samedi 12 décembre 2020 - par Romain Catambara

Une marche pour les droits sociaux et les libertés

Le samedi 5 décembre, dans toute la France, il y a eu une convergence des luttes pour les droits sociaux et les libertés. A Paris, Porte des Lilas, différentes organisations étaient présentes, comme la CGT, le NPA, pour se battre contre le chômage et la précarité, qui ont augmenté pendant cette crise sanitaire. Des personnes étaient aussi dans la rue, pour réclamer le retrait de la proposition de loi sur la “sécurité globale”. Une loi jugée liberticide, portant atteinte au droit d'informer et à la liberté d'expression. Il y avait aussi le Collectif des sans-papiers de Montreuil, qui réclame la régularisation des migrants. Ces derniers font également face à des violences policières, comme on l'a vu, lundi 23 novembre, à place de la République.

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Une manifestante qui dénonce les violences policières, lors de la manifestation à Paris, contre la loi « sécurité globale », le samedi 05 décembre 2020.

Des policiers sont présents à l'intérieur du métro Porte des Lilas, à Paris. Il est environ 14H10, à l'entrée de la bouche du métro j'aperçois des personnes noires qui tiennent des pancartes, “Touche pas à mon pote” de SOS racisme. Les manifestants sont nombreux, certains réclament le retrait de la proposition de loi sur la “sécurité globale”, qui est jugée comme liberticide, car portant atteinte au droit d'informer. D'autres, veulent plus de justice sociale et que l'Etat agisse face au chômage et la précarité, qui ont augmenté pendant cette crise sanitaire.

Dans la foule, j'entends des manifestants qui crient en choeur, “Tous uni contre la répression. Tous uni pour dégager Macron”, ou encore, “Même si Macron le veut pas, nous on est là”. Avant que le cortège se met en marche, un groupe de jeunes chante avec force, “La rue elle est à qui ? Elle est à nous !!” Ces jeunes brandissent des pancartes, où on peut lire, “Vos matraques nous violent, mais le problème c'est nos caméras ???”, “Pas de justice, pas de paix”, et “Révolution en marche, battons nous contre ces lâches”.

En Marche sur nos libertés”

Des militants de différentes organisations anticapitalistes distribuent des tracts, comme le Parti communiste français ou encore le Parti communiste de Grèce section de France. Plus loin, des membres de l'Union communiste libertaire tonnent, “Les lois sécuritaires sont là pour nous faire taire, contre le gouvernement on ne lâchera pas l'affaire”. On voit dans le cortège une camionnette, qui est ornée des drapeaux de la NPA (le Nouveau parti anticapitaliste) avec à l'intérieur, des militants de ce parti politique qui crient dans un micro, “A bas Macron, les flics et les patrons”, et aussi, “Du fric du fric pour l'école publique, et du fric du fric pour l'hôpital public et pas pour les patrons ni pour les flics”. Puis des membres de Force ouvrière hurlent, “article 24 on en veut pas ! ”, et Lutte ouvrière diffuse des tracts, où est écrit, “Contre les violences policières dans la rue. Contre la violence patronale dans les entreprises”.

Dans le cortège, des manifestants ont représenté le Président de la République, le ministre de l'intérieur et le préfet de police de Paris, en épouvantails. Près du bâtiment de la piscine Georges-Vallerey, avec ses anneaux olympiques sur sa façade, des personnes tiennent une banderole noire, sur laquelle on peut lire, en lettres capitales et en blanc, “DESTITUTION”. Parmi ceux qui déploient cette banderole, il y a un homme, portant un casque, une doudoune orange, et à qui il manque une jambe. Des contestataires considèrent que le gouvernement marche sur nos libertés, et l'expriment à travers une banderole avec l'inscription, “En Marche sur nos libertés”, et on peut y voir aussi des traces de chaussures, qui montrent nos libertés piétinées par le pouvoir en place.

A un moment donné, passe un vélo sur lequel est accroché une pancarte faisant référence, à la fameuse réplique du Tartuffe de Molière, "couvrez ce sein que je ne saurais voir", car on peut lire sur la pancarte en question, “cachez moi ces violences policières que je ne saurais voir”, qui vise ici le manque de fermeté de l'exécutif sur les violences policières. Des jeunes du Nouveau parti anticapitaliste, présents parmi les contestataires, clament leurs revendications avec enthousiasme. Il y a un militant de la section jeune du NPA qui crie dans un haut-parleur ce que doivent dire ses camarades, et un autre qui tape sur un tambour. Cela donne à leurs revendications un air festif, comme si on était face à un kop en ébullition.

“un logement, un emploi, des papiers”.

Le cortège marche pacifiquement vers la place de la République. Le collectif des sans-papiers de Montreuil est dans le cortège, pour demander une régularisation de la situation des migrants. On entend alors l'Union syndicale solidaires, qui est juste devant eux, exprimait leur soutien en appelant à la “solidarité avec les sans papiers du monde entier”. On a des africains qui jouent du djembé, un homme danse au rythme du tam-tam sous le regard et les caméras des autres manifestants. Je vais voir un des migrants d'origine africaine qui était en train de faire la quête le long du cortège. Ce dernier me dit qu'il était à place de la République, lors de l'évacuation controversée faite par les policiers, le lundi 23 novembre. Cet homme me dit qu'il est là, pour “un logement, un emploi, des papiers”.

Je constate la présence du même orchestre, qui était dans la manifestation du samedi 28 novembre, lors de la “Marche des libertés” à Place de la République. L'orchestre joue de nouveau “Bella Ciao”, les contestataires sautent sur place comme si on était dans un stade de foot, et applaudissent vigoureusement lorsque l'orchestre a fini de jouer cet hymne des résistants. Pas loin de l'orchestre, il y a un manifestant qui écrit à la bombe aérosol et en rouge, “Macron démission”, sur un passage piéton.

Pourquoi les gardiens de la paix, utilisent-ils des armes de guerre ?”

Au loin, on voit un immense nuage de fumée, on entend la détonation des grenades lacrymogènes lancées par les forces de l'ordre, et les projectiles des perturbateurs. Puis un camion de pompiers débarque dans la foule, il se dirige vers le nuage de fumée. Il est environ 16H05, lorsque la police utilise du gaz lacrymogène pour nous disperser, certaines personnes courent en remontant la rue Haxo, le gaz nous gêne pour respirer, et j'ai les larmes aux yeux car le lacrymogène les brûlent. Dans la foule, une fille brandit une pancarte, où est inscrit, “Pourquoi les gardiens de la paix, utilisent-ils des armes de guerre ?”

On voit depuis la rue Haxo, une immense fumée noire, qui montre encore une fois que cette manifestation a été tendue. Dans cette marche, il y a eu une convergence des luttes, une union de ceux qui se battent contre le chômage et la précarité, comme la CGT, qui avait déployé une banderole avec l'inscription, “L'insécurité est avant tout sociale !”, puis ceux qui se battent, pour la défense des libertés, afin qu'on ne vive pas demain dans “une drone d'époque”.

 

Romain Catambara



7 réactions


  • Clocel Clocel 12 décembre 2020 11:46

    Ainsi font, font, font, les petites couilles molles, ainsi font font font, trois p’tits tours et puis s’en vont !

    Pa-thé-tique...


  • zygzornifle zygzornifle 12 décembre 2020 12:19

    Quand on est policier on est amené a être violent ça fait parti du métier, il faut des années pour former un urgentiste a soigner, il faut très peu de temps a un flic pour apprendre comment utiliser tout l’armement mis a sa disposition ....


    • sylvain sylvain 12 décembre 2020 15:10

      @zygzornifle
      quand on est policier et qu’on a le monopole de la violence on est censé l’exercer en dernier recours et pas n’importe comment . Il n’y a qu’en france qu’on forme les policiers en 3 mois


    • zygzornifle zygzornifle 13 décembre 2020 08:56

      @sylvain

       Il n’y a qu’en france qu’on forme les policiers en 3 mois

      Peut être qu’au bout de 3 mois cela ne rentre plus dans le crane d’un flic ....


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 12 décembre 2020 15:42

    On a vu les résultats de mai 68 (beaucoup de naïveté). Et la naïveté a pour défaut de générer exactement le contraire de ce qui est rêvé (c’est le propre de toute utopie).


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 12 décembre 2020 15:45

    On a dit que ceux qui ont participé à la « Manif pour tous » étaient des vieux et des ringards,... et pourtant, c’est bien eux ayant la connaissance de l’expérience de la vie qui ont vu clair...


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