mercredi 13 janvier 2010 - par Biaise

Partage dans la diversité : Lyon Zéro est née !

Toutes classes sociales, confessions, tranches d’âges, connaissances et disponibilité confondues : une université prépare son ouverture pour vous ! Lyon Zéro, un projet en gestation qui n’attend que votre participation pour crever l’œuf.

En se baladant sur le campus d’une université, on peut difficilement échapper aux petits rigolos derrière leurs tables chipées dans une salle de classe qui vous haranguent. Ils montent des associations culturelles, organisent des soirées étudiantes, invitent au militantisme. Certains dans leur discours vous donnent vraiment le sentiment qu’on va changer le monde avec eux, ou au moins votre vie. Et puis les pattes s’enlisent dans la pâte, les mouvements faiblissent, les initiatives se raréfient... votre nouvelle lubie n’aura pas survécu à l’épreuve du feu.

Il existe aussi des projets qui valent le coup.

Je vais vous raconter la genèse de l’un d’eux.

De drôles d’oiseux et de drôles d’idées

Ce n’est pas une association, ce n’est pas un syndicat, ce n’est pas un club. Il n’y a pas de politisation et il n’y a pas de cotisation à verser.

Le plus difficile n’est pas de dire ce que n’est pas Lyon Zéro tant il y a de préjugés à démonter, mais plutôt de dire de quoi il s’agit. Au premier abord, une petite bande de jeunes gens qui jouent avec de la pâte à modeler et des coquilles de cacahuètes. Bon... déjà ça part sur une note étrange... Puis on s’approche, on demande à voir, on se renseigne.

Lyon Zéro est un groupe de personnes souhaitant proposer une université alternative. L’an dernier l’université Lyon 2 connu une masse de mouvements contestataires. Paradoxalement, ces mouvements étaient immobilistes puisque rien n’était proposé en remplacement des réformes refusées. Alors ces jeunes gens ont décidé de créer quelque chose de nouveau, à côté.

Du nouveau...

Et si vous aviez le choix ?

L’université telle que nous la connaissons fonctionne sur le même modèle dans chaque ville universitaire de France. Lyon Zéro tente d’appliquer des méthodes différentes dans un contexte différent. Une université alternative. Il ne s’agit pas de changer l’université déjà existante, mais d’en proposer une nouvelle. Le projet de Lyon Zéro, c’est de devenir un véritable établissement d’enseignement supérieur. Ainsi, les futurs étudiants auront enfin le choix.

Mais que se passe-t-il lorsqu’on devient étudiant à Lyon Zéro ?

Vous pouvez déjà oublier les professeurs et les étudiants ! Vous êtes devenu un participant. Car votre savoir, vos connaissances, oui : les vôtres ! Elles intéressent beaucoup plus de personnes que vous ne le soupçonnez ! A Lyon Zéro, le partage des connaissances se fait de manière horizontale. Les cours sont remplacés par des ateliers. Ce qui se dira dans la première séance d’un atelier permettra de construire son programme et d’avoir un aperçu de sa durée. Vous participez, vous souhaitez apprendre, vous souhaitez enseigner, vous décidez.

Combien de professeurs se plaignent du chahut des salles de classe ? A Lyon Zéro, on ne connait pas encore cela. Il est tellement plus agréable d’écouter les autres participants et de prendre la parole à son tour... Timide ? Ne partez pas, installez-vous, le silence est loin d’être une tare. Il n’y aura pas de note de participation.

Après tout... Il n’y aura pas de note, un point c’est tout. Plutôt que la sanction, est prônée la coopération. De multiples ateliers sont proposés, chacun est libre de choisir ceux auxquels il souhaite se rendre. Un atelier qui vous ennuie, vous pouvez y apporter votre grain de sel pour le rendre meilleur, ou alors le quitter si vraiment, c’était une mauvaise orientation de votre part.

Lyon Zéro a de beaux projets, mais n’est pas encore officiel. Ce n’est pas une association, c’est un collectif, un groupe de personnes hautes en couleur qui vivent leur université rêvée.

Inutile d’avoir une quelconque formation pour nous rejoindre. Il suffit de pointer le bout de son nez. Plus le temps passera, plus la population de Lyon Zéro se diversifiera, ainsi l’étendue des domaines de connaissances ne cessera de s’accroître... Le cercle vertueux est lancé.

Nous nous auto-délivrons annuellement des diplômes comprenant la liste des ateliers auxquels nous avons participé. A vous de composer vos futures compétences et savoirs. Nous espérons pouvoir voir ces nombreux enseignants-chercheurs soutenant notre projet pouvoir nous consacrer un peu de leur temps. Nous souhaitons que nos étudiants bénéficient du statut d’étudiant.

C’est pour tout cela que les participants de Lyon Zéro bougent.

Jusqu’à présent, déjà beaucoup d’action !

Le constat fut édifiant... Même en débutant par un petit nombre de personne, Lyon Zéro a déjà fourni des ateliers riches de contenu et de sens. Les ateliers permettent aussi de fructueuses rencontres entre des personnes aux intérêts similaires...

Bienvenue à l’université de l’Homme libre.

La soif d’apprendre est une qualité indéniable qui est malheureusement trop souvent brimée par le manque de moyens ou l’intimidation. Il faut alors créer un lieu de partage des connaissances de manière libre et dé-hiérarchisée. Des plus pratiques aux plus théoriques, tous les savoirs sont bienvenus. L’esprit des participants ne demande qu’à s’enrichir.

Lyon Zéro souhaite sa pérennité mais aussi son expansion. Les idées sont faites pour voyager. Sur le blog de cette curieuse université ( http://lyonzero.blogspot.com/ ) des versions de la présentation du projet sont disponibles dans de nombreuses langues, et nous espérons pouvoir la traduire encore et encore. D’ailleurs, si ça vous tente... Un petit mail suffit pour embarquer. Vous venez de découvrir l’université open-source. Chacun peut découvrir son fonctionnement, chacun peut s’y immiscer, chacun peut l’imiter pour l’appliquer chez lui.

Mais alors

Oui, vous avez bien compris, nous n’attendons que vous ! Un petit gone ou un curieux d’une autre contrée, peu importe. Le partage des connaissance, la curiosité, voici du carburant pour faire d’une jolie idée une réalité bénéfique à chacun.



14 réactions


  • citoyen 13 janvier 2010 16:52

    Un vrai foutoir en perspective ; Ah ! ce serait si beau si l’homme n’était pas comme il était . Trois mois d’existence prévisible avant les combats de pseudos leaders stériles, la fraude fiscale ou les problemes encore plus graves . believe me


    • Biaise Biaise 13 janvier 2010 22:39

      Merci pour votre pessimisme.
      Merci également de nous faire part du miracle qui vous incarne :le don de divination ! S’agit-il d’un don de naissance ? Acquis ?

      C’est formidable, dommage que vos dons extraordinaires prévoit de si mauvais présages pour Lyon Zéro. Oh fichu karma ! Qu’avons nous fait pour mériter ton courroux ?!

      Je believe you si je veux, et ce n’est pas le cas.

      Si je devais believe you, alors, pourquoi essaierais-je encore de vivre ? Pourquoi me léverais-je le matin ? Si toute association à but non-lucratif n’est qu’une perte de temps, pourquoi tant de personnes s’agitent ainsi ?
      Ô Citoyen ! Toi qui a tant fait avancer ta vie et l’Humanité, donne moi les réponses !

       smiley


    • Mmarvinbear mmarvin 14 janvier 2010 02:57

      Ce n’est pas de la divination mais de l’expérience...

      On ne peut pas mettre deux personnes en présence l’une de l’autre sans qu’au bout d’un moment l’une veuille diriger l’autre...

      Le délai étant la seule inconnue de l’équation...


    • Biaise Biaise 14 janvier 2010 10:58

      « On ne peut pas mettre deux personnes en présence l’une de l’autre sans qu’au bout d’un moment l’une veuille diriger l’autre... »
      A- Nous ne sommes pas que 2 à mener le projet
      B- Notre objectif est d’être de plus en plus nombreux à le mener
      C- Par conséquent une personne ayant des envies de devenir une sorte de gros leader ne peut pas se sentir bien au sein de Lyon Zéro et n’aura plus qu’à se trouver un autre poulailler ou faire le coq.


    • Mmarvinbear mmarvin 14 janvier 2010 11:48

      Oh bien au contraire !

      Plus un groupe sera important, plus l’envie de le diriger le sera !

      Ce ne sera pas plus facile, mais c’est juste une question de temps avant que quelqu’un ayant un charisme et une volonté suffisante n’y arrive.

      Le pire, c’est que sans vous en rendre compte, vous accepterez ce leadership comme étant « évident » et « de nature à aider votre mouvement » même s’il viole le principe de base que vous aviez édicté.


  • Stupeur Stupeur 13 janvier 2010 23:27


    Bonjour Biaise,

    Tu participes à un atelier pour te perfectionner dans quelle langue ? smiley
     
    L’idée a l’air sympa. Merci de nous tenir au courant de l’évolution de cette « curieuse université ».

    — smiley — smiley — smiley


    • Biaise Biaise 13 janvier 2010 23:38

      Bonsoir ^^

      Ça tombe bien que tu dises cela, un atelier sur la prononciation de la langue espagnol est prévu pour bientôt ! :P N’est-ce pas que j’ai un belle langue ? :P

      Il faut qu’elle se fasse connaitre pour bénéficier à un maximum de personne ! Nous sommes encore méconnus des non-étudiants, ce qui est fort dommage.


  • Stupeur Stupeur 13 janvier 2010 23:52

     
    Oh oui ! Une langue vraiment magnifique, que tu veux faire connaître pour qu’elle bénéficie à un maximum de personnes, si j’ai bien compris... smiley
     
    Bon courage en tout cas. Le partage, y a que ça de vrai ! == smiley ==
     


    • Biaise Biaise 13 janvier 2010 23:56

      Ah, je corrige, ce n’est pas moi qui organise l’atelier sur l’Espagnol, je maîtrise mal les langues étrangères. Je faisais référence à ma langue exhibitionniste sur mon avatar.


    • Stupeur Stupeur 14 janvier 2010 00:14


      Biaise,
      Ce que tu avais écrit était très clair, t’en fais pas... J’ai seulement détourné tes paroles pour faire ma mauvaise langue smiley
       
      A+
       


  • herope kayen 14 janvier 2010 00:33

    L’idée parait intéressante mais est peu pérenne car les étudiants moteurs ne seront pas toujours là et sur certains ateliers les risques de dissensions nombreux nous ne sommes pas des clones. D’autre part vous étes déjà « contaminés » par le système ne voulant pas le changer mais modifier la façon d’enseigner !


    • Biaise Biaise 14 janvier 2010 11:03

      Notre force étant que nous ne cherchons pas à contester une université déjà en place mais à en proposer une autre. Moins de conflits, plus d’avancées.

      En effet nous essuyons déjà un coup de mou suite aux partiels et aux fêtes de find ’années qui ont bloqués les plus moteurs d’entre nous. Mais la rentrée s’annonce déjà ! ;)


  • andqui 14 janvier 2010 07:14

    Voilà une idée qu’elle est bonne ! Et originale avec ça ! Il faut dire que c’est l’adaptation en vraie grandeur d’une foule de mini expériences déjà en place : je pense aux réunions du matin au bistro où l’on aborde la formation à la gouvernance nationale, européenne ou mondiale, les rencontres informelles dites de « la machine à café » qui sont l’occasion de lancer des cycles de formation au management d’entreprise, d’une part, et d’aborder le difficile sujet des rapports sociaux de production, d’autre part, et enfin les forums sur internet qui surprennent toujours par la richesse et la profondeur de la pensée des internautes.
    Bravo pour votre initiative, continuez !
    Ah, j’oubliais : Lyon Zéro, c’est pas un nom, c’est un programme ! Trop fort !


    • Biaise Biaise 14 janvier 2010 11:06

      Merci pour tes encouragements !
      En effet, tes exemples sont les nombreux témoins que contrairement à ce qu’avance « citoyen » plus haut dans la discussion, l’Homme a aussi de bons penchants allant vers la coppération. Pourquoi ? Grâce à la curiosté naturelle à l’Homme.
      Il me semble que c’est Spinoza qui voyait le rassemblement des Hommes entre eux comme une pratique visant à « obtenir un bien plus grand et un mal moindre ». A obtenir ce que l’ont veut. Si on veut la connaissance : on se rassemble et on échange.
      Si un prof de philo se balade sur Agoravox et veut bien nous en dire plus sur Spinoza, mes connaissances en la matière s’arrêtent avec le programme de Terminal.


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