mardi 13 avril 2010 - par
Non à la fatwa
Taslima Nasreen, l’écrivain bangladaise, farouche adversaire de l’islam, est l’invitée d’honneur des médias, ces derniers temps, pour présenter son livre,"libres de le dire" coécrit avec la fervente protectrice des droits de la femme, spécialiste de l’intégrisme religieux, Caroline Fourest. L’écrivain, au nom de la liberté d’expression, au nom de l’émancipation des femmes, ne rate aucune occasion pour déverser sa hargne sur l’islam, notamment lorsqu’elle raconte ses expérimentations visant à la conforter dans ses convictions de la non existence de Dieu, du prophète Mahomet, du Coran. Et, pour pimenter ses propos provocateurs dénués de toute retenue, elle se lance dans une surenchère de critiques ne pouvant que heurter la sensibilité du croyant.
Il est à rappeler qu’en 1993, son livre controversé "lajja", dans lequel elle dénonce les injustices faites aux minorités hindoues, fut interdit de diffusion au Bangladesh. Aussi, la pourfendeuse de l’islam ne tarde pas à déborder, lors d’une interview, en accusant le Coran de tous les maux de la société et préconisant la nécessité de le réécrire, ce qui suscite une rage collective au Bangladesh, alimentée par les fondamentalistes qui émettent une fatwa à son encontre et la poussent donc à l’exil, en 1994. Après dix ans d’errance en Occident, elle obtient la possibilité de se rapprocher de son pays natal en s’installant en Inde. Cependant l’instrumentalisation de ses écrits par des fondamentalistes, en février dernier, exhuma des colères anciennes en jetant dans les rues des foules furieuses lui vouant une haine sans bornes, dans deux localités du Karnataka, état méridional de la fédération indienne : bilan deux morts. Taslima Nasreen se plaît à affirmer que dans ces deux cas de déchaînement collectif, les raisons invoquées étaient minorées par déformation de l’interprétation de ses propos. En effet, dans le premier cas, elle parlait de caducité du Coran et non de réformes et dans le second cas, elle ne remettait pas en question la préconisation du port du voile par le prophète mais incitait à la désobéissance pure et simple de la loi divine par le refus du port du voile, symbole d’oppression, si loi, il y a.
Il convient de souligner que le Bangladesh compte plus de 69 millions de personnes extrêmement démunies, victimes du terrorisme économique, qui vivent bien en dessous du seuil de pauvreté. Les défis à relever dans divers domaines sont gigantesques : démographie, santé, mortalité, alphabétisation, éducation, gestion des catastrophes naturelles... De plus, la malheureuse bangladaise qui décroche un contrat de domestique à Beyrouth pour un salaire mensuel de 100 dollars environ et qui, par là même, s’imagine accéder à l’eldorado, témoigne de l’effroyable misère sévissant dans ce pays. Face à un tel désastre, Taslima Nasreen exacerbe encore et encore les tensions entre communautés, calomnie et préconise la liberté de disposer de son corps en oubliant que cette liberté fondamentale n’est que l’aboutissement d’une éducation digne de ce nom.
Ses idées, sans doute, issues de l’indécence de la pauvreté, de l’hostilité de l’environnement, de la méthode primaire du dit enseignement du Coran et surtout de l’amour des projecteurs sachant que dans certains pays d’Occident, le meilleur moyen de briller consiste à se lancer dans les sacrilèges de l’islam et s’ériger en protectrice des femmes opprimées. La preuve en est que l’écrivaine s’est vue décerner le prix Simone de Beauvoir, prix destiné à exprimer le profond soutien de la France à la cause qu’elle défend... D’ailleurs le même prix a été attribué à la néerlandaise d’origine somalienne, Ayaan Hirsi Ali, islamophobe virulente.
Taslima Nasreen fait preuve d’imposture en voulant nous faire croire que, par l’extrême violence du dénigrement de la religion musulmane, elle oeuvre pour la liberté des femmes car une telle méthode ne peut, en aucun cas, être féconde. Aujourd’hui, l’écrivain vit dans une résidence surveillée et risque de se voir refuser par le gouvernement indien, le renouvellement de son permis de résidence qui arrive à expiration le 17 août.
Déplorable est la piètre méthode de combat de Taslima Nasreen, plus déplorable encore, est le lancement de fatwas. Par respect de l’islam, il serait tellement plus noble de mettre un terme à ce type de pratiques qui ne peut que faire rougir de honte tout musulman. Non à la fatwa...