vendredi 2 décembre 2011 - par Philippe Vassé

Prix de l’eau potable en France : leçons de Taïwan

Des agences de l'ONU aux opinions publiques du monde entier, tous sont d'accord pour considérer que l'eau potable n'est pas une marchandise, mais un bien naturel collectif indispensable à la vie humaine, animale et végétale.

Pourtant, cette reconnaissance du caractère collectif, public, nécessaire à la vie est dans de nombreux pays une position verbale sans conséquence pratique puisque l'eau potable y est, soit considérée comme un produit marchand privé, soit inaccessible faute de structures techniques suffisantes.

Afin d'étudier de plus près des situations différentes partant d'une déclaration commune d'intention orale, nous présentons ici un comparatif instructif sur le prix de l'eau potable entre deux Etats développés : la France et Taïwan.

Différences de prix et de mode de gestion entre la France et Taïwan : faits et chiffres instructifs

Afin de comparer ce qui est comparable, nous ne nous occuperons que du prix de l'eau potable toutes taxes incluses dans les deux pays.

En France, il n'existe pas de société nationale des eaux potables, puisque le captage, le transport, le traitement et la distribution de l'eau sont placés sous la responsabilité des communes ou des entités intercommunales.

Les communes ou entités intercommunales peuvent se regrouper, soit en syndicats de gestion publique, soit déléguer à des sociétés privées ce service public selon la loi française. D'où une moyenne nationale tarifaire qui cache des différences ahurissantes qui vont du simple au triple !

A Taïwan, l'eau, considéré comme bien public national, est sous la responsabilité de l'Etat qui a créé pour cela TWC, Taïwan Water Corporation, ou société des eaux de Taïwan, entreprise d'Etat. Là où l'Etat ne peut pas encore fournir l'eau potable (régions de montagnes à éboulements récurrents), les communes s'y sont substituées en assurant un service de gestion municipale directe.

Quelques chiffres et de faits sont à retenir d'emblée après cette brève entrée en matière :

En France, en 2011, selon les sources les plus autorisées, le prix moyen de l'eau potable au m3 est de 1,75 euros. (l'assainissement est ici bien laissé de côté), mais le tarif varie de 1,10 euro à plus de 3,30 euros selon les communes et le mode de gestion en vigueur !

A Taïwan, sous la gestion de TWC, le prix moyen TTC de l'eau au m3, frais de maintenance et taxes incluses, varie selon le barème suivant pour les particuliers :

10 m3 par mois avec un tuyau de 13 mm : 91,35 NT$ ou environ 2,01 euros

20 m3 par mois avec un tuyau de 13 mm : 216,85 NT$ ou environ 5,05 euros

 

10 m3 par mois avec une canalisation de 20 mm : 109,20 NT$ ou environ 2,20 euros

20 m3 par mois avec une canalisation de 20 mm : 224,70NT$ ou environ 5,10 euros

 

Ainsi, une facture du bureau de la TWC pour un logement sis à Chenggong (ville moyenne de 30000 habitants) montre un total TTC de 216,85 NT$ pour 20 m3 de consommation, soit environ 5 euros pour le mois de novembre 2011.

Dans les communes où TWC ne peut intervenir, les mairies ont établi des programmes de tuyaux souples prélevant l'eau de source des montagnes pour alimenter les villages isolés. Là, on ne paie pas au m3, on paie une contribution forfaitaire pour les installations, leur construction et leur entretien (coûteux du fait des pluies, des typhons et des tremblements de terre) à la mairie qui, en général, selon les lieux, varie de 150 à 250 NT$ par mois, soit de 3,90 euros à 6 euros. !

Ainsi, consommer 20m3 d'eau potable à Taïwan, pays où les installations des eaux sont soumises à de terribles et onéreuses contraintes climatiques, géologiques et sismiques, coûte environ 5 euros contre environ de 22 euros à 66 euros en France, selon l'endroit, le tout sans typhons, tremblements de terre et glissements de terrain gigantesques !!!

Pour les lecteurs qui auraient des doutes sur la réalité de nos informations, chose bien légitime, ce lien permet de visualiser les tableaux tarifaires de TWC . Le premier tableau indique le prix selon le nombre de m3 par mois ou par deux mois-ligne du dessous, taxes incluses. Le deuxième tableau fixe par mois ou par deux mois le tarif de maintenance en fonction du diamètre de la canalisation du logement.

http://www.water.gov.tw/04service/ser_c_main.asp

 

Quelles raisons à de tels différentiels tarifaires ?

Il existe plusieurs facteurs contradictoires qui tendent à expliquer -pas à justifier- ces écarts de prix énormes.

Ecartons d'abord l'argument des frais généraux et des charges incompressibles : les salaires et charges des employés de TWC sont comparables en équivalent monétaire international (parité des monnaies), avec ceux des employés français de la même branche professionnelle, même si leur pouvoir d'achat est bien supérieur, ce qui est un autre problème.

En France, les charges techniques réelles sont le captage, le transport, le traitement et la distribution de l'eau. Il en est de même à Taïwan. En France, les frais d'entretien des réseaux, parfois longs, sont importants. A Taïwan, outre leur entretien, il faut y ajouter des réparations urgentes quasi-permanentes, sauf en milieu urbain.

Donc, sur un plan général, il existe une certaine équivalence des obligations inévitables pour les opérateurs tant français que taïwanais.

La politique de captage de l'eau peut expliquer des variations : en France, elle est essentiellement basée sur les prélèvements faits sur les cours d'eau, les réserves aquatiques et les nappes phréatiques. Ainsi, les coûts de captage et de transport sont accrus, sans éviter parfois les manques en saison sèche.

A Taïwan, TWC a construit, avec l'Etat, dans tout le pays, de vastes lacs-réservoirs qui permettent de stocker l'eau, lacs-réservoirs étant reliés à un système national centralisé des conduites.

De ce fait, les coûts de captage et de transport sont aussi centralisés, bien répartis et allégés, car les installations, disséminées en France en petites unités onéreuses, sont ici énormes, donc importantes, rentables et bien surveillées par des moyens technologiques modernes. De plus, ces lacs-réservoirs génèrent des ressources financières via le tourisme qu'ils attirent.

Alors, d'où proviennent encore ces différences plus que substantielles de prix pour la population ?

En premier lieu, ce qui fait au sens propre la différence est le mode de gestion.

En France, il est en majorité privé ou régi selon des normes de l'économie de marché, avec des actionnaires exigeant des retours suffisants à leurs yeux sur leurs investissements. Pour aggraver le mal, le système est décentralisé, avec des structures petites et lourdes, ce qui laisse la porte ouverte à des dérives et scandales ici et là, avec des frais énormes pour de petites structures.

En plus, l'Etat ne protège pas en France les intérêts des consommateurs sur le prix fixé par les organismes publics ou privés sous délégation de service public. Bref, en France, l'eau est avant tout une marchandise sur laquelle il faut réaliser des marges importantes, sans parler des taxes communales et autres.

A Taïwan, la gestion étatique de l'eau a divers avantages : la gestion centralisée et planifiée de TWC offre la possibilité d'équilibrage incessant des dépenses entre les secteurs géographiques, les zones urbaines étant les moins onéreuses, mais celles qui, du fait de leur consommation massive, apportent le plus de ressources financières. TWC joue le rôle d'un organisme de péréquation en faveur des habitants du pays, avec un prix EGAL au m3 pour chacun !

L'obligation légale de devoir assurer un prix bas, fixé et réglementé, oblige à l'efficacité technique permanente et au contrôle strict des comptes, à l'instar de ceux de l'Etat auquel TWC est rattachée. La corruption ne peut s'y faufiler car les mécanismes de gestion publique, avec en arrière-plan la menace de la sanction pénale et/ou électorale pour les dirigeants politiques et les gestionnaires, assurent un contrôle gestionnaire efficace et rigoureux. TWC ne paie pas des élus, seulement son personnel.

En France, le prix de l'eau bénéficie d'abord à un secteur privé à la gourmandise sans limites légales déterminées. En plus, les communes et leurs regroupements se servent de la gestion de l'eau pour alimenter aussi leurs budgets propres avec des taxes dont elles décident librement.

A tout cela se rajoutent les indemnités versées aux élus chargés de la gestion ou du contrôle de la gestion de l'eau. Voilà comment un prix peut se multiplier, au détriment des consommateurs et des ressources en eau du pays.

A Taïwan, l'eau, comme l'électricité, est vue comme un bien public, mais aussi comme un moyen de propulser l'économie et le développement du pays via l'Etat. En effet, l'eau -comme l'électricité- fournie aussi aux entreprises du pays leur permettent, avec des coûts très bas, de favoriser des prix de revient, donc de vente bas sur le marché intérieur, mais aussi mondial.

En France, la privatisation de l'eau, comme de l'électricité, a conduit à un étouffement supplémentaire de l'économie, avec des dérives notables et coûteuses à la société.

 

Conclusion générale

Si on se place du point de vue du citoyen-consommateur, mais aussi du point de vue des entreprises utilisatrices d'eau non-potable en masse, il est évident qu'une entreprise d'Etat centralisant et pouvant équilibrer les tarifs avec une politique de captage, de transport et de traitement fondé sur des unités de production plus grosses et concentrées à partir de lacs-réservoirs importants confère des avantages substantiels sur plusieurs plans.

Certes, en France, pays où les petits pouvoirs locaux sont influents et ont pris l'eau comme une ressource financière avant d'en comprendre le caractère public prioritaire, doter le pays d'une politique de l'eau cohérente, globale, intelligente et profitable à toute la collectivité demeure un défi majeur.

En ce sens, l'exemple de TWC à Taïwan, et de la gestion directe par les mairies dans les zones géologiques instables, est une référence qui peut susciter une réflexion large en vue de mettre la préservation au meilleur coût pour tous des ressources déclinantes en eau potable.

Si, à Taïwan, des politiques réfléchis, s'appuyant sur un corps d'ingénieurs et de géologues aussi qualifiés qu'efficaces, ont pu assurer au pays, à sa population, à ses industries l'eau, potable ou non, à bon marché, le tout dans des conditions physiques difficiles, et avec une géographie compliquée, la question se pose de savoir si, pour la France, les nécessités du moment en eau potable ne sont pas l'occasion de construire enfin un système national pour l'eau potable, avant que les intérêts privés égoïstes, la corruption et les baronnies locales désuètes autant que coûteuses n'aient ruiné les réserves en eau du pays, en rendant de plus son prix EXORBITANT dans une société civilisée.

 

Nota bene

Pour les lecteurs anglophones voulant en savoir plus sur TWC, sa gestion, ses données comptables, ses mécanismes de contrôle public, suivre ce lien en anglais qui donne une idée de la vraie transparence des informations :

http://www.water.gov.tw/eng/index.asp

Dans un prochain article, nous évoquerons le prix du kw/h fourni aux citoyens de Taïwan par la société d'Etat Taiwan Power Company (appelée ici par tous Taipower) et le prix donné par EDF privatisé en France, avec la myriade de taxes et de contributions qui ne cesse de s'allonger. Là aussi, la comparaison est ravageuse pour les choix publics faits par les autorités.



20 réactions


  • kev46 kev46 2 décembre 2011 10:40

    Petite info supplémentaire : L’eau est gratuite en Irlande !


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 2 décembre 2011 11:43

      Bonjour, Kev 46,

      L’information donnée sur l’Irlande est à mettre à jour comme ce lien le montre ;


      http://www.lepost.fr/article/2010/04/02/2016465_l-irlande-fin-de-la-gratuite-de-l-eau-mais-fin-du-gaspillage.html

      L’Union européenne et l’OCDE en appui sont passées par là et ont fait plier les autorités de l’Irlande.

      Bien cordialement,


    • kev46 kev46 2 décembre 2011 13:29

      Pas croyable.

      En même temps je ne comprenais pas comment l’eau n’avait pas encore été privatisée là bas étant donné que l’UE l’a négocié comme un service commercial dans l’AGCS à l’OMC où les états européens n’ont pas leur mot à dire.

      J’ai maintenant ma réponse.

      J’aime bien l’expression : empêchant le « développement d’un secteur des services de l’eau performant aux plans économiques, environnemental et social. »

      C’est vrai que la gratuité n’est pas un service social performant !
      Ils auraient au moins pu avoir l’honêteté de seulement mettre au plan ECONOMIQUE.

      COMPLETEMENT SCANDALEUX.


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 2 décembre 2011 13:40

      Cher Kev 46,

      Ce qui se passe en Irlande depuis cette année 2011 est effectivement un scandale politique, mais chacun aura ainsi compris, là-bas comme ici, que l’OCDE, l’UE et leurs agences diverses n’ont comme seule mission, intangible et permanente, que d’organiser les prélèvements sur les habitants de l’Irlande (et des autres pays) au bénéfice des entreprises privées de services.

      Effectivement, la gratuité ne remplit pas les caisses des sociétés privées du secteur de l’eau.

      Par contre, il est aussi évident que faire payer ce qui était gratuit affaiblit la consommation populaire et vide les portefeuilles des citoyens irlandais.

      Bien cordialement,


    • ZEN ZEN 2 décembre 2011 19:15

      Bonjour Philippe

      Je pense que kev46 voulait parler du whisky... hic !

      Très intéressant, ton papier
      Beaucoup de grandes communes en France, saignées par les compagnies privées, songent enfin à revenir à un service municipal


    • Micka FRENCH Micka FRENCH 3 décembre 2011 08:07

      De l’Ecossaise...

      Chez moi aussi, l’eau est gratuite. Faire payer l’eau tient de la spoliation.

      Lyon a été la première ville au monde à « céder » notre eau à des spéculateurs qui ont ensuite, vu la manne reçue, monté une banque française toujours en (ex)action de nos jours...

      Les sociétés telles que VEOLIA obtiendraient l’autorisation de faire payer l’air que l’on respire, qu’elles ne se gêneraient pas !

      Micka FRENCH
      http://mickafrench.ublog.fr


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 3 décembre 2011 11:47

      Chère Micka,

      Lyon a en effet été à l’avant-garde de la mainmise privée sur un bien public majeur : l’eau.

      Cette ville a été suivie par bien d’autres.

      Ceci étant dit, le mieux pour un peuple soucieux de protéger ses biens publics, dont l’eau, est de se donner ou redonner le contrôle public, justement, sur ce bien collectif qui n’est une richesse que pour les groupes privés qui ont fait et font des profits colossaux dessus.

      En France, le problème est aggravé par le fait que les politiques locaux de toutes couleurs touchent des indemnités afin de, selon la loi, contrôler la gestion d’un bien public par des sociétés privées.

      Payer ses propres contrôleurs, c’est une invention typiquement française qui n’existe pas ailleurs.....

      Bien cordialement,


  • AntoineR 2 décembre 2011 11:06

    Nous voyons une fois de plus que la privatisation ne baisse pas les coûts.
    C’est exactement pareil que pour la santé aux états-unis.
    Les coûts annuels par habitant pour la santé sont de l’ordre de 8000$ alors qu’en France, ils sont de 4000$. Pour une espérance de vie plus faible (et en régression) aux etats-Unis.

    C’est tout à fait logique. Puisque les gains apportés par la privatisation (soit disant une meilleur gestion liée à la contrainte de la mise en concurrence) sont anéantis par :

     - la rémunération des actionnaires,
     - les coûts de publicité

    De plus, les entreprises privées ayant comme but systématique de croitre, elles cherchent toujours à vendre plus. Elle favorisent donc la consommation en appliquant des tarifs dégressifs (en augmentant le prix de l’abonnement et en réduisant le prix du m3 par exemple) ou en proposants d’autres services (assurance fuite, ...)

    Les seuls gagnants de la privatisation sont les entreprises qui rachètent le patrimoine de l’état généralement bradé.


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 2 décembre 2011 11:50

      Cher AntoinneR,

      Vous avez parfaitement décrit la situation, qui, en France, est compliquée par la dilution des organismes qui se cumulent et induisent pour les consommateurs des charges croissantes.

      En ce sens, la France établit des records de prix élevés pour une véritable inefficacité, avec des taxes et charges opaques et multiples. Ainsi, on crée des syndicats des eaux publics formés d’élus qui touchent des indemnités de fonction prélevés sur les fonds liés à l’eau potable, syndicats qui ensuite délèguent leur mission (qu’ils n’assument donc pasà à des sociétés privées dont l’objectif essentiel n’est ni la qualité de l’eau, ni la satisfaction des besoins, ni même la préservation des ressources en eau.

      Au bout du compte, la nécessité de nationaliser sera impossible à éviter, mais à des coûts dramatiquement hauts.

      Bien cordialement,


  • easy easy 2 décembre 2011 12:44

    «  »« Leçons de Taïwan  »"

    Comme lors de vos précédents papiers où vous en appeliez à une nouvelle affaire Dreyfus parce que votre compagne Taiwanaise devait payer une taxe de raccordement d’Eaux Usée dans votre commune de notre beau Sud Ouest, vous manipulez les chiffres et arguments.

    Que vous, qui refusez de payer une broutille à votre commune pour votre raccordement, que vous érigiez les prix de Taiwan en exemple, vous qui ne cessez de nous donnez des leçons en utilisant cette île, c’est un fait indéniable. Mais ça ne viendrait pas à l’idée du gouvernement de Taiwan de donner des leçons à qui que ce soit sur le sujet de l’eau.

    En raison de son idéologie politique, le très bas prix de l’eau à Taiwan ne reflète ni sa préciosité ni son véritable prix de revient.
    Et son prix de revient ne comprend quasiment pas de retraitement. Taipei et Kaohsiung, affichent des pourcentages de raccordement EU traitées de seulement 60% et 40%, le reste du pays versant dans le n’importe quoi. Les eaux sales ruisselant partout.

    (En France, le coût du traitement EU joue pour 37% dans le prix de l’eau propre)


    En raison des changements climatiques, l’eau devient rare sur l’île et il est entrepris de sensibiliser les gens à l’économiser malgré son prix symbolique

    L’île ayant été japonaise pendant 50 ans, elle conserve encore des compartiments agricoles où règne un régime spécial aboutissant à ce que des terres pourtant en jachère soient tout de même irrigées : perte de 5 milliards de m3 d’eau par an.

    L’eau y étant subventionnée, elle est gaspillée.
    Alors qu’en France il se consomme 140l par jour par habitant, ce chiffre passe à 280l à Taiwan. Carrément le double.

    Le débit ?
    90% de la population de l’île a accès à l’eau potable mais elle lui arrive à travers des petits tuyaux si vétustes qu’il s’en perd la moitié en chemin. La pression est si faible dans ces tuyaux percés que les eaux de ruissellement, dont certaines contiennent de l’arsenic, s’introduisent dedans. L’eau sort saine des usines mais elle sort du robinet malsaine


    Pour atteindre le taux national de raccordement EU de 30% en 2015, Taiwan ne pouvant s’autofinancer, n’a d’autre solution que d’inviter des entreprises privées à s’en mêler et dans les années qui viennent, les habitants des communes nouvellement raccordées de cette île verront le prix de l’eau se rapprocher de celui qui se pratique en ce moment dans le Limousin.


    Rappel : le salaire moyen des taiwanais pour 48h/ semaine = 890 € pour les femmes et 1112 € pour les hommes. (taux de chômage 4,3%) Le salaire minimum y est de 425 €




    En France, il y a des problèmes avec l’eau, mais en posant que Taïwan peut nous donner des leçons sur ce sujet (ou d’autres), vous cherchez à nous abusez, à vous poser en donneur de leçons en usant de la vieille ficelle du pays de Cocagne (Abus que Marco Polo a su éviter)


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 2 décembre 2011 13:03

      Cher easy,

      Un plaisir que de lire vos « propos » toujours fins et élégants, emplis d’un esprit lumineux, bien que quelque peu haineux.

      Vivant à Taïwan, et non en France, et ayant accès aux sites en anglais et en mandarin, je mets les informations publiques à la disposition de tous.

      Mais, puisque vous croyez que Taïwan est un pays en ruines et sous-développé, sans même comprendre qu’une parité monétaire n’a aucune signification économique, ni sociale, il est inutile de vous apporter une information que vous refusez par avance.

      Puisque nous buvons de l’eau sale à Taipei (heureusement que vous le savez mieux que les gens qualifiés vivant et travaillant sur place), il est inutile de vous préciser que la qualité de l’eau dans le nord de Taipei est « de source » puisque l’eau vient des montagnes de Yangminshan ; un vrai petit joyau naturel.

      Continuez à payer votre eau de qualité mauvaise entre 7 et 15 fois plus que dans un pays qui a le PIB par habitant supérieur à celui du Japon.

      Et que les leçons d’Asie ou d’ailleurs soient utiles aux gens qui pensent librement.

      Bien cordialement,


  • ZEN ZEN 2 décembre 2011 19:37

    La critique est easy... smiley

    Marco Polo ? On peut légitimement douter aujourd’hui de pas mal de choses au sujet de ses récits


    • asap 4 décembre 2011 12:55

      Pas si easy que ça ! C’est quand même argumenté ; cela cadre bien avec l’idée que je me fais des débats sur Agoravox. Maintenant les allusions à d’autres sujets est certainement hors de propos.

      Mais il reste évident que la gestion privatisée de l’eau est avant tout une source de profit avant d’être une source d’eau buvable.
      Pour ce qui est du coût de l’assainissement, étant en Limousin implanté au milieu de pâtures, j’ai du m’équiper d’un système à bac de sable filtrant coûteux et temporaire dans son efficacité alors que tout autour de mon jardin les vaches ne portent même pas de couches-culottes !
      Facture de plusieurs milliers d’euros et contrôles payants réguliers. Cherchez l’erreur...

  • ZEN ZEN 2 décembre 2011 19:50

    On peut faire mieux que Veolia... smiley


  • Philippe Vassé Philippe Vassé 3 décembre 2011 02:33

    Cher Zen,

    Faire mieux que VEOLIA ou la SAUR ou Suez est effectivement peu compliqué et onéreux. Il suffit d’une volonté politique et d’une compréhension approfondie de l’intérêt collectif. C’est ainsi que le patronat taïwanais esr aussi très content d’avoir des entreprises df’Etat efficaces et peu coûteuses pour les transports ferroviaires, l’électricité, l’eau et le pétrole.

    Comme aurait dit Jacques Chirac, trop d’économie de marché tue l’économie de marché ;

     Il est amusant de constater qu’il existe encore en France des partisans de l’eau privatisée de facto qui aiment à payer très cher une eau potable dont la qualité décline, mais dont le prix monte...Et en plus, il y en a même qui poussent le vice jusqu’à vouloir payer des élus pour contrôler la gestion de sociétés privées qui leur reversent leurs indemnités.

    Kafkaïen, fou et aberrant, le système français est condamné à des changements radicaux....

    Bien cordialement,


  • Marco07 3 décembre 2011 09:47

    Article très intéressant, merci pour votre contribution


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 3 décembre 2011 11:52

      Cher Marco07,

      Merci pour votre commentaire. Il me semble toujours utile d’apporter autant que faire se peut au public français des informations qu’il aura du mal à obtenir tant le pays « officiel » et ses médias sont fermés au monde.

      Un exemple concret vaut aussi bien mieux que de longs discours. Et les partisans du retour à l’eau publique peuvent s’appuyer sur cet exemple pour valider leur démarche.

      Bien cordialement,


  • kéké02360 3 décembre 2011 10:52

    l’eau en Picardie est dégueulasse imbuvable, chlorée à mort ...... mais quand on voit les pulvérisations de pesticides à longueur d’année dans les champs , faut pas s’étonner !!!!!

    Pourtant il y a des agriculteurs qui arrivent à travailler sans pesticide , chercher l’erreur !!!!!

    Dans nos assiettes c’est pas mieux et je viens d’apprendre dans ce lien ci dessous que les farines animales en provenance d’Amérique du sud sont importées malgrès leur interdiction !!!!!!!!

    toujours pour le profit , très inquiètant !!!

    c’est ici : http://www.europe1.fr/France/Vers-la-reintroduction-des-farines-animales-843821/ 

    bon appétit smiley


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 3 décembre 2011 12:00

      Cher kéké02360,

      Il n’a pas qu’en Picardie que l’eau dite potable est quasi-imbuvable.

      Voici à peine un an, j’’avais trouvé, par une relation administrative, un rapport de la DDASS d’un département du sud-ouest de la France, rapport qui indiquait une pollution radioactiive importante à un point de captage rural.

      Depuis, les élus du secteur ont agi de sorte à ce qu’aucun contrôle ne soit plus effectué sur ce point de captage.

      Voilà aussi où mène la privatisation de l’eau et le paiement officiel d’élus par les sociétés dont ils devraient contrôletr les activités

      A l’évidence, l’eau en France est une propriété privée très coûteuse à ses locataires, mais en plus le bien payé est de qualité de plus en plus discutable.

      Si, un jour, une ONG crée un atlas mondial de la qualité de l’eau, la France risque de se retrouver en queue de peloton des pays dits « avancés ».

      Bien cordialement,


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 5 décembre 2011 06:55

      Cher De la hauteur,

      Plus qu’un esprit( qui, dans le présent dossier, est absent), le système français de gestion de l’eau correspond à un système de pensée totalement absurde et contre-productif.

      Avoir privatisé de facto l’eau et l’énergie électrique est une erreur économique majeur pour un pays qui entend promouvoir son développement dans les meilleures conditions de coût et d’efficacité.

      Or, un système de gestion de l’eau éclaté en baronnies locales prébendières aux prix allant de 1 à 3 est une aberration économique, intellectuelle et politique.

      De fait, la France dans ce domaine prend du retard sur tous les plans ( vieillissement des réseaux, gestion des ressources, technologies de mise aux normes, etc...). trop de petites entités, trop de prébendiers saignant financièrement les consommateurs, trop de décideurs multiples et contradictoires, trop d’intérêts contradictoires à une vraie politique nationale intelligente et rationnelle, tels sont les problèmes qui se pose à 65 millions de personnes si elles veulent avoir de l’eau buvable demain à un prix qui ne soit pas prohibitif.

      Bien cordialement,


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