jeudi 7 juillet 2016 - par rossellogilles

Revenu Universel : utopie ou réalité ?

Selon la façon dont on aborde la situation, un Revenu Universel ou Revenu Minimum d'Existence pourrait bien exister depuis longtemps en France.

Petit historique :
1968 - à Besançon le RMI voit le jour sous l'appellation "Minimum social garanti"
En pleine crise locale du textile (Rhodiaceta) et de l'horlogerie, la population est frappée de plein fouet et il faut trouver des solution.
Dans l'une des régions les plus sous-développées de la Bretagne intérieure, il s'agit de réduire la pauvreté matérielle des agriculteurs ; à Rennes (et ailleurs) on teste le principe du "Complément local de ressources".


1974 - Le concept "d'impôt négatif" est lancé à l'échelon national pour tenter de Vaincre la pauvreté.

1988 - Le RMI est instauré qui, pour Michel Rocard, doit "sauver de l'absence de ressources près de 2 millions de français".

2009 - Le RSA prend naissance pour devenir un RSA-socle et un RSA-activité.
Il est à constater qu'après avoir été un RMI ou minimum social pour ceux qui ne travaillent pas, le RSA est un complément de revenu pour les travailleurs pauvres.


2015 - Le Conseil Régional d’Aquitaine a voté à l’unanimité des votants une motion visant à expérimenter sur le territoire un RSA inconditionnel : "il s’agirait d’expérimenter le versement automatique et inconditionnel du RSA à tous ceux qui y ont actuellement droit" ; "les personnes ayant droit au RSA n’auraient plus aucune démarche à effectuer pour le percevoir ni pour prouver leur recherche d’emploi".
"Ainsi, tous ceux qui ont aujourd’hui droit au RSA (mais qui ne le demandent pas, notamment les 68% de travailleurs pauvres qui ne sollicitent pas le RSA activité) le recevraient automatiquement." (en Aquitaine)

Le Revenu de Base Inconditionnel" pourrait bien être une réalité... et depuis longtemps.
Le seul problème est, qu'en France, depuis 1968 il s'est écoulé 50 ans de petits pas.


22 réactions


  • Jo.Di Jo.Di 7 juillet 2016 15:16

    La société de consommation capitaliste doit affirmer l’égalité « consommatrice » comme l’alpha et l’oméga politique « démocratique ». Seul un abruti gôôôchiste ne peut comprendre que le RU est juste l’élevage de cochons de l’auge, dévalorisant la valeur ontologique du travail et de l’homme en général.
    Panem et circenses
     
    « Le consommateur vit comme liberté, comme aspiration, comme choix, ses conduites distinctives [de consommation], il ne les vit pas comme CONTRAINTES de différenciation et d’obéissance à un code [celui de la société du dieu Caddie]. Se différencier c’est toujours, du même coup, instaurer l’ordre total des différences, qui est d’emblée le fait de la société totale et dépasse inéluctablement l’individu. Chaque individu [bobo] marquant des points dans l’ordre des différences [taille de la machine à laver du bobo où de la tauto bmw du colon] restitue celui-ci par cela même, et donc se condamne lui-même à n’y être jamais inscrit que relativement [dans le caddie bobo achète de l’idéologie]. Chaque individu vit ses gains sociaux différentiels comme des gains absolus, il ne vit pas la contrainte structurale qui fait que les positions s’échangent, et que l’ordre des différences reste.
    C’est pourtant cette contrainte de de relativité qui est déterminante [...] Elle seule peut rendre compte du caractère fondamental de la consommation, son caractère ILLIMITÉ
     - dimension inexplicable par aucune théorie des besoins [de l’obèse à la voiture qui va à 300km/h où du jeu indispensable sur Iphone changé tous les 6 mois] [...] très vite un seuil de saturation devrait être atteint [l’erreur de Marx et sa crise de surproduction] [...] Ceci ne peut s’expliquer que si on abandonne radicalement la logique individuelle de la satisfaction pour rendre à la logique sociale de la différenciation son importance décisive. » 

    ’La société de consommation" Jean Baudrillard


    • Jo.Di Jo.Di 7 juillet 2016 15:33

       
      “L’argent a gagné la guerre contre la religion dans sa prétention à l’universel” Michel Pinçon
       
       
      « La liberté du bobo sera celle du cochon devant des auges » Seigneur Capitaliste anonyme
       
      « L’idéologie de la ‘compassion’ sert des intérêts de classe [...] C’est le principe qui est à la base de tout le capitalisme moderne : continuellement susciter de nouvelles demandes et de nouveaux mécontentements qui ne puissent être apaisés que par la consommation de marchandises. » ‘La culture du narcissisme’ Christopher Lasch
       
      « Depuis qu’il n’y a plus de suffrages à vendre, [le peuple romain] n’a cure de rien ; lui qui jadis distribuait les pleins pouvoirs, les faisceaux, les légions, tout enfin, il a rabattu de ses prétentions et ne souhaite plus anxieusement que deux choses : du pain et des jeux ! » ‘Satires’ Juvénal
       


    • Jo.Di Jo.Di 7 juillet 2016 20:04

      Le RU sert de cacahuètes ....
       
      C’est l’accès à la compréhension et la maîtrise des structures de domination (de plus en plus complexes) qui est la clé de la classe dominante, pas le canapé Darty, l’écran plasma où le hamburger halal)
      Si la classe dominante (les Rothschild par ex) se maintient à travers les révolutions c’est qu’elle garde cette compréhension, cette culture, et sa légitimité « démocratique » et « humaniste ».
      La pseudo égalité devant l’école où le supermarché est un cache sexe, celui non-dit de l’entre-soi des Morelle .... (voir citation)

      Le RU sert de cacahuètes en lieu et place d’une transformation plus radicale, en plus de continuer l’affirmation de la différenciation sociale par le consumérisme, c.a.d le marché a le monopôle du culte de la différence dans l’indifférenciation réelle, humaine, sociale, civilisationnelle et politique. Comme fesse-boucs aura le monopôle du lien social, à consommer ....
       
      "La bourgeoisie s’affirme ainsi ouvertement comme classe consciente d’elle-même et de ses intérêts. [...] Au sommet de la société, il y a des gens qui cumulent toutes les richesses [l’oligarchie multiethniqueuse de la gôôôche du Capital], mais aussi tous les pouvoirs [...] Prenez le conseil d’administration de LVMH, le groupe de Bernard Arnault. Il accueille Hubert Védrine, ancien ministre de François Mitterrand [herpès des sans-dents], qui peut y rencontrer Nicolas Bazire, ancien directeur de cabinet d’Edouard Balladur [herpès des multiethniqués] [...] Nous lui [au nain RayBan-Rollex] avons demandé quel était son ministre des Finances préféré. Il n’a pas hésité une seconde. « Pierre Bérégovoy », nous a-t-il répondu. J’ai failli m’étrangler. Pourquoi ? « Eh bien, a-t-il dit, parce que c’est lui qui a dérégulé les marchés ! » ....” Michel Pinçon

       


    • rossellogilles 8 juillet 2016 15:05

      @Jo.Di
      Cet article ne fait qu’un rappel historique de ce qui n’est un Revenu Minimum et qui s’inscrit tout à fait dans la conception du Revenu Universel.
      En conséquence, nul n’est « abruti », ici, ni même « gôôôchiste ».
      J’aurais quand même préféré « ton avis » plutôt que celui d’un consumériste bienpensant et opportuniste.


  • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 7 juillet 2016 15:58

    La chose la plus bête qu’ait dite Coluche est la blague suivante qui ne m’a jamais fait rire mais en amuse certains :


    “A la télé ils disent tous les jours : “Y a trois millions de personnes qui veulent du travail.” C’est pas vrai : de l’argent leur suffirait.”

    Ca ne m’a jamais fait rire, parce que l’argent sans le travail, c’est la perte de la dignité. Il faut d’ailleurs que les privilégiés dépensent beaucoup d’argent pour l’éducation de leurs enfants pour leur permettre de choisir :
    - soit de travaille, avec une rémunération très élevée, et y trouver leur compte
    - soit vivre de leur rentes, et il leur faut alors une grande culture pour trouver les arguments qui le justifient.

    • foufouille foufouille 7 juillet 2016 16:07

      @Jeussey de Sourcesûre
      « l’argent sans le travail, c’est la perte de la dignité. »"
      donc faut supprimer la retraite ?


    • Xenozoid 7 juillet 2016 16:15

      @foufouille


      tu as raison foufouille,ces gens là pourrait eradiquer,les improductifs,car sans travail pourquoi vivre ?en plus ils seraient content, bien que n’ayant fait que de détruire des vies ils se satisferont en disant que l’homme est un animal supérieur,et qu’il le vaut bien
      Arbeits mach frei
      elle est belle l’évolution
      sans parler des autres qui nous prennent pour des fourmis  smiley

    • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 7 juillet 2016 18:17

      @foufouille

      la retraite est le fruit du travail de toute une vie, non ?

    • foufouille foufouille 7 juillet 2016 19:22

      @Jeussey de Sourcesûre
      de ce point de vue, le reste aussi. sauf pour certains rentiers et encore vu que l’argent vient de quelque part au début.
      le fruit du travail du père par exemple.


    • foufouille foufouille 7 juillet 2016 19:24

      @rocla+
      gattaz n’aime pâs le PQ, il aime quand tu lui lèche le cul.
      en fait, il est contre le PQ.


    • tashrin 8 juillet 2016 15:31

      @Jeussey de Sourcesûre
      Le travail c’est la santé
      Ne rien faire c’est la conserver :)

      Ceux qui disent que du travail vient la dignité n’ont probablement pas dû se taper beaucoup de boulots de merde, de ceux qu’on ne fait que parce qu’on a besoin de payer son loyer et de quoi manger
      Je comprends l’idée, mériter son bonheur, tout ca tout ca. Mais d’une part c’est très judeo chretien comme approche, et d’autre part ca ne correspond plus du tout à la société dans laquelle nous vivons, dans laquelle la quantité d’emplois sera irremediablement moins importante que le nombre de demandeurs...
      Donc si on reste sur le meme paradigme, la conclusion c’est quoi ?
      Que le pourcentage sans cesse croissant de la population mondiale qui n’a pas accès à un emploi n’est pas digne de vivre ?


    • rossellogilles 8 juillet 2016 15:48

      @rocla+
      Gattaz n’est pas un philanthrope : j’aimerais que vous nous expliquiez, aussi, d’où il tire l’argent qui lui permet de « distribuer des salaires »...


  • Spartacus Lequidam Spartacus 7 juillet 2016 16:18

    depuis 1968 il s’est écoulé 50 ans de petits pas.....et 2000 milliards de dettes en plus...


    Mais il y a des utopistes qui croient qu’elle peut monter indéfiniment jusqu’au ciel et n’ont jamais entendu parler d’une pyramide de Ponsi ou Madoff. 

    Madoff a duré 48 ans...avant l’explosion. Un état peut durer 100 ans...Mais la fin est toujours la même....


    • rossellogilles 8 juillet 2016 15:21

      @Spartacus
      La dette, nous pourrons en reparler... et surtout de sa partie illégitime.
      Quant au reste, il ne s’agit que « d’argent », mais... la monnaie n’existe plus (sauf pour nous, les petits,... et encore, disposons-nous de Cartes qui permettent même de payer quelques centimes... !) : il ne s’agit que « d’agrégats monétaires » auxquels il serait temps de s’intéresser.
      ...Sans compter le système de Quantitative Easing que l’Europe a mis en place qui fait que nous n’avons plus que de la monnaie de singe, ou, pour être plus académique, « de la monnaie scripturale ».

      La « dette », les dettes souveraines ne seront jamais remboursée : les intérêts servis permettent de constituer cette « richesse » mondiale qui ne cesse de s’accroître.
      Quel intérêt auraient les financiers à voir rembourser les dettes souveraines puisque les Etats doivent emprunter à nouveau pour payer les intérêts servis ?


  • zygzornifle zygzornifle 7 juillet 2016 18:42

    tous les politiques en ont déjà un a plus de 10 000 € mensuel de revenu universel c’est pour cela qu’ils se battent bec et ongle pour conserver leurs avantages ne passant jamais par pole+-emploi et de toute façon ils seront contre et le MEDEF aussi, imaginez vous un seul moment un sénateur le votant ..... La droite et la gauche main dans la main pour lui faire barrage voila ce qui se passera ......



  • Gieller Gieller 8 juillet 2016 14:39

    On aura fait un grand pas lorsqu’on aura séparé la notion de travail de celle de l’emploi...
    Mère au foyer n’est pas un emploi, mais c’est un travail épuisant...
    Bénévole dans une association n’est pas un emploi, pourtant suivant l’association c’est un sacré boulot. Étudiant n’est pas un emploi, mais il faut pourtant en faire des efforts pour arriver au bout, et en plus s’il faut bosser à coté pour pas crever la dalle ça devient une sinécure.

    Artiste peintre, retraité, femme d’artisan, etc. Il y a quantité d’exemples de gens non rémunérés et qui mériteraient pourtant de l’être. Et que dire des jeunes entrepreneurs qui ne peuvent même pas se rémunérer durant des périodes plus ou moins longues lorsqu’ils créent leur activité.

    C’est crétin de ne voir la vie qu’à travers un emploi, comme si nous n’existions en ce bas monde qu’à travers notre employabilité... Il y a des travaux non rémunérés autrement plus enrichissants pour l’humanité que certains emplois bien rémunérés eux...

    Le revenu de base, à mon humble avis, serait un premier pas pour libérer l’homme...


    • cevennevive cevennevive 8 juillet 2016 15:11

      @Gieller, bonjour,


      Des milliers et des milliers de plus !



    • rossellogilles 8 juillet 2016 15:32

      @Gieller
      Cette approche est aussi la mienne : libérer l’homme de la servitude, de la sujétion.
      Aujourd’hui, et depuis longtemps, pour vivre (à peu près) décemment, il faut avoir un « supérieur », un chef, un patron, c’est là une stratification qui ne prêche pas pour l’égalité, mais plutôt pour la puissance de l’argent qui est devenu un dieu auquel nous avons obligation de consacrer.
      Parler de la retraite comme « le fruit d’une vie de travail » c’est réduire l’être humain au bon vouloir de l’aumône... d’autant plus que le « droit à retraite » tend à s’amenuiser.


  • MagicBuster 8 juillet 2016 17:20


    Le revenu universel est la pire des solutions pour ceux qui mesurent leur patriotisme au nombre de millions détournés.

    Les vrais patriotes finiront par détruire la France telle qu’elle est devenue.

    J’appelle de mes vœux à un procès pour haute trahison à tous ceux qui trahissent la France tous les jours.


  • Marc Chinal Marc Chinal 8 juillet 2016 23:47

    1 - les suisses ont voté, il n’ont pas voulu de ce « revenu » à une écrasante majorité.
    2 - malgré toutes les têtes pensantes sur ce projet, aucune n’a pu établir clairement le financement de cette mesure. (débat à l’appui dispo sur le net)
    3 - les endroits où cette mesure a été financée, c’est sur l’extraction du pétrole (pays arabes, Alaska, etc) Est-ce une bonne chose de financer comme ça ?
    4 - aucun économiste soutenant se projet ne tient compte de l’inflation et la course qui va suivre.
    (Rappel : les APL n’ont servi qu’à faire augmenter les prix des loyers un peu plus).
    .
    Alors plutôt que de chercher à rafistoler le système actuel qui continue d’exterminer la nature et les humains, et si on réfléchissait à une civilisation post-monétaire ?
     


    • rossellogilles 9 juillet 2016 01:17


      @Marc Chinal
      En fait, nous sommes déjà dans une civilisation « post-monétaire » : j’aborde le sujet dans mon comment à @Spartacus.
      Je reviendrai sur cette question, mais il faut déjà savoir que depuis 2006, on ne sait pas combien de billets de banque sont en circulation en Europe ; ce qui justifie la promotion des cartes bancaires en tous genres, la limitation des retraits d’espèces à 1.000 € et le retrait programmé des billets de 500 €.
      -
      A titre informatif : la réalité du « quantitativ easing » mis en place en Mars 2015 par la BCE
      http://www.captaineconomics.fr/-le-quantitative-easing-qe-cest-quoi
      -
      Dans ces conditions, il n’est plus question de « financer » un Revenu Universel : il suffit juste de vouloir le créer.
      Le concept n’est pas évident, mais si l’on peut concevoir que dans la mécanique financière internationale « l’argent » n’existe plus, si l’on peut concevoir la réalité complexe du bit-coin, alors bien des choses sont possibles.


  • Ferchy (---.---.105.107) 9 juillet 2016 23:34

    Le RMI est une merveilleuse invention. L’organisme étatique en question devrait tout mettre en oeuvre pour que la personne concernée reçoive des organismes tributaires les aides ou indemnités dont on parle. Ce serait une forme de charité. Dans ces temps-ci où la machine automatique prend de plus en plus de place et dispute des postes de travail à la main d’oeuvre humaine, il est nécessaire d’aider à consolider la société. 


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