Valls « tête de gondole »

Vous connaissez l’appétence de nos concitoyens pour toutes les questions de sécurité ; ils ont sans doute raison de s’en préoccuper tant son absence est source des plus grandes inégalités et surtout d’un sentiment de « mal vivre ».
La place Beauveau, lieu emblématique, siège du ministère de l’intérieur doit faire face à une « explosion des crimes et délits » Cette augmentation dans le mauvais sens n’arrange pas du tout le gouvernement Ayrault. En effet le ministre de l’intérieur, Manuel Valls, jouissait des plus grandes faveurs, aussi bien à gauche qu’à droite, peut-être encore plus à droite. Il était la véritable « tête de gondole » du gouvernement, lui fournissant sérieux et respectabilité. Valls sauvait en quelque sorte la mise de son camp avec une « communication habile »
Patatrac … Les chiffres d’octobre tombent comme les feuilles de l’automne. Tout se dégrade en matière de crimes et délits. Le mois dernier, les violences (presque 44 000 faits) ont augmenté de près de 9 %, et même de 24,9 % en zone gendarmerie ! Les atteintes aux biens, cambriolages et autres vols (presque 190 000 faits) ont crû, dans le même temps, de 8 % et les infractions économiques et financières (presque 29 000 faits) de près de 18 %.
Dans le détail, les violences crapuleuses, celles commises pour acquérir un bien, ont grimpé de 8,5 %, les effractions de résidences principales et secondaires de 16,4 %, celles commises dans les locaux commerciaux de 17,9 %. Quant à la criminalité organisée, celle qui commet les faits par définition les plus graves, comme les vols à main armée, elle se manifeste dans des proportions en hausse de 7,4 %. Du jamais-vu depuis les années Jospin-Vaillant. La délinquance générale aura donc enflé de 8 % en un mois. Qu'on le divise par tranche ou que l'on présente dans sa globalité, octobre 2012 est un cauchemar sur le plan statistique. il y a bien un phénomène d'accélération dans la dégradation des indicateurs des faits constatés. Elle est particulièrement perceptible depuis trois mois, concernant les violences, notamment contre les forces de l'ordre, avec 2 570 agents victimes de plus pour le seul moins d'octobre.
Sur cette augmentation de la délinquance il deviendra difficile d’en faire porter la responsabilité sur le bouc émissaire habituel, Nicolas Sarkozy. D’ailleurs plus les jours vont s’écouler moins il sera possible de se défausser sur l’ancien hôte de l’Elysée pour tous les sujets : les « bonnes choses ont une fin » et les socialistes devront tot ou tard se passer de ces « sucreries » dont ils ont amplement abusé.
La tête de gondole Valls n’en a cure, il dénonce tout simplement une « instrumentalisation par le droite » des mauvais chiffres enregistrés. Les chiffres « ne correspondent pas à la réalité » Il n’est pas question de contester les chiffres publiés, mais pour le ministre ces évaluations, l’outil statistique est mauvais. D’ailleurs franchissant le pas le ministre annonce une refonte de l’outil statistique.
"En fixant à l'avance aux policiers et aux gendarmes des objectifs normés de baisse de la délinquance dans leur territoire d'affectation et en indexant l'évaluation personnelle des responsables, et parfois certaines de leurs primes, sur ces indicateurs, le gouvernement précédent a favorisé certaines évolutions artificielles des chiffres ne correspondant pas à la réalité"
C’est très simple quand le thermomètre n’affiche pas la température escomptée il suffirait de le casser et de le remplacer par un autre plus fidèle idéologiquement.
Il faudrait simplement rappeler que les chiffres absolus sont une chose, le ressenti une autre. Même les bulletins météos, pourtant en principe idéologiquement neutres en principe, font état des « températures ressenties ». Les statistiques ont au moins un intérêt : les comparaisons. En changer les paradigmes rendra en effet impossible toutes les interprétations et similitudes. Que n’est-on prêt à faire pour rester « tête de gondole » ? Pour l'Intérieur, "la sécurité des Français ne doit souffrir d'aucune instrumentalisation" ose-t-il ajouter.
Osons, nous, un conseil. Pour faire diminuer les chiffres il suffit au ministre d'ordonner la "fin de la course aux chiffres" Fermons commissariats et gendarmeries ; les statistiques baisseront très facilement. Le ressenti est une autre affaire qui permet toujours d'ergoter sur un plateau de télévision.