mercredi 11 avril 2018 - par
Merci les cheminots de la SNCF !
Aujourd’hui, démarre la deuxième vague de grèves de la SNCF d’opposition à la réforme effarante de notre service public du transport ferroviaire. De manière intéressante, malgré le matraquage médiatique, une part importante des Français semble soutenir le mouvement. Comme je le fais depuis le début, je tiens donc à apporter ma petite contribution à l’opposition à cette mauvaise réforme.
Rente, désertification et course sans fin au moins-disant social
Bien sûr, dans la vulgate euro-oligo-libérale, qui tourne en boucle dans la grande majorité des médias, cette réforme serait nécessaire pour nous moderniser, évoluer avec notre temps, faire des économies, et bien sûr, mettre fin aux privilèges indus des cheminots. De manière intéressante, Guillaume Peltier, sur France Inter, après avoir dénoncé les billets gratuits dont bénéficient les cheminots, c’est fait interpellé par un auditeur sur les billets gratuits des parlementaires. Sans la moindre gène, il n’a pas hésité à dénoncer la « démagogie » d’une telle question… alors même que les députés bénéficient de près de 6000 euros mensuels pour leurs frais, ce qui ne les empêche pas d’avoir en plus des billets gratuits…
« Nous sommes tous les cheminots d’un autre » : derrière ce que dit Peltier apparaît la logique infernale dans laquelle nos dirigeants se sont, et nous ont, enfermés : une course sans fin au moins-disant salarial et social. Sous l’injonction des oligo-libéraux, il faut toujours moins pour les 99%, qui seraient toujours trop protégés ou privilégiés, et toujours plus pour ces pauvres 1% les plus riches, qui seraient persécutés par un Etat avide et quasi-communiste. Toujours la même rengaine, en s’appuyant sur de commodes bouc-émissaires… et toujours la même politique, plus de coupes de services, de droits pour les 99% et toujours moins d’impôts ou de règles à respecter pour ceux d’en haut.
Qui plus est, le projet de fin du monopole public du transport ferroviaire est un projet d’une absurdité rare. S’il est bien un « monopole naturel », c’est bien le transport ferroviaire, avec ses investissements colossaux, à très longue durée, et son rôle majeur dans l’aménagement du territoire. Ce projet de libéralisation c’est surtout une opportunité de donner des rentes juteuses à des acteurs privés sur les lignes les plus rentables, sans avoir à assumer le moindre investissement ou le moindre service public. Bref, une bataille totalement inégale qui poussera inexorablement la SNCF à réduire ses missions de service public pour ne pas affronter de manière trop inéquitable les prédateurs qui vont l’assaillir.
Parce que cette réforme est une nouvelle étape dans la course sans fin au moins-disant social, parce qu’elle n’aboutira qu’à donner des rentes juteuses aux opérateurs privés, tout en poussant la SNCF toujours plus loin de sa mission de service public, et donc nourrira la désertification du territoire, je tiens à remercier tous les grévistes de la SNCF de continuer à défendre notre modèle social.