vendredi 26 septembre 2014 - par Monolecte

Les objecteurs

On vit dans un monde de petits soldats. C’est juste qu’on ne s’en rend pas trop compte. Mais c’est exactement ça qu’on nous apprend dès le plus jeune âge : marche ou crève. En plus enrobé, mais c’est l’idée.

Si tu veux comprendre dans quel monde tu vis, tu regardes jouer les petits en maternelle. Ceux qui parlent avec une voix d’écureuils sous acide et qui ont encore des gestes à la fois patauds et fulgurants. J’ai un ami qui en a fait son sujet d’étude : la manière dont les gosses jouent entre eux. Parce qu’en fait, ils ne jouent pas entre eux, ils jouent les uns à côté des autres, superbes d’indifférence, jusqu’au moment où le jouet de l’un attire le regard de l’autre. Il faut voir ça, un petit mouflet qui s’extrait de son monceau de jouets pour venir coller une mornifle à l’autre, juste pour accaparer l’objet de son désir. Qu’il abandonnera quelques minutes plus tard, lassé. Parce que ce qui compte, c’est l’appropriation, pas l’usage, c’est le fait d’avoir ce dont jouissait le voisin, pas ce dont on avait besoin, pas ce qui nous satisfait. C’est arracher la satisfaction de l’autre pour augmenter la sienne… jusqu’au moment, très rapide, où on se rend compte que ça ne marche pas du tout.

Les petits soldats du capitalisme

C’est un ressort humain simple et terriblement efficace. Ce n’est pas spécialement la condition humaine, notre instinct, mais c’est le genre de comportement que notre civilisation crée et valorise, tout au long de la vie. La compétition, toujours se comparer au voisin et l’appropriation, toujours désirer ce qu’a le voisin.

D’ailleurs, ensuite, à l’école, la guerre continue. Tu n’étudies pas pour la satisfaction du savoir, le plaisir de la découverte. Non, tu es là pour être meilleur que les autres. Chaque jour, chaque année, tout le temps, dans un immense système qui n’a d’autre vocation que de trier les meilleurs d’entre nous. Ça aussi, on ne le dit pas comme ça, mais si les parents tiennent tellement au système de notation, c’est que ce qui les intéresse, c’est de pouvoir calculer la place de leur chérubin dans la course à l’échalote, quelles chances il aura de décrocher la timbale. Et on le sait bien, va, qu’on est là pour ça. On bosse à l’école juste pour ne pas devenir chômeur plus tard.

J’ai été une bonne petite soldate. Une grande partie de ma vie, je me suis attachée à être au-dessus de la mêlée, histoire de pouvoir ensuite tranquillement dire que la compétition, ce n’était vraiment pas mon truc. En fait, j’avais parfaitement intégré les règles du jeu et j’étais manifestement condescendante envers les petits camarades de classe qui devaient se battre pour la deuxième place.

Alors oui, on est bon à l’école, on traverse dans les clous, on obéit à chaque injonction induite ou déclamée de la société de compétition, parce que nous sommes tous de bons petits soldats de la guerre des places. Parce que nous savons tous que c’est un gigantesque jeu de chaises musicales et qu’en fait, ceux qui se retrouvent le cul par terre n’ont pas réellement le droit de vivre. On est là, à se plaindre de ce monde trop dur et trop injuste et pourtant, on se bat tous comme des chiens pour y avoir une bonne place, là où la vie est douce et les jouets abondants. Et pour les meilleurs d’entre nous, on peut, en plus, se payer le luxe d’être généreux, voire critiques et gentiment subversifs sur l’ordre des choses.

J’ai été une bonne petite soldate du travail, comme tant d’autres. À travailler avec soin et application, y compris et surtout quand on ne trouve pas de sens ou de joie dans ce que l’on fait l’essentiel de notre temps de veille. On progresse, on s’améliore. On grimpe les échelons et on est content, parce qu’on le mérite, comme une grosse médaille en chocolat.

Nous sommes tous de bons petits soldats bien disciplinés. On fait nos heures. On accepte les compressions humaines dans les transports en commun, les petits chefs aigris, d’en être un soi-même à son tour. On joue le jeu. À fond. Tout le temps.

Jusqu’au jour où ça casse.

Pour beaucoup, en réalité, on s’est fait jeter à coups de pieds au cul. Cela s’appelle la rationalité économique. À toujours être dans la compétition, immanquablement, on finit toujours par trouver son maitre, celui qui nous éjecte du jeu pour prendre notre place. Ça s’appelle le chômage. C’est là où sont reléguées les gueules cassées de la guerre économique. Là, on n’a pas d’argent, on n’a plus de jouets, mais on a du temps. Du temps pour penser et comprendre qu’on s’est bien fait avoir.

Mais aujourd’hui, il y a quelque chose d’autre. Quelque chose de bien plus puissant que les éjectés du jeu.

Les déserteurs

On ne les voit pas, on ne les entend pas, on n’en parle pas. Mais il y a des gens qui, à moment donné, ne supportent plus d’être de bons petits soldats et laissent tout tomber. Pour certains, c’est tellement violent qu’ils préfèrent se flinguer sur place plutôt que continuer. Et même cela, on ne le voit pas vraiment. Mais pour beaucoup, c’est juste une disparition, un immense lâcher-prise, une pure libération.

Au début, il ne devait pas y en avoir tant que ça. La mentalité d’esclave, c’est dur à perdre, surtout quand on la cultive depuis tout petit. En plus, ils nous tiennent fermement. Par la peur, essentiellement. La peur de déchoir, la peur du chômage, la peur de manquer. Un peu comme les poilus qui marinaient dans leurs tranchées. Des conditions de vie inhumaines, mais les flingues des officiers dans le dos pour ceux qui voudraient faire demi-tour. Interdit de se rendre. La bourse ou la vie.

Bien sûr, le ventre mou de l’armée des ombres est toujours fidèle au poste, même si c’est en trainant des pieds ou à coup de psychotropes, pour tenir le coup. Mais les flancs se dégarnissent, comme par une subtile évaporation.

Cet été, j’ai croisé Pierre. Je l’appelle Pierre, parce que je ne suis pas certaine qu’il soit encore prêt à assumer son histoire. C’est un babyboumeur, un pur produit de son époque. Il a fait son bon petit parcours du combattant, il a même réussi dans la vie, comme on dit. Il est devenu chef d’entreprise. Il a eu des salariés, des contrats, des clients, une maison, des bagnoles, tous les signes extérieurs de réussite. Je pense que dans son genre, il devait être un modèle. Il se battait comme un fou pour arracher de nouveaux marchés, jongler avec les échéances, grandir, grossir, réussir. Toujours sur le pont, toujours sur la corde raide. Et puis un jour, tout s’est arrêté. C’est marrant, parce qu’après des mois où la boite était à ça de couler à cause de la faillite d’un client, de la pression de la banque, des poursuites de l’URSSAF, de toute une conjonction de mauvais coups où j’étais dans un état de guerre permanent contre tout et tout le monde, tous mes problèmes se sont résolus en une seule journée. Et à la fin de cette journée, ça a été fini pour moi. Terminé. Lessivé. Plus de jus. On appelle ça un burn out, maintenant. Pierre n’est jamais reparti au front. Il a tout perdu. Tout ce qu’il avait accumulé avec tant d’énergie. Et il s’est aménagé une autre vie. Plus simple, plus frugale, mais aussi bien plus intéressante. Il écrit. Je le connais depuis des années à travers ses écrits et jamais de la vie je n’aurais pensé qu’il était un ancien petit soldat. Jamais.

Samedi, j’ai rencontré Anne à l’anniversaire d’une amie. Bien sûr, j’ai tendance à fréquenter des gens qui sont réfractaires au système, alors forcément, je croise plus de parcours divergents que d’inclus dans mes pérégrinations. Cela dit, Anne, je l’avais déjà croisée du temps de son ancienne vie, du temps de son boulot intéressant et bien payé dans un secteur qui ne heurtait pas ses valeurs. Elle était investie, sérieuse, appliquée, dans une belle trajectoire ascendante. En plus, elle est jeune, elle est de ce temps, de cette époque où les gamins rêvent d’entrer en école de commerce, parce qu’ils pensent que le commerce, c’est échanger avec les gens, c’est ce qui crée le lien social. De leur temps, donc.

Là, Anne vient de passer 15 jours à vivre un peu comme Louise Wimmer.

Louise Wimmer est l’héroïne du film éponyme. L’histoire d’une femme rude qui survit durement après son divorce en faisant des ménages et qui dort le soir dans sa Volvo, dernier vestige d’une époque plus glorieuse.
Ce n’est pas comme si Anne n’aimait pas son boulot, comme si c’était un sale boulot, mais c’est juste qu’à moment donné, ce n’était plus possible. Elle ne supporte plus le salariat. Elle veut vivre autrement. Elle veut trouver un moyen de vivre autrement. Elle ne sait pas ce qu’elle cherche, ce qu’elle va trouver, elle vit au jour le jour, elle s’est donné une année pour trouver sa niche écologique, une année sabbatique au terme de laquelle elle espère ne pas retourner travailler. Elle fait plein de choses, mais juste plus comme avant. Je crois qu’elle en est encore à chercher les mots pour décrire ce qui lui arrive.

Alexis Lecointe n’a pas toujours brulé les planches : Avant, j’étais ingénieur caca. Maintenant, je suis un retraité de 32 ans. Mais j’ai un ami qui m’a dit qu’en fait, j’étais en RSA thérapeutique.

Alexis aussi a été un bon petit soldat, avec le costard, l’oreillette Bluetooth nichée au creux de l’oreille, le bon boulot, après la bonne école et la bonne trajectoire. Et puis un jour, à 28 ans seulement, il s’est effondré. Je pense que ça lui a pris du temps à lui aussi pour trouver les mots, pour comprendre ce qui lui était arrivé, pas seulement au moment où sa vie a brutalement changé, mais aussi tout ce qui lui était vraiment arrivé depuis le début. Lui aussi, il s’est construit une nouvelle vie en marge de la guerre des places. Il a pris le maquis des mots et il raconte son cheminement dans sa conférence gesticulée. Je crois que quand il regarde en arrière, il n’arrive plus à se reconnaitre. Et je crois aussi que, quelque part, ça lui plait.

Chaque jour, je croise de plus en plus de déserteurs de la Grande Guerre économique, de la grande lutte des places. Des tas de gens avec des parcours tellement différents et pourtant tellement semblables à la fois. C’est que l’on appelle un phénomène émergent. Des tas de gens qui n’ont aucun lien entre eux dès le départ, mais dont les choix et les comportements convergent vers un nouveau modèle aux contours encore flous. Bien sûr, dans le tissu urbain ultracompétitif, ces nouveaux déserteurs n’ont plus franchement leur place et c’est ainsi qu’ils arrivent, par vague, dans nos maquis ruraux, loin de la rumeur et de la fureur de la ville. Comme la sécrétion de la force centrifuge de la machine sociale qui s’affole. Ils émergent, partout, de plus en plus nombreux, mais toujours sous les seuils de détection de notre corps social, comme un mouvement diffus, furtif, que l’on perçoit du coin de l’œil et qui disparait dès que l’on tourne la tête.

Les défricheurs

Voir les soldats déserter la ligne de front n’est déjà pas aisé. Mais voir ce qu’ils construisent actuellement sous la ligne de flottaison des médias est une gageüre. Comment appréhender la multiplicité des initiatives qui émergent de cette désertion en ordre dispersé ? Comment percevoir des convergences entre ce qui semble, à première vue, n’être que des destins individuels épars ? Comment, en fait, identifier le fait social qui se cache dans la diversité ce qui nous apparait comme des choix individuels, exactement de la même manière que nous pensions tous aspirer de notre propre chef à une existence entière de bons petits soldats ?

C’est là l’œuvre que s’est assignée Éric Dupin, lui-même en retrait du journalisme traditionnel qui l’a pourtant nourri si longtemps. Il a arpenté les provinces de France à la recherche de ceux qu’il a appelés Les défricheurs, ceux qui, toujours plus nombreux, ont décidé de tenter de vivre autrement.

« Au cours de mon exploration, au petit bonheur la chance, de la société française dans Voyages en France 5, j’avais été surpris de constater qu’un nombre important de gens vivaient en rupture avec les valeurs dominantes. J’avais également été frappé par la vitalité de cette nouvelle marginalité. Celle-ci ne rassemble pas seulement des « blessés de la vie ». Elle est aussi et surtout vécue par des personnes qui font des choix de vie courageux. »

D’octobre 2012 à avril 2014, Éric décide d’explorer ce monde que l’on pense marginal, mais qui grossit silencieusement et découvre un mouvement de fond invisible, mais puissant.

« L’extrême diversité de cette mouvance ne favorise pas sa perception globale. Pour convergentes qu’elles puissent être, ces expériences demeurent en effet terriblement émiettées : chacun expérimente et innove dans son coin. En dépit des facilités offertes par Internet, la mise en réseau de toutes ces initiatives reste très balbutiante. »

« Fort occupés, celles et ceux qui changent leur vie sont parfois tentés de ne point trop se préoccuper du vaste monde. Ils privilégient l’implantation sur leur territoire. Ce localisme les expose à vivre dans leur propre univers et à négliger la communication avec l’extérieur. Cette tendance est favorisée par une méfiance, bien compréhensible, à l’égard des médias assimilés à un système rejeté. La France « alter » n’est pas en quête de publicité. Elle ne communie pas dans cette religion contemporaine de la communication dévotement pratiquée par les manipulateurs de tous poils. À l’extrême, elle s’en tient à la maxime : pour vivre heureux, vivons cachés. »

Le livre d’Éric Dupin n’est pas un catalogue des nouvelles dissidences, il est le témoignage, la monographie patiente et à hauteur d’homme d’un mal de vivre qui s’étend sans accepter de se résigner. Il est également porteur d’utopies concrètes et en devenir, il raconte les nouvelles façons de cultiver, de construire, de se déplacer, d’éduquer, de faire société dans un monde qui détruit chaque jour un peu plus les liens sociaux. Plus qu’un témoignage, c’est une fenêtre ouverte vers d’autres possibles, ici et maintenant :

« C’est peu dire que j’ai appris énormément de choses au cours de cette enquête. Des subtilités de la biodynamie à celles de la sociocratie en passant par les coopératives d’habitants ou les écoles alternatives, j’ai découvert un univers d’une richesse insoupçonnée. Son exploration a été revigorante, tant ce monde « alternatif » ou innovant respire l’enthousiasme et l’optimisme. La grande majorité des défricheurs que j’ai rencontrés doivent surmonter, grâce à leur propre énergie, de sérieuses difficultés. Ils ne connaissent pas la quiétude de la sécurité et de l’aisance matérielles. Mais des choix de vie cohérents avec leurs idéaux leur donnent un sentiment de plénitude.

L’émergence des « révolutions tranquilles »

Au cours de ce voyage, j’ai croisé d’autres personnes qui allaient de lieu en lieu pour voir concrètement comment vivre différemment. De nombreux étudiants, peu réjouis à la perspective de se ménager une petite place sur un « marché du travail » qui leur fait la fine bouche, caressent l’espoir d’emprunter d’autres chemins. Ces « écotouristes », comme on les nomme parfois, passent d’un écovillage à l’autre, visitent plusieurs sites alternatifs en une sorte de périple initiatique destiné à faire mûrir la vision de leur avenir personnel. »

Une épopée de la post-modernité dans laquelle il est passionnant (et vital) de se plonger en ces temps de sinistrose généralisée.



27 réactions


  • Karol Karol 26 septembre 2014 13:53

    Bonjour,

    Merci pour ce bel article sur cette oppression quotidienne qui nous ronge , nous épuise et nous anéantit. Merci de rappeler que face à cette « servitude volontaire » dans ce monde finissant certains font dissidence et défrichent de nouveaux chemins vers ces « révolutions tranquilles ». Espérons que le système de domination dans sa chute ne les étouffe pas.


  • hunter hunter 26 septembre 2014 13:54

    Papier très bien écrit, mais j’ai une objection, et en fait, elle est très ancienne !
    Un peu dans la veine de Hobbes vs Rousseau, car je ne crois pas que l’être humain s’accomode (certains nettement mieux que d’autres), d’un système inhumain, gouverné par la concurrence, l’argent, le matérialisme, l’accumulation, etc, etc .....

    Au contraire, si ce système s’est développé, c’est parce qu’il a trouvé dans la nature humaine, foncièrement mauvaise, vile, servile et veule, le terreau idéal pour se développer !

    Le faible rêve de prendre la place du fort, alors il se soumet, attendant que son heure arrive !

    quant au fort, eh bien, lui il est en position de dominant, donc il va tout au long de sa vie travailler sur deux axes :
    1/ maintenir sa domination
    2/ l’accroître (plus d’argent, plus de pouvoir, etc, etc....)

    Bien entendu, ceci n’implique pas qu’il n’existe pas des gens différents, et c’est tant mieux, toutefois, ils sont encore extrêmement peu nombreux, et sans doute ont-ils subi une évolution, provenant d’une réflexion, d’une inadéquation entre des valeurs qui ont pu être anesthésiées pendant un temps, mais qui ont fini par ressurgir, et ont créé une contradiction.

    Ou bien alors, subissent-ils une mutation, qui avec le temps, touchera toute l’espèce, mais qui commence par un petit nombre d’individus.

    Comme si l’évolution testait la mutation en fait : si elle est valable, elle sera généralisée, si ellene l’est pas, elle disparaitra.

    La question essentielle est alors celle-ci : cette évolution perdurera-t-elle et se dévelopera-t-elle, et si oui, en combien de temps ?

    Et cette période temporelle, ne sera-t-elle pas trop longue, eu égard aux dégâts environnementaux, qui seuls peuvent être endigués par cette mutation, cette évolution des mentalités ?

    Bref, quand les mutants seront plus nombreux que les anciens humains, ne sera-t-il pas trop tard ?

    « that is the question » comme aurait dit William ......

    Adishatz

    H/


    • Yurf_coco Yurf_coco 26 septembre 2014 15:53

      Je sais pas si la révolution est en marche, en tout cas j’en entends parler de plus en plus.J’ai même lu des idées intéressantes chez cet économiste un peu extravagant, mais fort intéressant car avec une nouvelle façon de voir les choses, J. Rifkin. Je cite un passage qui corrobore un peu l’article :

      Deux phénomènes majeurs permettent de comprendre comment cette troisième révolution industrielle a déjà commencé à transformer les comportements. D’une part, les jeunes semblent de moins en moins obsédés par l’idée de posséder, d’être propriétaires. Une entreprise comme General Motors, aux Etats-Unis, peut légitimement s’interroger sur son avenir quand elle découvre que l’achat de voitures chez les 18-25 ans aux Etats-Unis est en chute libre.

      Le second changement, c’est que, demain, dans une société d’abondance, le capital social deviendra beaucoup plus important que le capital économique ou financier. Et cette mutation radicale commencera dès le plus jeune âge. Prenez les jouets. Aujourd’hui, ils représentent le premier contact de l’être humain avec la propriété, donc avec le capitalisme. Ce jouet que ses parents lui ont offert, l’enfant découvre que c’est le sien, pas celui de son petit copain. Et personne ne le lui conteste. Mais demain – et en fait aujourd’hui déjà dans de nombreuses familles – les parents emprunteront des jouets pour leurs enfants sur un site internet dédié ; l’enfant l’utilisera pendant quelques semaines ou quelques mois en sachant pertinemment qu’il n’en est pas le propriétaire ; et quand il s’en lassera ses parents renverront le jouet au site web pour que d’autres l’utilisent. A quoi bon garder des dizaines de jouets au grenier, n’est-ce pas ?

      Mais le grand bouleversement à l’œuvre dans cet exemple tout simple, ce n’est pas tant que l’enfant pourra, pendant toute sa jeunesse, profiter d’autres jouets mieux adaptés à son âge : c’est le changement qui se produit dans sa tête par rapport à ce que les générations qui l’ont précédé ont connu. Il apprend en effet « naturellement » que les jouets ne sont pas des objets que l’on possède mais des expériences auxquelles on accède pour un temps donné, et que l’on partage avec les autres. Il se prépare en fait, dès son plus jeune âge, à l’économie du partage qui l’attend. C’est une mutation complète de la société. J’ai presque 70 ans et je n’avais jamais, jamais anticipé qu’une chose pareille se produirait.

      Quand à la question de Hunter :

      Qu’est ce qui provoque ce changement de paradigme ?
      C’est le coût marginal zéro. Le coût marginal, c’est le coût de production d’un objet ou d’un service additionnel une fois les coûts fixes absorbés. Or, j’ai découvert l’existence d’un paradoxe profondément enfoui au cœur du capitalisme, et qui n’avait pas encore été mis au jour : ce qui a permis le succès inouï du système va finalement se retourner contre lui.

      Chaque entrepreneur, comme nous le savons, est en chasse de nouvelles technologies pour améliorer la productivité de son entreprise, réduire les coûts marginaux, mettre sur le marché des produits moins chers, attirer plus de consommateurs, gagner des parts de marché, et satisfaire les investisseurs.

      Mais nous n’avions jamais anticipé la possibilité d’une révolution technologique tellement extrême qu’elle pourrait réduire ce coût marginal, pour un ensemble important de biens et de services, à presque zéro, rendant ces biens et services virtuellement gratuits et abondants. Et sapant au passage les bases mêmes du capitalisme.

      exemple :

      Oui, grâce aux Fablabs et à l’impression 3D. Les logiciels d’imprimerie sont dans leur majorité en opensource, si bien que ça ne coûtera bientôt plus rien de les télécharger, éventuellement de les améliorer, et de fabriquer soit même de nombreux produits. Le prix du matériau de construction va lui aussi baisser, car il est de plus en plus souvent issu du recyclage de métaux, de plastiques, de bois, etc. Dans deux ou trois ans, il y aura des Fablabs partout.

      Maintenant, conjuguez tous les atouts dont je viens de parler : nous parlons alors d’un monde où vous pourrez alimenter votre petite entreprise de production 3D par de l’énergie gratuite que vous aurez produite vous-même ou échangée sur Internet. Un monde dans lequel vous pourrez transporter votre produit 3D dans des véhicules électriques, qui eux-mêmes ont été alimentés par de l’énergie renouvelable. Et dans dix ans maximum, ces voitures seront sans chauffeur. Vous les réserverez sur votre mobile et elle vous localiseront toutes seules avec leur GPS…

      http://www.telerama.fr/idees/jeremy-rifkin-ce-qui-a-permis-le-succes-inoui-du-capitalisme-va-se-retourner-contre-lui,117006.php


    • Fergus Fergus 26 septembre 2014 21:46

      Bonsoir, Hunter.

      « si ce système s’est développé, c’est parce qu’il a trouvé dans la nature humaine, foncièrement mauvaise, vile, servile et veule, le terreau idéal pour se développer !

      Le faible rêve de prendre la place du fort, alors il se soumet, attendant que son heure arrive ! »

      Bravo ! En deux phrases, vous avez tout résumé. Seule réserve : je ne parlerais pas de nature « foncièrement mauvaise » ni « vile » pour ne retenir que les deux adjectifs qui « servile » et veule« qui caractérisent si bien les rapports hiérarchiques humains.

      Quant à attendre que son heure, c’est le rêve que font miroiter les puissants aux masses de crédules qui font semblant d’y croire. J’écris »semblant" car peu y croient réellement, mais faire semblant est si commode car cela autorise toutes les inerties, tous les renoncements !


  • Ruut Ruut 26 septembre 2014 14:43

    Je partage a 100 %ton constat jusqu’à « On bosse à l’école juste pour ne pas devenir chômeur plus tard. »
    Après, non, je comprend ton point de vue, mais je ne le partage pas.
    La travail ne sert qu’a ne pas crever de faim.
    La seule alternative est de vivre a la campagne en autarcie, mais cela reviens cher a mettre en œuvre surtout au niveau de l’indépendance a l’eau, l’air, la nourriture et l’énergie.


    • Yurf_coco Yurf_coco 26 septembre 2014 15:59

      « surtout au niveau de l’indépendance a l’eau, l’air, la nourriture et l’énergie. »


      -> C’est justement là que réside la révolution : Quand on pourra produire de l’enrgie pour pas chers, chacun chez soi, qu’on limitera son utilisation, bien sur... On aura tout régler.

      Quand à l’eau et l’air... même à l’age de pierre, on s’en sortait, même les gens dans le désert aussi ! Et la nourriture : On va revenir vers plus d’autarcie, ou de production commune et de partage.

      Les gens n’aspirent plus à bosser toute leur vie, pour profiter de leur richesse et de leur famille seulement le dimanche ou après 65 ans.

    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 26 septembre 2014 18:07

      Yurf
      Quand je vois le prix des éoliennes et des capteurs solaires, j’ai des doutes sur l’énergie pas chère...


    • Yurf_coco Yurf_coco 26 septembre 2014 19:09

      Parce qu’on en demande encore pas assez. Je crois pas au solaire. Mais l’éolien, avec les énergies de la mer (mouvements de marée + thermique), quand quelqu’un se mettra ENFIN a investir, quand le demande augmentera petit à petit, se sera super accessible.


      Et pourquoi la demande va augmenter : On le sait bien, quand le pétrole et le gaz vont s’amenuiser... et quand on va enfin ouvrir les yeux sur le coup exorbitant du démantèlement des centrales nucléaires, et encore si il n’y a pas d’accident avant.

      Si les théories capitalistes étaient vrai, les milliards de milliards de dollars qui dorment dans les paradis fiscaux devraient servir à ces investissements, pour l’avenir ! Mais non. C’est comme ça qu’ils vont se tuer.

      Et c’est pour ça que les domaines de l’énergie et de la recherche ne devrait rien à faire dans le privé. Déjà parce ce que ça ne me plait pas trop que l’entretien du parc nucléaire soit sous-traité et comme certaines organisations de surveillance. Et si l’état le gérait, les fruits exorbitant que cela rapporte seraient VRAIMENT utiliser pour une vrai transition.

    • Fergus Fergus 26 septembre 2014 21:49

      Bonsoir, Fifi.

      L’éolien est l’une des pires solutions. D’une part, cette énergie détruit des sites remarquables au détriment parfois des développements touristiques. D’autre part, on n’évoque jamais le coût du démantèlement qui est très élevé. Cela dit sans compter les nuisances locales sur les hommes et les animaux.


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 27 septembre 2014 20:03

      Fergus,
      Il semble aussi que la fabrication soit une source de pollution pas négligeable du tout.
      « vendre de l’or au prix du vent » L’énergie la plus intéressante, c’est celle qu’on n’utilise pas.


      La sortie de l’ UE permettra de reconstituer l’industrie française.
      Produire des objets durables et réparables nécessitent moins d’énergie au final, que toutes ces merdouilles à obsolescence programmée qui font 10 fois le tour de la terre en containers et encombrent nos déchetteries.

  • tf1Groupie 26 septembre 2014 15:32

    Etonnant un auteur qui découvre que les enfants ne sont pas des petits anges ... et qui lie ceci au capitalisme.

    A croire que dans les autres systèmes, le communisme par exemple, les enfants sont perclus d’amour, ne connaissent pas l’envie, la jalousie, la colère etc ... Pas d’embrigadement, pas de servilité vis-à-vis du système.

    Le comportement de petits soldats c’est réservé au capitalisme, n’en doutons pas.


    • Yurf_coco Yurf_coco 26 septembre 2014 15:56

      Tout ce qui n’est pas capitaliste, n’est pas forcement du ressort du communisme.


      Ca c’est une tactique des libéraux pour jeter le discrédit : « Quoi, t’es pas pour le neo libéralisme, t’es communiste !!!!! ouhhhhh !!!! »

      Prenez le Danemark... Pas de compétition à l’école, pas de communisme.

    • Fergus Fergus 26 septembre 2014 21:56

      Bonsoir, Tf1groupie.

      Sauf mauvaise lecture de ma part, ce n’est pas ce qu’a écrit Monolecte (dont je salue ici la qualité de l’article).

      Les enfants sont naturellement individualistes et préoccupés avant tout par leur plaisir. Or, c’est de moins en moins la solidarité qui leur est enseignée, mais la manière de tirer un profit personnel de cette nature individualiste en exacerbant celle-ci aux différentes étapes de sa formation.

      Je croise les doigts pour que les défricheurs fassent école !


    • tf1Groupie 27 septembre 2014 22:27

      « Prenez le Danemark... Pas de compétition à l’école, pas de communisme. »

      Merci Yurf-coco, vous confirmez bien qu’il n’y a pas de lien direct entre capitalisme et competition, ou entre méchanceté des enfants et capitalisme (bon mais vous au moins êtes plussé ...).

      Quand on parle du capitalisme auquel certains veulent attribuer la paternité de tous les vices humains il peut être intéressant de le comparer à d’autres modèles sociaux ; le communisme est utile en cela, mais vous pouvez en proposer d’autres plutôt que dire juste : « ah bo c’est pas bien ».

      Et donc je disais que le communisme non plus n’a pas supprimé la jalousie, l’envie, ni même les petits soldats (au contraire il en produit à la chaine).

      Je faisais alors juste remarquer que c’est répétitif les gens qui accusent le capitalisme de ne pas avoir supprimé les défauts humains ; ces mêmes gens ne le reprochant jamais à d’autres modèles, en premier le communisme.

      Et ces gens-là s’époumoneront « un autre monde est possible », histoire de continuer à ignorer la nature humaine et de trouver un bouc hémisphère.


  • hunter hunter 26 septembre 2014 19:38

    Oui Yurf Coco, c’est exact, mais l’interbenant auquel vous répondiez fonctionne en binaire, donc pour lui, pas capitaliste = coco ! Blanc / noir ! Zéro/ un !

    Vopilà ! Et c’est avec des gens comme ça, qui ont le droit de vote, qu’on est dans la merde !

     smiley

    Adishatz

    H/


  • Corinne Colas Corinne Colas 26 septembre 2014 21:54

    Les articles de Monolecte et de Fauteur de paix, arrivent pile pour une 


    « invitation à prendre un engagement concret pour changer un aspect précis et librement choisi de son mode de vie :

    27 septembre, la journée de la transition !





     »L’idée de refonder notre société sur des bases plus respectueuses de l’humain et de la nature commence à être entendue." 

    La révolution est en cours :

    L’urgence de ralentir = http://www.youtube.com/watch?v=WXw2...




    etc. 

    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 27 septembre 2014 20:12

      T’as raison, le gaz de schiste est dans les tuyaux, dans le Lubéron


      Autorisation pour continuer le déversements des boues rouges en Méditerranée.

      Le Commissaire européen à l’énergie-climat, Canète, est actionnaire dans le pétrole.

      Anti-écolos et pro- marchés peuplent la Commission européenne. Monsanto & Co. Tout baigne !

      Bien sûr que chacun peut améliorer ce qui relève de sa gouverne.
      Mais faire croire qu’un programme écologique peut exister dans l’ UE, c’est de l’enfumage !
      Les décisions se prennent à Bruxelles.

    • Corinne Colas Corinne Colas 28 septembre 2014 11:21
      « Mais faire croire qu’un programme écologique peut exister dans l’ UE, c’est de l’enfumage ! »

      Merci, cela m’oblige à être moins fainéante en venant expliciter un minimum mon message...


      Qui parle d’un programme écologique dans l’U.E ? C’est hors sujet pour le coup. 

      D’accord, ça court-circuite l’idée de parti, est-ce que ça remet en question le but légitime de l’UPR ? 

      L’un est-il incompatible avec l’autre ? Là précisément, il ne s’agit pas d’être pour ou contre l’U.E ! A ce stade de conscience, la problématique c’est encaisser les crises, se préparer à l’inévitable... Pour ex, Kokopelli qui oeuvre pour la « transition » a certainement une opinion éclairée sur le rôle de l’U.E mais son but précis n’est pas celui d’un parti politique, Fifi. 

      C’est une démarche globale qui concerne tout le monde. Ensuite, libre à chacun de penser ce qu’il veut, de voter (ou s’abstenir) pour qui il veut, d’aller à l’église ou pas, voire de croire ou non en l’U.E ou d’y aller défendre ses idées (ou le contraire car il y en a même qui s’y opposent fortement selon le coin), libre de défendre l’éolien ou le solaire ou les deux etc. 

      Prendre le temps de s’intéresser au mouvement « en transition », c’est bien constater qu’aucune décision ne vient d’en haut, qu’elles sont prises localement car ce qui est bon pour triffoullis les oies ne l’est pas forcément pour le village, la ville d’à côté voire un autre pays, c’est exactement le contraire de la vision bruxelloise. C’est donc aussi l’acceptation d’un fait essentiel : ce n’est pas d’en haut que viendront les solutions.

      « Toute grande idée franchit trois étapes, elle est d’abord ridiculisée puis violemment combattue, et puis elle est acceptée comme ayant toujours été une évidence. » (Shopenhauer)

      Là, on parle d’initiatives locales, de solutions pratiques pour les défis rencontrés à l’échelle d’un territoire. A une autre échelle, il y a aussi de l’espoir quand même à HEC, on commence à penser que « croissance » et « prospérité » ne sont pas liées : http://appli6.hec.fr/amo/Articles/Fiche/Item/346.sls
      Certes, ce n’est pas dans l’air du temps que de refuser d’être passif mais en réalité, il y a toujours eu deux camps : ceux qui chialent et ceux qui s désirent contrôler leur vie et donc se retroussent les manches. 

      La phrase : « soyez le changement que vous voulez voir » n’est pas vaine. Il ne faut pas avoir d’avis erroné sur la transition en marche : 

      (et encore http://www.apeas.fr/Quelques-films-sur-la-Transition.html)

      En outre :

      si d’un côté, nous savons que "les décisions se prennent à Bruxelles" tout en émettant de l’autre un avis aussi lucide que le vôtre sur la question de l’énergie, doit-on en conclure que nous sommes faibles ? C’est illogique. 

       

      Nous avons nous "les acheteurs" les cartes en main car l’argent est le nerf de la guerre, sans lui « leur » pouvoir s’effondre. De minuscules ex de la vie de tous les jours : quand vous allez à Auchan (ou autre) plutôt que dans une AMAP ou une RUCHE, quand vous remplissez votre caddie de saloperies industrielles plutôt que de cuisiner, quand vous ouvrez un compte à la Caisse d’Epargne (ou autre) plutôt que dans une banque solidaire, quand vous mettez un plein d’essence pour vous tout seul dans votre bagnole etc. vous augmentez leur pouvoir. 

      Quand Bruxelles autorise  de l’huile de vidange dans votre mayonnaise ou plat industriel, si vous l’achetez malgré tout, vous n’êtes pas victime, juste idiot jusqu’à l’os. Quand Bruxelles joue la partition des gaz de schiste et que vous vous rendez à une réunion de protestation dans votre 4X4 flambant, vous êtes complice en fait. 

      Malheureusement, au lieu de réfléchir à ce qu’il faut faire pour diminuer leur pouvoir de nuisance puis de mettre en œuvre tout cela au niveau local, beaucoup encore sont dans la victimisation et la colère. « Eux les méchants, nous les gentils », c’est l’attente d’un changement salvateur... mais toujours en restant spectateur. Sauf que les guerres pour s’assurer le monopole des dernières ressources, s’amplifient... et nous occidentaux, nous en profitons au final sans état d’âme, incapable de relier nos comportements aux décisions de Bruxelles et consort. 

      Pourtant c’est simple : eux, c’est l’offre, nous c’est la demande. Lorsque l’offre assurément se tarira, des structures de remplacement doivent être opérationnelles. Un futur sobre ne signifie pas un retour à la bougie mais un habile mélange de l’ancien (on garde le meilleur) et du nouveau (on le contrôle).

      Consommer moins et acheter éthique, local le plus possible, battre aussi monnaie locale, produire local, arrêter le gaspillage,recycler, opter pour des énergies renouvelables, l’autonomie alimentaire, s’organiser local etc. mais pétard, c’est un premier pas vers l’émancipation ! 


      Il est vital de se préparer à un avenir sans pétrole.

       

      Une fois tout pillé, qu’est-ce qu’il restera ? Tandis que San Giorno gagne sa vie en nous vantant un modèle survivaliste selon les valeurs de l’ancien monde, « Villes et communautés en transition » nous fait entrer dans le concept de résilience à plus grande échelle et avec d’autres valeurs... si c’est ce que l’on souhaite.


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 28 septembre 2014 20:09

      Et par quel moyen comptez-vous diminuer « le pouvoir de nuisance de l’ UE, qui s’occupe de tout ?


      Vos solutions sont locales, mais elles sont surtout marginales.
      Elles ne concernent que les privilégiés qui ont le choix de leur consommation et de leur mode de vie.

      Tous les autres n’ont plus le choix de s’offrir un logement isolé, avec chauffage solaire, voiture électrique, alimentation bio dans les AMAP, et médicaments payants.


      Les directives de Bruxelles vont en finir avec les Etats providence.

      Comment » le local" va faire pour remplacer la Sécu, les CDI, le SMIC, et les Services publics ?

      Vous vendez du vent pour protéger l’ UE, rien d’autre.

    • Corinne Colas Corinne Colas 29 septembre 2014 11:45

      Raisonnement tout en finesse, vous vous trompez d’époque, on croirait lire du Georges Marchais ! Votre mode de pensée divise les gens au lieu de rassembler... 

       

      Comment » le local" va faire pour remplacer la Sécu, les CDI, le SMIC, et les Services publics ?

      Vous le faites exprès ? Sécu, CDI, SMIC… je croyais que l’UPR s’en chargeait une fois les élections gagnées ! C’est pas votre boulot ça ?

       smiley

      Bref, ai-je suggéré que nous n’avions besoin d’aucune intervention au niveau national ou international ? (Personnellement j’appelle à plus de place pour le droit de l’environnement et je suis pour la sortie de l’U.E, l’un et l’autre sont compatibles)


      Entre les ricaneurs, adeptes du « tout va bien Mme la Marquise », tous ceux qui se répandent sur la joie de vivre dans le monde tel qu’il est, et vous dans le déni de la prise de conscience individuelle, de notre capacité de résilience, on n’est pas prêt de sortir de notre statut de veau.


      On n’est pas dans le « rentre-dedans » des partis politiques et c’est en fait votre reproche. Ce qui veut dire que vous n’avez pas saisi le but poursuivi.

      Pourtant au niveau local, il est possible d’agir, de décider de certaines orientations sans la surveillance d’un manitou qu’il soit d’Etat ou privé. Maintenant si vous refusez aux gens le droit souverain de se prendre en charge et d’organiser leur territoire, ça s’appelle comment ? 

      Faut être patate pour ne pas constater que vous avez une énorme poutre dans l’œil ! Après ça, allez vendre la sortie de l’U.E... et la fameuse liberté rendue aux Français...

      Bien que cela vous semble étranger parce que trop pacifique ou pacifiste vis à vis des structures étatiques ou supranationales sans doute, d’autres que vous, sans se taper sur la tronche, travaillent pour le bien commun, au bénéfice du territoire et des gens qui le peuplent. Les conférences c’est très intéressant, les articles ça ne mange pas de pain mais je n’ai jamais vu l’UPR sur le terrain contre les gaz de schiste par ex. Merci de la mettre en veilleuse sur ce coup là ! De la Roumanie à la Pologne en passant par la France, la Tunisie le Québec ou autre, c’est le local qui se mobilise, les partis montrent juste leur museau en période électorale. Et c’est nous qui vendons du vent ?

       

      En matière de brassage, c’est plutôt de votre côté que ça souffle fort ! Faut sacrément être gonflé (cette fois à l’hélium) pour venir affirmer qu’en fait, c’est protéger l’U.E. C’est tout le travail local des groupes de transition, plutôt décroissants d’ailleurs en France, qui s’oppose aux projets foireux, et qui engage à des solutions pour un futur prospère (à différencier de la notion de croissance car même soutenable, cela ne veut rien dire). Ce sont aussi les seuls résolument contre le nucléaire. Alors qu’aux dernières nouvelles, l’UPR ne prend pas position sur ce sujet... Là tout à coup, vous devenez moins crédible sur les questions environnementales, lesquelles ne relèvent pourtant en rien du sociétal (un parapluie dès que l’on requiert des actes clairs).


      Plus bas dans les commentaires, vous demandez comment des solutions locales peuvent combattre la pauvreté. 

      Ah bon, la délocalisation n’amène-t-elle pas chômage et pauvreté ?

      Vous critiquez ce que vous ne connaissez pas et qui semble être une menace pour tout(e) militant(e) encarté(e) atteint(e) du syndrome du parti. 

      Pour info, le mouvement « en transition » permet de remettre en route des territoires sinistrés où les gens au chômage n’attendent pas la mise en œuvre de l’article 50 pour se bouger. Si la relocalisation économique de tout ce qui peut l’être (grâce à notre comportement en tant que consommateur), la réduction de la consommation des énergies fossiles etc. à l’échelle d’une communauté, c’est se vendre à soi-même du vent, c’est toujours mieux que d’attendre désespérément l’arrivée du beau temps lors des prochaines élections !


      L’UPR fustige le discours de haine des Lepénistes mais êtes-vous plus sympathique en dénigrant les bonnes volontés ? Attention à trop verser dans l’omniscience, vous vous retrouvez tout seul au bout du chemin... 


      C’est bien beau Fifi de dénigrer mais mauvaise pub pour l’UPR que de faire semblant ici de ne rien comprendre... (je préfère être optimiste et ne pas miser sur votre QI). D’autant que je fais partie des deux SEULES personnes de mon village à avoir voté pour le représentant Grand Ouest au premier tour... histoire de marquer le coup car ne vous en déplaise, on sait que cela sert à que dal (le deuxième, je me suis abstenu évidemment). Quand je pense aux malheureux qui ont voté Sarko puis Hollande, qui revoteront ensuite à nouveau pour le parti du premier, j’en ai la nausée. De ce côté là au moins, j’ai la conscience tranquille. Cependant, vous me confortez dans ma décision de reprendre mes bonnes habitudes en ne retournant jamais dans le piège à cons de l’isoloir... l’UPR sur la transition inévitable qui s’amorce semble aussi crédible qu’EELV... c’est dire... Et tout le mérite vous en revient. 


      Vous parlez de voiture électrique quand moi j’invite au covoiturage, voire au partage d’une auto à plusieurs mais c’est vous qui « défendez » les pauvres ? C’est quoi le bonheur : une bagnole pour chaque individu sur cette terre ? D’autres pensent que c’est le transport collectif, la multiplication des circuits courts, ne pas être obligé d’aller faire ses courses à 3 bornes dans une énième zone commerciale en périphérie.

       

      De plus, j’évoque bien la responsabilisation de chacun y compris des « riches » (voir ex du 4X4). En ce qui concerne tous les autres (sic), c’est faire dans le misérabilisme que de laisser supposer qu’une catégorie de personnes est assez bête pour ne pas voir son intérêt à se passer le plus possible des intermédiaires, en préférant se fournir auprès des producteurs locaux... Et cette même catégorie de personnes qui en plus, n’a plus "le choix de s’offrir un logement isolé" (?), a aussi plus intérêt à s’organiser pour des potagers collectifs par ex. Les exemples citadins sont appelés à se multiplient dans les endroits les plus insolites. 

       

      Sinon un conseil, allez dans une AMAP ou une RUCHE avant de dire que c’est réservé aux privilégiés. Bizarre, tous les milieux se côtoient bien dans les réseaux que vous dédaignez, vous allez faire de la peine aux paysans avec vos propos. Mieux partez à l’aventure, à l’étranger vous trouverez les GASAP, les RECIPROCO, les SCA etc. allez discuter avec les gens, ensuite vous ferez part de vos réflexions. 

       

      Je reviens aussi sur le logement avec chauffage solaire car là encore, on a droit aux mêmes poncifs. Impossible donc de penser à un habitat collectif autonome en énergie ? Vous débarquez de la lune... même les bailleurs sociaux sont bien obligés de s’y mettre progressivement. (Et ce n’est pas sous l’impulsion de Bruxelles mais de la triste nécessité). 


      Concernant le choix de se nourrir correctement, comparez aussi juste le prix d’un vulgaire kg de carottes à celui de la désormais traditionnelle bouteille de coca parfaitement inutile, d’une pizza ou d’une barquette Findus. 

       

      Hors du parti, point de salut ? Vous voulez déresponsabiliser la connerie en prétendant que nous sommes impuissants en tout y compris ce qui relève de nos comportements, libre à vous mais vous ne pouvez convaincre que les lâches.

       smiley

       


  • howahkan Hotah 27 septembre 2014 12:00

    Salut monolecte.....

    il est dit :

    -c’est un ressort humain simple et terriblement efficace. Ce n’est pas spécialement la condition humaine, notre instinct, mais c’est le genre de comportement que notre civilisation crée et valorise, tout au long de la vie. La compétition, toujours se comparer au voisin et l’appropriation, toujours désirer ce qu’a le voisin.

    D’ailleurs, ensuite, à l’école, la guerre continue. Tu n’étudies pas pour la satisfaction du savoir, le plaisir de la découverte. Non, tu es là pour être meilleur que les autres. Chaque jour, chaque année, tout le temps, dans un immense système qui n’a d’autre vocation que de trier les meilleurs d’entre nous. Ça aussi, on ne le dit pas comme ça, mais si les parents tiennent tellement au système de notation, c’est que ce qui les intéresse, c’est de pouvoir calculer la place de leur chérubin dans la course à l’échalote, quelles chances il aura de décrocher la timbale. Et on le sait bien, va, qu’on est là pour ça. On bosse à l’école juste pour ne pas devenir chômeur plus tard.

    Alors soi la théorie du meilleur et de la compétition sont vraies, une vérité absolue et donc , le meilleur possible est censé être là toujours, tout le temps à chaque seconde et nous vivions donc dans le meilleur des mondes. et donc Hiroshima, 60 millions de morts en deux guerres mondiales ont fait parti du meilleur possible du moment et sont donc morts pour le meilleur, car dans ce cas il ne peut y avoir de pire..ma tante, Bretonne, mort du typhus dans le revier d’Auschwitz va sûrement en être contente...heureuse

    soit la théorie de la compétition et du meilleur sont totalement fausses , ne correspondant à aucune réalité globale et sont alors entre autre bien sur,responsables du désastre humain car à ce stade on doit parler de désastre, les criminels de masse dirigent ..et le criminel d’une seule fois, petit joueur va, est en prison...

    ceci n’est jamais perçu ...autour de moi, je compte sur les doigts la main ceux que je croise et pour qui cela remonte jusqu’à un seul neurone...il ne s’agit même pas de bêtise crasse, il s’agit d’ignorance pure..ignorance de soi, du monde qui nous entoure ,de mes motifs, de mes peurs ,de ce que je suis, du fonctionnement de mon cerveau etc etc etc....tous persuadé que la compétition qui est élimination est le seul moyen de vivre...à ce stade c’est du crétinisme volontaire

    Nous sommes tous bâtis sur le même modèle avec des variantes bien sur...si nous étions tous parasites comme ceux qui dirigent nous aurions disparu depuis des milliers d’années..

    Il y aurait donc des meilleurs qui devraient diriger les moins meilleurs, et non partager et coopérer ..mais voila seul que fait le meilleur ? il meurt rapidement donc ceci est faux !!! ceci produisant l’élimination des autres...je suis meilleur que toi en math donc je te dirige toi qui produit de la nourriture...moi personnellement je n’ai jamais toléré cela..depuis tout jeune...bien que soi disant hyper doué à l’école ayant vu tout le mal de la compétition j’ai arrêté de travailler utilisant ma bonne mémoire seulement..ça suffisait à changer de classe...pour louper le bac car je ne suis pas allé à certains examens, et n’ai répondu au sujet de philo mais ai développé le mien ,de sujet..

    oui mais tu nous gonfle a ne parler que de toi, me dis je pour faire croire à un dialogue !..mais ami humain tu ne fais que cela toi aussi, tu ne le sais pas c’est tout...tu ne peux parler que de toi, de ce qui a traversé ton cerveau à un moment donné...cela inclus le vrai, le faux, les mensonges, ta propre mémoire, la mémoire du futur car nous avons la mémoire du futur bien sur, tel qu’il doit être....

    ce qui n’est pas toi, l’inconnu, ou encore ces moments au delà du « moi je » tu ne peux en parler ils sont insalissables ,au delà des mots ..

    Alors il est ou notre meilleur..donc créateur de la société pyramidale donc des guerres..il est ou ?? dans son abris anti atomique dans doute...

    le test du meilleur est facile a faire..

    prendre 100 enfants nouveaux nés, pour découvrir les plus aptes, les meilleurs donc, les laisser se débrouiller seul des la naissance..et là nous aurons les meilleurs qui vont survivre donc comme une évidence car selon entre autre Saint Friedman, le dément néo cons, il y a bien des humains supérieurs aux autres,donc des la naissance il faut les mettre en évidence.. car la vie ensemble pour ce dément est la somme de tous les égoïsmes..et là je dis d’accord mais on commence de suite parce que comme Saint Friedman nie le collectif, alors le collectif ne doit plus s’occuper des enfants nouveaux nés.puisque il n’existe pas..

    ou encore : à l’age adulte, laisser le meilleur se débrouiller totalement seul, étant le meilleur et puisque l’individu, nous dit Milton Friedman et amis est ce qui prime sur le collectif, le résultat devrait être probant et produire le meilleur résultat possible, et bien non,seul , le meilleur il « crevé »........

    on vous a bourré le mou avec çà, ça permets au voleur qui dirige d’obtenir le consentement du volé pour se faire niquer...

    Ainsi la théorie de la compétition et du meilleur sont fausses...car quelque soit le talent, seul il n’a aucune existence...voila pourquoi d’ailleurs pourquoi nous sommes différents, car si tout le monde était disons prof, nous serions morts depuis le début....

    d’ailleurs là haut ,encore un truc non perçu, et bien la haut
     ILS coopèrent...voila pourquoi on se fait « niquer »....nous on se bat...gauche /droite, marche...ferme ta gueule et bosse.

    on nous cache que c’est le collectif qui prime sur l’individu, l’individu est INCLUS dans le collectif ,condition nécessaire pour être, y compris pour la matière que nous sommes ;; à l’Origine il y a une Unité.....THE GROUND of all things as jiddu krishnamurti put it simply and brilliantly  ! là aussi on inverse la vérité , le but étant de créer des valeurs inversées pour pouvoir voler le collectif sans lequel rien ne se fait pour mon bien personnel bien sur ceci est aberrant, mais totalement logique dans la fausse doctrine qui nous guide vers la guerre, c’est aussi aberrant que notre société et ça marche parce que les motivations profondes des leaders set du pseudo bon peuple sont EXACTEMENT les mêmes...

    Tout ceci est très superficiel.....pour le profond c’est à chacun de voir,mais ce chemin n’est pratiquement jamais emprunté, nous on veut du sur ,du solide, du certain alors que la vie et la mort étant liés, vivre ne sera jamais sur, certain,solide, ni même previsible sauf la récolte éventuelle de blé ou des choses de ce genre mais pour le reste : JAMAIS..mentalement il n’y a pas de sécurité et notre quête de sécurité mentale qui n’existe pas amène une insécurité totale y compris dans les champs ou il peut y avoir une sécurité relative quand à la bouffe, le logement etc etc

    notre quette de bonheur qui est la tentative impossible de fuir notre état mental réel qui est le malheur ne marche pas ,n’a jamais marché et ne marchera jamais,..

    Notre ignorance de tout cela et de bien plus encore...est la racine profonde de notre inaptitude à vivre....

    Tout va mal, se dit on , et bien c’est bon signe en fait....Cela veut dire que Mère Nature est encore à l’œuvre pour nous forcer à aller là ou nous devions aller....

    le collectif prime sur l’individu qui est part de ce collectif..ceci est une constante partout...sauf pour les humains qui ont choisit le mauvais chemin..à chaque seconde on peut changer de chemin...

    Aide toi et le ciel t’aidera....c’est pas con smiley

    salutations..


  • Arthaud Arthaud 27 septembre 2014 20:00

     Belle et très-appropriée métaphore que celle du petit soldat du système des capitalistes, belle et utile métaphore que celle de la désertion ..

    En fait, j’ai lu votre article après avoir lu celui de Pierre JC Allard . Les idées se rejoignent ..

    Bien cdlt


  • lloreen 28 septembre 2014 15:22

    Le changement est là.
    Voilà ce qui se fait en Allemagne, où tous les lundis les citoyens qui s’ engagent pour le changement et la paix mondiale se rassemblent dans plus de 118 grandes villes allemandes.

    http://montagsdemo.eu/

    Ce qui ne manque pas de contrarier fortement l’ establishment, qui voient des « terroristes » ou des « agents de Poutine » troubler « l’ ordre ( le leur) public »...

    http://www.youtube.com/watch?v=lIjYjkJt2us

    Voilà ce qu’ il est essentiel de savoir pour qui veut comprendre la situation planétaire.La liste des véritables terroristes et de leurs complices se trouve dans le lien suivant.

    http://www.whale.to/a.html

    Pourquoi et comment nous en sommes arrivés là.

    http://www.whale.to/b/underground_h.html

    Informez autour de vous pour que plus en plus de citoyens soient au courant de la réelle histoire de notre planète.


  • lloreen 28 septembre 2014 15:33

    Dès qu’ on regarde un écran télé on y voit les mêmes visages en boucle -toujours et encore-, les mêmes discours haineux et sempiternels -toujours et encore-, la même histoire tronquée -toujours et encore, les mêmes fausses solutions -toujours en encore.

    Et ceux qui ne l’ ont encore pas compris sont aveugles ou sourds.
     


  • Captain Marlo Fifi Brind_acier 29 septembre 2014 07:11

    Pour tous eux qui suivent les analyses et les travaux d’ Etienne Chouard, petite vidéo où il explique la nécessité absolue de sortir de l’ Union européenne, à partir d’1 minute 40.


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