mercredi 10 février 2010 - par Jean Claude BENARD

Pourquoi et comment défendre nos retraites ?

Nous avons ces dernières semaine abordé largement le sujet de l’avenir des retraites en France. On essaye de faire croire aux salariés qu’il existe un consensus sur l’allongement de la durée de cotisation. Ce pseudo "consensus" est en réalité un futur alignement sur la retraite à 67 ans que viennent d’adopter plusieurs pays d’Europe.

En clair, de déclarations en déclarations, on voit bien que le slogan des salariés : "Leur "crise" n’est pas la nôtre !" est en train de devenir celui des marchés financiers : "faisons payer au plus grand nombre les effets de la crise" !

Hormis la polémique lancée par Martine Aubry sur l’âge de départ à la retraite et la vive réaction contraire de nombreux élus du PS, on a peu, depuis, entendu les socialistes sur le sujet.

C’est pourquoi, nous avons décidé de publier de larges extraits d’un dossier important réalisé par Jean-Jacques-Chavigné de Démocratie & Socialisme intitulé : "10 questions, 10 réponses sur nos retraites"

Ce dossier a l’avantage de permettre à tous de mieux comprendre les enjeux futurs et la part d’intox pratiquée par le gouvernement et certains dirigeants économiques. Et surtout, de poser les bonnes questions.

Nous espérons sincèrement que ces : "10 questions, 10 réponses" permettent d’ouvrir le débat et donne envie à tous les salariés de le prendre à leur compte !
 
Retraites 2010 : 10 questions, 10 réponses

1. Quel est le bilan des contre-réformes des retraites depuis 1993 pour les retraités et les futurs retraités ?

... / ... La « réforme » Balladur-Veil de 1993 s’est attaquée, en plein mois d’août, à la retraite du régime général des salariés du secteur privé. Elle a augmenté la durée de cotisation de 2,5 annuités (de 37,5 à 40). Elle a fait passer le nombre des meilleures années prises en compte pour le calcul de la retraite de 10 à 25.

Enfin, l’évolution des retraites n’étaient plus indexée sur les salaires mais sur les prix. Les réformes de 1993, 1994, 1996 et 2003 des retraites complémentaires (Arrco pour l’ensemble des salariés et Agirc pour les cadres) se sont traduites par une augmentation du prix d’achat de la valeur du point et une baisse de la valeur du point servant de base au calcul de la retraite et donc par une baisse du montant de ces retraites.

Aujourd’hui, déjà, plus d’1 million de retraités vivent sous le seuil de pauvreté et 50 % des retraités ont une retraite inférieure à 1 000 euros ... / ... En 1993, la retraite nette moyenne s’élevait à 78 % du salaire moyen net. En 2030, elle ne s’élèvera plus qu’à 59 % de ce salaire moyen net. ... / ... cela ne suffit pas à la droite et au Medef qui veulent continuer à faire baisser le montant des retraites par répartition tout en affirmant le contraire, la main sur le cœur. Si nous les laissons faire, en 2030, c’est la grande majorité des retraités qui se retrouveront sous le seuil de pauvreté.

2. Pourquoi faut-il défendre avec acharnement la retraite à 60 ans ?

Beaucoup de beaux esprits (à droite mais, malheureusement, aussi à gauche) nous expliquent que l’âge légal de la retraite n’a plus d’intérêt, maintenant que la durée de cotisation est passée à 40 et bientôt 42 annuités. En considérant que les régressions imposées par la droite font désormais parties du paysage des retraites, il est, en effet, difficile de concevoir comment un jeune qui commencerait à travailler à 25 ans et qui devrait cotiser pendant 42 ans pourrait espérer prendre sa retraite à 60 ans.

Une simple addition montre qu’il ne pourrait pas prétendre à une retraite à taux plein avant 67 ans. Mais si cela ne sert à rien de débattre de l’âge légal de la retraite, pourquoi la droite tient-elle tant à faire bouger le curseur ? ... / .. Plus d’un million de salariés, tout d’abord, disposent de la totalité des annuités nécessaires à une retraite à taux plein mais ne peuvent pas prendre leur retraite parce qu’ils n’ont pas encore 60 ans. Il leur faut encore travailler 2 ou 3 ans. Avec un âge légal à 62 ans, c’est 4 ou 5 ans qu’il leur faudrait rester au travail. Ensuite, parce que le recul ou la disparition du droit à la retraite à 60 ans ferait presque automatiquement sauter le verrou des 65 ans.

Or, ce verrou est essentiel . Il permet à un salarié dont la carrière est incomplète de pouvoir bénéficier d’une retraite à taux plein lorsqu’il atteint l’âge de 65 ans. ... /.. Si l’âge légal de la retraite disparaissait ou passait à 62 ans, le Medef utiliserait aussitôt ce recul comme levier pour imposer la disparition du butoir que constitue l’âge de 65 ans.

Pour ceux qui douteraient des intentions du Medef, il faudrait qu’ils se souviennent que le Medef appelle de ses vœux la disparition de ces deux âges butoirs 60 et 65 ans ... / ...

3. Une fatalité démographique pèse-t-elle sur nos retraites ?

Il y avait 11 millions de retraités en 2000, ils seront 21 millions en 2040. ... / ... L’allongement de la durée de la vie n’est pas de 1 trimestre par an comme le proclament haut et fort Sarkozy, Guéant et Parisot mais de 0,44 trimestre par an comme l’estime le rapport du COR de 2007, s’appuyant sur les dernières données de l’INSEE ... / ... Le nombre de retraités seraient inférieur de 650 000 en 2050 par rapport à la moyenne des deux précédentes hypothèses retenues par le COR. Il ne suffit pas, ensuite, que la population en âge de travailler augmente. Encore faut-il qu’elle ait effectivement un travail. ... / .... A moyen terme, en effet, l’augmentation de la productivité du travail viendra annihiler les effets de la croissance et ne permettra pas au chômage de reculer ... / ... Réduire le temps de travail est une mesure incontournable : elle seule permettra d’en finir avec le chômage et du même coup d’améliorer l’équilibre financier de nos régimes de retraites ... / ... En 2050, le montant de la richesse nationale passera de 1 700 milliards d’euros à plus de 3 400 euros ... / ... Avec une augmentation de la richesse de notre pays de 1 700 euros à cette date, cela laisserait 1 500 milliards d’euros pour l’augmentation des salaires directs, des cotisations de l’assurance-maladie, des investissements publics et privés, de la réduction du temps de travail et même des profits. Il y a cependant une condition à cela, c’est que les profits ne captent pas la plus grande partie de ces 200 milliards qui devraient revenir aux retraités ... / ...

4. L’allongement de la durée de cotisation permet-il de maintenir le montant des pensions ?

Non. Le Medef et le gouvernement mentent délibérément. Ils nous disent : « Soit l’augmentation de la durée de cotisation, soit la baisse du niveau des pensions ».


En fait, les salariés ont récolté l’une et l’autre depuis 1993 ... / ... avec une durée de 40 ans de cotisation, les 2/3 des salariés du secteur privé qui prennent leur retraite ne sont plus au travail. Ils sont soit au chômage, soit en maladie, soit en invalidité .... / ... Avec un passage à 41 ans, ce sont plus des ¾ des salariés qui se retrouveraient dans cette situation au moment de leur départ en retraite ... / ...

Quand au Medef, il n’est pas à une contradiction près, il exige l’allongement à 45 ans de la durée de cotisation au moment même où les entreprises ne permettent aux jeunes d’accéder à un travail à temps plein que vers 25-30 ans (dans le meilleur des cas) et où elles licencient à tour de bras les salariés de plus de 55 ans (voire de 50 ans).

Dans ces conditions, allonger la durée de cotisation revient à augmenter la période de chômage, de maladie ou d’invalidité et donc à diminuer le montant des retraites. ... / ... Décider, dans ces conditions, qu’il faut 40 annuités de cotisation pour bénéficier d’une retraite à taux plein, c’est vouloir obliger les salariés à sauter à la perche sans perche ... / ...

5. Le maintien au travail des salariés de plus de 60 ans est il une réponse au problème de nos retraites ?

Le Plan d’emploi national pour l’emploi des seniors 2006-2010 qui s’inscrit dans la droite ligne de la stratégie de Lisbonne adoptée par l’Union européenne, s’est fixé comme objectif prioritaire de parvenir à un taux d’emploi des 55-64 ans de 50 % en 2010.

Cet objectif est inacceptable pour au moins 3 raisons.

D’abord parce qu’il est insupportable de forcer les salariés de plus de 60 ans à rester au travail. Il ne faut pas confondre les hauts fonctionnaires, les professions libérales, les dirigeants d’entreprises, les universitaires qui ont la chance d’avoir un travail créatifs et l’immense majorité des salariés pour qui le travail est avant tout fastidieux, pénible et, avec le durcissement continuel des conditions de travail, de plus en plus néfaste à leur la santé.

... / ... Il ne faut pourtant pas être grand clerc pour comprendre que si l’on oblige des centaines de milliers de salariés de plus de 60 ans, ce sont des centaines de milliers de jeunes qui ne trouveront pas de travail. La persistance du chômage de masse exclut, à lui seul, la possibilité de retenir cette solution.

Enfin, parce que l’avenir qui est promis aux salariés âgés est tout sauf pavé de roses.

Non seulement les conditions de travail se détériorent, la souffrance au travail se développent, atteignant plus cruellement les salariés les plus âgés. Mais, en plus, pour inciter le patronat à embauches des « seniors », la droite a mis en place des « emplois vieux », des CDD de 18 mois renouvelable un fois. C’est donc la précarité qui ouvre grand ses bras aux salariés âgés. ... / ...

Le chiffre (que l’on nous ressasse sans cesse) de 38,1 % est un chiffre global concernant l’emploi des salariés de 55-64 ans (dans les statistiques, on a 64 ans la veille de ses 65 ans…) Il faudrait pourtant distinguer entre l’emploi des 55-60 ans qui devrait augmenter dans le cadre d’un recul généralisé du chômage et l’emploi des 60-64 ans qui devait être réduit au maximum. ... / ... La priorité pour les salariés de 60 ans devrait être bien différente : permettre à tous ceux qui le voudraient de partir à la retraite avec une retraite à taux plein.

6. Le système des « comptes notionnels » adopté par la Suède est-il une solution pour nos retraites ?

... / ... Pourquoi le gouvernement aurait-il demandé au COR un rapport spécifique sur la possibilité d’un remplacement de notre régime par annuités par un régime en points ou en compte notionnels comme en Suède ?

Le plus probable est que le gouvernement ne veut pas faire de vague avant les élections régionales de mars et qu’il attend que le congrès de la CFDT soit terminé pour laisser les mains libres à François Chérèque.

Le rapport annuel du COR paraîtra après les régionales et on peut compter sur le gouvernement et le Medef pour en faire la lecture la plus noire possible afin, si les salariés lui laissent les mains libres, de faire voter (comme d’habitude pour les retraites) une loi en plein mois de juillet.

... / ... Pour retrouver l’équilibre, le COR renvoie donc les décideurs aux « trois leviers » traditionnels :

le niveau des ressources,

le niveau des pensions et
l’âge moyen effectif de départ en retraite.

Et, sur le choix de ces leviers, le COR n’est guère optimiste puisqu’il estime à 15 % la nouvelle baisse du niveau des retraites qui découlerait du choix d’un tel système.

... / ... Aujourd’hui, les salariés ne sont sûrs que du montant - à moyen et à long terme - de leurs cotisations. Le montant de leur retraite dépendra de l’évolution du PIB et de l’espérance de vie au moment de leur départ en retraite. Le gouvernement n’a plus aucune responsabilité politique à prendre, c’est le système mis en place en 1998 qui a, une fois pour toute, décidé de la part de la richesse nationale qui sera attribuée aux retraites.

Avec la crise, le PIB a diminué de 4,4 % en 2009, le montant des retraites diminuera donc de 4,4 % en 2010. Si l’espérance de vie (mesurée par les mêmes tables de mortalité que celles des assurances privées) augmente, le montant de la retraite baissera, sans que, là encore, le gouvernement ait la moindre responsabilité politique à prendre, sans le moindre débat public ... / ... Avec ce système, tout repère collectif disparaît ... / ...

Dans le système suédois comme dans la retraite par point, si chère au Medef, c’est l’intégralité de la carrière qui est prise en compte pour le calcul de la retraite ... / ... les périodes de maternité, de chômage, de maladie ou d’invalidité n’ont pas vocation à être prise en compte. Au total, le taux de remplacement du salaire par la retraite ne peut que baisser ... / ...

7. La droite et le gouvernement ont-ils abandonné l’idée de nous imposer des fonds de pension ?

Non, le Medef rappelle constamment la nécessité de « compléter » la retraite par répartition au moyen de retraites par capitalisation, c’est-à-dire des fonds de pension, qu’ils soient ou non « à la française ». ... / ...

L’épargne-retraite est profondément risquée : c’est accepter de jouer sa retraite en bourse car les fonds collectés sont placés en bourse et bien souvent en actions puisque, selon les » experts financiers » qui ont tout intérêt à favoriser ce type de placement, leur rendement serait meilleur que celui des obligations et des emprunts d’Etat ... / ... Laisser un champ de plusieurs centaines de milliards à un salaire indirect mutualisé leur est totalement insupportable ... / ...

8. Le fonds de réserve est-il une solution pour nos retraites ?

Créé en 1999 par Lionel Jospin, le fonds de réserve des retraites devait avoir une vie de 40 ans avec une première phase d’accumulation des fonds, de 2000 à 2020, et une deuxième phase d’utilisation des fonds, de 2020 à 2040.

La première phase devait permettre d’accumuler 1 000 milliards de francs (150 milliards d’euros) dont l’essentiel serait venu des excédents de la Caisse nationale d’Assurance vieillesse, de ceux du Fonds de solidarité vieillesse et des revenus financiers issus du placement de ces fonds.

... / ... Au total, le Fonds de réserve n’a permis d’accumuler que 28 milliards d’euros. S’il avait été alimenté comme le souhaitait Lionel Jospin, ce fonds n’aurait, de toute façon pas permis de répondre au besoin de financement de nos retraites ... / ... C’est pourquoi ce fonds avait toujours été présenté comme un simple « fonds de lissage » permettant simplement d’étaler l’augmentation des cotisations retraites dans le temps en cas d’augmentation soudaine du nombre de retraités.

Il reste 10 ans pour alimenter ce fonds. ... / ... Les placements en bourse pourront, sans doute, permettre d’accumuler quelques milliards mais ces gains se transformeront inéluctablement en lourdes pertes lors de la prochaine crise financière .... / ...


9. Comment financer nos retraites ?

Le déficit du régime général (branche vieillesse) devrait, selon les prévisions du gouvernement, être de 10,7 milliards d’euros en 2010 après 8,2 milliards en 2009 et 14,5 milliards en 2013. L’augmentation de ce déficit est liée, en partie, à des raisons conjoncturelles : la crise économique qui a réduit la masse salariale et donc le montant des cotisations retraites.

... / ... En 2050, si ces ressources n’augmentent pas et si nous refusons que la grande majorité des salariés se retrouvent dans la misère, le besoin de financement de nos retraites par répartition s’élèvera à 200 milliards d’euros (constants) par an.

200 milliards d’euros par an, dans un pays dont le PIB aura doublé, cela représente 6 points de PIB. Entre 1960 et 2000, la part du PIB consacrée au financement des retraites par répartition avait augmenté de 8 points, pourquoi serait-il impossible de l’augmenter de 6 % entre 2010 et 2050 ?

... / ... Il serait donc, ensuite, nécessaire d’élargir l’assiette des cotisations retraites en s’attaquant aux « niches sociales » c’est-à-dire aux revenus salariaux qui ne subissent aucun prélèvement ou un prélèvement forfaitaire de 4 % au titre de l’ensemble des cotisations sociales. Le manque à gagner lié aux dispositifs d’association des salariés aux résultats de l’entreprise est évalué entre 6 et 8,3 milliards d’euros en 209 et, donc, au double en 2050 si ces revenus évoluent à la même vitesse que le PIB.

Il faudrait, enfin, augmenter le taux des cotisations retraites.

Sarkozy, le 25 janvier affirmait qu’il fallait « tout mettre sur la table ». Il promettait d’examiner toutes les pistes, mis d’examiner toutes les pistes. Curieusement, toutefois, il n’a évoqué que « la perspective d’un allongement de la durée de cotisation » et jamais d’une hausse des cotisations retraites.

Pourtant, dans son dernier rapport, le COR constate que « l’effet positif d’une hausse du taux de cotisation sur le solde du régime est immédiat et durable ». Dans son rapport de 2001, le COR estimait que, même avec un taux de chômage ramené à 4,5 % de la population active, il faudrait encore augmenter de 15 points le taux de cotisation retraite pour équilibrer nos régimes de retraites en 2040 et revenir à un taux de remplacement de l’ordre de 75 % du salaire (comme avant 1993).

15 point d’augmentation en 40 ans (de 200 à 2040 ou de 2010 à 2050), cela représente une augmentation d’environ 0,37 point par an. A raison de 0,25 point pour les cotisations patronales et de 0,12 points pour les cotisations salariales, cette augmentation est, bien évidemment, préférable à la généralisation de la pauvreté chez les retraités que nous promet l’allongement continuel de la durée de cotisation.

Cette option a, pourtant, d’emblée était exclue du débat public. Pour les salariés, l’augmentation de leurs cotisations seraient compensées en partie par les sommes qui n’iraient plus financer l’épargne retraite et le retour à un taux de remplacement de 75 % du salaire net permettrait de réduire le recours à la solidarité familiale au profit des personnes âgées.

Quant au patronat, s’il trouvait trop élevé l’augmentation de ses cotisations retraites, il pourrait toujours commencer par renoncer à financer les « retraites chapeaux » de ses dirigeants et alléger d’autant les sommes qu’il consacre au financement des retraites.

Veolia Environnement aurait pu, ainsi, économiser les 30,2 milliards d’euros provisionné (et il s’agit des provisions d’une seule année) pour financer les « retraites chapeaux » de son Comité exécutif, dont 13,1 millions d’euros pour la seule « retraite chapeau » de son PDG, Henri Proglio.

« Retraite chapeau » qui devait permettre à ce Monsieur, pourtant assez loin de la misère, de bénéficier d’une retraite supplémentaire de 700 millions d’euros par an. La compétitivité des entreprises de notre pays serait-elle remise en cause par cette augmentation progressive du taux des cotisations retraites ?

Non si l’on remplaçait la « modération salariale » par la « modération financière » et si le montant des dividendes versés aux actionnaires diminuaient de façon à compenser l’augmentation des cotisations sociales.

C’est tout à fait réalisable.

Le montant des dividendes versés aux actionnaires a augmenté de 5,2 point de PIB depuis 1982, au détriment des salaires. Ces dividendes sont improductifs et ne servent qu’à alimenter la spéculation financière dont on a pu constater les redoutables effets.

Une baisse des dividendes versés aux actionnaires n’affecterait pas l’investissement productif et permettrait de ne pas augmenter le prix des produits ou des services facturés par l’entreprise, malgré l’augmentation du taux des cotisations retraites. La compétitivité des entreprises ne serait donc pas affectée.

10. Quelles mesures concrètes pour sauver nos retraites par répartition ?

Nos retraites par répartition sont aujourd’hui gravement menacées. Le recul continuel du montant de la retraite, les lourdes incertitudes pesant sur l’avenir des retraites sont en train de rompre le pacte entre générations.

Comment les jeunes générations pourraient-elle, en effet, accepter que leurs cotisations aillent financer les retraites de la génération qui n’est plus au travail alors qu’eux-mêmes estiment qu’ils ne toucheront pas de retraite ou une retraite qui ne leur permettra pas de vivre ?

Pour que les jeunes générations aient confiance avec notre système de retraite par répartition, il faut leur assurer qu’ils pourront bénéficier d’une retraite correcte, à un âge (60 ans) où ils auront encore l’espérance de vivre en bonne santé pendant plusieurs années.

Cet objectif nécessite que soit prises un ensemble de mesures indissociables. D’abord, abroger les réformes de la droite depuis 1993 et obliger, par la loi, le patronat à financer les retraites complémentaires du secteur privé afin que cet objectif soit atteint.

Assurer un taux de remplacement minimum de 75 % pour une carrière complète.

Garantir qu’aucune retraite ne sera inférieure au Smic. Indexer l’évolution des salaires pris en compte pour le calcul de la retraite et l’évolution du montant de la retraite, une fois cette dernière liquidée, sur les salaires et non plus sur les prix.

Considérer que les périodes non travaillées, liées à la maternité, aux accidents du travail et aux maladies professionnelles, aussi bien que le temps partiel imposé sont des périodes travaillées à temps plein et que ce soit le salaire qui aurait normalement du être versé qui soit pris en compte pour le calcule de la retraite.

Revenir aux 37,5 annuités de cotisation pour pouvoir bénéficier d’une retraite à taux plein tant que la durée moyenne réelle d’une carrière ne sera pas supérieure à ce chiffre.

Valider les périodes d’étude après 18 ans comme les périodes de recherche d’un premier emploi dès l’inscription au Pôle-emploi.

Permettre aux salariés ayant effectué des travaux pénibles de prendre leur retraite à taux plein à 55 ans. Cette mesure, cependant, ne saurait dispenser d’agir en amont, sur les conditions de travail, pour que ces travaux nuisibles à la santé disparaissent.

C’est uniquement à ce prix que la confiance des jeunes générations en notre système de retraites par répartition pourra être restaurée. Autrement, ce sera la porte grande ouverte aux fonds de pension et à la misère pour la grande majorité des retraités dans les décennies à venir.


Ce texte est issu de la Revue D&S de Février 2010 et disponible sur abonnement
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23 réactions


  • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 10 février 2010 11:42

    Les solutions généralement envisagées aujourd’hui pour résoudre le problème des retraites, des 35 heures et du chômage sont d’ores et déjà totalement obsolètes et archaïques.


    • Jean Claude BENARD Jean Claude BENARD 10 février 2010 12:21

      @JPL

      Il vaudrait mieux selon vous avoir de moins en moins de gens qui travaillent pendant que d’autres en plus petit nombre travailleraient plus pour gagner plus ?

      Est ce obsolète et archaïque que d’essayer de trouver des solutions lorsqu’on sait que  : « le monde comptait fin 2009 212 millions de personnes sans emploi » et que : "le nombre de personnes en situation vulnérable, c’est-à-dire celles à leur propre compte ou les travailleurs familiaux non rémunérés, aurait augmenté de 100 millions pour atteindre 1,5 milliard. Soit la moitié de la population active dans le monde" ? Source Capital

      Quant aux retraites, il faut arrêter de parler d’elles comme un boulet ! Les retraités consomment et sont même les premiers à distribuer à leurs familles de l’argent lorsqu’elles en ont besoin !

      Maintenant, on peut effectivement considérer que les chômeurs et les retraités peuvent se débrouiller par eux mêmes, mais, vous l’avez compris, ce n’est pas mon avis !


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 10 février 2010 12:34

      Jean Claude BENARD (xxx.xxx.xxx.38) 10 février 12:21  

      "Il vaudrait mieux selon vous avoir de moins en moins de gens qui travaillent pendant que d’autres en plus petit nombre travailleraient plus pour gagner plus ?"

      Je n’ai jamais rien dit de tel. À l’évidence, vous n’avez pas lu le texte inclus dans mon commentaire.


  • patroc 10 février 2010 14:09

      Partageons travail et richesse du travail et vous verrez que çà ira tout seul.. Exemple : Si total avait appliqué les 30% de ses bénéfices (13 milliards en 2009) pour ses employés (Idée de notre nain national qu’il a vite annulée via Lagarde nationale !), chacun des 100000 employés de total sur la planète aurait dû touché 170000 euros de primes, je répète 170000 euros pour une année de boulot !.. En fin de compte, seulement 0,70% ont été reversé aux employés (environ 150 euros, lol !), 80% aux actionnaires et directeurs, le reste à l’investissement : Cherchez l’erreur.. Et c’est partout pareil !.. Dans un système pourri, y’a rien à changer sinon de système...


    • xa 11 février 2010 18:47

      Une petite correction.

      Sur le résultat de 10.6 milliards de 2008 (dividendes versés en 2009), Total a augmenté la part distribué aux actionnaires, en la portant à 50% des bénéfices, et non 80% comme vous l’indiquez.

      Sinon, 0.7% du résultat, ca ne fait pas 150 euros par salarié, mais 750 pour un résultat de 10.5 milliards, et 910 pour un résultat de 13. Mais c’est un intéressement calculé en moyenne et sur la totalité du résultat. Je doute que l’intéressement soit calculé sur le résultat du groupe, mais plus probablement sur les résultats locaux.


  • Francis, agnotologue JL 10 février 2010 14:35

    Bon article Jean Claude Benard, et de bonnes pistes que vous dessinez là.

    D’un autre point de vue, il y a à mon avis deux façons d’aborder le problème.

    La première part du principe qu’on ne résoudra pas le problème des retraites si on ne désorbe pas le chômage, si l’on ne revient pas au plein emploi. Dans cette optique, il faut exiger une plus juste répartition des richesses entre le travail et le capital, et revenir sur les aberrations où nous a mené à la globalisation libérale qui ne profite qu’au seul capital. Partant de là, il convient de remettre à plat tout ce qui concerne le temps de travail : la réduction du temps de travail est une juste façon de répatir les gains de productivité.

    La deuxième façon de voir les choses, c’est de considérer que le taux d’emploi et les retraites sont la poule et l’oeuf, et dans ce cas, il ne faut rien lâcher sur les retraites : en effet, toute mesure qui viendrait à allonger les durées de cotisations, dans le contexte actuel aurait fatalement pour effet d’aggraver la crise de l’emploi, et par contrecoup, à terme, de faire baisser la rémunération du travail.

    Le capital nous a appris depuis déjà longtemps que, quand on lui cède la main il a pour habitude d’arracher le bras avec.


  • citoyen 10 février 2010 16:18

    globalement d’accord avec l’auteur


  • YVAN BACHAUD 10 février 2010 17:32

    Bonjour,
    Ceux qui veulent véritablement défendre les retraites et plus généralement les droits de citoyens français doivent demander pour eux le référendum d’initiative citoyenne qui leur permettrait de soumettre à abrogation les mesures jugées inéquitables.
    Et surtout de soumettre des propositions alternatives de réforme. Celles par exemple élaborées par  la Revue D&S .

    Les dirigeants de D&S peuvent ils nous dire ICI pourquoi ils ne demandent pas l’instauration du référendum d’initiative citoyenne ?
    82% des Français sont pour son principe et ils sont encore 68% quand il est précisé a la demande de 500.000 signatures. Sondage BVA juillet 2007.
    ( Voir www.ric-france.fr )


  • Kristen Kristen 10 février 2010 18:09

     Lorsque Michel Rocard avait commandé le fameux livre blanc sur l avenir des retraites il avait conclu qu il y avait de quoi faire sauter plusieurs gouvernements....quelle audace ....
    on connait la suite....
    les chiffres sont tenaces...n en déplaisent aux idéologues de tout bord....
    je suis attaché aux principes de Liberté et donc attaché à la possibilité de partir à 60 ans..
     en revanche j attend avec impatience que le calcul des retraites soit identique pour les Français fonctionnaires et les salariés du privé...c est l égalité républicaine ....
     Après que le débat des financements s ouvrent sans tabous car il en va de la survie de notre système de retraites par répartition car à ce rythme là dans une décenie nos jeunes tetes blondes n hésiteront pas soutenir un candidat qui leur proposera un système individuel ne voyant l intéret dy systéme actuel...
    gouverner c est prévoir disait Pierre Mendes France ....ilserait temps de sen inspirer....


  • fifilafiloche fifilafiloche 10 février 2010 18:24

    Les comptes d apothicaires sur les régimes de retraites n auront bientôt plus de sens. Nous n avons de toute façon plus les moyens de les financer, quelque soit le plan. La décroissance s appliquera aussi à l espérance de vie et la seule richesse qui permettra aux séniors de survivre sera leur famille, puisque les solidarités nationales auront disparu. Ceux qui n ont pas investi dans leur avenir génétique au nom du pouvoir d achat iront promener leur inutilité et leur solitude sous d autres cieux.


  • ddacoudre ddacoudre 10 février 2010 20:44

    bonjour benard

    le problème des retraite comme d’autres ne se résoudra pas en restant accolé à un système qui considère que la vie est une charge si quelques uns ne peuvent en retirer un profit, et que le monde est n commerce. la nécessiter de se compter sous quelques forme que ce soit pour saisir la multitude et pouvoir anticiper voir modifier nos existence, sont un moyen non une fin.

    je souscrit a ce que tu développes, mais le fond n’est pas là ’l’on nous vends les louitiques ( la pénurie organisé par les banques, alors que nous vivons dans l’abondance dans la surproduction que nous n’avons pas besoin du travail de tous, c’est un autre avenir qu’il faut penser et non rester collé a un processus qui nous importe la pauvreté des pays d’Asie.

    http://www.agoravox.fr/ecrire/?exec=articles&id_article=69498

    cordialement.


  • raoul coutant 10 février 2010 22:40


    Et si nous proclamions que la retraite par capitalisation était socialement dangereuse (la défiance des vieux actuels envers les jeunes actuels..) ?
    Int erdisons la retraite par capitalisation :
    http://nous-utiles-et-solidaires.blog4ever.com/blog/lire-article-294976-1183619-generaliser_la_retraite_par_repartition__interdire.html

    Vive Agora Vox !

    Raoul


  • kasko 11 février 2010 00:04

    Assez !

     Assez de ces catalogues de bonnes intentions et de ces reports sur les autres (le gouvernement, les patrons, les financiers) ! Oui, si tout le monde était vertueux, tous les problèmes se règleraient facilement, sans douleur, sans effort,...Mais de tout temps ceux qui ont le pouvoir ne sont pas meilleurs que les autres, voire pires et ce dans tous les systèmes, dans tous les régimes, dans toutes les institutions. Il faut combattre cela, mais il ne faut pas rêver. Il faut chercher des solutions qui permettent de nous défendre, en intégrant le rôle des leaders et la dépendance que nous avons vis-à-vis d’eux. C’est regrettable et dur à admettre, mais nous avons besoin des « riches », des financiers, des leaders politiques car sans eux, nos emplois, le financement de nos systèmes sociaux sont encore plus menacés. Il faut donc leur tirer des ressources, mais de manière telle qu’ils ne « disparaissent » pas. Cet article présuppose que tout se règle au niveau national. Quelle erreur ! Les patrons, les capitaux se déplacent et si nous bloquons cela, nous nous tirons une balle dans le pied.

     Ce n’est pas avec de telles déclarations que l’on fait avancer le débat. Je dirai même que l’on contribue à « endormir » la majorité des victimes en leur faisant miroiter des solutions séduisantes mais qui n’existent que sur le papier !

     Raz le bol.

    Kasko.  


    • Kristen Kristen 11 février 2010 15:07

       de quel patrons parlez vous ceux du CAC 4O ou ceux des Pmes très souvent proches de leurs salariés....
      quant aux « leaders politique » je n en vois pas désolé cher ami des visions à court terme souvent guidé par les intérets de ceux qui leur ont financé leur campagne....
       De tels poncifs cela ont peut -être une portée dans vos petits cercles mais cela ne résistent à la réalité des faits....


  • xa 11 février 2010 18:56

    "Veolia Environnement aurait pu, ainsi, économiser les 30,2 milliards d’euros provisionné (et il s’agit des provisions d’une seule année) pour financer les « retraites chapeaux » de son Comité exécutif, dont 13,1 millions d’euros pour la seule « retraite chapeau » de son PDG, Henri Proglio.

    « Retraite chapeau » qui devait permettre à ce Monsieur, pourtant assez loin de la misère, de bénéficier d’une retraite supplémentaire de 700 millions d’euros par an. La compétitivité des entreprises de notre pays serait-elle remise en cause par cette augmentation progressive du taux des cotisations retraites ?"

    Je lis mal, où il y a une erreur monumental dans les chiffres cités ? Veolia aurait provisionné 90% de son CA  ? La retraite de ce Monsieur couterait 2x les bénéfices du groupe ?


  • zergotine 11 février 2010 22:29

    Relire Zola et V Hugo... les articles des journaux de l’époque comme c’est marrant d’entendre les mêmes refrains pour que nous restions corvéables à merci et que tout la-haut les privilèges soient préservés !

    Regardez un peu l’échelle des salaires des patrons entre le 19ème et le 21ème siècle... 
    Arrêtons de croire que notre monde est pauvre que nous tout en bas nous devrions nous réjouir d’être malmener au travail pendant plus de 40 ans, prend de plein fouets des périodes de chômage subies puis accepter sans broncher des salaires qui baissent au fil du temps, l’explosion des taxes / impôts pour espérer au final toucher une retraite encore plus misérable.
    Arrêtons d’opposer jeunes/vieux privé/public travailleur français et congolais ou albanais !!
    RE-VOL-TONS NOUS !
    Pour vous faire passer la pilule et vous rincer toujours plus : ils vont s’attaquer violemment aux fonctionnaires, puis comme cela ne suffira car le système est pourri, c’est le CDI qui sera supprimé (lisez attentivement le fameux décret de licenciement des fonctionnaires et relisez-le entre les lignes, le CDI est aujourd’hui bien plus protecteur !!)

  • bonnes idees 14 février 2010 13:21

    Et sur les infos de TF1 on nous parle aujourd’hui des fleurs de la Saint valentin. Rien sur les retraites, le chômage, l’énergie, la pollution et la finance.
     
    Tout va bien dans le meilleur des mondes.


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 14 février 2010 14:09

    Aujourd’hui c ’est la Saint Valentin pas la Saint Retraite .


  • ChatquiChouine ChatquiChouine 14 février 2010 15:53

    @l’ auteur

    Si votre texte présente des chiffres interessants, je ne suis pas d’accord avec vos préconisations qui relèvent pour moi de l’utopie, tant économique qu’idéologique et je m’en explique.

    D’abord, il convient de revenir sur les désastreuses politiques industrielles apparues au seuil des années 90, et issues pour beaucoup du précepte très en vogue dans ces années là à savoir :« Place aux jeunes ! ».
    Cela s’ est traduit par des stratégies à courts termes aussi bêtes que dispendieuses de retraites anticipées parfois grassement encouragées et par l’apparition de jeunes loups autrement appelés « cost killers » dans les DRH d’entreprises.

    Ces derniers, éduqués qu’ils l’étaient de méthodes trés « Tatcheriennes » n’ont eu de cesse de se voir gratifiés en proportion de la diminiution de la masse salariale.

    Ce paradigme nouveau, désignant dans la recherche d’emploi le « vieux » comme étant l’ennemi du « jeune » était d’autant plus stupide qu’il a fait perdre à beaucoup d’entreprises la richesse de l’expérience des anciens qui ne pouvaient même plus prévenir les « conneries » issues de l’inexpérience des nouveaux.

     Les « cost killers » ayant pris conscience de celà, ils ont poursuivi leur logique jusqu’au bout.
    Donc, pour éviter les surcouts salariaux des anciens et les aneries parfois très couteuses des nouveaux, ils ont débauché les uns et n’ont pas recruté les autres...Le résultat, plus de 21% des moins de 24 ans au chomage et, vous rappellez le chiffre, 38% seulement de la tranche d’age 55-65 ans est encore en activité.

    Evidemment, cela n’est pas bon pour le régime de retraite par répartition et les grands patrons se gardent bien de se remettre en cause et plaident pour changer le système plutôt que leur stratégie. Comme le souligne justement votre article, faire reculer l’ age de la retraite n’a pour but que d’en diminuer les pensions, dans la mesure ou les entreprises n’ont marqué aucun fléchissement dans leur politique de se débarrrasser des « anciens ».

     C’est dans cette logique que je pense que le verrou de la retraite a 65ans ne sautera pas.
     En effet, les patrons français souhaitant se débarasser des anciens n’ont aucun intérêt à devoir les garder jusqu’a 65ans, faute de quoi ils auraient a payer des indemnités disuasives.
    Ils préfèreront mettre en place une stratégie de « pauvreté librement consentie » du salarié qui, lassé de ses conditions de travail et de la pression que l’on exerce sur lui, préfèrera de son propre chef partir bien avant le nombre d’annuités lui donnant une retraite à taux plein et par là même, acceptera « librement » une pension fortement dévaluée....CQFD.

     Si je ne suis pas contre une forte taxation des retraites chapeaux, et notamment celles octroyées à des patrons indignes, je n’y vois pas là une solution pour revenir à 37.5 annuités et à garantir un pension au moins égale au SMIC.

    N’oublions pas que l’essentiel de l’activité salariée en France gravite autours de PME-PMI souvent prises à la gorges par des conditions conccurentielles terribles (merci la mondialisation) et pour lesquelles nous n’avons aucun intêret à voir l’accroissement des charges qu’elles ont a supporter. L’augmentation des charges patronnales n’est une bonne solution.
    Les grands patrons et leurs accointances avec la haute finance ont tendance à donner une connotation péjorative au simple mot « patron » et cela est clairement contre productif.
    Abaisser les charges patronales pour les jeunes et les plus de 55ans, sous condition que ces derniers assurent un « tutorat » aux premiers n’est pas idiot (mesure en cours d’expérimentation d’ailleurs) et aurait le double mérite, si cela fonctionnait, de s’attaquer au chomage et de réconcilier ces 2 tranches d’age que l’on a trop cherché à opposer.

    Vous faites référence à la Suède dans votre article,mais vous avez omis de dire que plus de 70% de la tranche d’age 55-65 ans est encore en activité là bas.

    Je pense donc que, au delà des 2 seules alternatives que l’on nous présente pour sauvegarder les retraites à savoir l’allongement de la durée de cotisation ou la diminution des pensions existe une troisième voie, celle consistant à mettre les jeunes plus tôt au travail mais surtout a augmenter drastiquement le pourcentage des 55-65 ans à rester en activité.

    Tout ça pour ça ! diront certains, embaucher les jeunes et les vieux ! si cela était possible, cela se saurait...il est (biiiiiiiiiiiiip) ce mec !
    Et oui, je suis peut-être un peu (biiiiiiiiip), mais pas plus que ceux qui demandent à ce que l’on travaille 42, voire 45 ans alors que, passé l’age de 55 ans, ils en jettent 2 sur 3.
    La survie des retraites est directement liée au chomage d’un coté (nombre de cotisants), a la rémunération des emplois (montant des cotisations) et à l’ allongement de la durée de vie de l’autre (nombre de pensions).
    N’étant pas Malthusien de nature, j’aurais tendance a penser que la solution est à trouver dans les 2 premiers liens.
    Alors, parler de retraite à 55ans, de 37.5 ans de cotisations pour tous, d’avoir une pension égale au SMIC, etc.... alors que notre chomage est à plus de 9%, et que nous attend un tsunami financier qui va faire très mal, c’est comme si, pour moi, vous vouliez mettre un pied sur Mars, sans même avoir mis un orteil sur la Lune.


  • logan 14 février 2010 16:14

    116 milliards de déficit public en 2009, c’est à dire 116 milliards d’euros empruntés à des banques ou divers agents financiers

    quand on sait qu’au moins 40% en moyenne des titres publics sont achetés par des banques françaises, des entreprises françaises ou des citoyens français, l’état a donc emprunté en 2009 pour couvrir le déficit au moins 47 milliards d’euros aux banques, entreprises ou citoyens français ...
    ce sont donc au minimum 47 milliards d’euros qui auraient pu être imposés par l’état au lieu d’être empruntés en contrepartie du paiement d’un intérêt !
    47 milliards c’est largement de quoi résoudre le problème des retraites ...


  • iris 17 février 2010 10:43

    dans les grands groupes les reconversions se font a coup de primes et desalaires payés pendant 24 mois-cellule de reclassement etc...dans les pte et pme il ya l’assédic pendant 1 an et c’est tout-et souvent des cdd à répétitions- déja vu 10 ans de cdd-
    déja la il ya inéquité-
    et c’est souvent ces mèmes groupes qui on racketé et conseillé des pme et pte -voir franchises -les conseilleurs ne sont pas les payeurs-
    de toute façon la véritable concurrence n’existe pas-
    autant voter pour le communisme qui n’a jamais existé ni en urss ni en chine. 


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