jeudi 4 août 2005 - par Alain Lafon

Les mésaventures du « plombier polonais »

Les aventures du "plombier polonais" et des ses frères (ou soeurs) venus d’autres pays continuent d’alimenter la chronique des faits divers.

Ces événements peuvent nous permettre d’ouvrir une réflexion sur les principes et la réalité en matière de droit social.

Au plan humoristique, l’office du tourisme polonais nous a invité à venir rendre visite au "plombier polonais" en Pologne cet été. Professionnel, aussi rare sans doute en Pologne qu’en France, on peut imaginer qu’il doit avoir suffisamment de travail chez lui pour ne pas venir travailler au rabais en France.

L’espièglerie se transforme en drame humain quand des électriciens polonais, travaillant pour un sous-traitant au deuxième niveau des chantiers de l’Atlantique à Saint-Nazaire, se retrouvent sans le sou et entament une grève de la faim pour obtenir le paiement de leurs salaires.

Sur un autre terrain, dans le midi ensoleillé de la plaine de la Crau, l’hebdomadaire Paris Match a récemment publié une enquête documentée sur les conditions d’embauche et de travail proches d’un "esclavage moderne" des travailleurs saisonniers marocains occupés au ramssage des fruits et légumes d’été.

Ces salariés disposent de contrats en bonne et due forme, validés par les différentes instances publiques nationales, en France, au Maroc, en Pologne.

Sachant que, dans le domaine ultrasensible de l’emploi de travailleurs étrangers les contrôles a priori sont plutôt tatillons, on peut s’interroger sur la cause des dysfonctinnements constatés En effet, la validation quasi "officielle" du contrat de ces travailleurs ne les ont pas mis à l’abri des dérives toujours possibles dans la vie courante qui deviennent dramatiques quand elles concernent des publics plus fragiles.

Le monde maritime connaît des situations similaires avec de trop nombreux exemples de marins aboandonnés à quai avec leur navire. Au dela de la solidarité locale des gens de mer, les syndicats ont crée un syndicat international qui conrôle et défend avec efficacité le respect des règles.

Peut-être un exemple à suivre ?



1 réactions


  • Internaute (---.---.74.126) 12 juillet 2006 08:19

    Enfin quelqu’un qui met le doigt sur l’absurdité du plombier polonais. Bravo !

    Frankenstein a sorti cette boutade sans trop y penser sans doute et toute la presse universaliste s’est précipitée sur l’occasion, trop belle pour être vraie. On pouvait enfin stigmatiser le refus de l’Organisatin Européenne par l’image d’un individu simple et sympathique rejeté par la société.

    Le circuit de la culpabilisation des masses connecté par les journalistes était alors évident.

    Refuser la directive Frankenstein c’est refuser le plombier polonais. Refuser le plombier polonais c’est refuser un simple individu étranger. Refuser un étranger c’est du racisme. Etre raciste ce n’est pas bien. Je ne suis pas raciste. Donc mes choix politiques sont anti-racistes. Donc je suis pour la venue du plombier polonais. Donc je suis pour la Directive Frankenstein. Donc je suis pour l’Europe. Donc je suis pour le Gouvernement Mondial et la disparition de mon pays.

    Comme vous le dites si bien le plombier polonais n’a aucune envie de venir en France.

    Le danger de la diective Frankenstein est de voir une entreprise française ouvrir une autre entreprise de droit polonais et licencier ses employés en France pour les réembaucher en Pologne tout en conservant leur emploi en France. Dans la manip ils ont perdu une bonne partie de leurs prestations sociales. C’est cela le vrai danger et il faut absolument lutter contre les députés qui nous poussent vers cette misère. Il y a bien longtemps la Comex (les plongeurs en eaux profondes) a essayé le même truc avec une société Suisse. A l’époque l’Etat défendait encore les citoyens et le Comex a dû réembaucher tout son monde. Apparemment, cela n’a pas servi de leçon.


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