samedi 25 juillet 2009 - par lisca

Mêli-Mélos

20gueni

" Li chevol que vos veez
Si biax, si clers et si luisanz..."

Chevalier à la Charrette
ligne 1426

Les vieux ifs frissonnent de tous les mânes qu’ils protègent, Lancelot tire son épée, les yeux de Guenièvre étincellent d’un courroux céleste. Roland meurt au son du cor.

Ganelon ce faisant, avec sa troupe de producteurs, de réalisateurs et de politicards se paie ou subtilise des stylos, des Rolex, des Airbus.

Le reste n’est que littérature . Médiévale, européenne, ancestrale... fi donc ! Ces messieurs ne jurent que par les salades, les sauces et les mélasses tellement plus entêtantes et bien mixées, par eux, et eux seuls. L’oeuvre du Commerce est, bien plus que la sienne propre, adaptée à l’Homo Novo terreux et terre à terre qu’ils ont grossièrement modelé à notre usage dans leurs studios et leurs instituts.

Il s’agit de mêler leur voix de fausset aux chants et dits anciens du continent européen, tout chargés d’accents héroïques. Mais comme ces oeuvres recèlent de véritables trésors d’imagination, propres à sidérer les foules, et que les petits puceurs d’âme n’en ont pas, ils puiseront sélectivement dans la mythologie celtique en y laissant leur louche. Touiller : ils s’y connaissent.

Tout récemment, ils ont jeté leur dévolu sur le Chevalier à la Charrette, et sur Robin des Bois , l’ami de toutes leurs victimes.

La reine Guenièvre dont le nom gallois « Gwenhwyvar » (devenu"Jennifer") qui signifie "dame blanche", "fée blanche" ou encore « blanc fantôme », était l’épouse d’Arthur et l’amie secrète de Lancelot du Lac.

Gwen = blanc, en breton comme en irlandais.

"Dans ce monde mystérieux de la forêt, Guenièvre oublie, sur la margelle d’une fontaine, un peigne d’ivoire qui retient entre ses dents quelques-uns de ses cheveux d’or."

Voilà qu’une série télévisée de la BBC se mêle de représenter Guenièvre, personnage clé de la légende arthurienne, et Frère Tuck dans la dernière adaptation de "Robin des Bois”, en originaires d’Afrique ou des Antilles.

C’est stupide, inculte, anachronique, sans intérêt, et pire encore. Les apprentis sorciers se gargarisent de leur "audace" à répétition, mais les universitaires anglais crient au scandale. .

Alors pourquoi ces tumeurs en séries ?

La bouche en coeur, leurs propagateurs nous répondent, dans cette inimitable novlangue à tout instant ressassée, par les mots qui font taire : "promotion de la diversité " ou "pédagogie adaptée".

Insultant ! La diversité, pas plus que les Aficains ou les Antillais n’ont besoin d’être "promus". C’est leur faire bien peu confiance, et c’est montrer trop de prétention de la part des promoteurs.

L’Europe est assez complexe, les Européens assez adultes pour décider eux-mêmes de leur "diversité" . Ils s’y sont employés au long des siècles, avec cohérence et succès semble-t-il, du nord au sud et de l’ouest à l’est de l’Europe continentale. C’est un trait de caractère propre aux individus et une des conditions de la séduction : ils aiment bien se faire remarquer, et s’y emploient tout seuls en se distinguant par un talent ou un avantage personnel.

Les entreprises de diversification forcée étaient fermement combattues par nos pères. Nous les appelons ingérence, ils les appelaient invasion. Les tartuffes, décelés et moqués, avaient intérêt à se faire oublier.

Qui sommes-nous donc pour les marmitons sans talent qui mijotent à notre intention des brouets à dégueuler dans leurs chaudrons encrassés ?

Qui ?

Dans la racine de la novlangueuse "pédagogie", il y a le terme grec "enfant". Pour eux nous sommes des marmots à tenir tranquilles.

Écoutons sans frémir le message global :

- Change ! ordonne Obama.

- Tous au pas sous ma houlette  ! annonce Attali.

- La ferme ! tonne Sarkozy à notre adresse en lisbonnant à tout va.

- Maoïsez-vous ! pense Barroso sans le dire.

- Mélangeons tout ! appuient les sussurants "artistes" graveleux en mal de contrats, qui font un bide à tous les coups.

- Explosons la lune, elle nous gonfle. Place à la con-sommation ! Métissons la vérité avec le mensonge ! en concluent les petits chercheurs de profits rapides et de torsions historiques.

- Chamboulons, chamboulons ! hurlent-ils tous à la mort, bien longtemps après qu’aient été écrits tous les livres noirs de leur anarchie, de leur communisme, de leur mondialisme, de leur laisser-aller et de leur trahison.

Parlons CLAIR. Un change, c’est une couche-culotte.

Suggestion aux petits tripatouilleurs de légendes : Au lieu de changer les nourrissons que nous sommes, allez donc vous laver des mains qui ne fleurent pas la rose. Allez peindre en violet les mongols, en gris le roi du Sénégal, en vert Dany le Rouge, en rouge les martiens, en bleu les Peaux-Rouges, en noir cendreux la planète. Il est certain qu’il y aura de la réaction. Et laissez vivre le leucoderme, au moins dans les oeuvres littéraires.

Content de l’être, merci Guenièvre au teint de lys et de rose.

Place aux talents.

Ils abondent, ils piaffent, ils éclosent dans les têtes des grands et des petits que vous prétendez essorer et tamponner pour y marquer vos "valeurs". Ils s’inspirent du chant lointain du vent dans les vieux chênes. Ils voient le ciel rougir à l’horizon. Aube ou crépuscule ? Si Dieu le veut, avec l’aide de Robin des Bois, Arthur, Gauvain, Lancelot, ils anéantiront vos productions infidèles, et peut-être aussi vos augustes insignifiances.

S’il le faut même, la fée Morgane s’en mêlera, en attendant l’Enchanteur.



3 réactions


  • dom y loulou dom 25 juillet 2009 14:58

    bravo... je ne peux qu’aplaudir, voilà une saine colère.



  • Gollum Gollum 27 juillet 2009 10:07

    Merlin l’enchanteur ? C’est celui qui succédera à Benoît XVI...


  • lisca lisca 27 juillet 2009 14:13

    L’Enchanteur, j’ignore qui ça sera. Un genre de Robin des bois.

    Nous serons enchantés de le connaître. Et enchantés tout court. Enfin.


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