas des gens qui vomissent dans la rue ou les cages d’escalier dès 17h ou des femmes qui se mettent à pisser en plein milieu de la rue... Quel beau spectacle !! quelle dignité !!

    Alors oui, je pense qu’il faut continuer à sensibiliser les gens. Entre passer une bonne soirée et prendre l’habitude de boire pour s’éclater il y a une grande différence. Restons modérés


  • Shyankar 31 octobre 2007 14:24

    @ Inotna

    Pour ce qui est de votre commentaire, merci bien il éclaire assez bien le sujet. Pour le pourcentage, pour moi il est entièrement bidon ; du moins autour de moi plus de 90% de mes amis ont été ivres et si ce n’est au cours du mois au mois une fois dans leur vie. Les chiffres viennent de « psychologie magazine » (sic) et c’est hélas les seuls que j’ai trouvé à ce sujet. Pour l’information, je ne me fais pas le detracteur de l’alcool chez les jeunes, je suis moi même un étudiant qui boit plus que de raison et qui à l’inverse de beaucoup ne boit pas seulement pour la défonce. Dans cet article je tenais à mettre en evidence l’âge de plus en plus précoce des grosses « cuites », de même que la notion de « boire pour se defoncer » de plus en plus fréquente et hélas banale. Je convient pourtant que c’est le seul moyen « légal » aujourd’hui de s’évader quelque peu. Pour en terminer et ne pas passer pour le méchant rabat-joie je tiens à préciser que cet article m’a été ordonné par une de mes profs en tant que punition après que une amie ao fait une sorte de coma lors d’une soirée plus qu’arrosée pour beaucoup dans les locaux de l’établissement ; l’article est ici publié tel quel (avec ces fautes et je m’en excuse...) et donc comprennez qu’il n’est pas facile de dire que le problème est grandement exagéré. Bien à vous


  • Zalka Zalka 31 octobre 2007 14:26

    Le binch drinking n’est pas une tradition française. Certes il y a une certaine culture de l’alcool en France, mais on est loin de boire pour se prendre une cuite à tout prix. Et encore, cette habitude progresse chez les jeunes.


  • LE CHAT LE CHAT 31 octobre 2007 15:25

    j’ai aussi constaté une augmentation nette des bitures précoces mais quand même largement moins que chez nos amis britishs ! j’ai écrit mois même un petit article sur ce sujet liquide ! smiley http://www.panda-france.net/?p=27


  • Yohan Yohan 31 octobre 2007 17:06

    C’est le fait d’une minorité qui, quand elle se met à boire, y va plus hardiment qu’à l’époque des beuveries de nos aieux. pour autant, on ne voit pas chez nous de tels phénomènes de jeunes errant la nuit comme des épaves, comme à Moscou, Dublin, Londres, Barcelone ou dans les pays nordiques


  • zenon33 1er novembre 2007 09:26

    Les gens ayant décidé de ne pas consommer d’alcool sont considérés en France comme des extraterrestres. Il n’y a pas dans ce pays de convivialité sans alcool, et ceux qui n’en consomment pas entendent bien souvent demander s’ils ne sont pas malades. Il y a vingt ou trente ans on avait du mépris pour une personne ivre. Aujourd’hui cela fait rire dans la plupart des situations, et devient totalement incontournable aux fêtes de Bayonne, Dax, ou après une rencontre sportive internationale. Concernant les jeunes, deux paramètres importants ont été escamotés dans cet article. La responsabilité des parents qui participent à la banalisation de l’alcoolisme. La facilité de se procurer des produits que les jeunes ont les moyens d’acheter du fait de leur faible coût et du laxisme de la distribution.


  • Serviteur Serviteur 2 novembre 2007 12:25

    Moi j’ai deux solution pour éviter de boire sans passez pour un rabas joie je vous les propose donc a l’essai pour ceux que ça intéresse :
    - le pretexte de la religion:je suis mormon,ah tu savais pas attend je t’explique vite fait(probleme faut avoir un minimum de connaissance et surtout si la personne a qui vous mentez éhontément est une femme désirable les regles de votre religion vous interdisent le sexe avant le mariage).
    - Le pretexte du passé lourd : non merci je suis sobre depuis un an, les alcooliques anonymes m’ont bien aidé...

    Voila j’attends vos propositions d’astuces.


    • inotna2099 inotna2099 6 novembre 2007 15:30

      Oulà il faut être riche pour se saouler en boite de nuit de toute façon.

      Par contre dans n’importe quel troquet par chez moi le demi est entre 2€ et 2.30€ le coca c’est entre 2.50€ et 3€.

      Cherchez l’erreur ...


  • Kristeen 7 novembre 2007 17:44

    Les jeunes d’aujourd’hui sont des inconscients. Qu’ils aillent en discothèque, voir un match de foot, il faut qu’ils boivent... jusqu’à ne plus savoir ce qu’ils font. De plus, ils deviennent accros à des alcools forts mais nettement sucrés au goût, donc plus dangereux en consommation. Qu’ils se détruisent leur santé, c’est une chose, mais ils risquent de semer des problèmes. C’est aux parents de montrer l’exemple, de dire stop, d’informer des risques. Mais à l’heure actuelle, où c’est l’individualisme qui prisme, le résultat est là.


    • farniente 7 novembre 2007 20:39

      Punaise, ça vient là !

      « Facile de dire ça, j’ai répondu plus haut ».

      Croix de bois, croix de fer que j’aille en enfer si ce post déraille encore une fois !


  • Bahal 12 novembre 2007 11:44

    Pompompom, alors, étant moi-même jeune, en école de commerce, et adepte des soirées alcoolisées (4 la semaine dernière mais c’était exceptionnel), je suis généralement assez amusé par ces commentaires de personnes totalement extérieurs, ayant l’air totalement dépassées par un phénomène de société « nouveau » (j’y reviendrais).

    Comme tout phénomène social, il est avant tout complexe et en peut être expliqué par un seul facteur.

    Je reprends le poste du dessus avec la volonté de paraitre viril en tenant l’alcool plus que les autres. Il y du vrai la-dedans je ne vais pas le nier, et cela s’applique sans doute à certaines personnes mais voilà, « qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse », ce que recherche avant tout quelqu’un qui boit, c’est l’ivresse, et franchement, je préfère être bourré en ayant bu deux bières que 10, d’une part parce que ça coute moins cher, d’autre part parce que je tiens à mon foie.

    Pourquoi rechercher l’ivresse me direz vous ? Bah c’est quand même bien d’être ivre/bourré non ? On se sent bien, plus de soucis, on est libéré de toutes les pressions qu’on peut avoir... Bref on s’amuse, on profite, et j’aimerais beaucoup voir en soirée toutes ces personnes qui affirment qu’on peut autant s’amuser sans alcool, c’est faux c’est tout, il faut vraiment ne jamais avoir bu ou l’avoir très mal vécu pour sortir des trucs comme ça sans être un hypocrite de première. Le but des bitures-express n’est pas de boire pour boire, il est de boire pour se déshiniber parce qu’on s’amuse bien plus bourré que sobre.

    Que ça ne soit pas le cas de tout le monde, pourquoi pas, chacun à ses affects, son histoire, ses appréhensions, ses passions, mais ça marche dans les deux sens il ne faut pas l’oublier.

    Bon, finit les généralités, je vais plutot parler de mon cas d’étudiant en école de commerce parce qu’après c’est moi qui suis le mieux placé pour en parler. Il y a un deal tacite pour la plupart des élèves dans ce cursus particulier (où j’englobe école de commerce et école d’ingénieur, lieux les plus « connus » pour leur consommation d’alcool) et qui peut se résumer à ceci :

    - on fait prépa deux ans, on bosse, on en chie, on fait que ça (ou presque), et ça quand on est jeune, on a quand même l’impression de sacrifié deux ans (même si si c’était à refaire je le referais sans hésiter)
    - on arrive en école, on fait la fête pendant 2-3 ans
    - on entre dans le monde du travail, on bosse, on devient des darons

    Donc oui, on boit, on fume, (je suis pas au courant de tout mais me semble pas avoir vu passer des drogues dures) on fait des excès, faut bien dire que pour la majorité, nous n’avons accepté de faire prépa qu’en sachant qu’après nous aurions 2-3 années beaucoup plus cools pour profiter. Parce que la fête et les excès, si on les fait pas ici, on les fera quand ? Jusqu’à preuve du contraire, on ne vit qu’une seule fois, autant en profiter, et les soirées étudiantes c’est quand même bien plus amusant qu’un cours de finance de marché ou autre. (et vous noterez que je trouve ça passionant quand même) Et croyez moi qu’au moment de choisir l’école, le critère de l’ambiance et des soirées reste très important pour un étudiant. (devant celui du classement même parfois).

    Aors tous alcooliques ? Je ne suis pas sur qu’il y ait une réelle dépendance, les étudiants ne boivent qu’en soirée, le problème en école, c’est qu’il y a des soirées un peu tout le temps :) mais il suffit que nous partions pour de longues périodes de stage et nous arretons complétement de consommer de l’alcool sans avoir aucun manque. Nous sommes conscients des problèmes et des risques, comme je disais plus haut, le but est d’être ivre/bourré parce que c’est amusant (comptez combien de fois j’ai écris le mot amusant, ça prouve bien qu’on en a besoin de s’amuser:p), le but n’est pas du tout de finir mort ou en coma éthylique, ça c’est pour des cons qui n’arrivent pas à gérer leur consommation.

    Nous savons de même très bien qu’une fois arrivés sur le marché du travail, nous arreterons completement ce genre de comportement qui sont totalement incompatibles avec les postes que nous allons avoir.

    Ce qui est amusant, pour avoir parlé avec pas mal d’anciens de l’école, c’est que ceci n’a rien de nouveau, au temps de nos parents c’était déjà la même chose, il a 10-15 ans c’était peut-être même pire qu’aujourd’hui, sauf qu’à la différence d’aujourd’hui personne n’en parlait. Les écoles ont toujours été des lieux où l’alcool coule à flot (un open bar par semaine à HEC). En gros, si nous ommes alcooliques, ça fait bien longtemps qu’une grande partie des dirigeants politiques, managers, pdg français le sont aussi parce qu’une grande partie d’entre eux est passé par ce système.

    Puis avec un peu de recul, la génération de nos parents c’est quoi ? C’est mai 68, les hippies, bref au final on est bien gentils et bien sages à coté d’eux, on fait chier personne, on s’intègre au système avec bonheur, alors alissez nous vivre pleinement notre jeunesse étudiante sous peine d’avoir une génération de frustrée qui finira par péter un cable :)

    Ceci me parait pour illustrer ce que je vais dire (un peu plus succintement maintenant). C’est qu’il est vain de vouloir amalgmer ce phénomène de société à un ensemble « les jeunes » qui n’existent pas vraiment. Je suis désolé mais comparez des étudiants d’école de commerce, majeur, au courant des risques (souvent plus que vous d’ailleurs), instruits, à des jeunes de lycée voir de collège me parait totalement injustifié.

    L’année dernière est passé un reportage dans Envoyé Spécial : biture-express, où les soirées étudiantes ont fait beaucoup parler.

    Pourtant dans ce reportage, on voit aussi des jeunes de 12 à 15 ans qui se mettent des mines tous les week-ends dans un local que leur prete la mairie. Et je tiens à dire que ça c’est autrement plus grave !! Parce que ces jeunes là, eux ils ont un vrai risque de dépendance, eux ils ne savent pas à quoi ils se risquent, ce qu’ils font et ça c’est choquant.

    En faisant un sujet global de l’alcool chez les jeunes on finit par oublier ce qu’il y a de plus important, c’est que le vrai phénomène dangereux qui se passe, c’est la consommation d’alcool qui se développe chez les adolescents (qu’on peut opposer à nous, adulescents). Et c’est autrement plus grave, eux ils ne boivent pas dans des bars, des boites, des soirées organisées, ils boivent sans controle, des boissons pourtant interdites à la vente pour mineur.

    C’est vers chez jeunes, paumés, qui trouvent dans l’alcool un moyen d’oublier qu’il faut se tourner, d’une part en controlant cette consommation (je suis désolé mais ça reste quand même anormal la facilité pour un mineur de se procurer de l’alcool), et d’autre part en agissant sur les causes de ce refuge dans l’alcool. Et là c’est un problème autrement plus complexe où les parents sont supposés avoir le role central.

    Ce que j’aimerais, c’est qu’on arrete enfin de parler de l’alcool chez les étudiants d’école ou de facs, et qu’on se concentre sur la consommation d’alcool chez les ado, c’est là que se situe le risque. Et ça c’est un sujet que je maitrise beaucoup moins. smiley


  • Vilain petit canard Vilain petit canard 13 novembre 2007 13:31

    Pour ceux que ça intéresse, il y a dans ces mêmes colonnes un article consacré justement au binge drinking. Croiser les deux débats me paraît intéressant.


  • vinvin 15 novembre 2007 23:48

    Bonjour.

    (snoopy, IP 21.34.220)

    Exactement monsieur snoopy !

    Il faut foutre la paix aux jeunes....

    De plus, s’ ils boivent, c’ est souevant par-ce que les conneries des adultes leur donnet soif !

    Pour ce qui me concerne, j’ai pris ma première « gamate » a l’ age de 12 ans.

    Depuis j’ ai continué dans la bonne direction, ( si on peut dire ça comme ça,) et je toujours là et je vais avoir 45 balais le 09 décembre 2007).

    L’ALCOOL CONSERVE LES FRUITS, ET LA FUMEE CONSERVE LES VIANDES.

    (S.GAINSBOURG)

    Bien cordialement.

    VINVIN.


  • vinvin 24 décembre 2007 23:22

    Bonjour.

    Les jeunes sont comme les vieux. S’ ils boivent, c’ est par-ce qu’ ils ont soif !

    Cordialement.

    VINVIN.


  • Pascalinho 6 janvier 2008 21:25

    J’avais manqué de me faire embarquer pour état d’ébriété à Prague, à cinq heures du matin au bout d’une nuit blanche et après avoir bu des alcools différents, j’ai voulu « concourir » au rhum cul-sec avec des danois. Je n’avais rien mangé depuis des heures en plus. Résultat : ce fut le Black Out ! Bien-sûr, ce sont les potes avec qui j’étais qui m’ont raconteé, car les policiers sont venus après. Et je peux vous dire que quand on vous raconte ça, ça calme. Je ne m’en suis pas senti fier. Je me suis très rarement mis dans un état inconscient après une soirée ; deux fois dans ma vie depuis l’âge de 18 ans (j’en ai 35). J’ai eu de la chance car ça aurait gâché les vacances.

    Quelques jours plus tard, j’étais passé au même endroit pour m’excuser auprès des serveuses. Elles ont ri en me reconnaissant signifiant par-là que ça n’avait pas dû être triste. Voilà, tout a bien fini.

    Soirée trop alcoolisée ou biture express ( ça, c’est une horreur que j’ai heureusement jamais vécue !), je n’en vois pas(plus)l’intérêt si c’est pour ne pas profiter de l’intégralité d’une fête ou d’un évènement important dans la vie.


  • haddock 6 janvier 2008 22:39

    L’ alcool non ... l’ eau veru , l’ eau vérue , l’ eau férrugineuse OUI !


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