vendredi 2 octobre 2009 - par olivier cabanel

Pendus au bout du fil...

A France Télécom, les suicides se suivent et se ressemblent. La direction fait le dos rond en évoquant des « accidents »

Réaction indécente.

Accident : « événement fortuit, imprévisible » dit le « Petit Robert ».

Lorsqu’un être humain prend le soin de rédiger une lettre pour annoncer ce qu’il va faire, et pourquoi il va le faire, il faut faire preuve d’une bonne dose de cynisme pour appeler çà « un accident ».

Depuis février 2008, cela fait 24 suicides pour cette entreprise.

Le 11 septembre, un technicien à Troyes, s’était planté un couteau dans le ventre, lors d’une réunion après avoir appris la suppression de son poste. lien

En effet, il faudrait ajouter aux suicides avérés, les tentatives. D’après l’Observatoire du Stress, à France Telecom, il y en eut 14.

 Mais revenons un peu en arrière.

A l’époque, l’Etat avait clairement affirmé qu’il ne s’agissait pas de laisser l’entreprise tomber dans le privé, en subissant de plein fouet les lois du marché.

On connait la suite.

En 1996, une loi transforme France Telecom en société anonyme, étant entendu que l’Etat doit conserver au moins 51% de son capital et qu’il n’est pas question de privatiser. lien

Puis en 2003, le gouvernement vote une loi autorisant l’Etat à passer sous les 50%, rendant la privatisation effective.

Aujourd’hui, l’Etat ne détient plus que 26,65% des parts de l’entreprise.

Le résultat est connu.

On est passé de 165 000 à 95000 agents.

Tout çà au nom de la rentabilité.

Avec les effets collatéraux que l’on connait.

Outre les suicides, la dette de l’entreprise atteint 70 milliards d’euros.

Depuis plusieurs années les syndicats évoquent le malaise des employés, et la pression exercée sur eux.

On les incite à quitter l’entreprise volontairement, et tous les moyens sont bons pour y arriver.

22 000 sont ainsi partis.

Çà coûte moins cher que de les licencier.

Pourtant tout avait commencé comme dans un compte de fées.

Introduite en bourse au prix de 27€, l’action grimpe jusqu’à 219€ en 2000, pour chuter à 10€ en 2002. Aujourd’hui elle stagne à 19€.

C’est ce qui risque d’arriver pour la Poste.

« Les promesses n’engagent que ceux qui y croient » disait Charles Pasqua à son protégé Nicolas Sarkozy. lien

Celui-ci a bien appris la leçon.

La logique gouvernementale pourrait échapper à certains.

Lors de la crise, l’Etat, en aidant les banques, et les entreprises, a fait comme si elles étaient des entreprises nationalisées.

Ce qui n’était pas le cas.

Même si certains commencent à rembourser, c’est un système étrange. lien

Alors aujourd’hui, il est question de faire rentrer des capitaux privés dans la poste, en affirmant qu’elle restera publique.

Mais on connait la chanson.

On commence à mettre « un pied dans la porte  », puis on ouvre la porte, et un beau jour on se retrouve avec une institution privée.

Il s’agit d’un choix politique.

Faut-il attendre du service public une rentabilité systématique ?

Ou faut-il accepter que dans certains cas, celle-ci n’est pas un passage obligé ?

Imaginons un village d’un millier d’habitants,

Il a sa poste, et les uns ou les autres viennent y poster leur courrier, verser ou retirer de l’argent, aidés souvent par le guichetier qui remplit parfois leurs formulaires.

Bien pratique pour les personnes âgées, parfois empêtrées avec les papiers administratifs, et qui n’ont pas envie de prendre le bus, ou leur voiture pour aller dans la ville la plus proche y poster leur courrier.

Un tel bureau de pose, suivant les lois du marché, n’a pas sa place dans ce village.

Il sera fermé.

Et les villageois n’auront qu’à prendre leur voiture, (au nom du réchauffement climatique que l’on est censé combattre) afin d’y faire leurs petites affaires.

Il s’agit d’un choix de société.

L’hôpital, l’école, la SNCF et d’autres sont visés.

L’hôpital voit ses moyens diminuer, le personnel de moins en moins nombreux, et le service en pâtit, poussant les patients qui le peuvent à se diriger vers le privé.

Pour l’école, idem.

Pour le train, on observe en Grande Bretagne, ou celui ci est privatisé, une augmentation des accidents, due à la nécessité de réduire les couts, au dépens de la sécurité. lien

C’est le capitalisme qui déraille.

Comme disait un vieil ami africain : « la maison construite avec la salive s’écroule avec la rosée »



39 réactions


  • kitamissa kitamissa 2 octobre 2009 11:49

    l’ouverture du capital de France télécom a été instaurée en 1997 par le gouvernement Jospin !


    • olivier cabanel olivier cabanel 2 octobre 2009 13:52

      Kitamissa,
      bien sur, vous avez raison,
      mais ouvrir le capital en gardant 51% des parts, n’est pas privatiser,
      l’état en garde le contrôle,
      et comme dit dans l’article, c’est plus tard, en 2003 sauf erreur, que la parole de garder France telecom dans le giron d’état n’a pas été tenue,
      puisque l’état est devenu minoritaire,*
      j’imagine que vous avez ouvert les liens ?


  • Paul Cosquer 2 octobre 2009 14:21

    C’est une sinistre opération de destruction du bien -être des villageois (qui n’ont que la poste comme service public) et des employés de Telecom.

    Or, sans le bien-être, cela ne peut pas aller. L’avoir n’étant qu’un pis-aller.

    Il faudrait fixer des règles pour le « bien-avoir » (aprendre à disposer sans excès des biens matériels de ce monde) : des plafonnements des profits et avantages divers. Le bien-avoir devrait s’enseigner et devrait se voir imposer un cadre conforme à la décence avec sanctions dans les cas de débordements intempestifs.

    Il faudrait développer le bien-être et le relationnel dans les grandes entreprises.


    • olivier cabanel olivier cabanel 2 octobre 2009 15:42

      Paul,
      bien sur, développer le bien-être et le relationnel dans les grandes (et les petites ?) entreprises,
      dans les petites, c’est plus facile,
      la question qu’il faut se poser est :
      « voulons nous d’un service public ? »
      et la question subsidiaire, voulons nous absolument qu’il soit rentable, économiquement parlant, car socialement , la question ne se pose pas.
      l’école, le lycée, les universités sont-elles rentables ?
      heureusement qu’on ne leur demande pas de l’être.
      on leur propose une mission.
      il faut une bonne part d’abnégation pour faire « l’instit » pour un salaire dans le fond assez modeste, si on le compare a ce que l’on pourrait obtenir dans le secteur public,
      mais le « fric » doit-il être la seule motivation pour tout ce qui nous concerne ?


  • Paul Cosquer 2 octobre 2009 14:53

    Une chanson par jour

    Ne mets pas fin à tes jours,
    Fais plutôt une chanson par jour.
    Tu verras ça chasse les ennuis.
    Et tu embelliras tes nuits.

    Et ne dis plus « bonjour »
    Mais « bon jouir » !
    Car de chaque jour il faut jouir.
    Sur terre on n’a qu’un seul séjour.

    Refrain :

    Et chanter à qui cela nuit ?
    Chante aussi si t‘es seul la nuit.
    Chanter à qui cela nuit-il ?
    Cela est tout sauf inutile !

    N’écourte pas ton existence
    Attache-toi à la rendre intense
    Selon ton idée et ton sens.
    Redonne-toi une autre chance.

    Et ne dis plus « au revoir »
    Mais « à l’embrassade ! »
    La langue des ambassades,
    Envoie-là se faire voir !

    (Refrain)

    Ne tire pas ta révérence.
    Mais fais valoir tes références
    N’abandonne pas l’espérance
    Dis « je suis donc je pense ! »

    Et ne dis plus « merci »
    Mais « vous m’avez bien aidé »
    Et je vous apprécie.
    Je saurai à mon tour vous aider.

    (Refrain)

    Ne prends pas la sortie de secours.
    Par la grande porte il fait plus jour.
    Chante, chante tous les jours !
    Rends hommage à l’Amour.

    Et ne dis plus « s’il-vous-plaît »,
    Dis à la place ce qu’il te plaît.
    Ne décide pas d’en finir
    Car rien n’est jamais fini.

    Voris Bian
    2 octobre


    • olivier cabanel olivier cabanel 2 octobre 2009 15:44

      Paul,
      merci de nous rappeler le grand Boris,
      et merci surtout de me faire découvrir cette chanson,
      j’en connais pas mal pourtant, mais celle là, non.
      faut dire qu’il en a écrit tant...
      fatalement, y en a qui restent au bord de la route, à l’image de notre société.


    • Paul Cosquer 2 octobre 2009 16:17

      Hem, heu non...Relis bien la signature. Ce n’est pas Boris.
      Mais c’est flatteur.

      Sinon :

      « Pendons-nous au bout du fil !
      Le téléphone est en dérangement. »

      Aurait pu faire du Voris Bian aussi.


    • mika.baila-girl mika.baila-girl 2 octobre 2009 16:21

      Tu parles d’un artiste, ce poele coquetier smiley

      Je l’attends avec couteau et fourchette ton prochain opus smiley

      Pour la prochaine photo de toi, ce serait mieux en petite tenue que je vois si t’es vraiment burné smiley


    • Paul Cosquer 2 octobre 2009 16:40

      J’ôterai le haut seulement. Pour le reste, il faudra imaginer.


    • mika.baila-girl mika.baila-girl 2 octobre 2009 16:43

      Ben oui puisque je t’enléverai le bas.


    • olivier cabanel olivier cabanel 2 octobre 2009 18:22

      alors là, je suis bluffé,
      vrabo voris !
      tu l’as mis en musique ?


    • Paul Cosquer 2 octobre 2009 19:13

      Pas encore mis en musique car le parolier a pris trop d’avance sur le compositeur. Et après mes premiers tests, j’ai cru comprendre le message quasi unanime (le « quasi », c’est moi) qu’il faut que j’arrive musicalement à quelque chose de plus conventionnel (bref banal) et de plus harmonieux (merde la vie c’est pas harmonieux) et que j’arrête de balancer vite fait mes trucs sur Jamendo (bon là d’accord). 

      Si c’est pour faire des suites d’accords chiantes au piano ou à la guitare où l’on retombe toujours sur les mêmes types de mélodies...Je ne suis pas sûr que je plierai sous cette pression. Je préfère secouer le micro et le microcosme en même temps ! Et puis la seule concession à faire pour un artiste, c’est de s’acheter une concession. Pour le reste, il fait comme on le sent.


    • Enola Gay Revival Enola Gay Revival 2 octobre 2009 19:18

      Eh ben t’écoute RTL2 comme moi Paul au lieu de m’envoyer balader en début d’éprès midi.

      Et tu prends ton pied comme moi, l’inspiration reviendra toute seule.

      Oublie jamais que JE bats la mesure par contre smiley


    • Paul Cosquer 2 octobre 2009 19:36

      Olivier, si tu veux ma chanson, je te la donne.


    • Enola Gay Revival Enola Gay Revival 2 octobre 2009 19:38

      Tu vois bien Paul

      c’est juste le POWER OF LOVE smiley


    • Enola Gay Revival Enola Gay Revival 2 octobre 2009 19:40

      Et je te garantis pur soup que TES chansons vont cartonner VRAIMENT smiley


    • olivier cabanel olivier cabanel 2 octobre 2009 20:13

      Paul,
      perso, lorsque je fais une chanson, la musique arrive en même temps que des mots, souvent d’ailleurs les mots, à ce moment là, n’ont pas une signification toujours claire, mais ce sont les mots qui vont sur ces notes.
      puis petit à petit, j’essaye de reconstituer le puzzle, comme si la chanson m’était envoyée, mais que je ne l’avais pas vraiment inventée,
      qu’elle m’est « envoyée dans les oreilles, dans mon esprit »
      c’est un phénomène assez étrange.
      assez perturbant, car tant qu’on a pas trouvé la forme définitive de la chanson, on est totalement prisonnier de la création, et on pousse un ouf de soulagement quand c’est fini.
      merci de me proposer ta chanson, mais çà risque d’etre compliqué pour moi, puisque çà rentre pas dans ma façon de procéder habituellement,
      mais je vais essayer, on verra bien,
      merci


    • Paul Cosquer 2 octobre 2009 20:40

      C’est juste une proposition. Je sais que ce type de démarche ne porte pas toujours ses fruits en raison des manières de travailler différentes des artistes (toi tu travailles à partir de la musique, moi je pars du texte et je cherche une musique qui va dessus puis je modifie le texte en conséquence). Par contre, le texte n’est pas intangible. Je peux l’adapter à la mélodie comme je le fais moi-même souvent. Sauf qu’il est vrai que, quand c’est le même qui fait le texte et la musiques, la rencontre entre les deux se fait plus facilement.


    • olivier cabanel olivier cabanel 2 octobre 2009 20:52

      Paul,
      je vais essayer quand même,
      mais c’est vrai que les méthodes diffèrent,
      en fait, ce n’est pas vraiment mon choix, mais la musique m’arrive en même temps que des mots,
      ensuite, je construit le texte, et souvent après coup, çà modifie la musique, l’un entrainant l’autre,
      mais ce n’est pas mon choix, çà s’impose à moi,
      quand une nouvelle chanson m’arrive, c’est passionnant, et très épuisant à la fois,
      et tant qu’elle n’est pas finie, elle reste là a pousser, un peu comme un enfant qui veut naitre,


  • Marc Bruxman 2 octobre 2009 16:18

    "Un tel bureau de pose, suivant les lois du marché, n’a pas sa place dans ce village.

    Il sera fermé.

    Et les villageois n’auront qu’à prendre leur voiture, (au nom du réchauffement climatique que l’on est censé combattre) afin d’y faire leurs petites affaires.« 

    Vous pouvez voir le problème autrement. Ce bureau sera fermé, les habitants se regrouperont dans des agglomérations qui offrent une densité de population suffisante. Et ce sera bon pour le réchauffement climatique vu qu’ils feront moins de kilomètres tous les jours. 

     »

    Le résultat est connu.

    On est passé de 165 000 à 95000 agents.

    Tout çà au nom de la rentabilité."

    Oui le résultat est connu. La ou le téléphone et l’internet coutait plus de 1000 Francs par mois on est passé à 30 € mensuels. Soit une division par 5 du prix. La vérité elle est la.

    Avec le monopole, FT était devenu improductive. La libéralisation des télécoms a fait sauter le monopole, et il fallait privatiser pour pouvoir dégraisser et rendre cette boite de nouveau compétitive. Et ca pour le bien de tous !

    Quand à la poste, cela va couter une fortune à cause d’internet car les volumes de courrier vont s’effondrer. Je préféres franchement que ce soit un privé un peu fou qui se prenne la carotte plutot que nous tous.



    • olivier cabanel olivier cabanel 2 octobre 2009 18:30

      Max Bruxman,
      c’est une façon de voir les choses,
      pourquoi pas,
      mais quitte à passer pour un passéiste, j’opte pour la méthode ancienne,
      perso, j’habite un village de 1500 habitants, au calme, loin du bruit et de la pollution,
      je vois assez mal quelqu’un dire aux villageois : « désolé, les gars, va falloir partir, va falloir vous regrouper au nom de la rentabilité, oubliez vos petites maisons, vous serez pénards dans des immeubles, vous habiterez les uns au dessus des autres,
      c’est dans le fond le syndrome de l’amour.(..ah ah ah je me marre).
      et comme çà vous aurez un bureau de poste sous vos fenêtres »
      la vrai question restant : est-ce que le service public a vocation a être rentable ?
      s’il y a des économies a faire, elles sont ailleurs,
      le budget du gouvernement a explosé.
      pour un chef de l’état qui annonçait qu’on allait réduire les défficit, ç’est pas fort.
      chaque ministre multiplie le nombre de ses conseillers, de ses voitures, de ses déplacements, et celui qui est à leur tête n’y vas pas avec le dos de la cuillère.
      alors, non merci, je préfere garder mon village là ou il est.


    • mika.baila-girl mika.baila-girl 2 octobre 2009 16:29

      On en a vu des candides marier des stupides.


    • olivier cabanel olivier cabanel 2 octobre 2009 18:32

      Merci Philippe,
      bien sur 100% d’accord avec toi,
      il faut arrêter les manœuvres sarcozyste qui sont en train de mettre à mal tout le service public, avec de mauvais arguments, et en cachant la vérité.


  • Hieronymus Hieronymus 2 octobre 2009 17:02

    suicides a France Telecom ?
    ce n’est pas que j’entende nier la realite affreuse du suicide
    mais j’ai lu que tout ce battage autour de France Telecom relevait de la psychose car en proportion, ramene statistiquement a l’ensemble de la population francaise, on ne se suiciderait pas plus a France Telecom qu’ailleurs ..
    alors pourquoi ce battage ?


    • olivier cabanel olivier cabanel 2 octobre 2009 18:33

      Hieronymus,
      vous avez raison, les suicides ne frappent pas que France Telecom,
      ils frappent tout le monde du travail, et dans des proportions que l’on ne connaissait pas auparavant,
      ce n’est hélas pas du battage,
      c’est la triste réalité.


    • Hieronymus Hieronymus 2 octobre 2009 20:54

      Olivier je vous suis moyennement
      mon post enonce qu’il n’y a pas plus de suicide a France Telecom qu’ailleurs
      donc que tout ce battage fait autour de notre belle firme francaise releve de la psychose et vous me repondez que Oui, ce battage se justifie, je vois pas trop ?


    • olivier cabanel olivier cabanel 2 octobre 2009 20:59

      Hieronymus,
      j’ai cru comprendre que nous ne niiez pas la réalité affreuse du suicide, et qu’on ne suiciderait pas plus à France Telecom qu’ailleurs.
      c’est du moins ce que vous avez écrit,
      ce que j’ai confirmé,
      il y a des suicides un peu partout dans la France qui travaille,
      parce qu’il y a trop d’injustices,
      trop d’écarts de salaire,
      trop de pression sur les travailleurs,
      trop de stress,
      trop la peur de perdre le peu qu’il leur reste, à France Telecom ou ailleurs,

      dans le fond , sarkozy a peut être trouvé le moyen de tenir ses promesses,
      si tous les suicides continuent, il finira par résorber le chômage.


  • ZEN ZEN 2 octobre 2009 18:39

     Mage Hiéro
    Connaissez-vous le nouveau management ?

    -Les ravages de l’idéologie managariale-
    __Discutable coaching

    -"On a laissé les managers gérer les conséquences psychologiques de l’organisation du travail en méconnaissant qu’elles pouvaient être sources de passage à l’acte. Or toute entreprise, publique ou privée, est tenue par le code du travail (article L4121-2, ex 230-2) à une obligation de résultat concernant la santé physique et mentale des salarié. France Télécom ne peut s’en exonérer. Il me semble que ces documents pourraient intéresser un juge. Je ne comprends pas pourquoi dans cette entreprise personne n’a rien dit. Pourquoi ni le CHSCT, ni les syndicats, ni les médecins du travail ne se sont emparés de ces documents ! Ça nous donne la mesure de la peur et du climat qui régne dans cette entreprise... Pour diffuser et observer ces modes de management, il faut que les managers soient dans un état effrayant de soumission, de docilité et d’adhésion à l’idéologie managériale... « (Marie Pezé-psychologue-)

    _______________ »...Au début de chaque année, les médecins du travail de France Télécom (ils sont 80) remettent un rapport d’activité. Ces documents sont compilés par un médecin coordonnateur, puis largement diffusés dans l’entreprise, notamment aux élus du personnel. Mediapart s’est procuré le rapport du docteur Catherine Korba pour l’année 2008 (cliquer pour l’afficher). Ce médecin du travail, salariée de France Télécom, exerçait à Nice et Toulon. En 2008, elle a vu près de 1300 salariés.Catherine Korba a démissionné au début de l’été et, depuis, changé de région. Comme elle, huit médecins du travail ont démissionné de France Télécom depuis le début de l’année, signe d’un malaise grandissant. Avant de quitter Orange, elle avait présenté ce rapport au printemps au sein d’un comité d’entreprise où elle n’avait pas hésité à dire tout ce qu’elle avait sur le cœur, racontent plusieurs témoins..."(Mediapart)
    -Comment France Télécom a formé ses cadres à l’art du dégraissage | Mediapart :


    • Hieronymus Hieronymus 2 octobre 2009 18:56

      mais Zen, c’est de l’acharnement ? partout vous me suivez ?
      vous devez rever de moi la nuit ou quoi ? pourquoi cette obsession ?
      et ces apostrophes sarcastiques, c’est ds quel but ?


    • Annie 2 octobre 2009 18:58

      @Zen,
      C’est vraiment intéressant. Je ne pourrai pas vous montrer sans trahir un « accord de confidentialité » le rapport d’une entreprise avec laquelle je travaille et qui a enregistré une augmentation de 200% en un an du nombre de journées de travail perdues à cause du stress, cela en pleine période de restructuration. La seule réaction de la direction a été d’établir une « commission ». Pourtant l’entreprise est obligée conformément aux lois sur la Santé et Sécurité de prendre des dispositions pour enrayer cette « épidémie ». Mais à cause de la restructuration, même le syndicat d’entreprise se fait petit.


    • ZEN ZEN 2 octobre 2009 20:37

      Hiero
      C’est tout ce que vous avez à dire à la lecture de ces analyses ?
      Il faut lire, mein Freund !


    • Hieronymus Hieronymus 2 octobre 2009 20:50

      Zen grand sage, a quand un article ?
      grace a Wiki cela ne devrait pas etre trop complique non ?
      et cela me permettra de venir y deposer qq piques ci et la
      comme vous savez le faire chez les autres, hmm ..


  • ZEN ZEN 2 octobre 2009 18:42

    Le management par le peur,c’est super !..
    La peur devrait être cotée en bourse

    -France Télécom : un salarié se suicide et met en cause sa hiérarchie :
    "Dans le courrier laissé à sa famille, le cadre marseillais de 51 ans évoque l’« urgence permanente », la « surcharge de travail », l’« absence de formation », la « désorganisation totale de l’entreprise » et le « management par la terreur... »
    -France Télécom reconnaît le stress subi par ses salariés | Eco89

    -[C dans l’air - France 5-Suicide en entreprise]
    - Suicides en série chez Renault à Guyancourt

    -La peur n’est pas un mode de management :
    "...«  C’est quand on arrive le matin à son travail la peur au ventre que l’on donne le meilleur de soi-même » affirmait récemment un ancien dirigeant d’un grand groupe équipementier automobile. Eh bien non ! Autant sur le plan éthique que sur le plan économique, il n’est pas acceptable que la peur soit érigée en mode de management de l’entreprise."
    -Le Management par la peur :


    • olivier cabanel olivier cabanel 2 octobre 2009 18:49

      Merci zen pour tous ces liens supplémentaires,
      ils confirment ce que beaucoup de français pensent,
      il faut sauver le service public,
      et il faut faire vite.


  • Annie 2 octobre 2009 18:47

    Les bureaux de poste en Angleterre, qui ne sont toujours pas privatisés (Royal Mail oblige) mais qui sont gérés dans un souci de rentabilité servent aussi bien souvent dans les petits villages d’épiceries. Je sais que cela peut paraître bizarre, mais en Irlande, ils vendent même des couronnes mortuaires.
    Bref lorsqu’un bureau de poste ferme, c’est aussi le seul magasin du village qui s’en va et avec lui les personnes âgées qui n’ont plus qu’à aller à la maison de retraite.


    • olivier cabanel olivier cabanel 2 octobre 2009 18:55

      Annie,
      je ne connaissait pas cette particularité anglaise,
      çà doit quand même faire bizarre de voir des jambons suspendus en train de sécher dans un bureau de poste, au milieu des boites de conserve et des sacs postaux.
      ici, dans mon village, la municipalité a tout fait pour sauver l’épicerie,
      pour l’instant çà marche,
      et à l’évidence, vous avez raison de rappeler que lorsqu’un bureau de poste ferme, c’est souvent la maison de retraite qui attend les personnes âgées,


  • Marc Bruxman 2 octobre 2009 19:13

    « Max Bruxman,
    c’est une façon de voir les choses, pourquoi pas, mais quitte à passer pour un passéiste, j’opte pour la méthode ancienne, perso, j’habite un village de 1500 habitants, au calme, loin du bruit et de la pollution, »

    Tout le monde préféres habiter au calme, loin de la pollution et si possible avoir tous les services et la culture à proximité. Mais les deux ne sont pas économiquement possible.

    Les changements de mode de vie intervenus au XXème siécle ont rendu indispensable une forte densité de population. La diffusion de la voiture a permis un tant de masquer cela au prix de fortes émissions de gaz à effet de serre mais surtout d’engorgements de traffic.

    Quand on voit les gens chercher le calme à Marne la vallée, Sainte Genevieve des bois, ou autre puis saturer les autoroutes tous les matins pour aller travailler, on se rend bien compte qu’il aurait mieux vallu densifier la première couronne.

    Souvent les gens font un choix économique et vont à la campagne. C’est moins cher. Mais ils ne paient pas le prix des services publics qu’ils consomment. Il y a donc distortion économique. Si ils avaient payé le vrai prix, leur choix économique aurait été de vivre en ville.

    je vois assez mal quelqu’un dire aux villageois : « désolé, les gars, va falloir partir, va falloir vous regrouper au nom de la rentabilité, oubliez vos petites maisons, vous serez pénards dans des immeubles, vous habiterez les uns au dessus des autres,
    c’est dans le fond le syndrome de l’amour.(..ah ah ah je me marre).
    et comme çà vous aurez un bureau de poste sous vos fenêtres »

    « la vrai question restant : est-ce que le service public a vocation a être rentable ? »

    L’argent ne surgit pas de nulle part. Le service public, vous le payez qu’il soit public ou privé. Soit sur le prix du service, soit sur vos impôts soit un mélange des deux. Vous finissez toujours par payer ces services. Leur cout finit donc toujours par s’équilibrer. Même quand la France s’endette, vous (ou vos gosses) finirez par payer.

    Maintenant la question est, doit on dépenser plus de 30% du budget pour moins de 10% de la population ? Ou est ce que ce budget devrait plutot servir à améliorer les services de la vaste majorité des utilisateurs ? Cela n’a rien à voir avec la rentabilité.

    Cela a a voir avec l’égalité. Vous avez choisi de vivre dans un village, c’est votre choix. Si vous en assumez le prix, personne n’y trouvera rien à redire. De même j’ai choisi de vivre dans Paris intra-muros et j’assumes en payant très cher mon loyer. J’ai choisi de vivre la, je ne demandes pas aux ruraux de subventionner mon appartement. Et bien de même si certains choisissent de vivre dans un village, ils auront un loyer dérisoire mais des coûts élevés pour leurs service public. Si la France était égalitaire, ils paieraient le vrai prix de ces services. Et de cette façon personne n’aurait rien à redire.

    Lorsque l’exode rural était très fort, il y avait un intérêt certain à maintenir une communauté rurale afin de ne pas surcharger les structures d’accueil dans les villes. Dans ce contexte, subventionner les services publics dans les campagnes avait effectivement un intérêt. Celui de ralentir l’exode rural pour ne pas surcharger les villes plus vite qu’on ne pouvait les étendre.

    Aujourd’hui, au contraire, le plus urgent est de rendensifier le tissu urbain, particuliérement en banlieue tout en diminuant les distances parcourues et en offrant des voies de taille suffisante pour une circulation fluide.

    Enfin, sachez que ville n’est pas forcément synonyme de bruit et de pollution. Il n’y a ni pollution, ni bruit ici :
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Paris-olympiades-wikimedia.jpg

    Comme quoi, ce type d’urbanisme souvent décrié a des avantages, d’autant qu’il n’y a pas beaucoup de racailles dans les environs ;)


    • Annie 2 octobre 2009 20:01

      @Max Bruxman,
      Les ruraux ne subventionnent pas votre appartement mais je parie qu’ils subventionnent vos trajets en métro.


    • olivier cabanel olivier cabanel 2 octobre 2009 20:24

      max bruxman
      "Tout le monde préfére habiter au calme, loin de la pollution et si possible avoir tous les services et la culture à proximité. Mais les deux ne sont pas économiquement possible.« 

      bien sur, ils sont économiquement possible,
      les villages ne sont pas coupés du monde, j’ai plusieurs cinéma a quelques minutes de chez moi, il y a des spectacles, et des bons spectacles, des expo, des musées très intéressants,
      vous vous faites une idée un peu archaïque du village.

       »Si la France était égalitaire, ils paieraient le vrai prix de ces services. Et de cette façon personne n’aurait rien à redire.« 

      la, vous touchez du doigt le vrai problème,
      dans le symbole de la république il y a »liberté, égalité, et fraternité« 
      cela implique une solidarité,
      elle est mise a mal aujourd’hui dans cette société du »tout à l’égo« , et du »chacun pour soi« 
      ce n’est pas comme çà que je conçois une société citoyenne.
      donc s’il y a fraternité, il y a partage.
      le syndrome de robin des bois, en quelque sorte,
      mais aujourd’hui, c’est le contraire qui se produit, on prend aux pauvres pour donner aux riches, niches fiscales, bouclier fiscal et compagnie,
      les écarts de salaires sont scandaleux : de 1 a 300 !
      ils ne devraient pas dépasser de 1 à 7.
      dans ce monde désiquilibré, les choses ne se passeront pas bien.
      un jour ou l’autre, il y aura un réveil et il sera brutal.
      je ne sais plus qui disait »parce que les gens qui ont perdu tout espoir sont faciles à soumettre", mais je crois aussi, qu’arrive un jour ou ils ont envie de tout changer.


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