vendredi 22 octobre 2010 - par
Cette militaire de 40 ans ,née garçon, ne pourra donc pas devenir femme pour l’état civil. Elle a suivi un traitement hormonal mais n’a pas subi d’opération chirurgicale (une ablation des testicules).
L’armée, qui la considérait déjà comme femme, attendait la possibilité du changement d’état civil. Depuis 1992 la jurisprudence française permet le changement d’état civil avec une preuve d’opération chirurgicale.
En 2009 la Commission Européenne a considéré dans le cadre des droits de l’homme,que les personnes qui veulent faire reconnaitre leur identité de genre, ne doivent pas être dans l’obligation d’un traitement médical.
La transsexualité a été abordée dans une rencontre franco-cubaine organisée à l’ambassade de Cuba à Paris,intitulée" la diversité sexuelle à Cuba".
Le premier colloque international "trans-identités,genre et culture" s"est déroulé à la Havane en juin 2010.
Il a été organisé par deux associations cubaines,la SOCUMES (société cubaine multidisciplinaire pour l’étude de la sexualité), le CENESEX (centre national d’éducation sexuelle) et deux associations françaises,"l’Elan Retrouvé" et "le Trip".
Il a réuni des conférenciers cubains, français mais aussi des intervenants d’Australie,du Canada,de Colombie, de Grèce et du Mexique.
Il a croisé les questions de la création culturelle et de la psychanalyse,de la ségrégation et de l’intégration sociale des personnes transsexuelles.
Il a mis en avant le mouvement novateur de la dépathologisation de la transsexualité, qui se déroule actuellement à Cuba.
La rencontre organisée à Paris a permis de faire état des expériences tirées de ce colloque havanais.
Hervé Hubert psychiatre psychanalyste,professeur à Paris VIII , à l’université de Rennes et membre de l’association "l’Elan Retrouvé", a insisté sur le droit pour les différences sexuelles.
C’est souvent depuis l’enfance qu’il y a sensation d’être de l’autre sexe.
Actuellement les traitements hormonaux et la chirurgie permettent une adéquation entre la sensation que la personne peut avoir et la réalité qu’il veut montrer.
Mais pendant des années le dogmatisme,le rejet ont même entrainé des cas de folie.
Une psychanalyste ne disait-elle pas, à propos d’une demande de transformation physique chirurgicale effectuée auprès d’un médecin : "et si quelqu’un vous demandait de le transformer en chien" !
Discrimination et pathologisation peuvent aller de pair.
A Cuba la maltraitance non physique mais verbale, pouvant conduire au suicide, fait réfléchir les autorités scientifiques.
En 1989 a été créé le Centre National d’Education Sexuelle
En 1997 la possibilité d’une carte d’identité avec prénom et photo du genre et non du sexe,a été ouverte.
La loi a permis de réaliser une véritable construction interdisciplinaire avec médecins,sociologues,éducateurs,endocrinologues,phoniatres,ORL...
Les problèmes posés par le regard négatif du père,et l’acceptation ambigüe de la mère,ont été étudiés.
En 2005 la transsexualité a été retirée des maladies mentales et l’on a accepté la dépathologisation.
Le ministère cubain de l’éducation a mis en place une formation sur la transsexualité. Des campagnes sont menées contre la transphobie, par affiches et aussi avec des éducatrices, car le machisme ambiant cubain peine à accepter la transsexualité.
En Amérique latine le cinéma montre des histoires de vie dramatiques.Le cinéma s’attache au non-accès au travail ,à la santé,aux abus de la police face à la prostitution,aux difficultés de trouver les moyens financiers pour les traitements et les opérations.
Des avancées ont cependant eu lieu au Brésil, en Equateur, en Colombie,au Vénézuela, au Chili, au Mexique.
Depuis 2008 à Cuba les soins gratuits sont acceptés.97 demandes sont actuellement en cours,27 personnes déjà acceptées.3 mois d’évaluation et un suivi de 18 mois pendant la transformation sont mis en place.Une équipe belge opère à la Havane.
En France on a connu pendant longtemps les questions-réponses apprises, pour avoir l’accord pour une opération et un traitement hormonal.
C’est en février 2010 que la France a considéré que la transsexualité n’était pas une maladie mentale.
Axel Léotard présent à la soirée de discussion et auteur du livre "Mauvais genre", analyse en connaissance de cause la situation des "trans" français.
Travailleur social participant à la permanence hospitalière d’"Aides",il connait le transgenre femme-homme.
Il considère que la situation s’apparente à une injustice d’état et médicale,alors que 70% des transsexuels(au genre et sexe différents)ne souhaitent pas de réassignation sexuelle(de changement de sexe).
Il s’appuie sur une chronologie précise pour détailler l’évolution de la transsexualité.Depuis ...1492 quand Christophe Colomb découvre que, chez les Indiens d’Amérique centrale, les hommes se sentent femmes et les femmes se sentent hommes.L’Eglise ne pouvant accepter cette réalité.
4 équipes hospitalières, dont une à l’hôpital Foch,sont opérationnelles.
Mais il faut 2 ans de suivi psychiatrique,avoir des revenus stables,ne pas avoir d’enfant.Etre séropositif pose problèmes.
L’hormonothérapie est prise en charge intégralement ,mais l’on n’a pas le choix du médecin.
Le changement d’état-civil demande une année(avant le changement d’état-civil les actes civils et sociaux sont difficiles).
1524 euros sont nécessaires pour les expertises,5000 euros pour des implants mammaires,9000 euros pour une vaginoplastie.
Le taux de suicide post-opératoire est un problème.
Le ministère de la santé a lancé une opération "trans et VIH" car le taux de Sida est important chez les "trans".
On compterait 50000 transsexuels en France.
Transsexuels
Les transsexuels sont méconnus en France.Un colloque récent a fait état de leur situation.
La Cour d’Appel de Nancy vient de refuser à une militaire "transgenre" de changer d’état civil,après un premier refus, en première instance.
Cette militaire de 40 ans ,née garçon, ne pourra donc pas devenir femme pour l’état civil. Elle a suivi un traitement hormonal mais n’a pas subi d’opération chirurgicale (une ablation des testicules).
L’armée, qui la considérait déjà comme femme, attendait la possibilité du changement d’état civil. Depuis 1992 la jurisprudence française permet le changement d’état civil avec une preuve d’opération chirurgicale.
En 2009 la Commission Européenne a considéré dans le cadre des droits de l’homme,que les personnes qui veulent faire reconnaitre leur identité de genre, ne doivent pas être dans l’obligation d’un traitement médical.
La transsexualité a été abordée dans une rencontre franco-cubaine organisée à l’ambassade de Cuba à Paris,intitulée" la diversité sexuelle à Cuba".
Le premier colloque international "trans-identités,genre et culture" s"est déroulé à la Havane en juin 2010.
Il a été organisé par deux associations cubaines,la SOCUMES (société cubaine multidisciplinaire pour l’étude de la sexualité), le CENESEX (centre national d’éducation sexuelle) et deux associations françaises,"l’Elan Retrouvé" et "le Trip".
Il a réuni des conférenciers cubains, français mais aussi des intervenants d’Australie,du Canada,de Colombie, de Grèce et du Mexique.
Il a croisé les questions de la création culturelle et de la psychanalyse,de la ségrégation et de l’intégration sociale des personnes transsexuelles.
Il a mis en avant le mouvement novateur de la dépathologisation de la transsexualité, qui se déroule actuellement à Cuba.
La rencontre organisée à Paris a permis de faire état des expériences tirées de ce colloque havanais.
Hervé Hubert psychiatre psychanalyste,professeur à Paris VIII , à l’université de Rennes et membre de l’association "l’Elan Retrouvé", a insisté sur le droit pour les différences sexuelles.
C’est souvent depuis l’enfance qu’il y a sensation d’être de l’autre sexe.
Actuellement les traitements hormonaux et la chirurgie permettent une adéquation entre la sensation que la personne peut avoir et la réalité qu’il veut montrer.
Mais pendant des années le dogmatisme,le rejet ont même entrainé des cas de folie.
Une psychanalyste ne disait-elle pas, à propos d’une demande de transformation physique chirurgicale effectuée auprès d’un médecin : "et si quelqu’un vous demandait de le transformer en chien" !
Discrimination et pathologisation peuvent aller de pair.
A Cuba la maltraitance non physique mais verbale, pouvant conduire au suicide, fait réfléchir les autorités scientifiques.
En 1989 a été créé le Centre National d’Education Sexuelle
En 1997 la possibilité d’une carte d’identité avec prénom et photo du genre et non du sexe,a été ouverte.
La loi a permis de réaliser une véritable construction interdisciplinaire avec médecins,sociologues,éducateurs,endocrinologues,phoniatres,ORL...
Les problèmes posés par le regard négatif du père,et l’acceptation ambigüe de la mère,ont été étudiés.
En 2005 la transsexualité a été retirée des maladies mentales et l’on a accepté la dépathologisation.
Le ministère cubain de l’éducation a mis en place une formation sur la transsexualité. Des campagnes sont menées contre la transphobie, par affiches et aussi avec des éducatrices, car le machisme ambiant cubain peine à accepter la transsexualité.
En Amérique latine le cinéma montre des histoires de vie dramatiques.Le cinéma s’attache au non-accès au travail ,à la santé,aux abus de la police face à la prostitution,aux difficultés de trouver les moyens financiers pour les traitements et les opérations.
Des avancées ont cependant eu lieu au Brésil, en Equateur, en Colombie,au Vénézuela, au Chili, au Mexique.
Depuis 2008 à Cuba les soins gratuits sont acceptés.97 demandes sont actuellement en cours,27 personnes déjà acceptées.3 mois d’évaluation et un suivi de 18 mois pendant la transformation sont mis en place.Une équipe belge opère à la Havane.
En France on a connu pendant longtemps les questions-réponses apprises, pour avoir l’accord pour une opération et un traitement hormonal.
C’est en février 2010 que la France a considéré que la transsexualité n’était pas une maladie mentale.
Axel Léotard présent à la soirée de discussion et auteur du livre "Mauvais genre", analyse en connaissance de cause la situation des "trans" français.
Travailleur social participant à la permanence hospitalière d’"Aides",il connait le transgenre femme-homme.
Il considère que la situation s’apparente à une injustice d’état et médicale,alors que 70% des transsexuels(au genre et sexe différents)ne souhaitent pas de réassignation sexuelle(de changement de sexe).
Il s’appuie sur une chronologie précise pour détailler l’évolution de la transsexualité.Depuis ...1492 quand Christophe Colomb découvre que, chez les Indiens d’Amérique centrale, les hommes se sentent femmes et les femmes se sentent hommes.L’Eglise ne pouvant accepter cette réalité.
- 1910 : un sexologue allemand travaille sur le transsexualisme.
- 1965 : un endocrinologue berlinois recommande la prise en charge médicale.
- Dans les années 60 les "trans" sont les "travestis.
- 1970 : aval d’un médecin psychiatre français pour une hormonothérapie.
- 1972 : Lacan parle de "délire pathologique"
- 1989 : le Parlement européen veut faciliter le changement d’état-civil.
- 1992 : possibilité de changement d’état-civil par la voie de la jurisprudence.
- 2010 : toujours pas de législation en vue en France( alors qu’une loi existe en Espagne).
On ne sait pas en France réussir la phalloplastie, au contraire de la vaginoplastie.
4 équipes hospitalières, dont une à l’hôpital Foch,sont opérationnelles.
Mais il faut 2 ans de suivi psychiatrique,avoir des revenus stables,ne pas avoir d’enfant.Etre séropositif pose problèmes.
L’hormonothérapie est prise en charge intégralement ,mais l’on n’a pas le choix du médecin.
Le changement d’état-civil demande une année(avant le changement d’état-civil les actes civils et sociaux sont difficiles).
1524 euros sont nécessaires pour les expertises,5000 euros pour des implants mammaires,9000 euros pour une vaginoplastie.
Le taux de suicide post-opératoire est un problème.
Le ministère de la santé a lancé une opération "trans et VIH" car le taux de Sida est important chez les "trans".
On compterait 50000 transsexuels en France.