samedi 31 octobre 2009 - par bluboux

Plus d’un milliard de personnes meurent de faim

La journée mondiale de l’alimentation, le 16 octobre dernier, était le cadre idéal pour la FAO (Food and Agriculture Organization) et le PAM (Programme Alimentaire Mondial) de rappeler les chiffres catastrophiques dévoilés dans le rapport de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture. La conjugaison des crises alimentaires et économiques a fait grimper le nombre de personnes affamées à des niveaux sans précédent : plus d’un milliard d’êtres humains sont sous-alimentés... En Asie et dans le Pacifique, leur nombre est estimé à 642 millions ; en Afrique subsaharienne, à 265 millions ; en Amérique latine et aux Caraïbes, à 53 millions ; au Proche-Orient et en Afrique du Nord, à 42 millions ; et dans les pays développés, à 15 millions.

Avant l’apparition des crises récentes, le nombre de personnes sous-alimentées accusait déjà une montée lente mais régulière au cours de la dernière décennie, indique le rapport. Des progrès appréciables avaient été accomplis dans les années 80 et au début des années 90 en matière de réduction de la faim chronique, essentiellement grâce à l’accroissement des investissements dans l’agriculture qui avait succédé à la crise alimentaire mondiale du début des années 70.

Mais entre 1995-97 et 2004-06, à mesure que l’aide publique au développement consacrée à l’agriculture perdait du terrain, le nombre d’affamés s’est amplifié dans toutes les régions, à l’exception de l’Amérique latine et des Caraïbes. Mais les progrès réalisés dans cette dernière partie du monde ont été par la suite annulés sous l’effet des crises alimentaires et économiques.

La hausse du nombre de victimes de la faim, à la fois durant les périodes de prix faibles et de prospérité économique et durant les périodes d’envolée des prix et de récession économique, montre la faiblesse du système mondial de gouvernance de la sécurité alimentaire, souligne la FAO.

La FAO tire également la sonnette d’alarme sur les ressources halieutiques : la mer est en voie d’épuisement. Si l’on ajoute à cela que le réchauffement climatique entraine des millions de gens vers la mort ou l’exode (et je pense notamment à la situation dramatique des populations autour du lac Tchad), on peut clairement affirmer que jamais la planète n’a connu une telle situation d’inégalité face aux besoins vitaux des populations.

On peut également constater que malgré les déclarations péremptoires de plusieurs leaders politiques des pays développés depuis ces derniers mois, rien n’a été fait. Et pourtant quant il s’est agit de « sauver » les banques de leur propre turpitude, rien n’était plus urgent, rien n’était impossible, y compris de verser des milliards de dollars de fonds publics dans ce qui se révèlera surement être le tonneau des Danaïdes...

"Les 44 milliards de dollars d’aide publique au développement à consacrer au développement agricole représentent un montant très faible comparé aux 365 milliards de dollars dépensés en 2007 par les pays riches pour soutenir leurs agricultures, aux 1 340 milliards de dollars dépensés chaque année dans le monde sur les armements et aux sommes inimaginables qui ont été mobilisées très rapidement en 2008-2009 pour soutenir le secteur financier" a déclaré monsieur Jacques Diouf, directeur général de la FAO, lors de son discours le 16 octobre dernier à Rome.

Du 16 au 28 novembre aura lieu à Rome le sommet mondial sur la sécurité alimentaire. Il y a fort à parier que malgré l’appel de la FAO, du PAM et de nombreuses ONG, une fois de plus, rien ne soit fait. Nous sommes témoins de l’inaction de nos dirigeants jusqu’à ce jour et si nous ne les interpellons pas, nous serons complices. 

Pour réagir et faire pression sur notre gouvernement, écrivez à l’élisée :

Par courrier, sans affranchissement ou par internet : http://www.elysee.fr/ecrire/



17 réactions


  • Surya Surya 31 octobre 2009 20:48

    La FAO a bien raison de tirer la sonnette d’alarme, notamment sur l’état des ressources dela mer. Bientôt il n’y aura plus aucun poisson dedans si on continue comme ça.

    Je comprends la colère de nos agriculteurs européens quand quelque chose va mal, que les prix sont trop bas pour eux, mais je n’aime pas de les voir protester en déversant des litres de lait sur la chaussée, ou en déversant puis écrabouillant des tonnes de nourriture par terre.

    Je ne supporte pas de voir des supermarchés jeter de la nourriture parce que la date limite est dépassée d’un jour, alors qu’on nous dit que lorsqu’on a acheté notre pack de yaourts, on peut continuer à les consommer sans problème encore une semaine après la date limite.

    Le monde n’est pas coupé en deux parties qui vivent indépendamment l’une de l’autre. Les uns qui n’ont rien et meurent de faim, et à qui on fait des dons via les associations, tout en pensant peut être que c’est leur destin, triste destin en effet, mais inévitable dans ces pays là, et les autres, ceux qui font (un peu, beaucoup, parfois, souvent) les dons, qui ont tout ce qu’il leur faut et ne trouvent pas grave le fait de jeter ou gaspiller la nourriture. C’est « leur » nourriture, alors ils en font ce qu’ils veulent ?

    Nous avons parfaitement les moyens d’aider les pays dont les populations sont sous alimentées. Rien n’est impossible en effet si on le veut vraiment. Alors pourquoi ne veut-on pas que tout le monde sur Terre mange à sa faim ?


    • foufouille foufouille 1er novembre 2009 12:12

      la bouffe limite DLC est plus jete (sauf la viande qui est ttransforme en remballe)
      soit ca va a la banque alimentaire
      soit elle revendu a des magasins specialises dans ces produits qui sont vendus 2 ou 3 fois moins chers
      tous les mois on y va remplir un coffre plein


    • Surya Surya 1er novembre 2009 18:51

      Ok Foufouille, merci pour cette info, j’en étais restée à l’époque où j’étais étudiante et que j’ai bossé dans des supermarchés et en cafétéria, et que j’ai vu dans l’un comme dans l’autre des tonnes de nourriture jetées à la poubelle.


  • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 1er novembre 2009 09:32


    "Les 44 milliards de dollars d’aide publique au développement à consacrer au développement agricole représentent un montant très faible [...]" a déclaré monsieur Jacques Diouf, directeur général de la FAO, lors de son discours le 16 octobre dernier à Rome« .

    Dommage que ces 44 milliards de dollars annuels aient été gaspillés pendant des dizaines d’années ! ! !

    Depuis des dizaines d’années, les pays sous-développés ( »en développement") bénéficient de l’Aide Publique au Développement Économique (APD) financée par les pays riches qui, aujourd’hui, se situe aux environs de 50 milliards d’Euros annuellement.

    Dans ces conditions, comment se fait-il que cette aide n’ait pas été investie de manière productive dans les projets de développement que Jacques Diouf déclare connus (depuis longtemps) ?

    Réponse : Parce que les « investissements » réalisés l’ont été dans des programmes totalement ineptes qui ont transformé ces « investissements » en gabegie, en gastillage intégral.
    Exemple : Gestion totalement aberrante et stérile de la problématique du stockage et de la commercialisation des produits vivriers qui perpétue pauvreté paysanne et sous-nutrition.

    Pendant combien de temps continuera-t-on ces « investissements » stériles ? Continuera-t-on à réclamer plus d’aide au développement sans rentabiliser d’abord les financements qui y sont déjà consacrés (en oubliant les financements passés qui ont été totalement perdus) ?

    Lettre ouverte à Elinor Ostrom et Oliver E. Williamson, prix Nobel d’Économie 2009, et à tous leurs prédécesseurs (encore vivants)
    http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/lettre-ouverte-a-elinor-ostrom-et-63684

    ou/et

    Pour un Nouvel Ordre Économique Français Équitable !
    http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/pour-un-nouvel-ordre-economique-60258


    • Annie 1er novembre 2009 12:26

      Je suis d’accord avec votre intervention. D’autant que l’agriculture de nos jours est désormais reléguée au second plan dans l’ADP ainsi que la production vivrière. Tout a été misé sur le développement du commerce international, des chaines d’approvisionnement, et l’auto-suffisance alimentaire est un rêve du passé.
      D’autre part, que les changements climatiques soient un phénomène passager ou non, l’Afrique, en particulier de l’Est, est en proie à une terrible sécheresse à l’heure actuelle.
      Mais je ne pense pas vraiment que le monde soit divisé en deux, entre le Sud et le Nord, la mondialisation ayant créé même dans les pays pauvres ou en développement une élite qui s’en sort très bien tandis que le reste crève de faim.


  • foufouille foufouille 1er novembre 2009 12:16

    vers 84, au college, on avait l’operation « bol de riz »
    la cantine nous servait du riz et presque rien comme repas une fois par semaine
    les economie devrait servir a nourrir de pauvres chinois qui mangeait bien sur que du riz
    en fait a la fin de l’annee, un pauvre chinois bien nourri est venu visiter le college
    le billet d’avion devait etre gratuit


  • zergotine 1er novembre 2009 19:53
    Sur tous les continents des êtres humains se reproduisent sans réfléchir aux conséquences égoïstement, ils font émerger du néant des êtres humains qui n’auront comme destin que la souffrance et la mort prématurée ! 
    Comment peut-on faire des enfants alors que l’on sait pertinemment que l’on ne pourra pas leur offrir le minimum vital, le confort et la scolarité ? Ces terriens sont-ils sans cervelle ou simplement irresponsables, inconséquents... avec pour solutions : le fatalisme, les lamentations, la mendicité et la religion  !
    Révoltant de constater que nous en sommes toujours là ! 

    A quand un programme mondial financé par le FMI pour offrir l’éducation et l’émancipation des femmes, la contraception gratuite et ainsi stopper la prolifération anarchique des êtres humains ?
    Crimes contre l’humanité que d’avoir fait naître 7 milliards de bipèdes dont les 3/4 crèvent de misère !
     Après on pourra discuter des « grenelles environnementaux » et de leurs mesures pour préserver l’environnement .
    Commençons par mettre en place une agriculture biologique sur cette planète !!!



  • Marianne Marianne 1er novembre 2009 21:24

    Entièrement d’accord avec vous. Je milite beaucoup pour que les politiques prennent en compte ce sujet dans leurs priorités. Il faut une mobilisation citoyenne pour rappeler à l’ordre nos dirigeants. Bien que 3ème donateur en valeur absolue après les Etats-Unis et l’Allemagne, la France ne respecte pas ses engagements datant de l’an 2000 sur les objectifs du Millénaires (0,7% du PIB pour l’aide au développement), ne consacrant que 0,4% de son PIB (environ 10 mds de dollar sur un total APD entre 50 et 70 mds). Et encore, ce montant comprend les annulations de dette, les coûts des VSNE dans les PVD, les coûts universitaires des Africains venant étudier en France,... Seuls les pays nordiques et les Pays-Bas respectent cet engagement en Europe. Pour atteindre les 0,7%, La France devrait donc consacrer 7,5 mds $ en plus, soit 5 mds d’euros. Cela n’arrange pas nos gouvernants car creuserait encore plus le déficit public ... Mais mettons en place une taxe Tobin. Une simulation basée sur 0,05% donne au iveau international 30 mds d’euros, qui affectée à l’APD permet de quasi doubler l’APD !

    Voir liens : http://www.mediapart.fr/club/blog/jerome-thorel/041208/aide-pudique-au-developpement

    http://www.assemblee-nationale.fr/13/budget/plf2008/b0276-a4.asp http://www.survie-france.org http://www.coordinationsud.org



    • Annie 1er novembre 2009 21:48

      Vous avez raison, la France a été mise au pilori parce qu’elle comptait les frais universitaires dans son APD alors qu’elle est censée financer l’éducation primaire en priorité.


  • Marianne Marianne 1er novembre 2009 21:44

    Je vois le bandeau publicitaire d’Agoravox-Google au dessus de votre article, qui renvoit à une page de pub :
    « Un truc de ventre plat :
    Perdre un kilo par semaine grâce à une veille truc bizarre »

    N’est-ce pas choquant, cette superposition, entre ceux qui souhaitent avoir le ventre plat et ceux qui aimeraient remplir le leur ?



  • lavalle lavalle 1er novembre 2009 22:25

    La seule solution , il faudrait que l ’ on arrete de « forniquer » c ’ est le seul remede contre le famine , la mort , les maladie .
    La vie n ’ est pas une obligation , imbéciles !
    Mais les restrictions de la planéte va remettre vite d ’ aplomb , les choses ......
    Alors arretons de crier au secours pour la famine ......
    baisez moins ou plus .
    Surtout que le vie ne sert a rien et n ’ apporte rien .
    Quelle connerie et surtout quelle « FOLIE » .
    Je vous plaind .
    Arretez vos geremiades .
    Vous voulez m ’ écrire .....
    c ’ est facile .
    Voici mon « mail »
    [email protected]


  • lavalle lavalle 1er novembre 2009 22:28

    Vous voulez mon blog , rien de plus simple , mais pas pour les « simples » ..............


  • lavalle lavalle 1er novembre 2009 22:32

    Si il y a famine , c ’ est bien à cause des responsables qui baisent sans aucune responsabilitées .
    La moitié de la terre en fait !
    Stérilisation de tout ces pondeurs .


  • lavalle lavalle 1er novembre 2009 23:03

    On parle ; on parle pour ne rien dire , ou dire n ’ importe quoi , des phrases stéréotypées , instinctives , sans réflexions ; sans compréhensions , des réactions d’ animaux sans cervelles !
    On fait rouler la locomotive tant qu ’ elle a du charbon , ensuite , plus rien , le neutre total , le manque de savoir qui et quoi l ’ on est .
    Rien en somme .....................,
     des enzymes , des gènes « ...........gênés » ......sans cerveaux .


  • Paul Muad Dib 2 novembre 2009 14:27

    cette photo est terrible, c’est l’échec des humains, nous sommes infectes.....


    • lavalle lavalle 2 novembre 2009 21:33

      c ’ est certain , l humanité , est infecte , et encore c ’ est un nom que nous avons donnez à cette dite humanité , mot du dictionnaire .
      Nous ne sommes que de la vermine .


  • savouret 3 novembre 2009 22:07

    le problème de la manutrition endémique est complexe et il est reducteur d imputer la responsabilité de sa permanence , voire de son aggravation à une seule catégorie d ’acteurs.
    il est en effet indéniable, que les ressources mobilisées par la communauté internationale afin d ’éradiquer ce fléau n ont pas eu les effets escomptées, en raison notamment de l’impéritie et de la corruption de nombreux gouvernements qui ont dillapidé cette manne financiére de manière éhontée.

    toutefois, je refute l’argument qui consiste en se fondant sur ce constat à légitimer la réduction constante de l’aide (si l’on raisonne en pourcentage du pib)attribuée par les pays riches aux pays en voie de développement.En effet, il convient certes de s ’assurer d ’une meilleure utilisation des moyens naturels ou financiers alloués à la lutte contre la malnutrition,mais il me semble qu’il releve du devoir moral d ’intensifier le soutien à destination des pays du sud .ceci s ’inscrit dans le cadre d ’une solidarité planétaire qui tend malheureusement à décroitre, a fortiori dans un contexte de crise qui a tendance à exacerber les égoismes nationaux.

    plus globalement, il me semble que pour parvenir à une diminution conséquente de ce phénomene de malnutrition , il est fondamental de s ’interroger sur les dérives inhérentes à la mondialisation d ’inspiration néolibérale.En effet, comment envisager réellement, une avancée dans ce domaine, si la primauté des lois du marché se généralise dans le domaine de l’agriculture.ne serait il pas plus pertinent d ’essayer de développer la souveraineté alimentaire des états et de réhabiliter les cultures vivrières plutot que de développer sans cesse un libre échange qui survalorise les cultures d ’exportation au détriment de l’autosuffisance alimentaire, sachant que ces cultures d’exportation ne béneficient qu’a une petite minorité de la populaltion et qu’elles ont à fortiori une empreinte écologique désastreuse ?

    enfin, que dire du cynisme des acteurs financiers, dont les activités spéculatives ont joué un role non négligeable dans l ’emergence des émeutes de la faim en 2008 ?


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