lundi 20 juin 2016 - par Arthelius

Quelle est la différence entre emploi et travail ?

Voici deux notions que nous avons facilement tendance à confondre. Et à tort vous vous en doutez. Car de cette confusion qui semble au départ peu importante, a découlé une nouvelle manière de penser mais aussi de présenter les choses aux travailleurs et à la population en générale, même celle qui ne travaille pas encore. Un petit rattrapage pour faire la différence entre les deux

De nos jours le travail occupe le centre de nos vies, on y passe des heures et c’est même lui qui nous définit la plupart du temps en tant qu’être humain. Lorsque vous rencontrez quelqu’un la première question sera souvent « qu’est que tu fais dans la vie ? ». Non pas ce que tu fais de manière générale, cela sous entend qu’est ce que tu fais comme métier. Ce qui occulte dès le départ vos passions, vos réalisations personnelles et autres domaines qui n’ont pas attrait au travail. Ce qui est assez réducteur. Si cela convient parfaitement pour certaines personnes, pour d’autre la question est tellement réductrice que s’en est ridicule.

Mais pire encore une personne au chômage, intermittente du spectacle ou ayant un poste peu reconnu aura des sueurs froides à la vue de cette question, et évitera dès lors tout contact avec des personnes qu’elle ne connait pas. Et pire encore ces mêmes personnes pourront cependant être dans des associations, être bénévoles pour distribuer des repas ou tenir une bibliothèque ou faire du soutien scolaire, cela n’aura pas d’importance face à cette question. Cela importe peu si le métier qu’ils exercent n’est pas à la hauteur des attentes des autres.

Et je ne vais pas vous mentir moi-même je me sens mal à l’aise devant cette question. J’exerce plusieurs activités en même temps, j’ai donc pris l’habitude de les énumérer tous à mon interlocuteur qui se trouve souvent désemparé du coup. Le malaise est inversé. Et à ce moment là on se rend compte que les gens ont du mal à accepter cela, car ils ne sont pas habitués, et que si une personne représente plus d’un métier cela déstabilise. On doit entrer dans des cases, du moins le plus que l’on peut, et je ne vous parle pas du moment où il faut se déclarer aux services d’état, qui souvent tombent à côté de la plaque. C’est ainsi que je me suis retrouvé catalogué informaticien programmeur, alors que j’étais graphiste-maquettiste. Le constat sera réducteur, mais aussi véridique si l’on réduisait cela à une équation : humain adulte = métier.

Les définitions

Au début de cet article je vous avais proposé de découvrir la différence entre travail et emploi. J’aurais pu ajouter métier. Et pour cela nous allons devoir nous pencher sur leurs définitions. J’ai consulté wikipédia et voici ce que l’on nous dit :

« Au sens économique usuel, le travail est l’activité rémunérée qui permet la production de biens et services. Avec le capital, c’est un facteur de production de l’économie. Il est essentiellement fourni par des employés en échange d’un salaire. Le processus d’entrée et de sortie de l’emploi se fait par le marché du travail. »

Nous retrouvons ici plusieurs notions intéressantes : rémunération, production, bien, service, employé et marche du travail. Un travail c’est donc lorsqu’une personne occupe un poste pour produire un bien ou un service pour un tiers (commerçant ou particulier). En échange de son temps il perçoit un salaire. Car oui lorsque vous êtes embauché vous vendez en fait de votre temps, et en fonction de vos compétences vous serez plus ou moins rémunéré, enfin en principe car souvent c’est l’employeur qui définit à l’avance le salaire car la négociation est rompue par une trop grande abondance de candidats sur le marché. Le marché voici une autre notion importante. Si l’on parle de marché ce n’est pas pour rien. Les employeurs disposent d’un vrai marché où les candidats viennent proposer leurs services contre une rémunération. Les candidats sont des produits. D’ailleurs sur la valeur qu’il produit il n’en touche qu’un pourcentage, car dessus il faudra retirer les charges salariales, mais aussi la marge que va faire la société qui l’emploie.

Du coup en suivant ce principe un indépendant n’est pas un salarié, logique, il ne perçoit pas de salaire. Il paie ses cotisations, rembourse ses emprunts, met de côté de l’argent qu’il pourra investir et ensuite se paie. Nous avons ici une route parallèle. Mais en échange ils produisent des biens ou des services. Contrairement aux actionnaires. Dont leur principe est d’acheter des actions dans une ou plusieurs sociétés, qui avec ces fonds pourront faire tourner leur entreprise. En échange les actionnaires recevront une fois par an une part sur les bénéfices que l’on nomme dividendes et cela sans jamais avoir produit quoique ce soit pour la société dans laquelle ils ont des actions. Contrairement aux employés par exemple. Ils ont juste prêté de l’argent, en prenant le risque que l’action se dévalue.

Et l’emploi dans tout ça

Passons maintenant à la définition d’emploi. « Un métier est d’abord l’exercice par une personne d’une activité dans un domaine professionnel, en vue d’une rémunération. » je m’arrête ici, car à mes yeux un métier n’est pas que cela. Un métier c’est la maitrise professionnelle d’une activité et la mise en pratique de ces connaissances à laquelle peut s’ajouter les connaissances personnelles de la personne. Un écrivain aura appris à écrire, mais dans ces récits il mettra souvent une part de lui ou de ses expériences. Ne serai-ce que son style qui en découle. A moins que vous ne pensiez qu’écrivain n’est pas un métier ? Dans ce cas prenons un journaliste. De plus une personne pourra avoir un métier, donc comment exercer cette activité, sans pour autant bien le faire. Il n’y a aucune notion de valeur et de qualité. De même qu’une personne pourra voir appris un métier et l’exercer bénévolement. Un métier c’est une maitrise, un emploi c’est un poste que l’on occupe dans lequel on produit pour toucher une rémunération. Donc cette définition est fausse ou du moins biaisé. Ou alors c’est remettre en question la notion de métier, et refuser qu’une personne utilise ce qu’elle a appris dans un autre domaine que professionnelle. Pourtant vous pouvez très bien être menuisier dans une société, et faire pour des meubles dans vos moments de loisir. Vous utilisez alors bien vos connaissances et votre expérience pour réaliser le même type de production, mais cette fois-ci sans être payé.

Bon j’avoue j’ai un peu triché car la définition sur wikipédia ajoute ceci ensuite : « Par extension, le métier désigne le degré de maitrise acquis par une personne ou une organisation du fait de la pratique sur une durée suffisante de cette activité (expérience et savoir-faire acquis, voire amélioration des pratiques si ce métier le permet). » mais en remettant en cause la définition c’était un moyen pour moi de mettre le doigt dessus et de mieux la définir au-delà du cadre du travail. Il serait difficile de dire si le mot par extension, est ici plus ou moins péjoratif ou non, ce que l’on peut noter c’est que cette notion n’a pas été mise dans la définition principale mais à la suite avec une mise en garde. Et a aucun moment le côté rémunéré d’un métier n’est remise en cause. Métier et emploi sont dès lors très proches pour wikipédia, et pour la plupart des personnes.

Encore un peu d’emploi

Sur la page du mot emploi, voici la définition qui nous est donné « Un emploi, en économie, consiste à utiliser des personnes actives de la population à des activités économiques. En France, un emploi est assimilable à un contrat passé entre deux parties, l’employeur et le salarié, pour la réalisation d’un travail contre une rémunération, par l’exercice d’une profession, ou bien pour un travailleur indépendant, la réalisation de multiples contrats implicites ou explicites dans le cadre de l’exercice d’une profession. Une personne bénévole n’occupe pas un emploi au sens strict du terme. »

Nous avons juste avons qu’un emploi est une activité rémunéré par un employeur envers un employé. Un indépendant ne peut pas être défini ainsi, ici il y a donc abus de langage. Un indépendant n’occupe pas un emploi car il n’a pas d’employeur, mais des commanditaires. Il ne perçoit pas de salaire. Un indépendant exerce donc un métier. Par contre nous somme d’accord sur le fait qu’un bénévole n’occupe pas un emploi, par contre il peut exercer un métier. Un charpentier qui aide une association bénévolement en construisant des abris, fait bénéficier celle-ci d’une connaissance dans un domaine, au même titre qu’il exerce cette activité professionnellement.

Instrument de torture

Même si certains linguistes contestent l’étymologie de ce mot, il ne faut pas oublier que el mot travail, voulait dire en ancien français, tourment ou souffrance. Ça donne envie. Le mot serait même un dérivé d’un instrument de torture nommé tripalium. Si on peut contester ces origines, on ne peut décemment pas dire que la bourgeoisie gagnait sa vie en travaillant et même qu’elle l’apprécie. Le travail représentait pour eux un labeur, une chose à éviter et à laisser aux plus pauvres. Eux avaient des loisirs. C’était notamment le cas au moyen âge, dans les cours seigneuriales. Même les commerçants qui étaient parfois très riches, ne faisaient pas partie de la cour, alors qu’il exerçait un métier. Car ils le savaient bien, travailler était fatiguant et pouvait vous tuer à la tâche. Et puis de l’argent il n’en avait pas besoin.

L’école lieu de formation professionnel et non de connaissance, donc plutôt d’éducation

Cette idée que le travail est au centre de tout nous est inculquée depuis tout depuis. Et ceci dans le but d’être de bon travailleur plus tard. Très rapidement on troque la connaissance pour la formation quasi professionnelle. On demande aux enfants de suivre des règlements, d’être performant, de ne pas se tromper et d’écouter. D’ailleurs l’état ne s’en cache pas en ayant nommé le ministère, éducation nationale et non pas connaissance scolaire par exemple. Ici le ton est donné on va éduquer vos enfants. Pourtant il n’est pas rare d’entendre que l’éducation est du ressort des parents et non de l’école. Chose avec laquelle je suis parfaitement d’accord. Pourtant l’école est trop souvent une antichambre du monde professionnel.

Arrivé au lycée on va demander aux élèves de suivre des filières non pas pour acquérir en premier lieu des connaissances dans un domaine, mais avant tout pour se former et obtenir un diplôme permettant d’accéder à un certain emploi par la suite, ou entrer dans des écoles qui le feront. On se spécialise immédiatement pour le monde du travail. Et combien de jeunes sont amenés à choisir un filière qui embauche (soi disant), au détriment d’une filière qu’ils auraient aimé suivre, tout ceci pour se garantir d’obtenir un emploi en sortant de l’école. Pire encore certains élèves prennent des filières qu’ils n’aiment pas simplement parce que le salaire est plus important.

C’est aller à l’encontre de la bonne réalisation du travail qui lui sera demandé et son épanouissement. Qui aime faire un métier ou un travail qu’il n’aime pas ? Personne, et si vous le faites malgré tout par nécessité, vous le ferez sans passion, sans envie et surement moins bien qu’une personne qui aime ça. Dès lors c’est aller à l’inverse de la logique et donc créer des travailleurs malheureux simplement pour entretenir un besoin professionnel. Un secteur a besoin de travailleurs, l’école lui en fournit.

Un humain = un travail

Le travail est un sujet très vaste, qui touche aussi bien la population, que la politique, la finance et la philosophie. Le sujet est trop vaste pour en parler correctement en quelques lignes. Je n’ai fais qu’effleurer l’iceberg.

Le travail a subi plusieurs révolutions au cours des siècles, et aujourd’hui nous sommes peut être à la porte d’une nouvelle révolution, face à une offre qui s’amincit de plus en plus à mesure que les pré requis pour occuper un poste, parfois précaires, sont de plus en plus disproportionnés. Cela a un impact sur chaque personne, mais également sur notre économie et pire encore sur le monde dans lequel nous vivons. Et pas en bien malheureusement. Et à l’heure actuelle, la plus grande révolution que l’on pourrait faire serait de ne pas considérer les autres comme leur travail, mais comme la somme de leurs connaissances, passions et expériences avec ce qu’ils ont à nous apporter. Ça serait déjà faire un grand pas dans la bonne direction.

Le travail est donc un sujet très vaste sur lequel j’aurais l’occasion de revenir, cela ne fait aucun doute.



35 réactions


  • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 20 juin 2016 17:33

    La distinction est très simple quand on remplace « travail » par « force de travail ».


    Sur ce qu’on appelle « le marché de l’emploi », le patronnat a réussi à se positionner en bien faiteur en inversant les données : l’offreur c’est lui, le demandeur, c’est le chti nouvrier.

    Dans la réalité, c’est celui qui vend sa force de travail qui constitue l’offre, et l’employeur qui en a besoin est le demandeur.

    Cette inversion n’est pas innocente, car elle inverse le rapport de forces.

    D’ailleurs l’état, cette administration au service des industriels et des financiers distingue deux services dans le ministère du travail et de l’emploi :
    - il contrôle la réglementation qui encadre les conditions d’exploitation des salariés dans le monde du « travail »
    - il distribue les « aides » aux employeurs et aux chômeurs dans le domaine de l’« emploi » qui devient du coup un secteur « assisté ».

  • Francis, agnotologue JL 20 juin 2016 18:10

    Le capital crée des emplois ... ailleurs ; et détruit le travail, ici.


  • clostra 20 juin 2016 18:25

    « C’est quand qu’on va où ? »

    On asticote les chômeurs qui exercent cet emploi à plein temps et en prime des quasi coups de pieds dans le derrière (pour les faire avancer ?) tout en annonçant qu’il y aura 1 million d’emplois supprimés dans les proches années qui viennent. Chercher l’erreur qui n’est ni dans la compétence, ni dans l’emploi (du verbe employer, utiliser, se servir de).

    Alors, on comprend bien le sens des coups de pieds dans le derrière, très « nationalistes » car sinon quoi ? Il faut qu’on en fasse plus, mieux, qu’on innove pour damer le pion à toutes ces têtes pensantes des Indes, de Chine, et d’autres terres découvertes (ou non) à marée basse ...

    Voilà pourquoi il faut donner des coups de pieds dans le derrière des chômeurs pour qu’ils créent à eux seuls non pas le million d’emplois qui vont faire défaut mais si possible 2 millions.

    On ne va tout de même pas se fâcher contre ceux qui occupent un emploi !


  • nours77 nours77 20 juin 2016 18:48

    Je préfère travailler que de me faire employer... simple question de gout... J ai l impression de participer un peu au moins.


    • gimo 20 juin 2016 19:34

      @nours77
       Emploi  employer  ( il y a un fond cache obscur dans ce mot attendre d’etre utile 

       quand le moment est venu tirer parti user ? consommer
      moi J’emploi ma tonteuse pour couper mon cazon  !!!
       un vieux chinois disait " si tu ne gere pas ta vie d’autres le feront pou toi 
      de façon comme une tondeuse il va prendre un instrument il va l’employer pour tondre
      au sens propre et au figuré    ou est l’HUMAIN je ne le vois pas, ? ha :: !!!! j’ai vu ma tondeuse
      au boulo  !!!!!!
      mon gd pere me disait il vaut mieux etre un mauvais patron 
      Que un bon employé

    • Anthrax 21 juin 2016 15:38

      @nours77

      J’ai été employé d’un journal dont la forme sociale était « Société d’exploitation ». Et ben j’aurais dû me méfier.

  • marmor 20 juin 2016 19:14

    Les fonctionnaires ont un emploi
    les ouvriers ont un travail......................... Vous voyez la difference ?


    • gimo 20 juin 2016 19:48

      @marmor
       Non c’est une planque( se dissimuler pour guetter l(heure de sortie  c’est un emploi  

      quel est le metier 
       comme avait dit un jour à l’a s’emblee  Jospin je suis payer a rien foutre ok !!!
       travail  comme disent les portugais baisse et mal payer

  • marmor 20 juin 2016 19:28

    J’ai plein de potes à la mairie de Toulouse. C’est eux mêmes qui le disent :
    Tu travailles à la mairie ?
    Non, je suis employé à la mairie !! 


  • Sozenz 20 juin 2016 21:23

    comprendre la notion de travail est beaucoup plus important qu on ne le pense .
    il va nous faire vivre nous d une façon personnelle ou nous sur l évolution de notre société soit sur le mode :
    time out ou 1984 pour donner des images
    soit
    dans le respect de nos vies et de notre environnement.


  • JBL1960 JBL1960 20 juin 2016 21:42

    C’est vachement instructif cet article. Bon, comme souvent le lundi on apprend qu’il y a un paquet de gens qui ont perdu leur emploi, ou leur travail. Bref qu’ils sont sans emploi ou sans travail...
    https://jbl1960blog.wordpress.com/2016/06/20/fucking-monday/ On ne sait plus...


  • Pierre 20 juin 2016 23:27

       La différence est simple : la plupart des gens cherche un emploi, beaucoup moins un travail !!


  • chapoutier 21 juin 2016 08:57

    De nos jours le travail occupe le centre de nos vies, on y passe des heures......


    et avant, on faisait quoi ?


  • sparker808 (---.---.48.194) 21 juin 2016 10:46

    Mes parents m’ont donné la vie, c’est beau. la société dans laquelle je suis venue au monde m’oblige à la gagner sinon je meurs, c’est déjà moins beau.
    Ces distinctions sont intéressantes sur le plan personnel car pour ce qui est de nos sociétés c’est la rentabilité qui compte.
    Non seulement vous devez gagner votre vie (! !!) mais en plus vous devez être rentable sinon deuxième sanction mortelle. Vous pouvez être un bon ébéniste qui met du coeur à l’ouvrage mais si l’expression de votre talent ne rentre pas dans les carcans de la rentabilité vous finirez chez ikea à monter des meubles pour pas crever.
    Nos sociétés nécessitent des emplois pour gérer la rentabilité des métiers. Président de la république n’est pas un métier, mieux même il est l’employé du peuple si on va par là. On peut faire d’un emploi une réalité utile et motivante voir épanouissante même si cela n’est pas un métier, au sens de réalisation personnelle.
    Tout est une question de finalité et de cadre « spirituel » dans le sens de l’esprit des choses.
    L’emploi peut être mal considéré parce qu’il signifie souvent larbins sans valeur, les improductifs comme on disait il y a quelques dizaine d’années.
    Je vous conseille le documentaire suivant si vous ne l’avez vu (loc 2.99 euros)

    http://boutique.arte.tv/f10216-bonheur_travail


  • François Vesin François Vesin 21 juin 2016 11:32

    Pour aller plus loin :

    /www.culturemobile.net/visions/bernard-stiegler-emploi-est-mort-vive-travail">http://www.culturemobile.net/visions/bernard-stiegler-emploi-est-mort-vive-travail

  • straine straine 21 juin 2016 12:45

    Bonne nécrologie sur la rémunération de l’activité qui n’arrive pas à dissiper dans mon esprit le flou de la notion de la valeur ajoutée censée peser sur le % de redistribution des rétributions.


  • Anthrax 21 juin 2016 15:07

    Quelques réflexions étymologiques en vrac, mais qui peuvent éclairer : 

    En italien, chômeur se dit « disoccupato ». Je trouve que cette nuance très subtile en ce qu’elle élargit l’action. Si je suis président bénévole d’une assoce je ne travaille pas, mais je suis occupé. D’où l’idée de rétribuer des activités qui ne sont pas à proprement parler du travail salarié, mais sont néanmoins utiles à la communauté. Le débat est ouvert...
    L’origine « tripalium » est contestée depuis longtemps par les plus grands linguistes. 
    Il semble que le mot travail s’apparente plutôt à l’hispanique « trabajo », qui exprime dans sa première forme « une tension qui se dirige vers un but et qui rencontre une résistance. » Le préfixe latin « trans », raccourci en « tra », comme dans Tramontane, exprime l’idée de passage, et enfin on note que « travel » (voyage en anglais) tire son origine du mot français travail. On peut alors penser que le travail serait l’ensemble des actions qui nous font viser un but (scier une planche, enseigner, labourer...) nécessitant de surmonter des résistances (celles du bois, des élèves, de la terre). Au passage, si j’ose dire, on parlait du « travail » de la parturiente pour évoquer l’accouchement. 

  • ZenZoe ZenZoe 21 juin 2016 15:12

    A méditer :
    une infirmière australienne a écrit un livre sur sa longue expérience en soins palliatifs. L’immense majorité de ses patients lui auraient confié que leur principal regret était d’avoir passé trop de temps au travail et auraient préféré le passer avec leurs proches à faire ce qu’ils aimaient faire. (Bronnie Ware « les cinq plus grand regrets des mourants »).


  • Anthrax 21 juin 2016 15:12

    @ l’auteur

    Amusons-nous avec le service public : Combien de personnes travaillent à Radio France ?
    Une sur deux.

  • tf1Groupie 21 juin 2016 15:39

    Relisez Voltaire : « il faut cultiver notre jardin ».

    Est-ce un emploi, un travail, une occupation, une distraction, une mauvaise manie ... ?


  • zygzornifle zygzornifle 21 juin 2016 16:20

    avec la loi travail on va se retrouver comme au Bangladesh sauf qu’eux auront l’espoir d’aller mieux alors que nous c’est le contraire .... bientôt les pays sous développés délocaliseront en France car la main d’oeuvre sera plus attrayante et le gouvernement dira je vous l’avais dit la reprise est la , le chômage baisse .....


  • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 21 juin 2016 17:33

    C’est vrai que le « travail » est différent de « l’emploi » et j’ajoute que le premier est beaucoup ancien que le second.


    On peut travailler pour soi-même et « pour rien », quelqu’un avait déjà dit que « l’homme est le seul animal qui éprouve le besoin de faire des gestes inutiles ». Mais on peut aussi travailler bénévolement pour quelqu’un ou pour une cause, inutile de préciser alors qu’il n y a pas une tache plus honorable dans le palmarès de la solidarité humaine.

    Le travail est simplement une activité physique ou par extension intellectuelle.Personne ne peut énumérer tous les domaines du « travail humain », le faire c’est décrire l’humanité. L’homme travaille pour vivre et faire vivre sa famille.

    L’emploi est par contre une relation (un travail rémunéré) entre deux ou plusieurs personne. C’est l’emploi qui a permis de développer l’artisanat et les métiers. L’emploi a commencé avec l’embryon des groupements humains lors qu’est née la première notion du travail payé et a évolué sans cesse pour devenir LE CAUCHEMAR D’AUJOURD’HUI :: Est-ce que l’employé a la compétence souhaitée et est-ce que l’employeur paie réellement la valeur du travail fourni ? Cette relation reste t-elle dans les limites acceptables humainement parlant et évolue t-elle pour être de plus en plus équitable ?

    On peut discourir longtemps sur ces deux notions ... Pour découvrir les extrémismes humains. L’esclavage, la corvée imposée, des réquisitions en temps de guerre souvent injustes... les « faux volontariats de masses » comme on en a vu aux siècles derniers dans les pays totalitaires... Tout cela représente le travail d’exploitation des hommes au profit des dictateurs ou des régimes politiques.

    La question est  : En a t-on fini avec l’idéologie de l’exploitation ou au contraire sommes-nous en train de la perfectionner EN UTILISANT TOUS LES MOYENS RÉDUCTEURS ET AVILISSANTS ?

    C’est le seul débat aujourd’hui qui peut redresser les hommes et les pays !




    • Anthrax 21 juin 2016 18:50

      @Mohammed MADJOUR

      L’emploi a précédé le travail. Le travail est rémunéré, l’emploi pas forcément. Les esclaves de l"Antiquité étaient des employés, au sens premier du terme.

    • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 21 juin 2016 22:23

      @Anthrax


      Non,le travail a précédé l’emploi.
      C’est l’insuffisance ou l’incapacité qui a crée la notion de l’emploi. En clair quand on ne peut faire quelque chose, quand in ne sait pas faire quelque chose, on fait appel à autrui, c’est-à-dire on emploi une autre personne qui fait le travail et qu’on paie.

      Les esclaves de l’antiquité étaient seulement des esclaves, comme l’ont été les populations des Pharaons successifs, c’est-à-dire des hommes employés à faire un travail forcé et non payé. Ces hommes avaient pourtant des métiers et ils auraient pu travailler avec un salaire, autrement dit ils auraient pu être employés par leur employeur de manière juste et équitable.

    • Arthelius Arthelius 22 juin 2016 09:58

      @Mohammed MADJOUR
      Merci pour votre intervention très intéressante qui ajoute quelques précisions. 


    • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 22 juin 2016 11:59

      @Anthrax

      J’ai signalé votre commentaire comme étant une entrave à l’échange et au dialogue sur le site Agoravox. J’ai précisé que les pseudos qui se donnent la liberté d’insulter les gens travaillent pour le sabotage de la Fondation Agoravox et que les responsables de ce site doivent prendre les décisions qu’il faut !

    • foufouille foufouille 22 juin 2016 12:09

      @Mohammed MADJOUR
      un esclave a de la nourriture, un logement et des vêtements. donc il est payé mais en nature.


    • straine straine 22 juin 2016 13:42

      @foufouille
      Citation :
      « un esclave a de la nourriture, un logement et des vêtements. donc il est payé mais en nature. »

      Je me suis laissé dire que certaines femmes avaient le privilège d’une prime en liquide  smiley
      Des mauvaises langues affirment que beaucoup d’éphèbes profitaient de ces largesses seigneuriales smiley


    • foufouille foufouille 22 juin 2016 17:18

      @straine
      c’est pas élevé mais de nos jours, tu as pire. une EMT et cie, le patron est payé pour te faire travailler gratos ................


    • Nestor Mabur (---.---.66.110) 22 juin 2016 23:13

      @straine
      prime en liquide séminal ?


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